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foins aflidas élans nos jardins. Leurs graines
doivent; être fetnées, autant qu'il eft poffible,
dès l’automne,‘ou au premier printems. On le
fe rt, pour ces lemis, de terrines ou de caiffes à
femences, au fond defquelles on établit une légère
couche de terre franche que l’on comprime
fortement, & l'on remplit le refie du vafe de
terreau de bruyère, fur lequel on fème les graines
de ces plantes, que l’on recouvre enfuite d’une
ligne ou deux avec le même terreau. Ces vafes
doivent être placés, pendant l’hiver, à l’abri du
nord j & couverts de litières dans les grandes
gelées. Au printems, dès que le foleil commence
à prendre de la force,, on tranfporte les jeunes
plantes à uneexpofition ombragée, où elles retient
pendant l ’été. On les arrofe fréquemment,
mais toujours légèrement, & en forme de petite
pluie. Lorfquelles font parvenues à leur fécondé
année, on les fépare & on les met, partie dans
des pots, avec du terreau de bruyère, & partie
en pleine terre, fur les gradins, parmi les plantes
alpines. Les individus qui auront été plantés dans
des pots, doivent être rentrés dans l’orangerie, &
placés fur les appuis des croifées, lorfque les
gelées viendront à paffer cinq degrés. Mais ceux
qui feront en pleine terre, fur les gradins, n’auront
befoin que d’être couverts de litière , ou de
fanes de fougère, pendant les grands froids. Les
Arabettesfe multiplient encore dedrageons qu’on
fépare des touffes au premier printems. Mais
malgré tous les foins qu on peut leur donner, ces
plantes ne vivent pas long-tems dans notre climat,
c’eft pourquoi il eft à propos d’en femer des
graines de teins en tems, afin de fe procurer de
jeunes plantes qui puiffent remplacer les anciennes.
( M. T m o u i n. ) *
A R A B IS , m o u t a r d e b â t a r d e . Voye[ S a n v e .
(M . VAbbt T e s s i e r . )
ARABLE, terre arable, celle qui eft fufceptible
d'être labourée, fur-tout par la charrue. Les terres
pierreufes & dures, où la charrue ne peut enfoncer,
ne font pas arables. Ce mot, comme on
voit, vient à’arare, labourer. Il eft employé dans
les environs de Saim-Diezen Lorraine. (M . ¥Abbé
T 'e s s 1 E R . )
A R A C H ID E . A r a c b i s .
C ë genre de la famille des L é g u m i n e u s e s , ne
renferme qu’une feule efpèce qui eft mife au
rang des plantes potagères dans les pays chauds.
Ici, elle n’a d’autre ufage’ que d’occuper une
place dans les écoles de botanique.
Ar a c h id e à quatre feuilles , Piftachier de
ierre, noix de terre, ou manobi des Brafiliens.
Ar a c h is , hypcgoea L. 0 d'Afrique, d’Àûe &
d’Amérique..
Cette plante croit naturellement fous la Zone
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torride-, tnais on la cultive dans la Caroline
méridionale & dans les autres Colonies européennes
des deux Indes, qui font fituées dans
les climats chauds. On en sème les graines immédiatement
après la faifon des pluies, dans un
terrain meuble & léger-, elles germent très-promptement,
& fix femaines après les jeune* plants
commencent à pouffer de petites fleurs jaunes,
portées fur de longs pédicules , lefquelles font
remplacées par des gouffes qui renferment trois
ou quatre femences de la groffeur d’une féverolle.
Ces femences ont cela de particulier, que c’eft
dans la terre que leur maturité fe perfectionne
& s’accomplit. A mefure que les gouflès fe développent,
elles s'enfoncent en terre, Si c’eft à
quelques pouces de profondeur qu’il faut les aller
chercher pour les recueillir -, d’ailleurs cette récolte
reffemble à celle des autres légumes.
Dans les jardins de l’Europe feptentrionalc,
on sème les graines de l’Arachide dans des pots,
fur couche & fouschaflis. Quatre ou cinq femences
fuffifent pour chaque pot, lorfquelles font bonnes.
Il eft néceflaire que ces pots aient 9 à IQ pouces
de diamètre, & qu’ils (oient remplis d’une terre
douce & un peu forte. Si toutes les femenees
lèvent, on peut hardiment en fupprimer la moitié,
pour laifler plus d'efpace aux autres. Lorfque
les jeunes plants feront arrivés au point de couvrir,
de leurs branches, la terre du pot dans lequel
ils ont été femés, on pourra les dépoter & les
mettre en pleine couche, avec l’attention de les
couvrir d'un chaffis dont le vitrage ne fe trouve
difiant de la terre que d’environ dix pouces. Ces
plantes, après cela,ne veulent plus être remuées.
Leur culture fe réduit à les arrofer en proportion
de la chaleur, à leur donner de l’air dans
le milieu du jour, & à les découvrir de tems à
autre, lorfqu'il tombe des pluies douces. Dans les
années chaudes, & lorfqu’on aide leur végétation
par des réchauds faits à la couche à mefure
qu’elle perd de fa chaleur, on parvient à en
obtenir des fruits affez abondamment. Mais ,
comme-les dépenfes & les foins que nécelfite
cette culture ne font que foiblement compensés
par le produit, il eft rare qu’on s’en occupe
dans nos jardins potagers ; dans ceux de botanique
, on fe contente de femer cette plante loüs
challis, & de la mettre en pleine terre, à fa
phee, vers le commencement do juillet, avec
une cloche par - deflùs-, quelquefois elle y fleurit,
mais jamais elle n’y produit de graines. On ne
s’apperçoit guèrés de cet inconvénient, par la
facilité qu'on a de fe procurer des femences dans
les Antilles & dans tous les pays chauds.
Ufages. Les femences de l'Arachide font bonnes
à manger, crues ou grillées comme nos marrons.
Les nègres en font une confommation confidé-
rable dans leur pays, & dans les Colonies Européennes
où ils les ont tranfportées, & beaua
r a
coup, d’Européens les mangent avec plaifir.
( M. T hoviu. )
agriculture , infeéle très-connu
pu il eft inutile de décrire ici. 11 y en a de plusieurs
fortes, qu’on peut réduire à deux efpèces
générales ; les unes à jambes courtes ; les autres
à jambes longues. Voyel le Diélionnaire des
miettes: Encycl. Méth.
Il s élève ici trois queflions interéftantes pour
les cultivateurs. Les araignées font - elles veni-
meufes & capables de caufer des-maladies aux
neniaux qui les avalent, ou qui en font piqués?
Quelles .efpèces^ d’araignées font veniméufes ?
Pourquoi en Jaifle-t-on amaflèr une fi grande
quantité dans les étables & les écuries des fermes
& métairies ?
C’eft une opinion très-répandue, que la mor-
Jtire des araignées eft venimeufe, & que l'homme,
les cjievaux, les boeufs, les moutons, &c.meurent
, iorfqu ils en avalent. L ’horreur qu’infpire
la vue de ces infettes aux perfonnes timides,
bu-doit fon origine. On lit, dans les éphémé-
ndes des curieux de la nature, quelques faits,
qui lembleroient indiquer que cette horreur eft
fondée. Un homme femit au col quelque fliofe
qui le piquoir,• e'étoit une araignée: il y porta
la main & écrafa l’infeéte fur fon coi ; ce^ qui
fut bientôt luivi d’une inflammation à la partie,
tette inflammation augmenta & s’étendit. Un
onguent de litharge y fut appliqué ; l’-homme
mourut. Mais ne peut-on pas croire que cet
îomme, avant la morfure de ,1’araignée avoit
déjà le fang décompofé, & que d’ailleurs tour
anger ait été 1 effet du topique répereuflifi
~™.a > un,e alignée ne peut-elle pas avoir
poie lur des matières imprégnées d’un virus
contagieux & peftilentiel. ? Ou allure qu’il y. a
eu es gens frappés de la pelle, pour avoir été
piqués par des mouches qui avoient touché ou
a des pefliférés, où à des fubftances empeftées :
°P allure aum que des animaux ont ga^né le
charbon, parce que des mouches, qui venoiem
1 ae“ ns animaux morts de cette maladie
es avoient piqués. Il s’enfuivroit feulement que
«es araignées & des mouches feraient venimeufes
accidenrellemenr, mais non pas par elles-mêmes,
vn cite des exemples, de perfonnes qui, par
goût, mangeoient des araignées fans en être incommodées.
Il en exifle encore une, d’un nom
«connus. Elle ne fait aucune
oittcuirt d avaler quelques efpèces d’araignées
?" on i f préfente g & affure qu’elle les trouve
nonnes. Il n’en fam pas conclure , fans doute, que
leur morfure ne foit pas venifoeufe. Le poifon
«eia vipère, fuivantles expériences deM. l’abbé
a g g f ? ne falt aucun mal fi on l’avale-,• mais
fana • J ger£ux.’ appliqué extérieurement. Il
des S d° nc S ? ’ 1* filt prouvé que les piquures
araignées faites fur la peau, ne produifent
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aucun effet. On a lien de le croire, & d’après
le témoignage de M. Bon , premier Prélidrat
de la chambre des comptes de Montpellier
qui ayant élevé beaucoup de ces infectes en a’
été mordu fouvent, & à caufe de la rareté de»
accidens attribués à cette morfure dans des érables
, ou non - feulement on ne prend aucun
fom pour détruire les araignées, mais encore
ou l’on cherche à les multiplier.
Aurefle, il n’y aurait de moyen de s’en affu-
’ 'R f / e f a i r e des expériences de cene manière.
Il faudrait choifir diverfes araignées tant
parmi celles qui féjouraem dans les érables’ que
parmi celles qui vivent dans les champs ou’ pdf.
font les beftiaux, en faire avaler à des chevaux^ a
des bêtes à cornes & a des bêtes à laine, & faire
en forte que quelques autres enfuffent piquées.
S il n en réfulioit pour tous aucun accident, ’ innocuité
de araignées ferait prouvée ; fi les animaux en
conrraétoienr des maladies, on en obferveroit les
lymptômes, de manière que dans la fuite quand
ces fymptômes fe repréfenteroient , on’ fauroit
qu ils font produits par des araignées. J e ne puis
m empêcher d être étonné que de femblables^re-
cherches.dont on fent toute l’importance n’aient
pas été imaginées & fuivies dans les écoles vé
formâmes, ou rien de ce qui dérange la famé
des beftiaux ne doit être indifférent.
La fécondé quefiion dépend de Ia Dre.
mlèfre..> & pe peut être réfolue qu’après efie-
pn fait que les araignées des étables ne font pas
les mêmes que celles des champs , parmi fof_
quelles ,1 y en a une à longues jambes an
pelée faucheufe : les fils qSfon
anx chaumes de bled & des autres grains, dans
S É S H S jours d automne, font produits par
une efpèce d’araignée des champs; ils fe S
tachent des chaumes , fe réunifient & font em-
por^s dans 1 air ; bn les connoîi fous le nom
à e f i l de la Vierge. On fe p'aint plus parricu-
lièrement des effets des araignées des chamos
que de ceux des araignées des érables; mai/on
nao-rIpn de pofinf fur leur caraélère venimeux
bi 1 on .demande aux gens de la campagne
pourquoi ils- laiffent une li grande quantité de
toiles d araignées dans leurs étables, ils rénon-
ces, araif nées P«nnent les mouches
qui incommodent beaucoup leurs beftiaux En
été, les mouches abondent dans les étables - en
hiver, il y en a auflï un grand nombre , ’ qui
s y retirent à caufe de la chaleur. Cette raifon
eft au moins plaufible.
Ceux qui croient aux effets de la morfure on
piquure des araignées , difent que les fymntô
mes qui fe manffefient, font un engourdiffement
dans la partie affe.élée, un froid univerfel, ]'en
flure du bas - ventre , la pâleur de la face le
larmoiement, 1 envie cominuelle de vomir ’ l «
convulfions, les fueurs froides. On confcille, pour
guérir ces accidens , de laver Ja plaie, ou avec