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gros plantoir; mais il vaut mieux faire des trous
avec la bêche, afin de pouvoir étendre les racines*
& les placer dans leur polition naturelle. Une
autre attention qu'on doit avoir, eft de n'enterrer
le jeune plarr que d’un pouce ou deux au-deffus
du collet^ dé fa racine , fur - tout fi le terrera
eft frais; car, s*il écoit fec, il y auroit moins
d’inconvénient à l’enterrer davantage. Il faut enfuite
le préferver du hâle, en couvrant la furface de
la terre d’environ deux pouces de terreau, ou
de coùrt fumier *, & fi le printems eft fec, l’avrofer
en plein & à la volée ; après cela, ces arbuftes
n’exigent d’autre culture, jufqu’à l’automne, que
des farclages, des binages & quelques arrofemens
dans les tems de féchereffe. Mais, à l'approche
des gelées, il eft à propos de les empailler;
d’abord , en enveloppant leurs tiges de bas en
haut avec des liens de paille arrangés en fpirale,
& enfuite en couvrant .toute la plate - bande , fi
les geléës paffent iix dégrés. Deux années de
plantation en pépinière fuffifent aux jeunes Arabes
épineufes pour arriver à Ja hauteur de quatre à
cinq pieds; alors on*peut les tranfplanter à leur
defiination. A cet âge, elles aiment un terrein
meuble, mais plus fort que celui où elles et oient
plantées dans la pépinière, & elles- ne craignent
plus les expofitions ifolées & découvertes. Toute
leur culture fe réduit à empailler les jeunes
pouffes à l’approche des gelées , & à couvrir
les racines de beaucoup de feuilles sèches > ou
de paille ; dans les grands froids. Si, malgré ces
.précautions, le jeune bois v en oit à être gelé,
il ne faudroir pas s’en inquiéter beaucoup, parce
que la tige fournit de nouveaux bourgeons. Il
arrive même quelquefois que la tige périt en
entier ; maislorlqu’on a eu foin de couvrir les
racines, & de les garantir des atteintes de la
gelée, elles pouffent de nouvelles tiges ; c’eft
pourquoi il eft bon de ne pas arracher ces
arbuftes avant -la fin de l’été. Les racines de cette
efpèce d'Arabe s’enfoncent peu ; elles s’étendent
feulement à quelques pouces a u - deffous.de la
;. urface de la terre1, & pouffent fouvent des dra-
eons ; ainfi, il faut éviter de labourer la terre
profondément à quelque diftance de cet arbre,
& fe contenter de donner de légers binages, pour
détruire les mauvaifes herbes. Les drageons peuvent
refter fur leurs mères racines pendant deux ans,
pour prendre de la force, & pouffer du chevelu ;
on les fépare enfuite au printems avant qu’ils
commencent à pouffer 5 du refte, on les plante,
& on les cultive comme les jeunes plants. Us
croiffent aufti rapidement que ces derniers, &
deviennent également beaux; quelques perfonnes
prétendent même qu’ils fleuriffent plutôt que ceux
qui ont été élevés de femences.
La voie de multiplication, par les racines,
fe fait aufti au premier printems.' Elle confifte à
couper à un fujet déjà fort, des racihes de deux
à trois ans, de la groffeur du petit doigt, à les
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feire fortir de terre d’environ deux ponces, en
relevant le bout qui a été féparé de la groffe
racine, fans ébranler le refte qui doit refter en
terre. Ces racines, ainfi découvertes, pouffent
prefque toujours des bourgeons qui croiffent
avec d’autant plus de rapidité que la mère racine
eft plus vigoureufe. On les laiffe fur place, jufqu'à
ce que ces jeunes pieds ioient affez forts pour
être tranfplantés en pépinière.
Au lieu de relever Amplement les racines, on
pourroitles féparer en entier, les couper enfuite
par tronçons de cinq J r fix pouces de long, &
les planter dans des spots fur une couche tiède.
De cette manière, enês*$>ouffent ordinairement
des bourgeons dans le courant de l’été ; mais
ce moyen eft moins fur que le précédent.
Ufage. On peut faire entrer l'Arabe épineuf©
dans la compofition des bofquets d’été & d’automne,
ainfi que dans les jardins fyminétriques,
où, relativement à fa taille, elle doit être placée
fur la troifième ligne parmi les grands arbrifleaux.
Cependant elle figure infiniment mieux lofqu’elle
eft ifolée; fa tige, couverte d’épines noires, i’élé-?
gance de fon feuillage, fa verdure d’abord tendre,
& qui paffe fuccefîivement par toutes les nuances,
jufqu’au rouge obfcur; les fleurs qui, raffemblées
en gros bouquets à l’extrémité des rameaux,
forment des maffes affez apparentes , toutes ces
qualités concourent à rendre cet arbriffeau très-
pittorefque, & propre à l’ornement des jardins
payfagiftes.
Hiflorique. Cet arbriffeau eft encore affez rare
chez nos marchands, par la difficulté qu’ils rencontrent
à s’en procurer des graines.- 11 eft plus
commun en Angleterre , quoiqu’il n’y produife
point de femences, parce que les pépiniériftes
Anglois, qui ont une correfpondance réglée avec
l’Amérique feptentrionale , s’en procurent aifé-
ment des graines; mais il y a beu d’efpérer qu’il
deviendra bientôt plus commun chez nous, puifque
plufieurs de ces arbriffeaux fleuriffent, & donnent
des graines affez fréquemment chez différens cultivateurs,
voifins de cette capitale.
L'Arabe à grappe eft une plante vivace, qui
s'élève de trois à quatre pieds de haut ; fes tiges
font droites , garnies de feuilles furcompofées,
qui forment une maffe d’un verd gai, & d’une
figure pyramidale. Ses fleurs, qui paroiffent vers
la ^mi - juillet, n’ont aucun éclat; elles pro-
duifent des baies noires qui mûriffent à la fin
de l’automne.
Culture. On propage cette plante par le moyen de
fes graines, quïl eft plus convenable de femer immédiatement
après leur maturité que d'attendre aû
printems, parce qu’alors elles ne lèvent quà
l’automne ou au commencement de l’année fui-
vante; ce qui fait perdre d’abord une année de
jouiffance,
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ïouiflance, & expofe les graines, qui demeurent
beaucoup plus long - tems en terre, à devenir
la proie des infeCtes. Les femis d’automne lèvent
$xl printems fuivant; ils doivent être faits dans
des pots ou terrines remplis d’une terre préparée
comme celle des orangers, mais plus fine, &
placés enfuite dans une plate-bande, à l’expo-
fition du nord. Lorfque cette plante eft en végétation
, il lui faut des arrofemens abondans que
l’on modère enfuite en automne, & que l’on
fupprime entièrement pendant l’hiver. Au printems
de la fécondé année, le jeune plant peut
être repiqué en pleine terre à dix-huit ou vingt
pouces de diftance, dans unev terre un peu
forte, humide & ombragée. Quelques-uns de ces
plants fleuriffent dès cette fécondé année; & au
printems de la troifième, on peut les mettre en
place à leur deftination ; mais il eft bien plus expéditif
de multiplier cette plante par les drageons
& les oeilletons au elle pouffe abondamment de
fes racines. 11 fuffiit de les féparer de leur fouche
à l’automne, après le defsèchement desfannes,
ou au commencement de mars, avant qu’ils commencent
à pouffer; de les mettre en pépinière,
pour prendre de la force pendant une année ou
deux; enfuite de les planter, n’importe dans quel
terrein ou à quelle expofition, puifque ces plantes
croiflent par - tout ; cependant elles deviennent
plus vigoureufes & plus belles dans un terrein
profond, fubftantiel, un peu humide & ombragé.
Ufage. Cette Arabe peut être de quelqu’agrément
dans les, jardins payfagiftes, entre les arbriffeaux,
.fur les bords des bofquets; mais elle ,n’eit guères
cultivée que dans les écoles de botanique.
L ’Aralie ,à tige nue a beaucoup de reffemblance
avec la précédente pour le port, mais elle s’élèvé '
un peu moins, & fes racines tracent davantage;
d’ailleurs .elle fe cultive & fe multiplie de la
même manière, excfcpté qu'elle eft un peu moins
-ruftique; elle exige un fol plus léger, l’expo-
fition du nord & plus d’humidité. On peut
remployer au-imême ufage; on la cultive dans
les jardins de plantes: ufuellcs, à caufe de fes
propriétés médicinales.
L e s a u t r e s è fp è c ë s d ’A r a b e s n ù u s f o n t i n c o n n
u e s , & n e f e r e n c o n t r e n t d a n s , a u c u n j a r d i n
d p l 'E u r o p e , ( M . T hov iv.)
A R A T E , poids de Portugal, en ufage aufti
à Gqa, au B réfil.; c’eft le: même quarob'e &. arque.
Vpye^A^,o^E.\[M. l'Abbé Tessier.), ",
ARBOUSE, nom que les Provençaux donnent
au fruit de Yatbutùs uneào L ., ou de l’arbôufier
Commun, Voye% le mot Arboufier du Dictionnaire
des arbres .& arbuftes. (M. T no-vu?■ )
ARBOUSIER, nom françois d’un beau genre,
nommé en latin arbutas. U !eft compofé d’arbrif-
feaux Sc-d’arbuftes, dont la plupart fe confërvept
Agriculture. Tome I .er I L e Partie.
A R B m
en pleine terre dans notre climat. Voyei le
Dictionnaire des arbres & arbuftes. (M . T kov in.)
ARBRES, agriculture, confidérés relativement
au tort qu’ils peuvent faire à l’agriculture. Voye%
A l l é e . ( M . P Abbé Tessier. )
A R B R E . A rbo r,
Après l’homme & les animaux , les arbres
font une des plus grandes, des plus nobles &
des- plus impofantes productions de la nature ;
aufti tiennent-ils le premier rang dans le règne
végétal; iis le tiennent encore dans l’ordre d’utilité
, le premier de tous les- avantages ; leurs
propriétés & leurs ufages font infinis, tant dans
l’économie que dans les arts.
On trouvera dans les Dictionnaires de botanique
& des arbres & arbuftes tout ce qui concerne
les caraCtères!, la phyfique , l’hiftoire & les
différens ufages de ces grands végétaux. Nous
ne les confidérons ici que relativement à leur
emploi dans le jardinage, & ; fous ce' point de
vue, nous les préfenterons.
i.° Dans leur grandeur géométrique.
i.° Dans la direction de leur tige.
$.° Dans leur forme.
4.0 Dans leur couleur.
5.0 Dans leur fleur & dans le feras de leur
fleuraifon. ; , : :
6.° Dans la forme & la durée de leur feuillage,
7.0 Dans leur propriété de croître dans tel ou
tel terrein.
8.° Dans la faculté qu’ils ont de fuppôrter plu»
ou moins de froid ou fle chaleur. ,
I ^.Hauteur des arbres.
La hauteur des végéfau* digneux varie depuis
un pouce jufqu’à cent cinquante pieds plus.
Non- feulement les efpèces croiffent à différentes
élévations, mais même les individus d’une mêmp
efpèce s’élèvent -plus pu moins haut, en .rajfon
du climat où ils: fe trouvent, de la nature du
Toi, de la culture à laquelle.ils font fournis, &ç.
Cependant on peut l,es rapporter tous à : .fept-
divifions principales ; prifes d’après Ipur hauteur.
Ainfi nous appellerons ; -
A r b r e s d e ..p r em iè r e .g r a n d e u r ou. grands
a r b r e s , c e u x q u i s’é l è v e n t a u - dçjffus d e c e n s
p ie d s .
A r b r e s d e d e u x i èm e g r a n d e u r p u m o y e n s
a r b r e s , .ceu-x q u i n e s’é l è v e n t q u e d e f o ix a n t e
à c e n t p i e d s , & d o n t l a h a u t e u r m o y e n n e e f t
d e q u a t r e - v in g t s p ie d s .
A r b r e s d e .tr o ilièm e g r a n d e u r o u p ç tits
a r b r e s , c e u x q u i c r o if f e n t d e p u i s t r e n t e j u f q u ’à
| f o ix a n t e p i e d s , & d o n t la h a u t e u r m o ÿ é h n é e ft
d e q u a r a n te .', c i n q p i e d s .v v i . . / '
Nous nommerons pareillement grands Arbriffeaux
, ceux, qui s’èlèv.ent .depuis vingt pfeds
V F f f f