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les mêmes, mais dans un ordre renverfé. Ainfi,
vis-à-vis i i pi. n p. & vis-à-vis 12 pi. 1 p.. on
trouve que les deux derniers chiffres des pieds
tous ceux des pouces font abfolument È les
mêmes. La même chofe fe remarque à 1 1 pieds
10 pouc. & 12 pi. 2 p .,-& à mefure que l’on
s’écarte de 12 pieds en-deflus ou en-deflous.
On trouvera la même conformité en partant
de 15 pieds . 0 p.; de 18 pi. .0 p. > de 21 pi. o p.
de 24 pi. o p. *, de 27 pi. o p ., &c.
Pour faciliter le calcul de la quatrième colonne,
remarquez que les pouces font les mêmes
qu’à la troifième.
Notre tableau des valeurs de la verge quarrée
& de 100 perches quarrées, fuppofe que le pied
eft de 12 pouces. Si le pied étoit d’un autre
nombre de poiïces, voici comment il faudroit
opérer pour trouver la valeur de cent perches
quarrées. ' .
Suppofons le pied de 10 pouces f , comme à
Breteuil, Aubeviller & autres lieux du Bailliage
de Montdidier, & la verge ou perche compofée
de 24 pieds.
i.° Réduifez la verge ou perche en pouces,
en multipliant le nombre de pieds
d■■e■' la“ v•e—rgOé ■ -Ip—a r le nombre de» ■pouces
du pied -, a in f i............................... • 24 P1»
p a r.. . . . 10
font............... 240
par. . . | 16
Total ou nombre de poû. de la verge. 256
2.0 Divifezce nombre par 12, pour
avoir la verge en pieds.. . ............. 21 pi. 4p.
, 3.° Avec la verge en pieds*
ou 21 pi. 4 p»> notre tableau
donne pour cent verges-------- 12641. 7p i.lép .
Dans les mefures du Bailliage
de Montdidier*ontrouve 1264$,
ce qui revient à . . . . ................ 12^4 6 o
Ainfi, l’erreur de la fraélion^ n’eft que d’un pied
1 6 pouces -, en général, les frayions, dans les meures
de Montdidier, ne font que des à-peu-près^
Il peut arriver que la mefure ne foir pas de
cent verges-, en ce cas> on opérera comme dans
l’exemple fujvant.
A Brunviller-la- Motte, Bailliage de Montdidier,
la mine eft de 60 verges de 24 pieds, & le pied
eft de 10 po. | j on cherchera- d'abord, comme
ci-deflus , la valeur de cènt verg
e s .............................................. • - 1164 7 l é
Jpour 50 verges, on prendra la
m o i t i é . . . . . . . . . . . . 632 3 80
Pour 10 verges * la cinquième
partie de 50 , ou. . . 126 15 1 6-
D. p.-60 verges... 758 18 5>6
Dans les mefures du Bailliage de
Montdidier, on lit 7581 -, ce.qui
revient à . . . . . . . . . . . » | . . . . 758 18, o-
A R P
Si la perche eft compofée de pieds, pouces
& lignes, on cherchera d’abord la valeur de
cent perches quarrées, fans faire attention aux
lignes.
Enfuite on verra de combien de toifes les cent perches
augmentent pour un pouce ou douze lignes, &
l’on en conclura facilement l’augmentation pour
le nombre donné de lignes. Suppofons , par
exemple, qu’au lieu de 21 pi. 4 p. dans le calcul
précédent, on eût trouvé 21 pi. 4 p. B lig., on
aurait d’abord pour 21 pieds” to. pi. po.
4pouc................... . . . . . . ............... 1264 7 i&
L ’augmentation pour un pouce
ou 12 lignes eft à-peu-près 10 to»
. pour 8 lign. -, on aura de 1 0 1.
eu le n .e de 8o to................... s ■ 6 24
Donc pour 21 pi. 4 p. 8 lig., on .
aura e n v i r o n »......................... 1270 3.1
Si l’on vouloit une exaélitude rigoureufe , le
calcul ferait plus long. On peut très - bien fe
contenter des toifes ou des pieds, & négliger les
pouces , comme n’étant d’aucune importance»
( M. l 'A b b é T e s s i e r .),
ARPENTAGE , c’eft la fcîence qui apprend à
mefurer les terres avec des inftrumens, pour Con-
noître l’étendue de leur fuperfi.de , pour la décrire
& Ja tracer fur un plan. J e renvoie au Dictionnaire
de Géométrie , auquel il appartient d’en,
traiter. ( M , l 'A b b é T e s s i e r . ),
ARRACHER , détacher avec effort ce qui’tienr
à quelque chofe» Le vrai fens du mot arracher
s’applique plus à ce qu’on veut détruire qu’à ce
qu’on veut conferver ; on dît arracher les mauvaises
herbes, un arbre mort , un bojquet., une
plantation 3 &c. Lorfqu’il s’agit de tirer de terre
unt plante ou un arbre pour, les placer ailleurs,
on fe fert d’une auire exprefîion : on dit lever de:
terre pour les plantes*, & déplanter pour les arbres
Voye\ ces mots.
Les mauvaifes herbes-, îorfqu’el les font jeunes,
s’arrachent à la main fur les planches ou. piare-
bandes des jardins, & cette opération s’appelle
farcler. Voye\ ce mot. On arrache avec le houl-
lior, ou la pioche, les plantes dont les racines
font fortes & coriaces, comme celtes de la bou-
grane. Les racines légumières, telles que les carottes,
les navets, les panais, &c. s’arrachent avec
la fourche ; la cerfouette à deux., dents fert à-arra-
cher le chiendent & autres plantes dont les racines
tracent à rez-terre. Enfin la^ bêche fupplée,
en grande partie , à ces différens outils, lorfqu’il
eft queftion d’arracher quelque chofe. ;
Voyez au mot arracher, dans le Dictionnaire
des Arbres, la manière d’arracher les arbres &
les outils employés’à cet ufage. ( M . T h o v i n . )
ARRACHIS. Ce mot, en jardinage, exprime
la manière d’être d’un plant nouvellement levé de
terre, ou, ce qui revient au même, la manière
dont il a été levé. Ainfi , l’ on dit du plant en
mote , du plant en arrachis.
Le plant en motte eft celui qu’on enlève avec
la terre qui accompagne les racines, & forme
une motre autour d’elles. Voye% Motte.
Le plant on Arrachis, au contraire, eft celui
qui a été levé fans terre, & dont les racines
font à nud.
Lorfque le plant qu’on veut lever en Arrachis
eft en pleine terre, on fe fert d’une houlette ou
d’une fourche.. ïi faut, autant qu'il eft poflible,
choifir un tems chaud & couvert, & prendre un
moment ou la terre foit friable, parce que, fi
elle étoit trop humide & trop compaéle, on
rifqueroit de rompre une partie des racines.
D’ailleurs l’opération eft très-fimple. On prend
d’une main une poignée de jeunes plants que
I on ferre plus ou moins fortement en .raifort de
leur délicatefle; & de l’autre, on foulève avec
la houlette ou Ja fourche, la portion de terre
fur laquelle, ils fe trouvent. Lorfque la terre, qui
environne les-racines, eft bien divifée, on enlève
le jeune plant fur lequel il faut toujours éviter
de faire trop d’tfforts, dans la crainte d’endommager
les racines.
Les plants en Arrachis font ordinairement deftinés
à être replantés fur-le-champ en pépinière. Ce
font-des légumes, des falades ou des fleurs dont
on fait des planches. Il convient de ne les
lever quà mefure qu’on les remet en terre, afin
que l’air & le hâle ne les defsèchent pas trop.
Aufti-tôr qu ils font en place, on les arrofe copieu-
femenr, & l’on continue jufqu’à ce qu’ils foient
bien repris/
Les plants en Arrachis que l’on fe propofe d’envoyer
au loin, ont bëfoin d'une préparation pour
fe conferver en état, de reprendre. On les trempe,
à meîure qu’on les lève, dans un baquet rempli
de ferre franche & de bouze de vaches, délayées
avec de 1 eau à la confifiance d’un mortier ordinaire.
On les lie enfemble par bottes qu’on a
foin d’envelopper de moufle fraîche, & on les
emballe dans des caifles percées de plufieurs trous,'
afin que l’air puifle y pénétrer & diftiper l’humidité
furabondante. Voye[ T u a n s p o i t d e s
V é g é t a u x .
Le mot .Arrachis a d’autres acceptions parmi
les Pépiniériftes. Voye1 ce mot dans le Dictionnaire
des arbres & arbuftés. { M . T h o v i n . )
A RR HER. Quelquefois on, dit enarrher. C’tft
retenir d avance des marchahdifes, de manière
que ceux auxquels on les achète ne puifl’ent les
vendre a d autres. Les Ordonnances de Police,
par exemple, défendent à tous Marchands d’alle'r
au-devant des Laboureurs pour arrher les grains.
La Déclaration de Louis XIV, du dernier Août,
1699, portant réglement fur le trafic des bleds,
fait défenfes d’enarrher les bleds & .autres grains
en verd, fur pied & avant ja récolte, fous peine
de nullité du marché. L ’expreflion d'arrher me
paroît avoir le plus grand rapport avec celle
à.’accaparer. J ’y trouve feulement cette différence
dans l’ufage, que l’accaparement des bleds les
fuppofe récoltés, au lieu que Yenharrement ou
larrhement eft l’achat des bleds, même avant
qu’ils foient mûrs.
L ’efprit des ordonnances, qui défend d’enar-
rher les bleds, eft facile à faifir3 c’eft afin d’empêcher
un monopole, qui mettrait la cherté ;
fans ces défenfes, une compagnie qui auroit des
agens dans les pays cultivés, pourrait s’emparer*
de tous les grains, & ne les vendre qu’au prix
qu’elle voudrait.. 11 ne faut pas confondre ces
accapareurs momentanés avec les marchands ou
les commiflionnaires, qui font profeflion d’acheter
011 de vendre habituellement des grains. On
doit laifter à ces derniers toute liberté, parce que
leur commerce èft plus avantageux que nuifible
aux pays où ils achètent. Mais on a raiton d’arrêter
les entreprifes des autres, parce qu’elles peuvent
caufer la difette. ( M. l'Abbé T e s s i e r . )
ARRHES, c’eft le gage d’un marché ou d’une
convention. Les arrhes fe donnent en argent.
Quelquefois ils font une partie confidérable de
la fournie ; d’autres fois ce .n’eft qu’une feule
pièce de monnoie. Un fermier qui loue un do-
ineflique, lui donne des ankes , qu’on appelle
eh quelques pays, denier a Dieu ; le domeftique
ne peutrefufer de le fervir, dès qu’il les a acceptés.
Le plus ordinairement, le maître eft le feul qui
donne des arrhes 3 il y a des cantons où le domeftique
en donne aufli au maître , en forte que,
dans ces cantons, les arrhes font réciproques. Les
chartiers, bouviers, fervantés de ferme, 1 es
aoûterons reçoivent des arrhes, quand on les
arrête pour une époque fixe. ( M. l’Abbé
T e s s i e r . )
- ARRÊT. ( architeélure des jardins ) 5 ce font
de petits ados qui coupent tranfverfalement les
allées plates, dont la pente longitudinale eft:
rapide, & empêchent que les eaux pluviales n’y
forment des ravines, & ne les dégradent; ces
ados, en arrêtant les eaux, les dirigent dans les
mafiifs, où l’on établit ordinairement des fofiès
pour les recevoir.
Les Arrêts fe font en maçonnerie, avec de
menues pierrailles, liées avec un mortier de
chaux & de fable. Ils ont depuis huit julqu'a
douze pouces de largeur, & quatre à fix pouces
d’élévation, en forme de dos-d’âne*, on donne-
aux uns la figure d’un chevron-brifé, lorfque les
allées font larges & bordées de malfifs des deux
côtés -, les autres font Amplement une ligne qui
coupe l’allée obliquement pour renvoyer les
eaux d’un feul côté. On fait encore des Arrêts
d’une maniéré plus Ample, en formant un dos- |
d’âne en terre, qu’on bat fortement, & que l’on
recouvre d’un liféré de gazon de huit à dix
pouces de large.
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