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argilleure qui eft chaude te sèche de fa nature ; l’autre, en y pratiquant
des foffés qui attirent les eaux te rendent les champs fertiles.
Dans les terreins bas & marécageux, il faut femer le bled te. l’orge :
fur les montagnes ou dans les lieux fecs te maigres, il faut femer
le feigle te l’avoine.
Tems du labour. La manière & le tems de labourer varient fuivant
la qualité du fol. Les champs gras & fecs feront labourés dès le mois
de janvier ou de février : ils recevront le fécond labour en avril ou en
mai, lorfque les herbes auront pouffé ; mais avant que la graine foit
parvenue à une maturité parfaite : te on leur donnera le troilième coup
de charme en feptembre.
Les champs humides exigent le premier labour en mars ou en avril,
lorfque l’humidité eft un peu moins confidérable ; le fécond en juin
ou en juillet; ils doivent être labourés pour la troilième fois ôe enfe-
mencés en feptembre.
Tems de femer. Quant au tems de femer, il faut avoir égard aux
phafes de la lune. Dans fon premier quartier, la lune eft chaude 8t
humide comme au printems; dans le fécond, elle eft chaude te seche
comme en été; dans le troilième, elle eft froide te sèche comme en
automne ; te dans le dernier quartier, elle eft froide te humide comme
en hiver : ainli, lî l’on sème quand la lune eft chaude & seche, la
femence, qui reçoit l’influence de cet aftre, féchera; te cette douce
humidité, qui doit être le principe du développement du germe, fera
abfolument anéantie : li l’on sème quand elle fera froide te sèche, la
femence, privée de la chaleur néceffaire pour faire pouffer l’embryon,
reliera dans l’inertie : li l’on sème lorfque la lune eft froide te humide,
la femence fe pourrira te fe corrompra'; mais, dans le premier quartier;
lorfque la lune eft chaude & humide, c’eft alors qu’il faut femer. Le
germe réunit dans ce moment la chaleur te l’humidité néceffaires pour
bien fe développer.
Tems des femences. Les'grains qu’on emploie pour les femences,
ne doivent pas avoir plus d’un an ; autrement ils feraient trop fecs te
ne lèveraient point : ceux qui ont pris- naiffance dans les lieux même
où on veut les femer, font les meilleurs te doivent être préférés à tous les
autres.
Situation d’un champ labourable. Après avoir enfeigné la manière
de planter te d’enter les arbres, Crefcent afligne la pofition la
plus favorable pour un champ où l’on veut femer le bled. Suivant fes
préceptes, il ne doit être expofé ni aux ardentes chaleurs ni aux froids
trop rigoureux. Son afpeél le plus avantageux fera celui de l’orient ou
du midi. L ’auteur termine ce livre par des leçons fur la manière de
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fermer les vignes, les jardins, te les champs. I l indique aufli des moyens
pour contenir le cours des fleuves te des rivières.
Différentes efpèces de grains. Dans le troilième livre, il s’agit de
l’aire te des greniers où lés bleds doivent être enfermés. Il y ell fait
mention des différentes efpèces de grains : de l’avoine , du chanvre, du
for, des faféoles, des lentilles, des lupins, du lin, de l’orge, de la indique,
du mil, du panis, de la fpeaulte, du feigle te de la vefee. On y trouve des
préceptes lumineux fur leur culture te fur les différens ufages auxquels
on peut les employer.
Culture de la vigne. La culture de la vigne te la manière de faire
le vin, forment la matière du quatrième livre. L ’auteur y traite fuc-
ceflivement de la; vertu des feuilles de la vigne, de la liqueur qui fuintc
du cep au commencement du printems, des différentes efpèces d e '-
railîns, de la fituarion du vignoble, de la qualité du fol qui lui eft le
plus convenable ; il enfeigne la manière de planter te d’enter les vignes ;
comment on doit les fumer & les fouir ; il parle du tems où il fout
yendanger, du préparatif des vendanges; il donne des recettes pour
faire du vin de toute elpèce, pour le conferver te corriger fes mauvaifes
qualités.
Culture des arbres. Le cinquième livre eft confacré à la culture
des arbres. Us font divifés en deux dalles. La première renferme les
arbres à fruit : comme l’amandier, le coudrier, Ite cerilier, le châtaignier,
le coignaflier, le citronnier, le pommier, &c. La féconde dalle
contient les arbres qui ne donnent point de fruit: tels que le buis,
l'agnus cajlus, le cyprès, l’érable, l’épine, le fùfoin, tec. En parlant
de ces efpèces en particulier, l’auteur donne la manière de les femer,
de les cultiver te d’en faire ufage.
Culture des plantes. Le lîxième livre a pour objet tout ce qui a
rapport à la culture des plantes : les deux premiers chapitres concernent
les vertus des plantes en général te la culture du jardin ; te les quatre-
vingt douze qui les fuivent, traitent de tout autant d’efpècesde plantes
differentes, de leurs ufages te de l’emploi qu’on etî peut faire, foit pour
l’économie domeftique, foit pour le traitement des maladies.
Dé ta ils fu r les prés. On peut divifer en deux parties la matière
qui compofe le feptième livre ; l’une concerne les prés te l’autre les
bois..
A l’égard des prés, ceux-là font le mieux litués, qui font expofés
à un air frais te humide. Le froid exceflif te la trop grande chaleur
leur font également nuilibles. La terre graffe eft la meilleure pour
donner des fenaifons abondantes; un terrein maigre en produit moins,
mais il eft plus odorant te plus favoureux. L ’eau de pluie, qui eft précédée
des éclairs & des tonnerres, eft la meilleure pour artofer un pré.