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folioles très-étroites, d’un verd foncé en defftis
& pale en deffous. Ses fleurs font blanches, dif-
jjofées en grappes. Elles font fûmes de plulieurs
filiques oblongues, qui contiennent les graines.
Çet arbre aime les terreins fablonneux & arides j
on fe fert de fon bois pour la charpente.
La culture de cet arbre exige des foins en
Europe. Il fe multiplie de femences qu’on peut
tirer de Saint-Domingue. Il convient de les femer
au printems fous chaflîs 5 elles lèvent allez
promptement. Au mois d’août, les jeunes plants
cmt ordinairement quatre pouces de haut } on les
repique dans des pots, qu’on place fur une couche
neuve recouverre de vitraux , & on les y 1 aille
jufqu au teins de les rentrer dans les ferres
chaudes. Ils doivent y paffer l’hiver fur des couches,
de tannée. Vers la fin du printems, on les fort
de la ferre chaude , pour les placer fur une
couche tiède à l’air libre, & au milieu de l'automne,
on les tranfporte dans la ferre chaude ,
toujours dans la tannée, jufqu a ce que les jeunes
pieds aient atteint leur quatrième ou cinquième
année ; à cet âge, ils peuvent être hivernés fur
les tablettes des ferres chaudes. Cet arbre eft allez
délicat, & perd foüvent fes feuilles l’hiver. 11 n’a
point encore fleuri dans notre climat.
Ufage : II mérite de tenir un rang dans les
ferres chaudes, à caufe de l’élégance de fon
feuillage.
10. Acacie vive. Cette plante croît naturellement
a la Jamaïque dans les prés } elle a des tiges
traînantes & herbacées, qui poulfent des racines
de chaque noeud } ces racines pénètrent dans la
terre & s’y étendent à une grande diftance. La
même chofe lui arrive’ en Europe lorfqu’elle eft
placée fur une couche recouverte de terreau ou
de tan. Un individu cultivé par Miller , à
Chelfea , s'eft étendu à près de trois pieds de
circonférence dans le courant de l’été, où il a voit
été femé. ^ Ses branches étoient fi ferrées & fi
ëpaiffes quelles couvroient lafurface de la couche5
mais loriqu’on donne à cette plante la liberté de
s étendre, il eft rare quelle produire des fleurs.
Elle fe multiplie par fes femences à la manière
des autres. On la conferve pendant l'hiver, dans
là tannée des ferres chaudes;} les étés, fui vans, elle
peut fe .paffer du fecours des vitraux} mais il eft
bon quelle foit enterrée, avec le pot qui la renferme
, fur une couche tiède à l’expofirion du
midi. Dans les années très-chaudes, elle fleurit
& produit quelquefois des femences*
Cette plante n’eft .guère cultivée que dans les
jardins de botanique ; on ne peut la eonferver
dans les écoles , qu'au moyen d’un chaffis portatif.
Voye% ce mot.
1 1 . Acacie ongle de char. Cette efpèee eft.
remarquable par fes feuilles, qui ne font compofées
que de quatre lobes larges & oblongs. Elle croît
à la Jamaïque & dans d’autres parties de l’A mérique
méridionale * voiûnes de la ligne*
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On ne parvient que difficilement à fe procurer
cette efpèee en Europe, elle n’y produit jamais
de graines , & les femences qu’on tire dés-
Antilles , font prefque toujours mangées par les
infeéles dans la traverfée. Ces femences doivent
être femées au premier printems fous des chaflîs ;
lorfqu’elles font bonnes & quelles ont été trempées
dans l’eau pendant vingt-quatre heures, elles
lèvent en quinze ou vingt jours. Le jeune plant
n’eft affez fort pour être repiqué qu’à la fin de
l’été} il eft même plus fur de ne le féparer qu au
printems fuivant. Cet arbre exige beaucoup de
chaleur pendant les premières années } on ne
peut même le eonferver pendant l’hiver que dans
les ferres les plus chaudesmais infenfiblementi
il perd de fa délicateffe , & acquiert affez de
force pour fe eonfervët fur les tablettes d'une
ferre chaude pendant l’h iver, & relier en plein
air pendant l’été.
Obfervation : Cette efpèee , beaucoup plus-
rare qu’agréable , ne fe cultive guère que dans
les jardins de botanique.
12. A c a c ie à cercles ou à braffelets. Arbre des
îfles de Bahama & de la terre ferme dé l’Amérique
méridionale, qui s’élève à trente pieds de
haut } fes feuilles font compofées de larges
folioles d’un verd luifant. Ses fleurs font raflèm-
blées en boules , & portées par des péduncules-
affez longs, qui fortent des âiflelles dès feuilles
à l’extrémité des petites branches. Les étamines-
des fleurs font purpurines , & forment un con-
trafte agréable avec la verdure du feuillage.
On multiplie cet arbre en Europe , par la
voie des femences qui nous viennent des Antilles*.
Il exige la même culture que l’acacie à feuilles
étroites , & peut fervir au même ufage. U a fur
lui l’avantage de fleurir dans nos ferres.
Ufage : En Amérique, le bois de cer arbre eft
employé dans les Arts } il eft dur & compaéh-
Les Indiens font des braffelets avec fes filiques
& fur-tout avec fes femences, qui font moitié'
d’un rouge v if & moitié d’un noir lnifant..
Lés Bijoutiers de Paris en ont fait cette année
des chaînes de montre , auxquelles la mode &
la nouveauté ont donné un prix affez conlîdérablê*.
Jufqu’à ce moment , elles navoient été regardées
que comme objet de curi'ofité.
1 3 . A c a c ie à Tirebouehon. Arbriffeau du-
Pérou, d’environ fix pieds de haut, branchu &
garni de feuilles menues d’un verd cendré.
Il fe multiplie de'femences qui font envoyées-
du Pérou } on les sème au- printems fous des
chaflîs, & elles lèvent dans les quinze premiers
jours. Lorfque le jeune plant a fix à. huit pouces^
de hauteur, il doit être repiqué dans des pots..
Les trois premières années, les jeunes arbriffeau*-
doivent paffer l’hiver dans les tannées des ferres
chaudes} on peut enfuite les leur faire paffer fur
les gradins des ferres tempérées. Cet arbriffeau
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f ç multiplié encore par la voie de fe* racines qui,
étant féparées du colet , & mifes au printems,
fur des couches couvertes de cloches, reprennent
& pouffent des jets.
Ufage : Cet. arbriffeau peut occuper une place
Amis les ferres chaudes } cependant il eft plas
rare qu’agréabfe.
Hifiorique : C’eft à M. Jofeph de Juflieu,
que le jardin du roi eft redevable de cette efpèee.
Il en envoya des graines en l’année 1750 , fous
le nom de retortuno hifpanis.
14. Acacie cendrée. Arbriffeau de ferre chaude,
-de cinq à fix pieds de haut & quelquefois plus,
dont les branches fe rapprochent de la tige &
forment une tête arrondie, couverte d’un feuillage
d'un verd clair infiniment découpé. Ses fleurs
qui paroiffent à la fin de l’été , font en petits épis
purpurins très-agréables. On multiplie cet arbrilîeau
dfe graines- qui font envoyées de l’Inde. La manière
de les femer & d en cultiver enfuite les
produélions , eft la même que . celle de l’efpèce
précédente.
Ufage •’ Celle-ci doit occuper une place dans
les ferres chaudes, pour la beauté de fa fleur &
l'élégance de fon feuillage.
15. Acacie fenfitive ou fenfitive à feuilles larges.
Plante qui pouffe de longues branches grêles &
flexibles , qui rarement fe foutiennent d’ellesr-
mêmes. Ses feuilles, fort éloignées les unes des
autres , font placées fur les rameaux. Ses fleurs
dé couleur de chair , font difpofées en petits
globules , & portées fur de longs péduncules,
qui fortent des aiffelles des feuilles, vers l’extrémité
des branches} elles donnent naiffance à de
petites filiques., qui renferment les femences. Cette
efpèee fe propage de graines qui doivent être
femées fous des bâches, vers la fin de février.
Dès que le plant eft parvenu à la hauteur de trois
Ù quatre pouces , il convient de le repiquer dans
des pots à girofflées, qui doivent relier à demeure
fous des vitrauxexpofés à la plus grande chaleur,
fans quoi la plante jaunit, perd fes feuilles &
finit par mourir. Cette plante, ainiï cultivée, fleurit
vers le mois de feptembre , & fes femences arrivent
à leur parfaite maturité avant la fin de l’automne.
Quelques foins que l’on „prenne pour la con-
ferver pendant l’hiver, il eft rare qu’on y parvienne.
C’efl pourquoi on ne fauroit trop en accélérer la
végétation, foit en la femant de bonne heure,
foit en lui donnant beaucoup dé chaleur & des
arrofemens convenables & proportionnés.
Propriétés : Cette plante eft cultivée dans nos
jardins, à caufe de la propriété lingulière qu’ont
fes feuilles, de fe contrarier lorfqu’on les touche}
cette fenfibilité eft en proportion de la chaleur
quelle éprouve} un fouffle fuffit dans les teins
îrès-cbauds, pour faire fermer fes folioles.
Elle croît à la Vera-Crux, & s’élève de fepjt
ai huit pieds de haut.
*6, Acacie pudique ou fenfitive .commune,
a c a m
Celle-ci eftune plante épineufe d’environ trois pieds
de haut, qui croît naturellement dans l’Amérique
méridionale., fur les favanes & dans tous les endroits
feçs , arides. , & incultes y elle s’élève de
deux à trois pieds , produit une multitude de
petites fleurs purpurines en grappes, qui. font un
joli effet} fes feuilles, font douces, d’une fenfi-
bili.té furprenante.
Culture : En Europe on sème les graines de
cette plante au premier printems , fous des
chaflîs} elles lèvent dans les quinze premiers jours.
Un mois après , le jeune plant eft bon à repiquer:
on met chaque pied dans des pots à oeillets,
que l’on place fur une couche neuve couverte
d’un chaflîs, & on les y laiffe jufqu’à la moitié
de l’automne } vers le mois d’août cette plante
fleurit abondamment & fes graines mûriffent en
oélobre. A défaut des graines , on la multiplie de
marcottes, & quelquefois de boutures} elle aime
la plus grande chaleur, & n’eft jamais plus fen-
fible que dans les endroits les plus chauds.
Obfervation : On peut regarder cette plante
comme étant annuelle dans notre climat } car,
quoiqu'elle paffe quelquefois l’hiver dans les
tannées de nos ferres chaudes, elle y périt le
plus fouvent, & lors même quelle s’y conferve,
elle perd la fécondé année la plus grande partie
de fes facultés} mais il eft d’autant plus aifé de
la renouveller , que fes femences confervent pendant
un grand nombre d’années leur propriété8
germinative. On a femé pendant quarante ans definie
au jardin du roi des graines de cette plante
récoltées à Saint-Domingue en 1745 , qui ont
toujours très-bien levé} il eût été fans doute in-
téreflànt de fuivre cette expérience, mais le défaut
de graines de la même récolte n’a pas permis
de là continuer plus long-tems.
Ufage : Cette plante tient une place diftingué®
dans tous les jardins un peu curieux : elle eft
cultivée avec foin chez tous lés fleuriftes de Paris,
qui font fûrs d en trouver un débit auffi prompt
qu’avantageux.
17. Acacie porte-corne. Arbriffeau de l'Amérique
méridionale. Il s’élève à la hauteur d*
douze à quinze pieds, fes branches font hériffées
de groffes épines longues^ & recourbées en ma*-
nière de cornes de boeuf. Ses feuilles font compofées
de pinnules garnies de folioles très-menues
& fes fleurs d’un affez beau jaune forment
des épis cylindriques de quinze à dix-huit lignes
de long^ lur cinq à fix lignes de diamètre.
On multiplie cet arbriffeau en Europe par la
voie de fes graines qu’on tire deT Amérique, elles
fe fèment au printems fous chaflîs. Vers le mois
d’août le jeune plant a ordinairement fix à huit
pouces de hauteur, c’eft le moment de le repiquer
} mais 'comme il aime la chaleur , on ne
doit pas négliger de le rentrer à l'approche d®
l’hiver dans la tannée des ferres chaudes. On le
inulrip-Ue encore par fe moyen de fes racines. À