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trouver chez les marchands des pots de cette
forme, on y fupplëe par des caiffes que Pou fait
faire exprès. On ne doit mettre dans chaque caiffe
ou pot, qu’une , deux, ou rrois femences au plus,
que l’on enterre à la profondeur de trois quarts
de pouces. On place enfuite les vafes qui les renferment
fur une couche tiède couverte d’un
chaflis. Les femences lèvent ordinairement dans
Tefpace de fix femaines , & le jeune plant acquiert
avant la fin de l’année dix à douze pouces de
hauteur. Si foutes les graines que l’on a femées
dans la même caiffe viennent à lever, il faut bien
fe donner de garde de féparer le jeune plant, on
feroit périr tous les individus qui ne veulent point
être repiqués , mais on doit couper entre deux
terres les pieds les moins vigoureux , & n’en
conferver qu’un feu! : vers le milieu de l’automne
, fi 1 on s’apperçoit.que les jeunes acajoux
touchent le fond de la caiffe ou des pots -, ce que
Ion reconnoît aifément à la couleur des feuilles,
il faut alors les tranfplanter avec toute la terre
dans laquelle ils fe trouvent, & les mettre dans
des vafes plus larges, & plus profonds : on les
place enfuite dans la tannée tl’une ferre chaude,
le plus près des virreaux qu’il eft poflible , & on
les y laide paffer l’hiver.
Au printems on les met dans des bâches à
ananas dont ils relient couverts pendant tout l’été.
Si l’on venoit à reconnoître que les racines des
jeunes arbres fuffent arrivées au fonds des nouvelles
cailfes dans.lefquelies on les a tranfplantés,
il faudroit les changer encore*, mais au lieu de
les replacer tous, comme la première fois, dans
des cailfes plus profondes, on peut planter à demeure
, dans la tannée d’une ferre chaude, les
individus qui auroient trois pieds & demi à
quatre pieds de hauteur.
Pour allurer , autant qu’il eft poflible, la réuifite
de cette opération, il eft à propos de faire dans
la couche de tannée, une foffe ou retranchement
en planches folides , de deux pieds carrés fur
quatre pieds' de profondeur. Si le fonds de cçtte
foffe {è trou voit trop dur, il faudroit défoncer
le fo l, & mettre à la place d’une parrie de la
terre que l’on auroit enlevée, un lit de platras de
fix pouces d’épajffeur , pour faciliter l’écoulement
des eaux furabondantes. On remplit enfuite la
foffe avec une terre comppfée , par portions
égales, de terreau de feuilles bien confommées,
de terre franche, 8c de fable de bruyère , exactement
mélangés, & l’on entoure de tannéç dans
toute fa hauteur, le retranchement dans lequel
l ’arbre doit être planté. Mais il eft important
d’obferver qu’il doit être placé de manière qu’il
puiffe_recevoir l’air perpendiculairement, & en
jouir en toute liberté, fans quoi il s.’érioleroit
infailliblement , & ne pouioir d’ailleurs profiter
des petites pluies douces dont il eft bon de le
faite jouir dans les beaux jours d’été.
Ç a peut accélérer la végétation de cet arbre en
A C A
répandant de tems à autre fur la forfèce de la
terre dans laquelle il eft planté, quelques onces
de fel marin$ mais on ne doit ufer de ce moyen
qu’avec fobriété , & même ne l’employer que lorf.
que l’arbre eft malade, ou qu’on veux le déterminer
à fleurir.
Ufage : Toutes les parties do cet arbre font
utiles ou agréables. Ses racines font purgatives,
fon bois eft employé dans les arts *, fes fleurs ont
I une odeur fuave ,‘ fes fruits, qu’on peut manger
crus ou cuits de différentes manières , donnent
encore une liqueur fpiritueufe , fes noix contiennent
une amande fort agréable au goût , 8c
enfin fa sève extravafée produit une gomme qui
peut remplacer celle qui nous vient d’Arabie.
Quel dommage qu’un arbre auflî utile ne nous donne
ic i, pour prix de^tous nos foins, que les moindres
de fes avantages , de la verdure & quelques
fleurs ! ( M. T hoviu. )
ACANTHE,nom d’un genre „de plante, Acan*
thus. Voyei A c a n t h e . ( T houin. )
ACANTHE, Acanthus,
Genre de plante qui donne fon nom à une fa-^
mille de végétaux. Il eft compofé de plantes vi-
-vaces intéreffantes par leur maffe , & d’arbuftes
d’un port élégant 8c pittorefque.
Les efpèçes vivaces croiffent en pleine terre
dans notre climat avec quelques précautions , 8s,
les autres fe cultivent dans les ferres.
Les efp'eces dont la culture eft connue en Europe %
font > •
i . A ca^n t h e brancurfine,
Acanthus mollis. L. des provinces méridionales
de la France»
A. A c a n t h e de Portugal.
Acanthus nigra. Miller. n.° 2» 2Z du midi do
l'Europe.
2. A c a n t h e épineufe,
Acanthusfpinofus. L. de Provence 8c d’Italie*
3. A c a n t h e à feuilles lancéolées.
Acanthus Diofcoridis. L. du Mont-Liban»
4. A c a n t h e à feuifles de houx,
Acanthus ilicifolius L . ï) des deux Indes.
Les trois premières efpèces font des plantes
très-vivaces, dont les racines s’enfoncent en terre
à la profondeur de plus de quatre pieds. Elles
tracent de leurs louches, 8< s’étendent en peu
d’années à une grande diftance du lieu où elles
ont été plantée«. De leurs racin.çs. partent dçs
feuilles longues de plufieurs pieds , finuées de
différentes manières & armées d’épines dans quelques
efpèces. Elles font d’un verd jaunâtre au
printems, & prennent à l’automne une teinre foncée
tirant fur le noir. Elles forment des. ma fies
arrondies, de plufieurs pieds de circonférence ,
fuivant l’âge des plantes. Vers le milieu de l’été ,
i il fort du cenfrç de ces tpuffes dçs tiges garnies
de fleurs blanches , légèrement purpurines, fort
apparentes & qui font un affez bel effet.
Ces plantes fe multiplient de graines qui ne
confervent guère plus de quatre ans leur propriété
germinative. On les sème au mois de mars à fix
lignes de profondeur dans des terrines ou des '
pots remplis d’une terre meuble , fubflancielle
& légèrement fablonneufe. Si l’on a foin de mettre
les vafes fur des couches un peu chaudes, 8c de
les arrofer toutes les fois que la furface de la
terre fera sèche, les femence« lèveront dans l’ef-
pace de fix femaines jjj mais fi ces graines font
abandonnées à la chaleur du climat , 8t ne reçoivent
d’autres arrofemens que ceux des pluies,
elles ne lèveront qu’à la fin de l’été. Quoique ces
plantes ne foient pas délicates, cependant il convient,
pour plus de fureté , de rentrer dans l’orangerie
pendant les gelées au-deffu s de cinq degrés,
le jeune plant qu’on fe fera procuré par l’une ou
l’autre manière. Au printems fuivant, on repi- j
quera les individus en pleine terre, à Une expofi- 1
tion chaude '& sèche, à dix-huit pouces de diftance
les uns des autres, 8c la troifièïne année,
on pourra les lever pour les 'planter à demeure
dans le lieu qui leur eft deftiné.
Ce moyen de multiplication eft long *, mais,
lorfqu’on pofsède une fois quelques pieds de ces
plantes , on peut les multiplier très-promptement
par le moyen des drageons enracinés qui fortent
de leurs louches j il ne s’agit que de les lever au
premier printems avant la poüflè des feuilles,.
& de les planrer auffi-tôt à demeure, dans un
terrein profond , de nature sèche, 8c à une exposition
chaude.
Nous avons vu plufieurs fois ces plantes périr
dans notre climat par des gelées de neuf à dix
degrés ; mais,^comme elles pouffent des racines à une
grande profondeur, il eft aifé de les préferver de
cet accident, for-tout dans leur jeurieffe. Il foffit
de les couvrir de feuilles sèches ou de litière pendant
les fortes gelées*, 8c fi, à la fuite d’un grand
hiver, on ne les voyoit point paroître au printems,
il faudroit bien fe garder de labourer la
place *, il n’eft pas rare de les voir repouflèr dans
le milieu de l’été j 8c quelquefois même l’année
foivante. On fera plus fur encore de lesfoufiraire
à l’effet des fortes gelées, 8t de les conferver ,
fi le terrein où ces plantes font placées , eft incliné
de manière que les eaux ne puiffent pas féjour-
ner au pied.
Vfage : Indépendamment des places diflinguées
que les vertus 8c les propriétés de ces trois efpèces
d’acanthe doivent leur faire occuper dans
les écoles des plantes médicinales, elles peuvent
encore figurer avec avantage dansl les jardins
payfagifles. On peut les placer foi t, fur la litière
des bofquets, parmi les arbofles, foit à des patinons
ifoléeg., dans des pièces de gazon, par-
mut elles reroht un bel ‘effet. Mais elles n’en
produiront nulle part un plus frappant , qu’au
milieu des ruines & des décombres *, c’eft-1*
qu’elles font à leur place, & qu’on aime à les
confidérer *, leur forme pittorefque 8c leur couleur
fombre, ajoutent une nouvelle expreflion au caractère
férieux de la fcène, 8c répandent for l’en-
fembie du tableau un intérêt 8c un charme mélancolique
qui retiennent le fpedateur, rattachent'
8c lui font éprouver un fentiment confus de;
plaifir 8c de trifteffe. Alors, pour peu qu’il fe
prête à la fituation , il verra bientôt cette tendre
nourrice, dont l’hiftoire a confervé le fouvenir y
dépofant for la tombe de fon élève, 8c offrant
à fes mânes les bijoux qu’elle avoit aimés pendant
fa vie. Bientôt il verra les feuilles d’acanthe
environner la corbeille qui les renferme, 8c par
leux forme, élégante 8c majeftu n fe , donner naifo
fance au plus bel ornement d’architeélure que la
Grèce nous ait tranfmis.
La quatrième efpèce ou l’acanthe à feuilles de
houx eft un arbriffeau d’environ quarre pieds de
haut, qui fe divife en plufieurs branches, garnies
de feuilles épineufes femblables à ceftes de notre'
houx commun j fes fleurs font blanches, 8c fo-*
litairés, il conferve fa verdure toute l’année.
Cet arbriffeau ne fe propage que par fes grainesy
qui doivent être femées comme toutes les plantes
de l’Inde, dans dés pots enterrés dans des couches-
couvertes de chaflis. Il a befoin du fecours de la
ferre chaude.pour fe conferver l’hiver. Il craint'
l’humidité , 8c demande beaucoup d’air. C’efl
pourquoi on le place ordinairement for les appuis
des fenêtres dans les ferres, 8c on ne l’ar-
rofe que très-légèrement pendant l’hiver. Cet
arbufte fleurit quelquefois, mais jufqu’à préfent
il n’a point encore donné de bonnes graine#
en Europe.
Obfervatioh : L ’acanthe à feuilles dé houx eff
pliis rare qu elle n’eft agréable, aufli ne la cultive
t-on que dans les grands jardins de bota-'
nique. 11 exifte plufieurs autres efpèces de c&
genre dont la culture ne nous eft pas connue*-
{M . T houin. ) .
cc ACCISE. Droit que paient le froment 8c
n autres grains à Amfterdam , & dans tous le#
>3 états des provinces unies. A Amfterdam, le#
J3 droits d’aecifedu froment font à raifon de trente
33 fois le laß, que les grains foient chers ou à;
33bon marché , outre les droits d’entrée , quf
« montent à dix florins, 8c ce qu’on exige des« .
>3 boulangers pour le mefurage , le courtage &
53 le transport des grains à leurs maifons. *1 an*
Cienne Encyclopédie. ( M. l’Abbé Te s s ie r . ),
A C C O U P L E R ,
Ce mof fe prend fous plufieurs acceptions. Afc-
coupler, réunir des animaux mâles 8c femelles ÿ
pour lies mettre à portée de perpétuer leurs el-
pèces-. Les précautions à prendre dans les accou-
pleinens de ceux- que l’agriculture- a intérêt- d»