
approfondiflant le fillon du milieu des plates-bandes le plus qu’il fera
poffible.
On fciera le froment lorfqu’il fera mûr , & on aura foin de ne
trépigner que le moins qu’il fera poffible la terre labourée.
A la fin d’août, on labourera les plates-bandes avec les charrues
ordinaires : environ la mi-feptembre, on répandra la femence avec le
fèmoir;&, dans le mois d’oétobre, on donnera un labour au chaume
pour commencer à former les plates-bandes.
Il eft fans doute fuperflu de prévenir qu’on eft fouvent obligé d’avancér
ou de retarder toutes les opérations dont nous venons de parler, fuivant
que l’année eft plus ou moins hâtive : dans tous les cas, on doit attendre
que la terre foit faine & hors d’état de fe pétrir.
Si l’on veut commencer au mois de mars à pratiquer la nouvelle
culture, il faut préalablement que la terre ait reçu trois ou quatre
labours depuis la moifl'on jufqu’à ce tems. On herfera & l’on femera
avec les précautions qui font rapportées ci-deffus; ayant foin de ne
femer que du bled de mars.
Quoique l’on puiflc fe difpenfer de fumer les terres qu’on cultive
fuivant les nouveaux principes, autant que celles qu’on exploite d’après
la méthode ordinaire, il eft cependant certain que les engrais font
toujours utiles. On doit les répandre dans le fond des filions des
plates-bandes, immédiatement après la moiflon & avant le premier
labour fait avec la charrue, afin que ce fumier puifle fe pourrir avant
qu’on enfêmence les terres.
Tel eft le développement que M. Duhamel donne au fÿftême
d ’agriculture de M. T u ll, il expofe avec beaucoup d’étendue toutes
les pratiques qu’il faut fuivre, & les avantages qu’on eft en droit d’en
attendre. Afin de réunir tous les témoignages qui pouvoient ajouter un
nouveau poids à fes raifbnnemens , il joint à fes obfervarions les remarques
de M. de Lignerolle, qui avoit bien approfondi ce nouveau fyftême.
M. Duhamel ne veut point cependant qu’il foit généralement adopté :
il exhorte les cultivateurs à fuivre l’ancienne méthode, à l’égard des
terres trop difficiles à cultiver, & dont le travail deviendroittrop difpen-
dieux. Il engage chaque cultivateur en particulier à étudier la nature
de fon terrein, & à réfléchir fur les moyens d’appliquer les principes
aux différentes polirions où il fe trouve.
Le fécond volume des élémens d’agriculture de M. Duhamel,'
contient la defcription des inftrumens du labourage, des charrues, des
femoirs, Sic. I l y eft parlé de la culture des différentes efpèces de
grains, des prairies, de plufieurs herbages qui fervent à la nourriture
du bétail, foit en verd, foit au fec; de la culture des légumes & de
quelques plantes potagères; de la manière de cultiver les plantes qui
fervent à la teinture ; & enfin, il eft terminé par des réflexions judi-
cieufes fur plufieurs objets importans de l’agriculture. Nous ayons
donné une analyfe étendue des principes généraux fiir la culture des
terres, qui font les plus effentiels & le plus univerfellcment répandus;
nous croyons que nous devons borner à ces objets, ce que nous avions
à dire fur -cet ouvrage intéreffant.
Quoique l’expérience foit regardée comme le fondement principal
de l’agriculture, on ne fauroit cependant difconvenir que le rai-
fonnement ne foit d’une néceffité indifpenfable pour ceux qui veulent
perfectionner cet art. Sans le raifonnement, l’expérience peut induire
en erreur ; & le raifonnement fans l’expérience, ne peut produire que
de foibles avantages : ce n’eft donc qu’en réunifiant ces deux moyens
qu’on doit efpérer de faire des progrès confidérables dans l’art de cultiver
la terre. L ’un eft le réfultat d’une pratique fuivie; l’autre eft le fruit de la
reflexion & de l’étude. Tout le mon de peut fê livrer au travail & acquérir
de l’expérience ; mais il y a peu de perfonnes qui puiffent reétificr
leur raifonnement. Les uns manquent de pénétration, les autres de
reffources : ce n’eft qu’en approfondiflant la chimie économique,
qu’on orne fbn efprit de nouvelles connoiflances, & qu’on le met en
état de profiter de l’expérience. Or parmi le petit nombre d’ouvrages,
qui font propres à donner des idées nettes & précifës fur cette partie
eflentielle de l’agriculture, on doit citer le livre, intitulé : Vagriculture
réduite à f e s v r a is p rin c ip e s , qui a été publié en françoisen 1774«
C ’eft une difïertation, ou plutôt une thèfê foutenue à Upfal,en 1761,
par M. le comté Guftave-Adolphe de Gyllenborg, fous la préfidençç
du célèbre profelfeur Wallerius.
Cet ouvrage eft peu fufceptible d’analyfe, étant compofé d’une
multitude de paragraphes très - laconiques, rangés par ordre fous
dix-huit chapitres , dont nous allons présenter les réfultats,
C h a p . I . " P rin c ip e s qu i confiitu ent le s végétaux, Celui qui veut
connoître ce qui peut être plus ou moins avantageux aux végétaux,
doit examiner les principes qui les compofent, en les féparant fans
feu, ou par le moyen du fèu.
Tous les végétaux, de quelque efpèce qu’ils foient, donnent par
analyfe fans fèu, des huiles graffes quon tire par expreffion fur-tout
de leurs femences, des fels effentiels , des fucs mucilaginçux , des
gommes , des lues favônneux, des fucs réfineux , des parties aériennes
& des parties fpiritueufes.
Quand on fait la décompofirion des plantes à l’aide du feu, elles
donnent du flegme, des fels, des huiles, une terre qui eft ou vi-
trifiable, ou calcaire, ou abforbante, c’eft-à-dire, propre à s’unir avec
les acides,
Waller