
■$98 A R B
nés à former des efpaliers ou des éventails *, mais
quand on en veut taire des buiffons, il faut ménager
toutes les jeunes branches qui croiffent des
différens points de la circonférence, & tailler l’oeil
en dehors, comme il a été dit à l’article des arbres
en buiffon.
La taille des Arbres nains d'cfpalier eft différente
de celle qu’on pratique pour les buiffons;
on doit toujours la faire fur les yeux latéraux,
c’eft-à-dire, tailler au-deffus des yeux, qui font
placés fur les branches parallèlement au mur
contre lequel elles font appuyées, & en dehors
de l’arbre, afin que les branches qui doivent forrir
de ces yeux, aient une difpofttîon à s’éloigner
du corps de l’arbre, dans la direélion du mur;
le but de cette taille, eft d’alonger le plus qu’il
eft poftiblc, & dans une pofition prefque horizontale
, les branches des arbres nains..
Les Arbres nains, ou à baffe tige, font préférés
, avec raifon, pour les efpaliers, qui ne
doivent s’élever qu’à cinq ou fix pieds ; on s’en
fert auffi pour faire les éventails & les buiffons,
dont on garnit les bordures des quarrés des potagers.
Une grande partie des arbres fruitiers fe
prête à cette culture.
A/bres fruitiers a âemi-tige.s. Ce font des arbres
greffés , dont les tiges ont trois à quatre pieds
d’élévation , & qu’on deftine à former des buiffons,
des éventails, mais plus particulièrement à garnir
des efpaliers dans les jardins potagers. Ces arbres
font de toutes les efpèces, & n’ont pas de culture
qui leur foit particulière.
Arbres fruitiers a tige s. Tantôt on les deftine à
former des efpaliers, qui ont beaucoup d’élévation,
le long des murs de terraffe, tantôt on les abandonne
pour ainli dire, à eux-mêmes dans les
vergers. Alors ils prennent le nom d’Arbres de
plein-vent. On les appelle Arbres h tiges, lorfqu’ils
ont fix à fept pieds de haut fous J es branches. On
eft défabufé de Pufagê de les employer dans les
efpaliers ordinaires, par la raifon que ces arbres
étant .déjà élevés de fix à fept pieds, leurs branches
aweignoient bientôt le haut du mur, & l’on
étoir obligé de les tailler fort courts; dès-lors
chaque nouvelle branche devenoit une tige gourmande,
qu’on étoit forcé d’abattre tous les ans;
au moyen de quoi on n’obtenoit prefque jamais
de fruit de ces arbres. Les nains & les demi-tiges
font non-feulement beaucoup plus propres à former
des efpaliers de neuf à douze pieds de haut,
mais encore rapportent beaucoup plus.
Ar b r e franc de pied. Ce mot s’entend d’un
individu venu de ftmences, de marcotte ou de
bouture dont les racines & toutes les parties
font Le produit de la nature , fans que l’art de
la greffe s’en foit mêlé. A mérite égal pour la
qualité de l’efpèce , les Arbres francs de pied doivent
en général être préférés ; mais jl y a du choix
^ faire entre les individus provenus de graines,
& ceup qui ont été multipliés de marcottes , de
A R B
boutures, de drageons & de racines. Les premiers
font d’un port plus agréable , s’élèvent plus droits,
& font ordinairement plus ruftiques.
A r b r e fauvageon. Anciennement ce nom étoit
réfervé aux jeunes plants d’arbres fauvages, qu on
tîroit des bois & qu’on plantoit en pépinière, pour
fervir de fujets aux greffes desefpèces plus rares
ou plus précieufes. Mais actuellement on donne
ce nom à tous les jeunes plants provenus de
graines des différentes variétés d’arbres fruitiers >
lefquels ont hefoin d’être régénérés par la greffe
pour donner de bons fruits, ou pour perpétuer des
variétés qui ne fe propagent point par la voie des
graines.Pour des pépinières en grand, il eft plus
avantageux de fe fervir de fujets qu’on a femés
& élevés foi-même dans la même nature de terrein,
que d’employer des fauvageons tirés des bois, qui,
pour la plupart, étant venus fur fouche ou de
drageons, s’arrachent difficilement, périffent en
grande partie lors de leur tranfplantation , & ne
fcurnîffent que des fujets peu vigoureux & difficiles
à greffer.
A r b r e franc fu r franc. Se dit d’un fujet fur lequel
on a d’abord greffé une efpèce cultivée , &
qu’on regreffe une fécondé fois fur le produit de
la première greffe, avec une autre efpèce fl arbre
cultivé. Cette double opération à Couvent l’avantage
de bonifier les fruits, en les corrigeant de
leurs défauts.
A r b r -e fruitier h noyau. Cette divifion des arbres
fruitiers en fruits à pépin , & en fruirs à noyau,
inventée par les jardiniers & pépiniérîftes , a l’avantage
de partager prefque en deux , cette belle
partie du règne végétal; les arbres à fruits, à noyau,
font en général plus hârifs dans la maturité de
leurfruits ;ce font eux qui,chaque année, décorent
nos tables les premiers. Us préfèrent une terre
plus légère, une expofition plus chaude , fe plient
plus aifément à la culture de la taille, & font d’un
rapport plus certain ; mais ils font plus fouvent
attaqués de maladies que les autres , & vivent en
général moins long-tems. On .les emploie à former
, dans les jardins fruitiers, des efpaliers, &
contre-efpaliers, &c.
A r b r e fruitier h pépin. On appelle ainfi les
arbres à fruit dont lesfemences font des pépins,
comme le pommier, le poirier, &c. S’ils font plus
tardifs, en général, que les fruits à noyau, ils
ont l’avantage de durer plus long-rtems, & de faire
l’ornement de nos tables dans une faifon où la
nature engourdie par les frimats, ne préfente qu’un
afpedl frifte & affligeant > ce qui les rend plus
précieux ; enfin ils font moiril délicats que les
arbres fruitiers à noyau , & vivent plus long-tems»
On les emploie plus ordinairement dans les jardins
fruitiers, à former des évantail s, des buiffons.
On en met en plein-vent dans les vergers, & l’on
en borde lés chemins. On nis fanroit trop recommander
la culture de cette çlaffe d’arbres, dont le
produit eft fo rt avantageux aux propriétaires; il#
A R B
aiment un fol plus compaCl, plus humide, &une 1
expofition moins chaude que les arbres frui tiers i
à noyau. Voyez ce mot.
A r b r e s foreftiers. Cette épithète portefa définition
avec elle ;mais elle n’eft que relative , car
le tulipier, les magnolia , le bornluc, &c. font des
arbres foreftiers pour les habirans de l’Amérique fep-
tentrionale, pendant qu’ils font pour nous des
arbres étrangers , & par la même raifon notre
frêne, notre charme, nos chênes font pour eux
dps arbres étrangers. D’ailleurs,,,dans les pays cultivés
depuis long-rems, le nombre des arbres foreftiers
augmente àméfure que les productions étrangères
s.y acclimatent,& c’eft vers'cebutquedevroient
diriger leurs vues lespoffeffeurs de vaftes terreins ;
ils y trouveroient des reffourçes pour employer
utilement des. lieux incultes, & fe ménageraient
des .jouiffances durables, en augmentant; leurs
revenus.
A r b r e s d’afignement. On nomme ainfi tous les
arbres tant indigènes qu étrangers, qui peuvent
croître en pleine terre, & qui font propres à border
des grandes routes, des allées, à former des -
quinconces, & enfin à faire des plantations ré- ,
gulières. Comme ces diverfes opérations onr chacune
un but différent , il eft néceffaire de con-
noître la hauteur , la formé, & la nature du
feuillage des arbres d’alignement, ainfi que leur
‘ faculté de-croître dans telle ou rèl le’ nature de ter-
rein , pour mettre chacun d’eux.à fa place , & accélérer
fa jouiffance , autrement on ne fait que
des erreurs non moins préjudiciables à fes vues
quà fes intérêts.
Ar b r e s trangers. Cette divifion dés. arbres en :
fruitiers, fGreffiers d’alignement & etrangers, n’a été j
imaginée^par les pépibiériftes- que;pour, mettre de J
1 ordre dans leur.culture'/ & la., leur,’rendre plus i
commode ; mais elle n eft d’aucun ufage parmi les
méthodiftes. Les arbres étrangers font encore trop
4 t f i l & par conféquem d’une acquifition trop,
difficile pour qu’on puiffe en tirer .tout le parti ;
qu on doit naturellement s’en promettre en les cultivant
en grand, foit pour futilité,, foit pour.l’a-
.grément. Cependant plufiënrs beaux arbres* .que.
nous ayons acclimatés, &. rendus.pour ainfi, dire :
indigènes, tels que le marronnier d’ Inde, différons
érables d’Amériquç? noyers de Virginie,
rênes de Caroline&c. qui font l’ornement de , nos
jardins-, & nous ménagent des :.reffourçes économiques
, devroient nous encQurageiv’à faire les* dé- :
penfes premières d’acquifition de nouvelles e f-
Péces, & à,foi vre leur culture avec foin.' Le; !
■ Anglais fort, infinimepf phis; avjnççs que nous j
a cet égard. Il ëlï vrai que, depuis plitlienrs'an- 1
.«j£s,,on commence à s’occuper avçcfuccès de cerf
objet; mais parmi les arbres.' étrangers /ceux, qu’ il
oous rmporre Je plus; de multiplier, font,ceux qui
roulent dans les climats analogues à notre ton- i
P rature, comme dans la partie feptentrionale de '
A R B
I l’Amérique, & dans le Nord de l’Afie ; iis croîtront
en pleine terre dans notre fol, & nous procureront
des jouiffances prochaines & durables,
tandis que ceux des parties méridionales ne feront
long-tems . que des objets de curioffté, qu’il faudra
conferver dans les ferres.
Ar b r e s en boule. On donne cette forme à de
grands arbres rufliques, dont on borde des ailé*
qui ne doivent point mafquet; Ja vue; ou a des
arbuffes à fleurs, dont on garnit fes plates-bandes
des parterres, des jardins fymtnétiiques ; ou enfin
à dèsarbres & arbr.iffcanx étrangers'qui ne peuvent
paffqr.I’biver en pleine terré, & que, pour
cette raifon , on conferve dans dès vafes & dans
des càiffes qu on renferme dans les orangeries,
ou dans les ferres pendant la faifon des fi oids ; if
n’y a pas ejicore bien long-tems qu’on croyoii qu©
cette fermé fphérîque étoitplus agréable que celle
que Ip nature avoitaffeélée à chaque indi vidu ; &
dans., cette perfuafion , lés ormes, les tilleuls , les
myrte=, lés orangers , &e. tout étoit tondu’ en
boule ; heureufement un goût plus fain a fait fen-
ttr Je tidicule de jeter ( pour ainfi dire) dans le
même moule tant d’objets de nature fi différente,
« gm tous a.voiçnt des formes & un port qui
éçoient perdus pour la variété ; on. s’efl reflreint à
n.ë railler en boulé que les arbufigs des parterres ,
ârbrifléaux de ferres, qui fôûffrent moins de
'cette opération meurtrière. Il ferok à defirerque
cette mode fût entièrement paffée, & pour le bon
goût, & pour î'e bien-être des arbres.
La culture .des Arbres en boule rentre dans celle
desautres;no.us nous contenterons de dire ici que la
taille ^de ces. arbres fe fait pour l’ordinaire au cifeau 9
& qu on la pratique dans d;eux faifons.de 1 année;
aû mois de juin immédiatement après la
ileüraifon dçs arbuftes à fleurs printanières , Sr eu
novembre après celle' des àrbuftes qui fleurifîbnr
lété& I automne. Les arbres dont on n’attend point
des fleursTont tondus en mai & en juillet. Les ar-
v r^ ^ arr>riffe3nx étrangers de ferre . fe taillent
,àla, ferpe.tte au printemps Si,à l’automne.-
A f a P0*' sème ou l’on repique* très--
jeunes .dans des. pots, les'arbres d’une.tranfplan-
tatiôn difficile *ôu qui, étant fort délicats dans leur
jeuneflé j ont .'befoin du feeour^ de la ferre oiï
d abris particuliers pendant lès, premières années
de leur jeuneffe; on les y laiffe croîrre jufqu’à eer
quils foienî aflèz forts pour être placés à leur
deftination. Cè moyen eft très-utile pour accli—
mater certainsv arbres étrangers, .particulière--
ment Iqs arbres, verts , réfmeux , & délicats- ;
mais il convient dé ne pasTes laiffer- s’affamer dans
leurs vafes, & de les en changer toutes les fois qu&-
lelirs racines commencent à fortir^ par les fentes-?
ou les t rousen obfervant de proportionner la
grandeur du vafe à la force & à l’âge du végétal-
Tops.iles. arbres .gui- ne paffent point l’hiver et»
pleine terre, font cultivés dans des pots jufqu’à ces
qu’ils foi-ent affèz forts pour être- mis dans- dese