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fur trois pouces de large. Du fommet de cette
tige j s’élèvent des panicules qui forment des girandoles
chargées de fleurs d’un blanc Cale ,lefquelîes
répandent toute la nuit une odeur très-fuave. Cet
arbi ifl'eau commence à fleurir pour l’ordinaire à l’entrée
de l’automne *, chaque fleur ne dure qu’une nuit;
mais comme elles font en grand nombre & s’épanouif-
fent les unes après les autres, on peut jouir de
leur odeur pendant cinq ou fix nuits confécutives.
Elles tombent en très-grande partie, fans produirede
femences, & lorfqu elles en donnent, il eft rare de
les voir lever dans notre climat.
Culture : On multiplie cet arbriffeau par le
moyen des rejettons qui pouffent quelquefois du
colet "de fa racine , ou des jeunes branches qui
croiffent accidentellement à fon fommet. On les
Jaiffe fécher pendant cinq à fix jours après les
avoir coupées , enfuite on les plante & on les
cultive comme les Aletris de Guinée.
UJ'age : Le port élégant & pirtorefque de cet
arbrifièau, doit lui mériter une place diftinguée dans
les taünées des ferres chaudes.
6. Aletris de la Chine, ou Colli des Chinois.
Cette efpèce eft fans contredit la plus belle de
ce genre ; elle reffemble à la précédente par le
p o rt, mais elle s’en diftingue par la largeur de
fes feuilles, de fur-tout parla teinte de pourpre
dont elles font colorées. Ses fleurs naiffent en
panicules an fommet de la tige ; elles font couleur
de chair. Cet arbriffeau n’a point encore
fleuri en France.
Culture. On le conferve dans les tannées des
ferres chaudes ; il fe multiplie de boutures à la
manière des autres efpèces, & fe cultive de même ;
cependant il exige un peu plus de chaleur.
UJage : Cet Aletris n eft encore cultivé en
Europe que dans quelques jardins de France ,
d’Angleterre & de Hollande, où il eft connu fous
le nom d’aletris fe r ça. C’eft dommage qu’il foit
auffi rare , on pourroit l’employer avec avantage à
l’ornement des ferres chaudes, Il paroit qu’à la
Chine il eft employé à la décoration des jardins,
& que les Chinois en font cas, piufqu’ils le figurent
fouvent fur leurs papiers peints, dans des
payfages pitrorefques. (M. T h o zr i n.)
ALEV R 1T , alevrites. Nom d’un genre de
plante nouvellement établi par M. Forfter, & qu’il
a figuré a la planche 36 de fon ouvrage ; il n’en
exifte qu’une efpèce nommée en françois Alevrit
à trois lobes, & par les botaniftes alevrites tri-
loba. Forft. Gen. plant.
L ’auteur a mis beaucoup de foin à décrire les
caractères de la fruclificarion de cet arbre^qui croît
dans les ifles de la mer du fud, mais il ne nous
dit rien, de fon port & de fes ufages. Comme il
n’a point encore été vraifemblabiement cultivé
en Europe, nous n’en connoiffons point la culture.
( M. T h o u n r .)
ALEXANDRIN. ( laurier ) fynonyme impropre
du nom d’unç plante connue des bota-
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niftes fous celui de rujeus racemofus L. laquelle
n’a aucun rapport avec le genre du laurier, mais
qui eft une efpèce de celui du fragon. Voye[ F ra -
GON À GBAPPES. (M . T h O V IN .)
Al ex a n d r in . Epithète donnée à-une efpèce
d’ABRicoTiER. Vbyei ce mot dans le diélionnaire
des arbres & arbuftes de M. Fougeroux de Bon-
daroy. (M . T ho v i n .)
A L FAN G E , ou Al pha nge , nom que les
jardiniers légumiftes donnent à une fous-variété
de la laâucafativa romand. Voye^ le mot L aitue.
[M. T HO VIN. )
A LGAO , nom d’un arbre de l’ifle Luçon
dont Ray fait mention dans le fupplétnent de fon
ouvrage page 70, fous le nom defambucus lu^onis.
Le vrai genre de cet arbre, ainfi que fa famille,
font inconnus aux botaniftes modernes.
Suivant Ray, il exifte deux efpèces d’AIgao,
qui font des arbres dont l’un eft plus élevé que
1 autre. Tous deux portent de petires fleurs dif-
pofées en grappes auxquelles fucçèdent des baies
noires de la groffeur de celles du fureau.
Nous ne connoiffons pas les ufages & la culmr®
de cet arbre en Europe. (M. T hovin. )
ALGAROBA ou Algarobale, nom qu’on
donne au fruit du Ceratonia filiqua L . voye\
Caroubier a siliqùes, (M . T h o v i n ■)
ALGOIDE ou Alouette , fynonyme du nom
d’une plante aquatique connue des botaniftes fous
celui de caniche Ilia palujlris L . Voye\ Z ani-
chelle des marais. ( M. T h o v i n .)
ALGUE, agriculture, Voy. Varec. (M. l’abbé
T e s s ie r . )
ALGUE marine , [oftera marina. L. jardinage ;
cette plante croît fous les eaux de la mer à de
grandes profondeurs. Elle n’eft pas de nature à
être cultivée dans aucune efpèce de jardin ; au
refte, fous quelque point de vue qu’on la confidère,
foit comme objet - d’utilité, foit comme objet
d’agrément, rien n’engage à la cultiver. Cependant
on peut tirer un parti avantageux des algues
marines fur les côtes ou la mer les amoncelle
en grande quantité ; on prétend' que cette plante
mêlée avec partie égale de fumier de cheval, eft
propre à faire des couches qui confervent plus
long-tems leur chaleur que celles formées avec
route autre matière, & que le rerreau qui en
provient, lorfqu’il eft bien confommé, fournit
un excellent engrais pour les légumes & les
plantes des jardins. Voye£ Zoster marine,
[M. T h o v i n .)
A L G U E S . A i g æ .
Nom d’une famille dé plantes qui renferme
quatorze genres, compofés d’un grand nombre
d’efpèces & de variétés qu’il eft prefque également
impoflible de cultiver dans Je s jardins.
Quelques-unes n’ont qu’une exiftence éphémère„
d’autres croiffent fous les eaux de la mer, dans
les fleuves & dans les eaux fiagnantes; la plus
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grande partie font des plantes parafites qui vivent
fur les troncs ou fur jes branches des arbres, &
le petit nombre de celles qui. croiffent fur la
terre, exige des fîtes & des expofitions trop
difficiles à rencontrer dans les jardins ordinaires,
pour qu’on penfe à lés y cultiver. On ne les
rencontre que dans les grands jardins de botanique
où l’on a pour but de raffembler le plus
grand nombre , d’efpèces de végétaux qu’il eft
poflible, & encore néglige-t-on fouvent de les
y faire entrer. On fe contente de mettre à la
place quelles doivent occuper dans les écoles,
des échantillons defséchés avec foin & renfermés
dans des bocaux qui fuffifent à bien des égards,
pour faire counoître ces plantes aux élèves.
On trouve des plantes de cette famille dans
toutes les parties du globe, mais jamais en plus
grande quantité que dans les pays humides, quelle
que foit leur température. .
Nous nous contenterons de préfenter ici la lifte
des genres quicompofent cette nombreufe famille ;
quant aux détails dont chacun d’eux eft fufceptible ,
on les trouvera fous leurs articles refpeétifs.
Bisset............................B i s s v s .
Conferve. ..................Confer v a .
Ulve......... .. UzvA.
Tremelles. . .............T r em e l za .
Varec. . . . . ............. .F v c v s . ■
T asselle. . . . . . . . . .C y a t h v s , La M.
Ceratosperme . . . . . Ce ra to spe rm vm .L ü M.
L ichen .........................L ichen.
R icpiE.........................R icci A.
Bla s ie ..........................Bl a s ia .
Anthocere, « . . . . . . . A nthoceros.
T argione................... T a r g io n ia .
Hepatique......... .., . .M a r c h a n t ia .
J ongermanne.. . . . .J ong erm ania .
( M. T h o v i n . )
ÀLGUETTE ou Algoide , fynonyme du nom
d’un ancien genre de plante dont il n’y a qu’une
efpèce. Il eft.connu des botaniftes modernes fous
le nom de Zanichellia palujlris L. Voye\ Z ani-
CIIELLE DES MARAIS. (M . T HO V I N. f
ALHAGI, nom arabe adopté en français pour
défigner Vhedyfarum alhagi des botaniftes. Voyc[
Sainfoin a manne (M . T h o v i n .) ~
A LIA IRE, fynonyme du nom d’une efpèce
de plante nommée par Linné Eryfimum alliaria.
Voye1 Velar a l l iaire . ( M. T h o v i n .)
ALIBOUFIER, c’eft le nom provençal d’une
efpèce d’arbre. Ce nom a été adopté pour le
nom français d’un genre compofé de trois arbrif-
féaûx qui fe cultivent en pleine terre dans notre
climat, & donç la culture: fe trouvera décrite
dans le dictionnaire des arbres ; nous y renvoyons
le leéleur. [M. T h o v i n .) .
ALICA, ce efpèce de nourriture dont il eft
55beaucoup parlé dans les anciens, & cependant
,3 *&ez peu connue des modernes, pour que les
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53 tins penfent que ce foit une graine , & les autres
» une préparation alimentaire ; mais afin que le
53 leéteur juge par lui-même de ce que c’étoit
yy que Valica, voici la plupart des paffagès où
>5 il en eft fait mention. L ’alica mondé, dit
yy Celfe, eft un aliment convenable dans la fièvre:
yy prenez-le dans l’hydromel, fi vous avez l’ef-
yy tomac fort & le ventre refferré : prenez-le au
yy contraire dans du vinaigre & de I eâu, fi vous
y y avez le ventre relâché & 1 eftomac foible. Lib. IIT.
yy Cap. vj. Rien de meilleur | a près la tifane,
33 dit Arretée, lib. 1^ de morb. Acut. Cap. X .
yy Valica & la tifane font vifqueufes, douces,
yy agréables au goût: mais la titane vaut mieux.
yy La compofition de l’une & de l’autre eft fimple ;
55 car il n’y entre que du miel. Le chondrus (&
33 l’on prétend que alica fe rend en grec par
yy^ovtf'poc ) eft , félon Diofcoride , une efpèce
yy d’épeautre qui vaut mieux pour l’eftomac que
33le riz, qui nourrit davantage & qui refferre.
yy Valica reflembleroit tout-à-fait au chondrus*,
33 s’il refferroit un peu moins, dit Paul Æginette :
33 (ü s’enfuit de ce paffage de Paul Æginetre,
33 que Valica & le chondrus ne font pas tout-à-
33 fait la même chofe. ) On lit dans Oribafe que
yy Valica eft un froment dont on ne forme des
yy alimens liquides qu’avec une extrême attention.
33Galien eft de l’avis d’Oribafe,& il dit pofiti-
33 veinent : Valica eft un froment d’un fuc vifqueux
33 & nourriflant. yy Cependant il ajoute : cc la
y y tifane paroît nourriffante.. . . mais Valica l’eft. y>
y y Pline met Valica au nombre des fromens ; après
33 avoir parlé des pains, de leurs efpèces, &c. y y il
ajoute : ce Valica fe fait de maïs ; on le pile
33dans des mortiers de bois: on emploie à cet
33 ouvrage des malfaiteurs : à là partie extérieure
33 de ces mortiers eft une grille de fer qui fépare
33 la paille & les parties groffières des autres :
33après cette préparation, on lui en donne une
yy fécondé dans un autre mortier. Ainfi, nous
y y avons trois fortes d’alica ; le gros, le moyen,
33 & le fin ; le gros s’appelle aphairema'; mais
33 pour donner la blancheur à Valica , il y a une
33 façon de le mêler avec la craie. Pline diftingue
33 enfuite d’autres fortes à’alica, & donne la préparation
d’un alica bâtard fait de maïs d’Afrique;
33 & dit encore que Valica eft de l’invention des
33 Romains & que les Grecs .euffent moins vanté
33leur tifane, s’ils avoiém connu Valica. De ces
33 autorités comparées, Satimaife conclutque Valica
yy & le chondrus font la même chofe ; avec cette
33différence , félon lui, que le chondrus n’étoit
33 que Valica grofiier, & que Valica eft une préparation
alimentaire, yy On peut voir fa difler-
tation de homonym. Hyles. ïntr. C. vij.
ancienne Encyclopédie. ( M. l’abbé T e s s i e r . )
ALIGNEMENT , terme de jardinage. Ce mot
s’applique en général à toutes les chofes & à
tous les objets qui font fur une même ligne &
dans un même plan. Ainfi, Tondit également en