
1,8 B I S C O U R S
Quand lés pôuîës commencent à pondre, il faiit étendre de la paille
dans leurs nids, St lorfquelles ont fait affez d’oeufs, pont la couvée,
il fiUt enlever cette paille, St en remettre de nouvelle J parce que,
lorfqu elle eft vieille, elle eft fujette à engendrer dés puces Sc d’autres
vermines qui ne laifferit aucun repos aux poules. On prétend qu’il ne
faut pas donner plus de vingf-cînq oeufs aux poules que l’on veut
faire couver, quand même elles auroient été affez fécondés pour en avoir
pondit davantage ; St que le meilleur tems pour les fairë couver j c eft
depuis l’équinoxe du printems jufquà celui d automne. Il faut donner
lès oeufs à couvet, foit à des vieilles poules plutôt qu a des poulettes,
foit à celles qui n’ont ni lé bec ni les-ongles pointus, parce quil
faut plutôt réfervet les jeunes, pouf pondre que pour couver. On
doit commencer à- faite couver lés oeufs apres là nouvelle lune»
Ceux qu’on met auparavant, ne réuffiffeht' prefque jamais : il ne
faut pas plus de vingt jôürs aux poülètS pour éclore. Ôn jette
aux poulets le marin,’ les quinze pre&iiers jours après leur naiffance,
dé la fariné d’orge féchée, que l’on a fait tremper quelque tems
auparavant avec de la graine de créffon dans de l’eaü , jufqu’à ce quelle
fe fôit épaiflîe, de' crainte qüe cette nourriture ne vienne à fe gonfler
dans leur eftomaC après qu’ils l’auront avalée. Lorfque leurs cuifies
Commencent a fe garnir de plumes, il faut tuer les poux qui s attachent
à leur tête St au col, parce qu’il arrive allez Communément que
eps vetmines les affolblifférit. Il faut les garantit du grand chaud comme
du grand froid , attendu que luné & l’autre de ces deux extrêmes leur
eft egalement nuifiblé.
Lorfqu’on veut engraifler les poules, on les enferme dans un endroit
chaud, étroit, obfcUr; on à foin de choifir pour l’engtais les plus grandes.
I l faut les empâter avec des houlettes de farine d’orge, paitries dans
de l’eau douce. Après leur avoir arraché les. plumes des ailes & de la
queue, on leur donné à manger deux fois par jour pendant vingt-cinq
jours} ayant foin dé leur nettoyer la rête, jufqua ce qu’il n’y refte aucun
pou, On les engraifle encore aVeé du pain de froment émié dans de
l’eaü., à laquelle on mêle Une certaine quantité de vin qui foit bon, St
qui ait un bon fumet, moyennant que« elles deviennent.graifes •& tendres
en vingt jours. On fuit la même méthode pour empâter & engraifler
lès. pigeons ramiers! . ' , . ' . , . ..
Oies. Paffez à-préfent, dit Axiüs à Mcnila, à la famille des oifeauX
qui exigent des réîcrvoirs d’eau , indépendamment dés baffes-cours. Souvenez
vous , répondit Merula j des cinq articles dont j'ai parle en traitant
des houles-, lorfque Vous voudrez; élever des oies.
■Ghoiliflcz celles qui feront grandes & blanches, parce qu ordinairement
les petits ïeflbmblênt à leur mèirê.
P R E L I M I N A I R E .
■ Le tems le plus convenable .pour faire accoupler les oies,, c’eft, depuis
le folftice d’hiver; St le meilleur pour les faire pondre & pour les .faire
Couver , c’eft depuis le i .er mars jufqu’au folftice..Ces animauxs’accouplent
prefque toujours dans l’eau ; aufli les conduit-on, à cet.effet, fur le bord
des rivières. Elles ne font pas plus de quatre pontes par an. On leur fait
faire à chacune des logettes d’environ deux pieds Sc demi en quarré,
pù elles vont dépofer leurs oeufs, & on y étend de la .paille qui leur
fertdeliricre. On leur donne à couver depuis fept jufqu à quinze oeufs.
Quand les oifons font éclos , on les laiflè les cinq premiers jours avec
la mère; pafle ce.items, on a foin de les conduire .tous les joiirs,
quand il fait beau, dans des prés ou dans des réfervoirs d’eau & des
marais. On donne aux oifons, pendant les deux premiers jours qui
fuivent leur naiffance, du gruau ou de l’orge en nature; les trois
jours fuivans, ils mangent du creffon verd haché qu’on met dans un
«ife rempli d’eau ; St dès qu’ils, font en état d’être. renfermés dans
ks logettes, on les nourrit de gruau fait avec l’orge, ou de fourrage
coinpoié de toutes fortes de légumes en herbe; ou enfin d’herbes bien
tendues coupées par morceaux.
Si l’on veut-engraifler des oifons, on choifit ceux qui ont environ
un mois Sc demi : on les enferme dans le lieu deftiné à engraifler la
ivolaille; Sc là, on leur,donne du gruau & de la fleur de fiirine trempée
dans de l’eau, de manière qu’ils puiflent s’en gorger trois fois par jour.
Après le manger., on leur donne a boire copieufemçnt. Dans l’efpace de
deux mois, iis font parfaitement engraifles. i l faut avoir foin de bien
-nettoyer l’endroit où ils prennent leur nourriture ; tant parce qu’ils aiment
.eux-mêmes la-propreté,.que parce qu’ils faliflènt tous les endroits par
où ils palfent.
Canards. Ceux qui veulent élever des canards, doivent choifir
tpourxela un terrein marécageux : c’eft celui qui plaît le plus a cçs
aoifeaux. Si l-pn ne peut avoir un endroit aquatique , il'faut choifir
ipréfétablemçnt celui qui fera muni d’un lac formé par la nature,
ou .d’un .-étang , ou d’un réfervoir d’eau, dans lequel les. canards
.puiflènt defeendre par des degrés qu’on ,y aura pratiqués. Le clos qiî
.on les mettra, doit être fermé de murailles hautes de quinze pieds.
Le. long de la muraille, en-dedans, régnera un large trottoir, fur lequel
deroht coûftruites leurs -retraites, qui feront couvertes d’un toit , &
c précédées d!un veftihule applani & pavéde briques. Ce clos fera traverfe
dansitoure fa ilongueur par ,un canal toujours fourni {d’ea.u, dans,lequpl
:on leur jettera leur nourriture, parce qü’jls la prennent prefque.toujours
-dans l’eau. On les nourrit avec du Med, de l’orge, du marc .de
raifin, du raifin ,même. On élève de même d'autres efpçces 4 e
ivolauiles »-telles que ks.farcelles St \çs.p)wl(iridçs. I l fuffit de nourrie