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9 . A l p i s t e rongée.
P h a l a r i s p a r a d o x a . L . © de Provence, dü
Portugal & du Levant.
10. A l p i s t e en rofeau.
P h a l a r i s a ru n d in d .e ea , L . de l'Europe
tempérée.
B. A l p i s t e chiendent panaché.
P h a l A r i s a r u n d in a c c d . p i â a . L. 2£ des jardins.
1 1 . A l p i s t e lunetière.
' P h a l a r i s c ru eoefo r ra is. L. 2C du nord de
l’Europe & de l’Afie.
12. A l p i s t e de l’Inde.
P h a l a r i s anioides. L. des Indes orientales.
1 3 . A l p i s t e afperelle.
P h a l a r i s ory^oides. L. d’Allemagne , d’I talie
& de Virginie.
14 . A l p i s t e dentée.
P h a l a r i s d e n ta ta . Lin. fil. fuppl. d’Afrique.
1 5 . A l p i s t e femi-verticulée.
P h a l a r i s f e r a i - v e r t i c i l l a t a . La M. Diél. d’E-
gypte.
1 6. A l p i s t e difiique.
P h a l a r i s d i fiie h a . La M. Diél. d’Egypte.
1 7 . A l p i s t e crêtelée.
P h a l a r i s crijïata. La M. Dicl. d’Egypte.
18 . A l p i s t e veloutée.
P h a l a r i s v e lu t in a . La M. Diél. d’Egypte.
19. A l p i s t e fetacée.
P h a l a r l s f p i c a t a . La M. Di cl. d’Egypte.
20 . A l p i s t e à gaines fleuries.
P h a l a r i s vagini-flora. La M. Di6l. d’Egypte.
2 1 . A l p i s t e hériffée.
P h a l a r i s m û r ie a ta . La M. Diel. d’Egypte.
Culture propre a toutes les efpèces} dans les
jardins de botanique.
Dans les écoles de botanique , les efpèces
annuelles comprifes fous les numéros 1 , 2 , 3 .
7 , 8 & 9 , fe sèment au commencement d’avril
en pleine terre , & à la place qu’elles doivent
occuper. On laboure avec la houlette une furface
de terre de deux pieds quarrés *, on pratique
enfuite un auget rond , d’un pied & demi de
diamètre , & de cinq à fix pouces de profondeur ;
û le terrein eft fec , & feulement d’un pouce
ou deux, s’il eft humide. Lorfque la terre a été
bien unie, on y répand les graines le plus également
qu'il eft poflible , & on les recouvre avec
un mélange de terre fine & de terreau de bruyère
de deux à quatre lignes d’épaiffeur , fuivant la
groftèur des graines.
S’il ne tomboit point d’eau dans les premiers
teins, ou s’il n’y avoir point de rofées pendant
la nuit , il feroit à propos cfarrofer les femis
deux ou trois fois par femaine3 avec un arrofoir
à pomme.
Quand les graines font bonnes, elles lèvent !
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dans l’efpace de huit à quinze Jours ; il faut
avoir foin de farder les jeunes plants, & de les
éclaircir lorfqu’ils font trop épais , afin quüls
puiffent croître & fe développer avec plus de
facilité 3 on peut très-bien même n’en laiffer
qu’une douzaine de pieds •, ils ne feront que plus
forts & plus vigoureux. Lorfque la faifon eu un
peu chaude , ils commencent à fleurir à la fin
du mois de juin, & leurs épis font mûrs vers
le mois d’août. Mais alors il ne faut pas les
laiffer long-tems fur pied, parce que les oifeaux
font très-friands des graines. On les récolte par
un tems fec , & on les met dans des facs de
papier , que l’on tient à l’abri de l’humidité
jufqu’au tems des femis. Ces graines confervent
pendant cinq ou fix ans, & même davantage ,
leurs propriétés germinatives.
Celles des efpèces indiquées fous les n.os 5 , 1 2 ,
& depuis le 14 jufqu’au 2 i.me, qui font originaires
de pays plus méridionaux que la France,
exigent un degré de chaleur plus considérable
pour parvenir à leur parfaite maturité. Il convient
de les femer à la fin de mars , dans des
pots remplis d’une terre meuble & légère, que
1 on place fur une couche chaude, couverte d’un
ehaflis. On ne doit pas manquer de leur donner,
jufqu à ce qu’elles foient levées , des badinages
matin & foir, enfuite orrne les arrofe qn’autant que
le befoin l’exige. Dans le mois de juin, lorfque
ces plantes ont acquis environ quatre pouces de
haut, on les fépare & on met en pleine terre,
à la place qu’elles doivent occuper, les efpèces
annuelles que l’on a foin de couvrir avec des
lanternes, pour accélérer leur végétation.
Les efpèces vivaces doivent être rempotées
dans de grands pots , qu’on tranfporte à leur
place, & que l’on couvre également de cloches
ou de lanternes 3 à la fin de l’automne, ©n les
rentre dans les ferres chaudes, où elles n’exigent
que peu darrofemens pendant l’hiver 3 l’année
fuivante , vers la mi-mai , on les met en plein
air à leur place,.
Les Alpifles, n.as 4 6 , To, 1 1 & 13 , font
des plantes vivaces, qui étant pour la plupart
originaires de notre climat, viennent parfaitement
en pleine terre. On les multiplie très-aifément
de drageons , & même plus promptement que
de toute autre manière 3 il fomt d’en planter un
oeilleton enraciné , n’importe en quelle faifon ,
pour en avoir des touffes confidérables. Cependant
la faifon la plus favorable pour cette opération,
eft le prinrems ou l'automne -, mais à défaut de
drageons , on peut les multiplier de graines,
que l’on sème en Automne, en pleine terre, de
la même manière que nous l’avons dit ci-deffus,
pour les efpèces de la première divifion. Elles
lèvent dès le premier printems, & les jeunes
plantes viennent en fleurs dans le courant de
l’année. En général, elles aiment un fol humide,
& même un peu aquatique.
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Mais il eft bon d'obferver que les racines de ?
la plupart des efpèces font traçantes 3 en con-
féquence il eft à propos, lorfqu’on les met en
place, de les planter féparément dans de grands
pots, fans quoi leurs racines fe mêleroient bientôt,
& il feroit difficile de diftinguer ces efpèces les
unes des autres.
Ufages de VAïpifte chiendent panache.
L’Alpiste chiendent panaché eft cultivé
dans les jardins , non-feulement pour la beauté
de fa feuille , qui eft élégamment variée de
lignes jaunes, blanches & vertes , mais encore 1
pour fes épis en forme de panache , qui font
d’une couleur purpurine fort agréable. On place
cette plante fur le bord des eaux , & même
dans 1 eau, à un pied ou deux de profondeur.
Quand c’eft une petite rivière ou un petit ruiffeau,
il fuffit de la planter dans la vafe 3 mais dans des
baffins plombés ou enduits de ciment, il convient
de la mettre dans un grand pot avec de la
terre très-argilleufe , & de la defeendre fous
l’eau , depuis un pied jufqu’à trois de profondeur.
Cette plante produit un très-bel effet dans les
eaux, parmi les rochers, & l’on prétend qu elle
protège le frai du poiffon. ( ikf. T ho v i n .)
Culture particulière de Valpifle des Canaries y ou
de la première ejpece.
On la connoît fous le nom rPEfcaiola dans le
royaume d’Alger & en Italie 3 en France', fous
celui de millet, particulièrement à Valenciennes
& dans le diocèfe d’Auch -, le plus ordinairement
c’eft fous celui de graine dyoifeau ou de Canaries,
foit parce qu’on en nourrit les oifeaux, & fur-tout
les ferins, qui font originaires des Ifles Canaries,
& qu’on nomme, dans plufieurs de nos ports,
Canaries, Canariens, foit parce que cette plante
croit naturellement dans ces îles* On la trouve
auffi parmi les bleds en Provence, en Languedoc,
en Efpagne, & fur la côte d’Afrique.
L ’ayant cultivée & examinée avec foin, j’en
donnerai la defeription un peu plus détaillée
quelle ne l’eft dans le dictionnaire de botanique,
afin de lui fervir en cela de fupplément.
Cette plante s’élève jufqu’à trois pieds, communément
à trente pouces, quand elle eft embonne
terre. Sa tige eft fine comme celle du lin, fur-tout
en approchant de l’épi*, elle eft droite, liffe, d’un
heauverd, creufe , reïïtmblant à celle du froment*,
fes feuilles font larges & molles 3 l’épi , qui a au
moins un pouce de long, fur environ deux pouces
de circonférence, eft quelquefois panaché de blanc
& de verd. Il eft cylindrique à la bafe, & prefque
conique à l’extrémité. Il a deux fortes de bâles*,
les unes externes, qui font attachées & rangées
autour du fupport, dont on peut les féparer fans
détruire le fupport, quoiqu’ il foit mince 3 ce qui
eft à remarquer, parce que, dans beaucoup de
graminées, le fupport fe brife quand on enlève les
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calices. Les autres bâles font internes, petites, em-
braffant feulement la partie inférieure de la graine,
placées dans le fens des bâles externes, ayant une
demi-ligne. Les bâles internes adhèrent plus fortement
à la graine que les bâles externes 3 elles y
reftent même lorfque l’épi eft battu. La graine
d’alpifte eft plus applatie que ronde3 elle eft liffe,
grile,moins luifanteque le lin, piusépaiffe au milieu
qu’aux bords, un peu en pointe à fes deux bouts
elle a deux lignes & demie de longueur, for une ligne
de largeur 3 fa difpofîtion dans les bâles eft telle,
quelle fe préfente par une de fes faces. Un épi d’al*-
pifte produit cinquante graines & davantage même :
en mûriffanr, il prend, comme le tuyau, une couleur
de paille qui commence à l’extrémité des bâles,
long-tems jaunes avant les parties voifines de leur
infertion.
J ’ai reçu de la graine d’alpifle de Saint-Malo,
de Trie , Diocèfe d’Auch , de Valenciennes, de
Cambray, de Lille 3. d’où je conclus que cette
plante eft cultivée dans ces pays, foit en grand,
foit en petit. Parmi des grains de mars, envoyés
de différons cantons, j ’ai trouvé des graines d’alpifte
, particulièrement parmi de la vefee, venue
de Dieppe. Ce n’cft guères qu’aux environs de
Saint-Malo qu’il me paraît qu’on cultive, en grand *
cette plante.
Pour femer la graine d’alpifte, j ’ai fait labourer
le terrein, comme pour femer de l’orge ou de
l’avoine 3 c’eft le 23 avril 1785 qu’on l’a répandu
fur la terre & recouvert à la herfe. C’étoit dans
un champ qui avoit rapporté du froment l’année
d’auparavant 3 les plantes ne fe font pas élevées
à plus de deux pieds & demi : le 30 août elles
étoient mûres. J ’en ai femé auffi , le 20 avril, dans
une terre qui avoit été fumée en automne, & qu’on
avoit réfervée pour i’alpifte au printems, quoiqu’elle
eût dû être enfemencée, dès l’automne ,
en froment. L ’alpifte a levé en grande partie, &
a monté à plus de trois pieds. On l’a récolté au
mois d’août.
Enfin , le* derniers jours de mars 1786, j’en
ai fait femer dâns un terrein qui avoit rapporté
du lin. L’alpifte n’a monté qu’à un pied & demi;
l’été a été très-fec 3 on l’a coupé le 9 août. Cette
plante paraît donc fuivre , dans fa végétation , la
marche de quelques graminées de mars, telles que
l’avoine fur-tout.
Selon les renfeignemens que m’a procuré, depuis
peu, M. Bougourd , Médecin à Saint - Malo , on
choifit, pour cultiver l’alpifte, un terrein fec &
léger , expofé au midi 3 on le fume abondamment
avec le meilleur fumier de vache.
On sème l’alpifle l’année d’après le froment,
au mois de mars, après deux labours, comme
pour l’avoine ou pour l’orge. On prend la graine
du pays pour La femer 3 on y mêle du fable
ou de la terre sèche. On eft dans l’ufage d’en
employer onze pots par- journal 3 on farcie la terre,
I en été, à la main 3 vers la mi-juillet la plante
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