S7§ A C H
ACHE. Synonyme du nom d'un genre de plante
nommé en latin Apium. Voye£ P e r s i l .
A C H E d’eau , ‘ ou Berle s iynonyme françois
du fium latifolium. L . des botaniftes. Voye( B e r l e
A FEUILLES LARGES. ( M. T u O V I S ).
A c h e de montagne, ou Liveche , fynonyme
françois du Ligufticum Levifticum. L . Voye\ A N GELIQUE
A FEUILLES DACHE. ( M. T u OUIN.)
ACHÉES ou L a ic h e s , InfeSes.
Tous les cultivateurs favent le tort que font
les vers de terre aux femis nouvellement faits,
lbit en pleine terre, foit en pots ou en caiffes. Ces
infectes appellés Ackées ou Laiches , &c. en creu-
fant leurs galeries fouterraines , détruilènt non-
feulement les jeunes plantes qui fe trouvent fur
leur paffage, mais' encore font périr les autres ;
en établifiant des conduits qui détournent l’eau
de fa deflination , & rendent nul l’effet des arro-
femens qu’on leur donne.
11 eft donc avantageux de connoître les moyens
de détruire ces infeâes. Il y en a plufieurs dont
on peut faire nfage.
Le premier confifte à vifiter la nuit, à la lumière
d’une lanterne fourde, les nouveaux femis.
Les vers alors fe promenant fur la furface de la
terre, il fera facile de les prendre & de les mettre
dans une terrine à mefure qu’on les ramaffera ;
mais il faut que cette chaffe foit faite en filence,
le moindre bruit fuffit pour les faire rentrer en
terre. En répétant cette opération trois ou quatre
Lois de fuite, on parvient à fe débarraffer de ces
infeéles pour plufieurs mois, Il eft bon d’obferver
qu'ils ne fortent point la nuit lorfque la terre
eft sèche , ou qu’il fait du vent.
Le fécond moyen produit à-peu-près le même
effet ; mais il eft fujet à quelques inconvéniens.
On prend un pieu de quatre à cinq pieds de
long & de quatre à cinq pouces de diamètre,
affilé par un bout-, on l’eiîfonce dans une plate-
hande, & on l’agite en tous fens, fans interruption
pendant doute à quinze minutes. Les vers qui fe
trouvent à la circonférence d'une toife , fortent
à la furface, & on les prend.
3-° On obtient le même effet en frappant avec
«ne bûche ou un maillet, pendant un quart-
d’heure, ou environ, toujours à la même place &
fans remuer les pieds. Cette méthode peut être
pratiquée pour les femis en caiffes ou en pots.
En frappant les parois extérieures des vafes, on
en fait lortir lés vers.
Le quatrième moyen ne peut fe pratiquer que
dans le tems ou il y a des noix vertes. Prenez en
vin quarteron ou deux ; rapez-en le brou dans un
fceau ou tout autre vafe plein d’eau , dans laquelle
vous le bifferez infofer quelque'tems. Portez
enfuite cette eau fur les lieux où il y a des
v ers, & répandez-la avec un arrofoir à pomme.
L ’amertume de cette eau fera fortir les yers dans
f ’efpace d’un quart-d’heure,
À C H
On prétend auffi que les infufions de feuille?
de noyer ou de chanvre produifent le même
effet. Le vert-de-gris bouilli dans le vinakre , eft
encore employé à cet ufage} mais le remède peut
occafionner des accidens plus dangereux que le
mal, & il eft prudent de ne point s’en fervir.
On recommande encore de mettre tremper les
graines, avant de les femer, dans une leifive où
Ton a mis de la chaux tamifée. Cette efpèce de
chaulage donne aux graines un goût qui fubfifte
long-tems, & en écarte les vers. ( M, T houin.)
A C H I L L É E . A c h i l l e a .
Genre de plante de la famille des C om po sé e s^
Voyez ce mot. Toutes les efpèces de ce genre,
auffi utile qu’intéreffant jà font vivaces & herbacées
5 prefque toutes ont un feuillage agréable
nuancé depuis le blanc jufqu’au verdie plus foncé.
Leurs fleurs font blanches, jaunes ou rouges ,
plus, ou moins apparentes, & chaque partie de
la majeure portion des efpèces eft odorante.
Ces plantes vivaces fe propagent aifément par
le moyen de leurs femences, & encore mieux
par leurs drageons enracinés 5 elles fupportent facilement
, pour la plupart, nos hivers en pleine terre.
Les plus délicates n’ont befoin du fecours de
l’orangerie , que pendant les fortes gelées.
Les vertus médicinales de quelques-unes des
efpèces de ce genre , les font rechercher dans
les écoles de plantes ufuelles en médecine. Celles
dont les fleurs font très-apparentes, fervent à I3
décoration des jardins fymmétriques, & toutes
peuvent produire, dans les jardins payfagiftes, des
effets de détail auffi agréables que piquans.
Les achillées croiffent naturellement dans les
climats froids & dans les climats tempérés ; la
Sibérie, les hautes montagnés de l’Europe , ' le
Nord de l’Amérique, le Levant, les Ifles de l’Archipel
, font les lieux qui ont fourni le plus
d’efpèces de ce genre.
jEfpèces.
I . A c h i l l é e à feuilles de Santoline*
A chille a fantolina. L . ^ du levant.
2 . A c h i l l é e vifqüeufe.
A chille A agératum. L . de la Provence §
du Languedoc.
3. A c h i l l é e cotonneufe.
A chille a tomentofa. L. (2f des hautes mon;
tagnes de la France.
4. A c h i l l é e puhefcente.
A chille a pubefcens. L . ^ du levant.
5. A c h i l l é e à feuilles d’automne.
A chillea abrotanifolia. L . du levant.
6. A c h i l l é e d’Egypte.
A chille a oegypdaca. L. du levant.
7 . A c h i l l é e pauciflpre.
A ch il le a pauciflora. L . M« Di<ft. n.® 9.
du levant.
8. A c h i l l é e à fleur d’or.
ÿfp| llik xA aurea. L. M. Diét. n.° 1 o. du levant.
9. A c h i l l é e couchée.
A ch illea decumbens. L . M» Dtéh n.® I 3. du
Kamtfchatka. H ...
10 . A c h i l l é e à grandes feuilles.
A chillea macrophylla. L . t2fi des hautes montagnes
de l’Europe.
1 1 . A c h i l l é e à feuilles de tanaifie.
A chille a tanacetifolia. L. M. Diél. n.° 15*
des hautes montagnes de la France.
1 2 . A c h i l l é e de Sibérie.
A chille a impatiens» L. ^ du nord de 1 Ane.
13. Achillée des Alpes.
A chillea alpina. L. e2£* des hautes montagnes
de la France.
14 . A c h i l l é e à fleurs compares.
A chille a compaâa. L. M. Diéh n.° 18. ^ des
hautes montagnes du midi de la France.
1 5 . A c h i l l é e fternutatoire.
A chillea ptarmica.Li.yfi dans les prés humides
de l’Europe. 16. A c h i l l é e à feuilles en foie.
A chillea ferrata, L. M. Diét. n.® io.*2fi des
iAlpes,
1 7 . A c h i l l é e à feuilles en coin.
A chille a cuneifolia. L.M. Diét.n.® 2 1. !2^des
montagnes du Dauphiné.
18. A c h i l l é e Iaineufé.
A chillea nana. des montagnes des Alpes.
19. A c h i l l é e odorante.
A chille a odorata. L. des provinces méridionales
de la France.
20. A c h i l l é e à odeur de camphre.
A chillea nobilis. L . ^ des hautes montagnes
de l’Europe. # . *“
2 1 . A c h i l l È'E commune, ou millefeuille.
A chille a millefolium. L . commune par
toute la France.
22 . A c h i l l é e corne de cerf.
A ç h il ie a clavennoe. L. des Alpes du Dauphiné.
Cpliure.
1. Achillée à feuilles de fantoline. Lesraçines
de cette efpèce ne s’enfoncent pas beaucoup en
terre, mais elles tracent à de grandes dift^nces de
leur touffe. Ses tiges s’élèvent à la hauteur d’un pied
environ| elles fe terminent par des corymbes de pe-
- tires fleurs jaunes affez agréables, qui commencent
à paroirre vers la fin-de juin & durent jufqu’au
mois d’août. Rarement les graines de cette
plante viennent à parfaite maturité dans notre
climat, On la multiplie aifément par le moyen
dp fes drageons enracinés, qu’on fépare des touffes
au printems, Elle aime une terre légèr.e , plus
sèche qu’humide*, les expolitions découvertes, &
particulièrement celles du midi, lui font les plus
favorables. Dans lés très-grands froids, il eft à
propos de la couvrir de litière , fur-tçut fi elle
fo trouve dans un lieu humide»
Comme cette plante trace beaucoup & change
de place , on doit, dans les écoles de botanique,
la planter dans une caiffe ou dans un pot fans
fond , dont il faut avoir foin de renouveller 1a
terre tous les deux ans.
-Nous devons cette jolie efpèce d’Achillée au
célèbre Tournefort, qui la rencontra dans fon
voyage au levant , en 1701.
2. A c h i l l é e vifqueufe, vulgairement eupatoire
de Mefué. Cette plante forme une touffe arrondie
, d’un verd pâle tirant fur le jaune \ elle s’élève
d’environ deux pieds. Ses tiges font terminées
par des corymbes d’un volume proportionné
aux tiges *, ils font compofés d’un très-grand nombre
de petites fleurs d’un jaune doré, qui produifent
un fort bel effet. Ces fleurs viennent vers
la mi-juillet, & fe fuccèdent jufqu’au milieu de
l’automne. Elles ont, ainfi que les feuilles, une
odeur forte qui n’eft point défagréable. Les graines
de cette plante femées dès le premier printems
dans des pots ou terrines & même en pleine terre
à l’expofition du levant, dans une terre meuble
un peu fubftancielle , lèvent très-bien , & le jeune
plant repiqué vers la mi-juillet en pleine terré ,
fleurit quelquefois la même année \ mais il eft
plus expéditif de multiplier- cette plante de drageons
ou d’éclats, foit à l’automne, foit au printems.
Elle eft ruftique, & s’accommode volontiers
de toute efpèce de terreîn 8c d’expofition.
Ufage : Indépendamment de la place que cette
plante doit occuper dans les jardins médicinaux,
à caufe de fes propriétés, elle peut encore fervir
à l’ornement des jardins fymmétriques , dans les
platebandes des grands parterres ; & être placée
avec avantage fur la lifière des bofquets dans les
jardins payfagiftes.
3. A c h i l l é e cotonneufe. Cette efpèce croît naturellement
dans les terreins ftériles des provinces
méridionales de la France, & forme des touffes
d’une verdure blanchâtre, d’où s’élèvent des tige«
fimples, grêles,' hautes de huit à dix pouces, Terminées
par des corymbes de petites fleurs d’un
jaune luifant ^ elles ont une odeur fort agréable,
8c fe fuccèdent une partie de l?été 8c de l?automne.
Cette plante aime les lieux focs, 8c craint l'humidité.
Les fortes’gelées de notre climat la font
fouvent périr en pleine terre ; c’eft pourquoi il
convient d’en- cultiver quelques pieds dans des
pots qu’on rentrera dans l’orangerie , mais feulement
lors des grands froids , parce que dans
tout autre tems , l’humidité des ferres lui eft
auffi contraire que les grandes gelées. On la
multiplie de même que les autres efpèces de
ce genre, par fes drageons 8c par fes femences,
qui mûriffent fort bien dans nos jardins.
Ufage : On pourroit fe feiS'ir de cette plante
dans les jardins payfagiftes , pour ëmailler les
gazons dont on couvre lés grottes 8c les rochers,
en choififfant les expofitions fèches 8c chaudes^
Elle y pr.Qduirpit de la variété par fa verdure
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