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Les efpèces, n.® 24 & 25, peuvent être placées dans
les clarières des bofquets, & même fous de
grands arbres où elles jeteront de la variété par
l ’agrément de leurs fleurs. On s’en fert quelquefois
à former des bordures, dans les parterres parmi
les fleurs du premier printems. L’hépatique
des jardins, &fes variétés font fouvent employées,
dans les jardins fymmétriqnes, à faire des bordures
de plate-bande, à l’expofition du nord. L’ efpècefur- !
tout mérite d’être multipliée à canfe de fes fleurs très- ;
printanières, & qui ont un bel éclat. Les Anémones
des fleurifles font propres à toutes les ef-
pèces de jardins. Elles figurent bien en bordures
& en planche ; cultivées dans des pots, elles déco- '
rent les chalfis, les ferres & les appartemens dans
une faifonoù les fleurs font rares. ( M . T h o u i n . )
ANES (herbes aux) fynonymefrançois de/’cr-
n o th t r a b ie n n is . L. des Botaniftes: Voyez Onagre.
(Af. T h o u i n . )
A N E T H. A N e t h v M .
Ce genre de plante, qui fait partie de la famille
des O m b e i i i t e r e s , nefi compofé que de
trois efpèces différentes. Ce font des plantes Européennes,
dont toutes ies parties ont une odeur
aromatique, agréable. On les cultive dans les
jardins pour leurs «fages en Médecine, & dans
la cuifine.
E J p è ç e s .
1. Aneth odorant.
A n e t h u m g ra v e o le n s . L. © des Provinces méridionales
de la France & de l’Europe.
2. Aneth des champs.
A n e t h u m f e g e tu m . L . © de la Sicile & de
Portugal.
3. Aneth doux, ou fenouil.
A n e T f i u m f c e n ic u lum ,
B. Aneth , ou fenouil commun.
A n e t h u m fc e n ic u lu m g e rm a n ic a n um .
C. Aneth , ou fenouil des vignes.
A n e t h u m f c e n ic u lu m m itiu s . df* commun dans
le midi de l’Europe.
D e j c r ip t io n d u p o r t .
Les deux premières efpèces ne s’élèvent guères qu’à
dix-huit pouces, mais la troifième a fouvent fix
pieds de haut; leur feuillage, d’abord, efl dun
verd foyeux , il devient enfuire plus foncé,' & finit
par être de couleur jaune de paille. Les feuilles
font finement découpées en fegmens étroits. Leurs
fleurs font petites, jaunes, & difpofées en para-
fol à l’extrémité des tiges & des branches. Il
leur fuccède des femences prefque ovales, comprimées
& ftriées longitudinalement.
C u ltu r e .
Les deux premières efpèces Ce perpétuent par
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leurs graines, qui doivent être femées au printems
en pleine terre, à une expofition chaude,
& dans un fol meuble & fec. Les femences lèvent
ordinairement dans les vingt premiers jours, fi la
faifon n’eft pas trop froide. Comme le jeune plant
n'eft pas fulceptible d’être repiqué, il efl à propos
de femer les graines affez claires, pour que
les plantes ne fe nuifent pas, lorCqu’elles font arrivées
à leur état parfait, ou de les éclaircir à
quatre ou cinq pouces de diflance, fi le-jeune
plant efl trop épais ou trop rapproché. Elles
flèuriffent dans le mois de juillet, & leurs femences
font mûres à la fin d’août ; enfuite
elles fe defl’èchent & meurent. Dans les pays
où les hivers font moins rudes & moins longs
que dans le voifinage de Paris, il efl; plusfûr de
femer les graines de ces plantes à l’automne; elles
lèvent mieux, & produifenr une jouiffance plus
prompte ; mais auffi elles durent moins long-
tems.
L ’efpèce, n.° 3 , avec fes variétés, efl regardée
comme une plante potagère dans les pays méridionaux
de l’Europe,'fur-tout en Italie, aux environs
de Rome. On s’en fert au même ufage que
nous employons ici le céleri. Dans les pays fep-
tentrionaux, ce légume n’eft point recherché,
quoique la plante y croiffe communément fans
culture, parce quelle y perd une partie de fa
faveur aromatique, dont le développement efl dû,
en grande partie, à la nature du terrein, & fur-
tout à la chaleur du climat.
Des trois variétés de fenouil, celle de Florence
efl préférable, à tous égards, pour fa faveur
‘ douce & agréable. On fème la graine de cette
plante au mois de mai ou de juin , lorfqu’on
veut la faire blanchir pour la manger en falade;
& au mois de mars, quand on veut en recueillir
les>graines.Lesfemis fe font, foit en planches,foit
par rayons, en bordures. La terre qui leur convient
le mieux, efl une terre meuble, légère, & de
nature fèche ; il ne faut pas que les graines foient
recouvertes de plus de quatre à fix lignes. Si le
tems efl fec & chaud, on les arrofera légèrement
foir & matin, pour aider la germination; on aura
la même attention pendant le refte du printems,
& même pendant l’été, fi la terre devenoit trop
fèche. Au bout de fix femaines, on éclaircit le
jeune plant, de manière à ce qu’il fe trouve à
dix pouces de diflance environ l’un de l’autre.
Lorfqu’on veut le manger en pied, comme le céleri
, on le repique en planche, & on l’arrofe
fréquemment. Quand il efl parvenu à toute fa grof-
feur, on le butte ou on l’enterre pour le faire
blanchir; alors il forme un pied beaucoup plus
gros que le céleri, & d’une qualité bien fupé-
rieure. Il flatte à-la-fois le goût & l'odorat. Il efl
plus tendre, & beaucoup moins indigefle que le
céleri; mais on lui attribue des qualités plus
échauffantes. - .
.■ Ufages. Les Italiens font grand cas du fenouil
de Florence,
A N p
de Florence, qui efl une variété de notre fenouil
commun. Ils le mangent en falade, ou Amplement
avec du fel. Ils le mettent aufli dans la foüpe,
& font entrer, l’extrémité des jeunes feuilles dans
la fourniture de leurs falades, auxquelles elles
donnent une odeur & un goût fort agréable. Il
efl à regretter que ce légume né foit pas plus
connu & plus cuirivé qu’il ne l’eft ici ; quoiqu il
perde un peu de fes qualités, il lui en refte encore
affez pour lefaire rechercher; & fi I on avoit
la précaution de fe pourvoir chaque année , de 1
graines récoltées en Italie, la plante conferveroic
la plus grande partie de fes qualités. Les femences
dé la première efpèce fourniffent, par expreffion ,
une huile qui a les mêmes propriétés que l huile
d’olive. (AL T h o u i n .)
A N E T , fynonyme de l’anethum : V» Aneth.
( PL T h o v i n )
A -N ÉV R I S ME; maladie de beftiaux.
Il arrive quelquefois que le diamètre d une artère
fe trouve dilatée dans une portion de fon cours.
Cette dilatation plus ou moins confidérable, s’appelle
mévrifme..
On en diflingue de deux fortes , V anévrifme vrai
Sil'ane'vrifmefaux. Dans 1 anévrifme vrai, lartere
efl feulement dilatée fans être ouverte ; on voit une
tumeur, molle d’abord, qui s’évanouit quand on
la comprime ,• pour repâroître après ; enfuite elle
devient dure .& réfifte à la compreflïon; elle a des
battemens , correfpondans à ceux du coeur.
Les parois de l’artère , dans l’anévrifme faux, ont
été rompus, Iefang s’eft épanché dans le tiffu cellulaire
des parties voifines , la tumeur qui s y forme
efl indolente, avec fliufluation, à peine douée
de pulfation. *
Le cheval, le boeuf & la brebis font rarement
fujets à l’anévrifme ; c’eft fans doute à caufe de la
force des parois des artères, & de celle des parties
environnantes, qui les empêchent de fe trop dilater ;
carie cheval fur- tout & le boeut font fouvent des
efforts capables de leur donner cétte maladie.
L ’anévrifme vrai efl dangereux, en raifon delà
grandeur de l’artère dilatée; celui de 1 aorte, des
carotides, des foufcorflales, & c ., efl bien plus fâcheux'que
celui des ramifications de l’artère crurale.
Quand l’anévrifme efl fur de gros vaiffeaux, &
dans des parties internes, on nê peut y remédier.
S’il efl fitué à une jambe, on doit comprimer Ja
tumeur par un fort bandage; ce moyen ayant été
employé pendant quelques mois fans fuccès, il
faut en venir à l’opération.
Cette opération ,dont on doit trouver les détails
dans le dictionnaire de médecine , confifte à appliquer
un tourniquet au-deffus de là tumeur , àjinci^
fer la peau fans ouvrir en même tems l’anéyrifme^
ni intérelfer les nerfs & les vaiffeaux voifins, à
faire une double ligature à l’artère , une au-deffus
Si l’autre au-deffousde la tumeur, à couper nnç
Agriculture. Tome I,€T9 IL* Partie,
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grande partie de la tumeur , à remplir la plaie d é-
toupe où de charpie, à lafoutenir avec des com-
préfl’e s , à contenir avec, un bandage, & enfin a
couvrir le tout de compreffes trempées dans
l’eau-de-vie; quand la charpie ou 1 éto.upe s en
fépare, on remplit la plaie de plumaceaux imbibés
d’eau-de-vie , ou roulés dans de la. coio-
phane-en poudré. ..
L ’anévrifme faux, n’eft pas moins dangereux , u
faut fe bien garder dé lé'confondre avec un abcès
; la fituation de la tumeur proche une artère ,
la pulfation, quelque petite quelle foit, répondant
à celle du coeur , la réfiftance dû fan g plus confidérable
que celle du pus, font autant de Agnes quï
diftinguént l’ânévriirne de l’abcès & autres tumeurs.
Quand on s’efl bien affuré de fon exiftence, on
fait l’opération comme ci-deffus, ayant foin de
bien néroyer té fang épanché.
Les veines, comme les artères, fe dilatent aufli
quelquefois dans leurs cours. Les tumeurs qui en
réfultent n’ont point de battemens , on les appelle
varices ; petites d’abord comme une noi-
fette elles acquièrent la groffeur d une balle de.
■ paume ; .c’eft fur les jambes qu elles fe forment
ordinairement. v
Le cheval y efl plus fujet que le .boeuf & la
brebis. Dans le commencement, il ntén en pas
incommodé ; à mefure qu’elles grofiffent, il marche
plus difficilement. M. Vitet confeille de
pratiquer fur les varices une opération fembla-
ble à celle de l’anévrifme vrai. Il affure qu’il
en en a obtenu des fuccès. (Af. VAbbè T e s s i e r . )
ANGE ( poirier d’ ) Voyez le genre Po ir ie r ,
dans le Dictionnaire des arbres & arbuftes de
M. Fougeroux. ( M. T hou 1 n . )
A N G E L IN . A n d i r a .
Genre peu connu des Botaniftes, qui n’ont en-
i core pu lé rapporter à fa famille naturelle ; il
n’en exiflé qu’une efpèéè.
An ge l in à grappes.
A n d i r a racemoja. La M. Diél. î) des Antilles
& du jBréfil,
C’eft un arbre de quarante à cinquante pieds
de haut , dont la tête efl vafte, étalée & bien
garnie de branches ; fon tronc'a fouvent trois
pieds de diamètrè; fon bois efl dur & d’un rouge
iioirâtre à l’intérieur ; fes'rameaux font garnis
de feuilles , compofées de fept ou neuf fo-
liolés’oppoféés. Les fleurs, qui font petites, viennent
en grappes aux extrémités des branches ;
elles produiferic des fruits à-peu près de la forme
& cîe la groffeur d’un oeuf de poule, de couleur
verdâtre ; ils contiennent une coque dure, qui
; renferme une amande amère & d’un goût dél'a-
gréable.
Cet arbre n’a point encore été cultivé en Europe.
( Af. T h 0 v 1 n. )
A a a a