
être rentrée 1 hiver à l’orangerie ; mais il faut
a.ora ne larrofer que très-peu, & même point
du tout , ii là ferre eft un peu humide.
. W * Cette plante quoiqu’originaire d’A-
inenque , le rencontre, cependant & fe cultive
c-îins les parties les plus méridionales de l’Europe,
rn 1 °f n s cn *eIt P f F iW» des haies de défenfes.
Elle forme à la vérité une clôture impénétrable',
mais elle fetoit perdre beaucoup de terrein, fi
1 on ne droit parti de fes feuilles pour la filature’;
quelques Apothicaires la culrirent fur les appuis
de leurs boutiques , pour y fervir denfeigne.
j j , pbfervation : Çette plante paflè difficilement
1 hiver en pleine terre dans notre climat. Nous
1 avons^ vue périr par des froids allez modérés!,
quoiquon ait eu foin de la placer dans un
terrein fe c , à l’abri d’une montagne , & de la
couvrir pendant la gelée.
On trouve dans quelques jardins, une variété
®P e%rce > dont ^s feuilles font bordées
d un liferet jaune affez agréable. Elle n’eft pas
plus délicate que fon efpèce, 6c fe cultive de
la même manière.
2. Agavé du Mexique. Cette efpèce fe diftingue
de la précédente , par fes feuilles, qui font moins
grandes dans toutes leurs parties & moins épaiffes,
nous ne l’avons point encore vue fleurir. Elle eft
moins facile à multiplier , parce qu’elle ne pouffe
flue. rarement des drageons.. D’ailleiirs elle fe
cultive de la même manière, & efi employée
aux mêmes iifages. . ,
3 - -Agavé vivipare. Cette efpèce fe reconnoît
à la verdure foncée de fes feuilles , qui font
longues & recourbées vers la terre , dans la
moitié de leur longueur. Ses fleurs, dq couleur
verdâtre, naiffent fur des rameaux portés par
une tige de plus'de douze pieds de haut. Au
lieu de femences, cette plante porte fouvent des
bulbes ou foboles qui fervent à la propager. Nous
nel avons point oncore vue fleurir dans nos jardins.
Ses femences nous ont été envoyées de l’Amérique
méridionale , & elles ont allez bien levé fous les
chafijs où elles ont été femées au printems. Il
efl difficile de multiplier cette plante dans notre
climat ; les individus que nous poffédons , quoique
rrès-forts, n’ont point encore pouffé de drageons
ni d’oeilletons y peut-être qu’en Relevant hors de
«erre l’extrémité de fes racines, elles poufferoient
'fles cayeux ; cé ferait alors un moyen facile de
la multiplie,-. Cette efpèce exige la ferre chaude
pendant l’hiver, & doit y être placée fur des
tablettes ; elle craint l’humidité , & n’a befoin
d être arrofée que quatre ou cinq fois pendant tout
Je tems qu’elle efi dans la ferre.
Ufage Le fuc de cette planté forme en grande
partie i’aloës-caballin des boutiques. .
4. ÀGAvÉ~de Virginie. Quoique cétte efpèce ait
beaucoup de reflèmblance avec ,1a première , elle
s en diftingue néanmoins par fes feuilles , qui
font moins larges & d ’im verd plus pâle, Elle eft
un peu plus délcate, & fe multiplie plus difficilement
encore , ne produilant que rarement
des drageons. -
Le moyen de la propagerpins facilement, efi
ce la cultiver dans un por ou dans une caiffe
très-etroite ; lorfque fes-racines auront rempli la
capacité du vafe , elles fortiront au-dehors, &
produiront alors des oeilletons qu’il fuffira de
couper & de planter dans des pots féparés, pour
former de nouveaux individus. 11 faut rentrer cette
plante à l’orangerie pendant l’hiver ne l’ar-
roler que très-peu pendant cette faifon.
, 5.;- A g a v é fétide. Cette efpèce efl très-facile
a diltinguer des autres, en ce que fes feuilles ne
lonr point bordées d’épines. D’ailleurs elle à beaucoup
de rapport avec l’agavé vivipare ; c’eft la
même culture & la même difficulté pour la multiplier.
Elle vient du même pays , mais les
nlamens de fes feuilles font plus particulièrement
employés dans les Antilles, à faire des tiffus,
des cordages & des . étoffes.
6. A g a v é tubéreux. C’eft la plus petite de
toutes les efpèces de ce genre ;; fes feuilles bordées
d épines & dune verdure cendrée , partent du
colet aè fa racine, qui a la figure d’une bulbe
arrondie. Elle n’a point encore fleuri au jardin
du roi quoiqu'elle y foit cultivée depuis long-
tems. On la multiplie par fes drageons. Comme
elle aime la chaleur , elle doit être placée ftiç
les tablettes des ferres chaudes, & tenue très-
léchement .pendant 1 hivers ( ikf. JChovin. J
A G E .
AGE des animaux ; c’eft la durée de la vie
“ es. animaux & des végétaux ; elle efi plus ou
moins longue félon les différentes efpèces. L V e
des animaux efl , d’après M. de Buffon, de ëx
ou lept fois le tems de leur accroiffemenr. J e
ne parlerai que de ceux qui ont le plus de
rapports à 1 agriculture & à l’économie rurale.
Le cheval, lâne & le cochon, peuvent vivre
de vingt-cinq à trente ans; j ’ai vu des chevaux
approcher de ce terme ; on ne les avoir pas fur-
chargés de travail. Quatorze ou quinze ans font
te terme au-delà duquel ne -parviennent pas le
taureau, la vache & le boeuf. Pour la brebis,
le bouc & .la chèvre, c’efl dix à douze ans. Le
beher vit deux ans de plus. J e ne fais fi ces
remarques, confignées dans l’hifîoire naturelle de
M. de Buffon, font appuyées d’obfervations faites
|ur des animaux vivans toujours en liberté ; car
la domefticité & le travail abrègent fans doute
leurs: jours.
La durée de la vie des animaux peut, comme
celle de 1 homme, fe partager en quatre âges;
le premier efl celui où , foiblës encore ,' ils ont
befoin dès foins maternels ; le fécond eft celui
qui s'écoulent depuis la tendre enfance , jufqu a
1 époque de la puberté ; le troifième comprend
tout le tems où ils peuvent fe reproduire > enfin
l’individu paffe dans le quatrième âge l quand il
eft incapable de reproduôlion. Le cheval, félon
M. de Buffon, eft parvenu à fon troifième âge,
vers deux ans & demi; la jument à un an &
demi , l’âne à deux ans , l’âneffe à un an &
demi, le cochon à neuf mois, ou un an , la
vache à dix-huit mois, le taureau à deux ans,
la chèvre à fept mois, le bouc à,un an -, le belier
à dix-huit mois, & la brebis à un an ; mais leurs
productions à cet âge, ne feroient pas fortes.
Avant de faire accoupler les animaux pour avoir
de belles efpèces, il faut, pour chacun, attendre
-un an de plus que les premiers inftans de leur
puberté ; la vieilleffe du cheval & de l’âne, ou
le quatrième âge de leur vie , commence à vingt
ans & même avant, quand ils ne font pas ménagés
; le taureau •& le cochon , à dix ans ;
le bouc & le belier, quelques années plutôt.
L ’âge des animaux fe marque par plufieurs
lignes. Leur poil prend des nuances de couleurs,
que l’habitude fait diftinguer. Les cornes croiffent
chaque année d’un anneau dans quelques-uns,
par exemple, dans le belier; enfin le nombre,
la forme & l’état des dents , font les moyens
les moins équivoques , parce que la nature eft
confiante dans les changemens qu'elle fait fur
ces parties. Il eft donc néceffaire de placer ici
l’ordre de la fortie & de la chute des dents & ce
qu’elles éprouvent pendant la vie du cheval, du
boeuf & du mouton , puifque ces circonftances
indiquent -l’âge de ces animaux â ceux qui veulent
les acheter.
L ’ouvrage de M. de la Foffe me fournira ce
qui concerne le cheval.
Connoijjance de Vâge du. cheval y par les dents.
Le dixième ©u douzième jour de la naiffance
du poulain , les pinces qui étoient formées dans
la matrice, fortem des alvéoles des deux mâchoires.
Quinze jours après, les mitoyennes paroiflènt ,
& les coins vers le quatrième mois; à fix mois,
les coins font de niveau avec les mitoyennes. Si
l’on examine à cette époque , les dents , on
trouvera que les pinces font moins creufes que
les mitoyennes, & celles-ci beaucoup moins que
les coins. Les pinces & les mitoyennes s’ufent
peu-à-peu ; la cavité s’efface, & à un an, on
obferve un col à la dont qui , d’autre part fe
trouve moins large. A un an & demi , les pinces
font pleine's, le col de la dent, dont nous venons^
de parler, eft plus fenfible. A deux ans ; les'
pinccsiont rafé, j j font d’un blanc clair de lait;
les mitoyennes' font dans l’état où les pinces
étoient à un an & demi, & celles-ci reftent dans
cet état jufquà l’âgé de deux ans & demi, trois
ans ; époque où elles tombent pour faire place
aux pinces de cheval. A trois ans ot demi ou
quatre ans, les: mitoyennes tombent aufti ; & à
quatre ans & demi , cinq ans , les coins : alors
nous difons que. le cheval n’a plus de dents de
lait; qu’il a tout mis, & il perd le nom de poulain,
pour prendre celui de cheval. A cinq ans &
demi, les pinces de la mâchoire pofterieure font
remplies ; îa muraille des mitoyennes commence
à s’ufer ; la muraille interne des. coins eft prefque
égale à la muraille externe, & l’on obferve une
petite échancrure en-dedans ; le crochet eft aufti
prefqu’en dehors. A fix ans, les pinces font rafées,
les mitoyennes font dans l’état des pinces. A cinq
ans, les coins font égaux par-tout & creux : leur
muraille externe eft un peu ufée; les crochets font
entièrement fortis, ils font pointus, & préfentent
une figure pyramidale, arrondie en-dehors, &
fi donnée en-dedans. A fix ans & demi, les
pinces font entièrement rafées ; les mitoyennes
i ïo font plus quelles ne l’é-foient , la muraille
interne des coins eft un peu ufée, le crochet
eft un peu émouffé. A fept ans, les mitoyennes
; font entièrement rafées, les coins font plus rem-
I plis, & le crochet plus ufé. A fept ans & demi,
| les, coins font remplis, & le crochet eft ufé d’un
tiers de l’étendue des filions qu’on y obferve.
A huit ans, les coins ont rafé entièrement , &
le crochet eft arrondi. A huit ans & demi, neuf
ans, les pinces de la mâchoire antérieure rafenç
à leur tour. A neuf ans demi, dix ans, les
mitoyennes & les coins n’ont plus de filions.
A dix ans & demi , onze ans , & quelquefois
doùzé-, les coins ont entièrement rafé. A treize
ans, les pinces font moins larges, plus épaiftès;
les crochets font totalement émoufles & arrondis.
A quatorze ans, les pinces font triangulaires, 8c
plongent cn avant. A quinze ans, jufqu’à vingt,
les dents plongent toujours davantage. A vingt
ans , les dents molaires font ufées, & on y remarque
trois racines. A vingt-un ans, les premières
tombent ; à vingt-deux , & quelquefois à vingt-
trois , les fécondés ; à vingt-quatre , les troi-
fièmes ; à vingt-cinq , les quatrièmes'; ù vingt-fix,
les cinquièmes ; les fixièmes reftent quelquefois
jufqu’à vingt-neuf, trente ans. Il eft encore à
| obferver que les dents incifives tombent les der-
j nières , & c’eft ordinairement à l’âge de vingt-
! neuf, trente ans, que les gencives & les alvéoles
j fe rapprochent , deviennent tranchantes, & font
| office des dents chez les chevaux qui outre-paffent
ce terme.
Il y a des chevaux & des jumens que l’on
croit être begus , c’eft-à-dire, qui marquent toujours.
Cette aftertion eft fauffe ; il y a des chevaux
qui, à la vérité , peuvent marquer plus long-
tems ; mais on a toujours des indices certains
de l’âge par la. longueur des dents , par leurs
filions , leur figure , leur couleur & leur implantation.
Connoijjance de Vclge du boeuf, par les dents.
Les dents mâchelières du boeuf font au nombre
de -vingt^quatre, difpofées de façon que chaque
mâchoire en a fix d’un côté & fii de l’aune.