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fibres, qui s’étendent dans la vafe des lieux fub-
mergés; leurs feuilles, qui font portées fur de longs
pédicules, font flottantes fur la furface dés eaux;
elles accompagnent des épis de petites fleurs blanches
, auxquelles fuccèdent des fruits compofés
de trois capfules, qui renferment chacune une
feule femence. Les fleurs de la fécondé efpèce ont
une odeur agréablfe, & fes bulbes fe mangent,
lorfqu’elles ont été cuites fous la cendre.
Les habitudes de ces plantes les rendent d’une
culture difficile en Europe ; il eft aifé de fe procurer
de l’eau dans les ferres, mais elle s’y corrompt
bientôt} & fi on la renouvelle fouvent,
elle n’a pas le tems d’acquérir le degré de chaleur
convenable à ces plantes, qui d’ailleurs ne
paroiffent pas mériter les foins qu’on feroit obligé
de prendre pour leur culture. ( M. T hovin. )
APOPLEXIE. Maladie foudroyante qui attaque
les chevaux , l.es bêtes à cornes, & les bêtes
à laine. Elle éteint tout-à-coup le fentiment, le
mouvement & la vie.
L ’apoplexie eft le ptus fouvent mortelle ;
les fuites en font toujours fâcheufes, quand même
elle ne tue pas fur-le-champ. C’eft donc à la prévenir
qu’il faut s’attacher. *
Si un animal fe foutient difficilement fur les
jambes, s’ il a les yeux gros , la tête péfante ,
on doit craindre qu’il ne foit bientôt attaqué
d’apoplexie.
Dans l’efpèce humaine, on a diftingué différentes
fortes d’apoplexie , à raifon des caufes
qui la produifent. Il en peut être de même à
l’égard des animaux. Le fang en eft la caufe la
plus ordinaire. Quand il eft trop abondant, ou
trop épais, ou trop dilaté , les fujets fur-tout
ayant les vaifleaux étroits ou privés d’une partie
de l’élafticité dont ils auroient befoin, il revient
difficilement de la tête au coeur , il furcharge le
premier de ces deux organes , & détruit les
principes de la vie. Une nourriture fucculente
augmente le volume du fang ou ' l’épaiffit ,* une
chaleur exceffive, foit qu’ elle .vienne de l’état
de l’a ir, foit d’un exercice forcé , le raréfie ;
le mépnitifme des étables , ceft * à - dire ,
l ’altération d’un air ' qui n’eft pas renouvellé,
anéantit la circulation. Dans tous ces cas, un animal
meure d’apoplexie. Il en eft encore la vio?
rime, s'il éprouve une indigeftion trop forte ,
fi une humeur quelconque reflue vers fa tête.
L ’apoplexie fauguine , la plus commune de
toutes, s’annonce par le gonflement des vaifleaux
de la tête & du col , par l’état des yeux qui
font .rouges & enflammés, & par le pouls plein
& fréquent, l’inertie & l’afloupiflement de l’ani^
mal, la refpiration laborieufe.
Ce Didionnaire ayant d’autres objets principaux
à traiter, je ne puis m’étendre fur les maladies des
beftiaux, dont on peut lire les détails dans le
Djéliçnnaire de médecine : il me fuffit d’en
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donner une idée, & d’expofer, en peu de moti)
la manière générale de les prévenir.
Quand on s’apperçoit qu’un animal eft menacé
d’apoplexie fanguine, il faut le faigner promptement.
Le cheval fupporte mieux les faignées que
les ruminans. On doit plutôt les répéter , que
d’en faire de grandes. C’eft aux cuiffes ou aux
flancs, qu’il convient de les pratiquer , & non
à la jugulaire , à moins que les autres veines ne
fourniffent pas affez de fang. On a moins à craindre
de tirer beaucoup de fang au printems, qu’en
été , en automne & en hiver , parce que les
animaux ne font point affoiblis, & peuvent en
réparer la perte. On doit , indépendament des
faignées dans l’apoplexie, donner plufienrs la-
vemens, compofés d’une infufion de fèné & de
fel d’epfom. Dans beaucoup de pays, on eft dans
l’habitude de faigner chaque année,au printems,
tous les chevaux & toutes les vaches des fermes.
M. V if et blâme cet ufage, parce qu’il eft
inutile de faigner des animaux bien portans. Si
cependant, en les examinant, .on découvre qu’ils
aient trop de fang , je crois qu’on a raifon de
prendre cette précaution , en exceptant ceux
des animaux , qui fe trouvent dans l’état contraire
, ou dans ce jufte équilibre, qui ne laifle
rien à craindre pour leur fanté.
Le régime des animaux prêts^à être attaqués
d’apoplexie fanguine , confifte à les bien bouchonner
, pour ranimer la tranfpiration & la circulation
dés humeurs, à"leur faire prendre d’amples
boiffons d’eau aiguifée de fel marin , à ne
leur point donner à manger pendant quelques
jours, à leur adminiftrer des lavemens, & à ne
les nourrir , après quelques jours de diète, que
d’eau blanchie avec la farine d’avoine. Des boiffons
abondantes, des lavemens, une diète fé-
vère , font les remèdes propres à combattre les
apoplexies d’indigeftion dans les animaux forts.
Si les animaux étoient foibles, il faudroit leur
donner, à plufieurs fois , une once de thériaque
ou d’orviétan , dans du vin rouge. On a vu
des fuccès d’un breuvage , compofé de vin & de
gérofle ou de canelle; mais c’étoit dans les ca$
ou des eftomacs débiles 3 furchargés d’alimens,
a voient befoin de toniques pour faire leurs fonctions.
Voilà ce qu’il eft bien important d’obfer-
ver. La moindre erreur pourroit être meurtrière.
On conçoit qu’ il ne s’agit que de donner de
l’air aux animaux, qui font expofés à être fuf-
foqués par le méphitifme de leurs étables, & de
lç renouveller fouvent.
Enfin, fi l’on foupçonne une humeur difpo-
fée à fe jeter fur le cerveau , on doit effayer
de lui procurer un écoulement par des fêtons
ou des véfiçatoires, qu’on entretiendra long-tems
en fuppuration , &t. ( M. l’Abbé T e s s ie r . )
APPAREIL. Voyc^ le Diéh des azbres &
arbuftes, pour çonnoîrre l’appareil propre au-X
I bleffures des arbres. ( Af, T h o v i n ) .
a p p e ,
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AP PE L ; arbre du Malabar, qu’on foupçonne j
être I Andarèfe à feuilles dentelées , ou le prennà
ferrât folia. L.
Suivant Rhéed, cet arbre s’élève à la hauteur
de 20 à 2ç pieds ; fon tronc a 5 à 6 pieds,
de haut, & 15 à 18 pouces de diamètre. Il porte
fes branches droites & un peu écartées , ce qui
lui donne une forme conique afl’ez agréable; fes
feuilles font d’un verd brun en-defl’us, & d’un
verd clair en-de flou s ; fes fleurs font difpofées en
corymbes à l’extrémité des branches ; elles font
fort petites, d’un verd blanchâtre & d’une odeur
forte qui n’eft point défagréable ; il leur fuccède
des baies de la groffeur d’un pois & de couleur
noire.
Cet arbre aime les terreins fablonneux; il fe
multiplie par fes graines, & croît naturellement
fur la côte du Malabar. Il n’a point encore été
5ul^ v^-^n Europe. Voye{ le mot Andarese.
( M. T h o v in )ï
^APPETIT, nom donné à l’échalotte, allium
afcalonicum, L . parce que les feuilles ou la racine
de cerre plante, employées dans les ragoûts,
ou mangées feules avec du pain, excitent & réveillent
1 appéiir. ( M. VAbbé T e s s ie r , y
APPLANIR, agriculture, mettre un terrèin
de niveau. Quand un terrein eft inégal, on ne
peut le bien cultiver qli’après l’avoir rendu en
quelque forte uni. On eft donc obligé de combler
des trous, d applanir des élévations, afin
que les chevaux ou boeufs ne fe fatiguent pas,
& qu’on puifle couper aifément les récoltes.
( M. VAbbé Tessier
APPLANIR , jardinage, e’eft niveller un ter-
rein, fuivant un plan arrêté , foit pour donner
de 1 écoulement aux eaux, foit pour faciliter la
culture, ou procurer des promenades plus commodes.
Avant d’applanir un terrein de quelque étendue
j il eft à propos de marquer deux points
difpofés à chacune des extrémités * d’après Jef-
quels on puifle juger de la quantité de terre
quil conviendra d’enlever dans les parties élevées
, & de celle qu’il fera néceflaire de rapporter,,
pour remplir les parties baffes ; car il
taur, autant qu’il eft poflible , que ces deux quantités
foient à-peu-près égales. Au refte, il eft
toujours facile de les rendre telles, foit en abaif-
tanr le niveau ^donné , fi les remblais exigent
plus de terre qu’on ne peut en enlever, foit en le
relevant, fi les déblais ne fourniffent point aflez.
JLoyqu une fois la hauteur des deux points, qui
doivent fervir de bafe à l’opération , eft fixée,
ou place avec des jalons, des rangées de piquets
Cn t?utlf cns j dont l’extrémité lupéfîeûre marque
la hauteur que doit avoir le térreiff. Alors
on enlève les terres qui dépaffent cette hauteur ,
on les tranfporte dans les parties bâffes:y jüf-
quâ ce que tout le terrein foit au niveau des
Piquet*. Enfuite on l’unit avec dès pelles & des
■Agriculture. Tome I .,rp H * Partie.
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ratcata ; par ce moyen, en eft fur de ne pas
taire des remqemens de rerre inutiles, qui ren-
droient beaucoup plus coûteufeune opération déià
Par e l’e-même. ( M . T h o v i n ) .
APPRECIATION, ce Eftimation faite par exp
e r t s de quelque chofe, iorfqtt'ils en déclarent
» le véritable prix. On ne le dit ordinairement
» que des grains, denrées, ou chofes mobilières
»S ic. » Encyclopédie ancienne, f M. l’Abbé
JL R SS 1ER.) • .
APPRÉCIER, V.Ap f r é c ia t io n -, (M .l’Abbé
J z s s i e x . ) '
APPRÉCIS. On nomme ainfi, en Bretagne le
prix commun des grains, formé des différentes
valeurs, qu ils ont dans les principaux marchés & WÊÿmgk^l, ^ A— -■
APPRETER. On dit : tout s’apprête à bien
faire dans nos jardins, dans nos champs. Les
arbres s apprêtent à nous donner bifen du fruit
cette année. Voilà les poiriers bien apprêtés. En
ftitdarbres, ceft la même chofe qu’aboutir.
Voye\ ce mot. ( M. Tiroirnr ).
APPROCHE ( greffe par ) forte de greffe employée
plus particulièrement dans la cSlture des
pépinières. Voyei le mot G r e f f e , dans le Diél
des arbres & arbuftes. ( M. T h o v i n . )
S 0 1 .! en jardinage, ce mot fe dit d’une
paliffade dun mur , &c. élevés de trois à trois
pteds & demi, & qui forment un plan horizon,
tal en-defltts , de manière qu’ils fe trouvent à
la hauteur des coudes, & qtfon peut s’y appuyer
commodément. On dit encore des tonturel d'appui
, pour défigner toutes celles qui ne font nas
au-deffus de la hauteur des bras. F
_ Les paliflades d’appui font employées dans les
jardins fymmétriques, à border les allées, à for
mer des maffifs & à deffmer des formes. Les
murs d appui s’établiffent dans les mêmes jardins
pour couper la différence des niveaux du terrein ’
pour établir des efpaliers nains , dans les jardins
potagers ou pour enclore des melonières.- La
partie fupérienre de ces murs eft ordinairement
couverte de tablettes de pierre , fur lefquelles
on place des vafes & dés pots de fleurs qui
font un effet agréable. ^
Les appuis des crottées, dans les orangeries ,
(ont très-propres à la confervation d’un gtand
nombre de plantes qui aiment l’air & qui craignent
1 humidité pendamThiver; il faut donc avoir
loin de leur ménager ces places. (Af. T h o v i n ).
A Q U A R T . A g o a r t i a .
Genre de la famille des S o i a n r r s . qui Da_
roit avoir des rapports avec les liciers ( l y c iL )
rfpèce àfmlerS' 1 Cf’ enCOre comP°të î« e d’une
A qu a r t épineux.
A q v m t u aculeata. L. % de Saint-Domingue
E e e e °