
j>lace. Ils exigent un loi meuble 5c des arrofemens
néquens *, ils veulent de pins être garantis du
grand foleil pendant les mois de juin & de
juillet,
LJ'age : Cette plante n’eft propre qu’à occu<*
per une place dans les écoles de botanique.
Hiftorique : On la trouve fréquemment dans
les marais falins de la Virginie .& de plufieurs
autres parties de l’Amérique feptentrionale.
I l y a grande apparence que par la çom-
buftion on en tireroit de l’alkali, comme de
beaucoup d’autres plantes de la même famille,
(M- T h o u i n .)
A C O N I T . A c o n i 7 v m»
Genre de plante de la famille des R e n oncül jss.
V o y e i ce mot.
Ce beau genre eft compofé d’efpèces vivaces
qui forment pour la plupart des maffes
touffues , d’une forme pyramidale, & d’une
verdure foncée , lefquelles fe terminent par des
épis de fleurs jaunes ou bleues très apparentes..
Prefque toutes les efpèces de ce genre croiffent
en Europe, fur les hautes montagnes, dans les
petits vallons arrofés par. des eaux vives*, elles fe
plaifent dans les terreins profonds & fubftanciels,
& préfèrent les expofitions ombragées.
Ces plantes fe multiplient par le moyen de
leurs graines, & plus promptement encore par la
voie des oeilletons. Elles croiffent en pleine terre
(dans notre climat, & font rufiiques & très-vivacesf
Quelques-unes des efpèces d'aconit font d’ufage
dans la médecine, d'autres fervent à orner les parterres
des jardins fymmétriques & toutes peuvent
figurer avec avantage dans les jardins payfagiftçs.
Efpèces,
i . A co n it tue-loup,
A c o n it vm Lycodonum. L .
i . A co n it napel.
A conitvm napellus. L.
3, A conit, des Pyrénées*
A c o n it vm Pyrenaicum, L
4. A co n it falùtifère*
A c o n it vm anthora. L.
5 . A co n it panaché,
. A c on itvm varicgaturrt. L.
6. A ç o n it paniculé.
A c on itvm panicylatum. La M. Diélf n.* p.
7 . A c o n it à grandes fleurs.
A con itvm cammarum. L.
8. A co n it à crochet.
A c o n it vm up.cin.atum L . ï> de l'Amérique
tempérée.
Les aconits, n/?8 r. 3. 4. , s’élèvent à la hauteur
d’environ quatre pieds*, leurs fleurs font jaunes
ou jaunâtres *, leurs feuilles , plus ou moins
grandes,font découpées d’une manière agréable*,
i£ur verdure eft foncée & luifante. Les n.os 1.
§. 6, % 7. ont des fleurs bleues 4s diffèreutçs
nuances & plus ou moins grandes *, toutes les
fleurs de ces efpèces d’aconits font affez apparentes
pour être mifes au rang des fleurs de parterre.
Elles paroiffent dans les mois de juin St
de juillet.
On multiplie tous les- aconits de graines qui
doivent être fèmées immédiatement après la ré*
coite , dans des pots, dans des terrines ou des
caiffes remplies d’une’terre légère, meuble & fubl-
tancielle,* Les vafes doivent être placés eh terre
à l’expofition du nord , & y refter pendant 1 automne
& l’hiver , fans autre précaution que
celle de les couvrir de feuilles lèches, de fou*
gère ou de paille, dans les fortes-gelées feulement,
Les graines germent dès le premier printems, oc
vers le mois d’avrjl on voit leurs cotylédons
fe développer j bientôt les feuilles, féminales paroiffent
, & les jeunes plants prennent de lac-
croifTement. Ils peuvent refter pendant toute cettQ
année dans les mêmes vafes & à la même
expofition, Ils n’exigent que des farclages de
rems à autres, & des arrofemens pendant l’été,
Le printems fuivant, les jeunes aconits pourront
être repiqués, à l’expofition du nord, dans une
platebande de terre meuble, profonde & un peu
humide , à la diftance de dix-huit pouces *, or»
les laiffera dans cette pofition jufqùà ce quils
aient acquis affez de force pour être plantés à
demeure. C'eft ordinairement vers la troifième 01»
quatrième année, lorfqu’ils commencent à fleurir.
On multiplie encore, les aconits par le moyen
des oeilletons qu’on éclate de la foiiçhe des vieux
pieds. Cette opération fe fait dès le premier
printems. 11 eft bon de les féparer le plus près
qu’il eft poffibie de la racine - rnere, & de ne
prendre que ceux qui ont déjà un peu de cheveiu j
on les planre de la même manière quç les jeunes
plants & à la même expofition.
Toutes ces plantes, en général, aiment une
terre un peu forte, légèrement fablonneufé, hu-*
mide, & qui ait vingt-cinq à trente poucés dé.
profondeur. Elles préfèrent les expofitions ombragées
du côté du midi. Il eft à propos de re*
lever les touffes tous les quatre ou cinq ans,
de les changer de place & de les débarraffer do
toutes les racines mortes & pourries qui nuifentau
développement & à la vigueur des plantes.
Obfervatiqn : Lorfqu’on attend au printems pouf
femer les graines des aconits, il arrive aflez fou**
vent quelles relient une année entière fans lever,
& rifquent ainfi d’être mangées par les infectes.
C’eft. cet inconvénient d’une part, & la longueur
du tem? dç l’autre , qui a fait croire à beaucoup
de perfonnes trop impatientes que ces graines ne
le voient point, & qu’il étoit par Conféquent très—
, inutile d en femer dans aucun tems. Cependant
il eft reconnu qu’elles lèvent très-bien*, & il eft
même très-avantageux d’en faire des femis, parce
qu’indépéndaronient de ce qu on obtient par ce
i moyen, iûdividus plus vigoureux & plus ruf-
.. ‘ . * tiques a
tiqyegâ on peut obtenir encore de nouvelles variétés
intéreffantes par la couleur des fleurs.
TJJage : Les aconits , n.os 1 , 2 & 4 , tiennent
des*places difiinguées dans les écoles de plantes
médicinales. Les efpècçs , n.os 3 , 6 & 7 , font
recherchées pour la décoration des parterres dans
les jardins fymétriques. On les place fur la ligne
du milieu des grandes plate-bandes, & toutes
enfemble peuvent être employées avec fuccès à
orner les. bordures des bofquets, à former des
grouppes ifolés fur des tapis verds dans les jardins
payfagiftes. On ne fauroit trop recommander
la culture de ces plantes, à caufe de leur longue
durée, de la beauté de leur port, & deTéclat
de leurs fleurs.
Les qualités nuifibles de quelques efpèces ne
dpivent pas les faire rejetter des jardins 3 elles
ne pourroient être dangereufes qu’autant que^ l’on
manger oit de leurs feuilles ou de. leurs racines,
& comme elles ont une faveur âcre & défagréable,
il n’efl pas à craindre qu’on foit tenté d’en faire
l’effai. (Af, T h o v i n . )
On attribue des qualités dangereufes à plufieurs
efpèces d’aconits. La première efpèce porte le nom
de tue-loup , parce qu’on prétend que fa racine,
mêlée avec de la viande, forme une pâtée propre
à faire mourir les loups. L ’aconit napel n’eft
pas moins fufpeél, puifque les anciens, comme
on le croit, s’en fervoient pour empoifonner leurs
flèches à la guerre. On a les mêmes foupçons
fur d’autres, fans en excepter même Yaconit , dit
Salutifère. Ce qui fuffit pour ne pas employer
cette plante à l’intérieur. Il feroit à defirer qu'on
eût vérifié fur des animaux les effets pernicieux
attribués aux aconits.' ( M. VAbbé T 1 s s 1 m r . )
ACONIT d’hiver, fynonyme de YHelleborus
hyetjialis des botaniftes. Voyei He l l e b o r e d’h i v
e r . (M . T h 0 v 1 n . )
ACORUS faux, fynonyme de YIris pfeuioa-
corus. L , Foye^ÏRis f a u x A co r u s . (M .T hoviv.)
A C O R E. A c a n v s.
Genre de plante de la famille des Joncs, dont
nous ne poffédons qu’une efpèce en Europe,
mais qui eft douée de propriétés intéreffantes.
ACORE odorant. Acorus calamus. L.
Cette plante, vivace & ruftique, pouffe de fa racine
des feuilles longues de trois à quatre pieds,
plates > entières .& d’un verd jaunâtre, qui font
très-odoriférantes lorfqu’on les frotte ou qu’on
les brife*, fes fleurs font peu apparentes *, elles
paroiffent dans les. mois de juin, juillet & août.
Cette plante fe multiplie par des oeilletons tirés
de fes racines *, on les place, au printems, fur le
bord des eaux, le long des ruifieaux, ou même
foüs l'eau, à la profondeur d’un à deux pieds.
Ce n’eft que de cette manière qu’on peut la
faire fleurir, & la rendre belle & vigoureufe.
Dans les jardins de botanique, o ù , louvent,
n’eft pas poflible de lur donner une place
Agriculture Tome I er, I l . e Partit,
analogue à fa nature, on la plante dans un baquet^
au fond duquel on met un lit de terre limonneufe
de huit pouces d’épaiffeur, & on le remplit
d’eau.
Ufage : Indépendamment de la place.diftinguée
que fes vertus & fes propriétés doivent lui faire
occnpervd'ans les écoles de plantes médicinales, elle
figurera très-bien encore dans les jardins payfagiftes,
le long des ruifieaux & dans les'pièces d’eau.
Hiflorique : Cette plante croît dans les foffés
marécageux de l’Europe feptentrionale. Dans
quelques pays , on fait avec fes feuilles , in-
fufées dans l’eau , à la manière du thé, une
boiflon très - parfumée, & agréable au goût.
(M. T h o v IN . )
ACOT , acoter. Terme de Jardinage. C’eft
adoffer du fumier long tout autour d’une couche
qui vient d’être femée ou plantée ; ce fumier
long entretient la chaleur de la couche & empêche
fon évaporation, de manière que, fi la couche
exige un réchaud dix ou douze jours après avoir
été faire , cet acot en retarde le befoin, & le
réchaud n’eft néceffaire que quinze ou vingt
jours après. Le fumier long eft enfuite mêlé avec
le fumier dont on fe fert pour le réchaud. Voye\
le mot Couche. (M . T h o v i n . )
A C R E .
Mefure de terre ufitée en France, en Angleterre»
& dans les Etats-Unis de l’Amérique. Cette dénomination
ou a été portée de Normandie en
Angleterre par Guillaume-le-Conquérant, ou en a
été rapportée *, d'Angleterre elle a paffé à l’Amérique.
L ’acre de Normandie eft compofé de quatr#
verges ou vergées, qui fe divifent en demi-verges
ou demi-vergées. La verge ou la vergée, contient
quarante perches quarrées, chacune de vingt-deux
pieds de long. L ’acre de cette province eft donc
de cent-foixante perchés. L ’acre d’Angleterre
a auffi cent foixante perches ^ mais l’étendue de
la perche varie. Pour connoître le rapport de
l’acre à l’arpent royal de France & à celui, de
Paris, voyez le tableau de réduction des mefures
de terre que j’ai placé au mot Arpent. ( M. Vabbé
T JS s s 1 E R . ) .
A C R E , ( terre âcre. ) Voyei a ig r e . ( M. I abbé
T e s s i e r . ) .
A C R O S T IQ U E . A c r o s t i c v m .
Genre de plante de la famille des fougères
( V o y e i F ougères.)
Quoique ce genre foit compofé de plus de
trente efpèces,, tôutes connues des botaniftes,
& plus fingulières les unes que les autres, cependant
nous n’en poffédons qu’une dans nos jardins ,
encore eft-ce l efpèce qui croît communément fur
les .rochers par toute l’Europe feptentrionale. Il
pe feroit pourtant pas difficile d’envoyer ces plantes
ea nature des différentes parties du monde oii
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