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font dans la tannée, & on examinera fi les racines
des jeunes arbres fortenr par les fentes du vafe ;
dans ce cas, il fera néceflairc de les changer de va-
fes, fans retrancher de leurs mottes que la terre
qui pourra s’enlever fans découvrir les racines.
On les replacera enfuite fur une couche neuve,
modérément chaude, & dans les beaux jours de
l ’été, on leur donnera de l’air fréquemment, fur-
tout quand il tombera des pluies douces.
A la fin de leur troifième année, les jeunes
Anacardes, qui feront alors beaucoup moins délicates
, pourront être placées à l’air libre, fur une
couche tiède, à l’expofition du midi, depuis le milieu
de juin jufqu’àlafin du mois d’août, & le réfie
de l’année elles fe conferveront très-bien dans les
couches de tannée des ferres chaudes ordinaires.
Lorfque lés individus feront encore plus forts,
on pourra les mettre dans des caiflés, & les gouverner'
comme les arbres des ferres chaudes, qui
n’ont plus bofoin du fecours des couches.
Ufages : Dans les Indes le bois des anacardes eft
employé dans la charpente & dans la menuilerie3
ileft d’une couleur agréable &. d’une confifiance
afîezfôlide. Les amandes des fruits de la fécondé
ëfpèce fe mangent crues ou rôties fous les cendres,
après qu’on a eu la précaution d’en détacher les enveloppes,
qui contiennent un lue malfaifanr &
caufiîque. Les fruits verts fe mangent avec d’autres
mêts, confits dans du fel ou avec du fucre,
lorfqu’ils four mûrs.
Les Indiens fe fervent du fuc cauftique qui eft
contenu dans les enveloppes de l’ amande, pour
faire difparoître les excroifiànces charnues qui défigurent
quelquefois les différentes parties du corps 3
on l’emploie avec de la chaux vive pour marquer,
d’une manière ineffaçable, les étoffes, les toiles,
les foierîes, &c. Ils font une encre excellente avec
les fruits verts, mêlés avec de la leifive & du vinaigre.
Enfin ils prétendent que l’ ufage habituel
des fruits a la propriété d’atténuer & de raréfier les
‘humeurs, de développer tous lesfens, de rendre
l ’inreUigence plus aétive 5 & defortifier la mémoire.
En Europe, les Anacardes ne peuvent ‘être regardés
que comme des arbrifléaux d’agrément, qui
peuvent.tenir leur place dans les écoles de botanique,
& jetter de la variété, dans lesferres chaudes,
par la beauté de leur feuillage. (M. T ho u i n . )
ANACARDE.antaréHque ou occidentale. Synonyme
de Vanacardium occidentale de Linné, dont
M. le ■ Chevalier de la Marck a fait un genre dans
f©n dicHonnaire de botanique, Cous le nom de
cajfuvium, auquel il a donné l’épithète de pomi-
f e m m . Voy. Acajou a pommes, ( M . T h o u î n . )
A n a c a rd e * orientale. Nom donné dans les
boutiques au fruit de Y anacardium latifolium la
M. ’pici. Nv* 5. Vôyei Anacarde a lardes
V EU IL L E S . fM. T HQ VIH. )
ANACAU. Arbre 4e Madagafcar, qui croît fur
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les bords de la mer, & dont le port a quelque ref-
fembîance avec celui du cyprès. C’efl. tout ce que
nous en apprend Vhijloire des voyages, tome V I I I y
page 614. Peut-être eft-ee une efpèce de Cafnarina?
Voyei F ilao. ( M. T h o u i n . )
ANACOMPTIS ou Anacontï. Arbre de Ma-
dagafear , dont les feuilles reflémblent au poirier.
Il porte un fruit un peu plus “long & moins gros
que le doigt, de couleur brune, tachetée de gris-
blanc. Ce fruit jette une forte de lair doux, qui
fert à faire cailler le lait de vache. Hijioire des voy a*
ges y tome V I I I , page 613. Cette ' deicription,
trop incomplet te, ne permet pas de rapporter cet
arbre à fon genre, & fa culture nous eft inconnue.
(M. T h o v I N.)» ”
ANACONTÏ ou Anacomptis. Voy ci ce mot,
( M. T ho u i n . )
A N A C Y C L E . A n A c r e l u 's.
Genre de plante de la famille des Co m p o s é e s -'
Flo s eu leu ses , qui neft formé que de trois
efpèces. Ce font des plantes h e rb a c é e sannuelles,
qui croifléntdans les pays tempérés. Leur feuillage
eft très-découpé, & leurs fleurs font jaunesj du
refie elles ne font intéreffantes , que pour les
jardins de botanique.
Efpèces.
1. Anacycle de Crète.
A nacyclus Creticus. L. © de lifte de
Candie.
2 . A n a c y c l e dorée.
A n a c y c l u s d u r e u s . L. © des provinces méridionales.
de la France.
3. A n a c y c l e velue.
A nacyclus valentinus. L . 0 du midi de la
France.
Defcription.
1. L’A ^ acycle de Crète eft une très-petite
plante qui n’a pas plus de quatre pouces de haut,
& qui forme une touffe arrondie j fes tiges fe
divifent dès leur bafe r en plufieurs rameaux garnis
de feuilles très-découpées , & couvertes d’un poil
blanchâtre , qui les rend foyeufes _ les branches
fg terminent par dçs fleurs d’un blanc jaunâtre
réunies en tête', & qui font penchées vers la
terre. Cette plante fleurit en juillet, & fes femences
m briffent en feptembre , bientôt après, elle- fe
defsèche & meurt.
2. Anacycle dorée. Le port de cette efpèce eft
plus grêle que celui de la précédente. Ses tiges s é-
lèvent à la hauteur de huit à dix pouces 3 elles 1«
ramifient en plufieurs branches, qui s’écartent en
tout Cens -, fes feuilles font plus finement découpées,
& leur verdure eft gaie. Ses fleurs, qui font dun
A N A
beau jaune , font raflëmblées en petites tètes
coniques, à l’extrémité des rameaux. EUes.paroiflent
dès le mois de juin, & durent jufquà la fin au
mois d’août. A mefure que les graines mûriflènt,
elles tombent à terre , & , fi dans ce moment, il
furvient des pluies, elles lèvent & fournifl’ent de
nouvelles, plantes, qui ont le tems de fleurir &
de perfectionner leurs femences avant l’hiver 3
quatre mois d’un tems doux accompagné de chaleurs
paflagères, fufiifent à la végétation de cette
plante dans notre climat 3 toutes fes parties répandent
une odeur agréable lorfqu’on les froifle.
3. L ’Anacyci.e velue eft la plus grande de
fon genre. Ses tiges s’élèvent droites à un pied
& demi de haut environ 3 elles pouffent des
branches dans toute leur hauteur, lefquelles forment
une touffe arrondie, tant dans fa circonférence
que dans fa furface. Ses feuilles, dans leur en-
femble, font oblongues' & fpatulées > leurs découpures
font très-déliées j elles font couvertes,
ainfi que les antres parties de la plante, de poils
blancs, qui la font paroitre lanugineufe, & donnent
à la verdure une couleur cendrée. Ses fleurs
font jaunes, raffemblées en tête à l’extrémité des
branches, & produifent, par leur quantité, un
effet allez agréable 3 elles paroilfenr en juillet &
durent jufqu’en feptembre 3 la plante fe defsèche
bientôt après.
Culture.
Les Anacycles étant des plantes annuelles, ne
fe propagent que par le moyen de leurs graines.
Gn peut les femêr au printems ou à l’automne,
en pleine terre ou fur couche. Cependant il eft
plus fûr de les femer au printems dans notre
climat, qu’à l’automne, parce que le jeune
plant qui lève dans cette dernière faifon, n’ayant
pas allez ide tems pour acquérir un certain degré
de force, périt ordinairement lorfque les
hivers font humides, & qu’il furvient. enfuite
des gelées tardives. Pour faire les femis du prin-
tetns, on commence par labourer un.e furface
de terrein de vingt pouces en quarré1 , dans-
laquelle on pratique un petit baliin de trois à7
quatre ponces de profondeur , dont on a foin
de bien unir-le. fond. Vers le milieu de mars’
on,, y sème les graines le plus également qu’ il
eft pbfïïble , enfuite on les recouvre1 légèrement
de quelques lignes de terreau bien con-
fommé, mêlé avec la terre du fol, après quoi
on.lès arrofe matin & foir, avec un arrofoir à
pomme 3 les graines lèvent ordinairement dans
l efpacë de quinze jours. Lorfqu’ellès font entiè-
ment levées , il ne refle plus qu’à éclaircir le*’
jeune plant s’il eft en trop grande quantité, & à le
p réfer ver enfuite des mauvaifes herbes qui. pourvoient
lui nuire. Si le fol eft meuble & fec , fitué
à une expofition chaude, les .plantes croîtront
rapidement , & donneront des graines, en abondance.
Mais il eft bon d’obferver qu’elles doivent
Agriculture. Tome l° r, H .e Partie.
A .ISl A 1 y
être femmes en place, parce que le jeune plant
fouffre difficilement d’être' tranfplanté.
L Anacycle de Crête qui eft une plante d’une
très-petite ftature & beaucoup pius délicate que
les autres efpèces, doit être femée, pour plus de
sûreté , en avril , dans un pot placé fur une
couche nue > ou on la laiffe croître & fe développer^
lorfqu elle eft prête à fleurir ,ron la met en pleine
terre avec la motte dans laquelle elle fe trouve.
, A l’égard de la fécondé efpèce , fa culture n’eft
rien moins que difficile 3 lorfqu’une fois on en a
laiffé ^rainer un pied dans un endroit, elle fe
sème d’elle-même, & fe multiplie fi abondamment,
quelle couvre fouvent une très-grande furface.
(M . T h o u 1 N.)
ANAGIRE. Genre çle la famille des L égum
i n e u s e s , qui n’eft compofé que d’une efpèce 3
il en fera traité dans le dictionnaire des arbres
& arbuftes,, parce qu’il fait partie des arbriflèaux
qui fe cultivent en pleine terre, en France.
( M. T HOU IN.)
A N , An n é e . Efpace de tems pendant lequel
le foleil parcourt, ou femble parcourir les douze
. lignes , du zodiaque. Prefque.tous les peuples s’accordent
aujourd’hui fur la durée, du tems , qui
forme l’annéè aftronomique. Suivant le calcul le
plus exàét,. e% comprend trois cens foixante cinq
jours, cinq heures quarante-neuf minutes. On ne
' diffère que dans la manière de commencer cette
révolution annuelle. Les Chinois & les Indiens ,
commencent leur année avec la première lune de
mars, les Mahométans au moment où le foleil
enrre dans le ligne du bélier , lès Perfans au
mois de juin: Les Anglois & d’autres Nations de
l’Europe 3 placent le commencement de l’année
civile au vingt-cinq mars. En France , l’époqué
de la nouvelle année a fubi beaucoup de variations.
Sous lés rois de la première race, on commençoit
l’année, le jour de la revue des troupes, qui fe
faifoit le premier mars. Sous les rois de la fécondé
race , l’année CommenÇoit le jour de Noël, &
foüs les Capéuetîs, à Pâquev Mais Charles IX
fixa , par une ordonnance exprefle, lé commencement
de l’année civile au premier janvier.
L ’année rurale où du cultivateur, ne fuit pas
! Ordinairement l’année civile. S’il y a quelque pays
où elle commence au premier janvier , il y en a
un grand nombre d’autres où c’eft à des époques
qui en font plus oii moins éloignées. Le terme ou
commencent les baux des fermes, Celui où l’on loue
des domeftiquès, ne font pas les mêmes 3 ic i, les
baûx commencent immédiatement après la récolte 3
là , après tous les enfemèncemens, c’eft-à-dire , au
premier de mai 3 ailleurs ils datent du moment
où l’on donne la première façon aux terres qui
doivent être enfemencées en froment, & ce.moment
1 c’eft vers Pâque, dans le milieu de la France.
La location des prés, des vignes & des bois,
établit encore des différences qui font locales.
A l’égard des domeftiques & valets de ferme,
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