
A L D R O V A N D E . A l d r o v a h d a .
Genre de plante qui a beaucoup dé rapport
avec celui des Roffolis.- Il n’en exifte encore
qu’une efpèce, qui eft une plante aquatique fort
fingulière j elle n’eft guère cultivée que dans les
Jardins de botanique , où même elle fe^ rencontre
très-rarement, à caufe de la difficulté
qu’on a de l’y conferver.
A l b r o v a n d e à véficules.
A ld ro vanda Veficulafa. L.
Cette plante que l’on trouve en Provence ,
aux environs d’Arles, en Italie , & dans différentes
parties de l’Inde, croît dans les eaux flagrantes
, près des bords. Ses racines fixées à la
vafe par des fibres déliées , pouffent des tiges
flexibles & tendres qui s’élèvent à fix pouces de
haut environ •, elles font garnies d’un grand
nombre de petites feuilles qui fe terminent par
des veffies remplies d’air, dont l’ufage paroît
être de foutenir la plante fous Peau, & de Pèle
ver à la furface dans une direction verticale.
Ses fleurs , ainfi que les capfules qui leur fuc-
cèdent & qui renferment les femences de la
plante , font fort petites.
Cette fingulière plante a été envoyée plufieurs
fois au jardin du roi par M. Artaud , botanifte
de Provence , homme auffi inftruit qu’obligeant
& communicatif. Il efi le premier qui l’ait découverte
aux environs d’Arles , dans les foffés.
Mais, malgré tous les foins qu’il a pris pour
faire arriver fes envois en bon état, il ne nous
a pas été poffible d’en tirer parti *, ils fe font
toujours trouvés entièrement gâtés à leur, arrivée.
Cette plante eft trop délicate & trop molle pour
fupporter un long yoÿage.
Nous croyons cependant que fi l’on envoyoit
une certaine quantité de ces plantes, prifes: au
moment où la fructification eft très-avancée, &
qu’on les dépofât en arrivant dans un marais
dont les eaux ftagnantes n’auroient pas beaucoup
de p?ôfôndêLîr, on pourroit parvenir à lès propager
& peut-être à les naturalifer dans ce pays-ci.
( M. T h o u i n. )
A L EN O IS . Epithete donnée à une efpèce
de creflbn , qu’on appelle indiftinéîement creffon
ak'nois, ou des’ jardins 3 on lui donne auffi le
nom de nafitort, & en latin lepidium fativum.
L . Voyez P asserage cultivée. (M . T iiouin.)
A L E T R I S . A l e t r i s .
Genre de la famille des asphodèles , quiren- ■
ferme des arbriffeâux & des plantes bulbeufes.
Toutes les efpèces de ce genre font étrangères
à l’Europe, & ne croiffent que dans les lieux
chauds des trois autres parties du monde. Elles
fe diftinguent toutes par quelque avantage particulier
, les unes par leur port, les autres par.
la forme ou la couleur de leur feuillage , &
quelques-unes par l’odeur agréable de leurs
fleurs.
En Europe, an les cultive dans les ferres, dont
elles ifont un des plus beaux ornemens.
EJpèces.
T. Alétris farineux.
A l e t r i s farinofa. L. de l’Amérique tempérée.
2. Alétris du Cap.
A l e t r i s Capcnfis. L . ^ de l’Afrique tempérée.
3. Alétris de Guinée.
A l e t r i s Guineenjîs. Jacq. Hort. tab? 84.
A l e t r i s hyacintkoides. L. Variet. B. ^ d’Afrique.
4. Alétris de Ccylan.
A l e t r i s \eylmica. Miller. Diéh n.° 4.
A l e t r i s hyacinthoidcs. L. Variet. A. ^ de
l’Inde.
5. Alétris odorant.
A l e t r i s fragrans. L. ï> de l’Afrique méridionale.
6. Alétris de la Chine.
A l e t r i s Chinenjîs. La M. Diét. n.° 6 . ïj de
la Chine méridionale.
Voye% pour l'Aletris uvaria. L. le mot Aloes
A FEUILLES LONGUES.
Defcriptioti , Culture & Ufage des Efphces.
1. L’aleTris farineux eft une plante bul-
beufe qui pouffe chaque année de fa racine
plufieurs feuilles en forme de lance, du milieu
defquel tes fort, dans le mois dé juin , une tige
nue qui fupporte les fleurs difpofées en épi. Ces
fleurs font d’un blanc jaunâtre. Jufqu’à p réfer. t
elles n’ont produit que très - rarement des femences
en Europe.
Culture. Cette plante eft affez dure & peut réfifter
aux froids, de l’hiver fi , dans cette faifon, elle eft
couverte d’un fimple vitrage qui la garanriffe de
l’humidité -, on la multiplie par fes caÿeux &
par fes femences, mais ces deux moyens font
longs. Il eft plus expéditif d’en faire venir des
bulbes de l’Amérique feptentrionale. Cette
plante aime une terre fablônneufe & légère 5
dans le tems de fa végétation, elle ne craint
point l’humidité, mais elle la redoute beaucoup
lorfque la sève eft en repos.
Ufage : Elle peut occuper une place parmi les
arbnftes étrangers qu’on cultive dans des planches
de terreau de bruyère.
2. A l e t r i s du çap, Cette efpèce a pour
racine un oignon de la mênrë forme , mais plus
gros que ceux des Jacinthes. Dès le mois de
l’eptembre, il commence à pouffer cinq à fix feuilles
ondées, larges, longues & d’un yerd luifanr. Du
milieu de ces feuilles , s’élève à la hauteur de.
douze à quinze pouces une tige nqe aux trois quarts,. •
garnie enfuite jufqu’au fommet d’une quantité de
fleurs purpurines très-apparentes. Elles commencent
à s’ouvrir dans le, mois de janvier , & continuent
jufqu’en mars. Elles font fuiviès de capfules
triangulaires & tranfparenres qui renferment
quelques graines noires & arrondies de la grof-
feùr d'un grain de chenevi.
Culture. Les femences de cette plante mifes en
terre auffi-tôt après leur maturité, dans des pots
placés fur une couche chaude ■& couverte d’un
chaffis, lèvent dans les deux premiers mois, &
pouffent une ou deux petites feuilles en même-
tems qu’un oignon de la groflêur d’ua pois. Ces jeunes
plantes doivent être rentrées à la fin de
.l’automne fous des chaffis avec les Liliacées du cap,
ou dans des ferres tempérées, fur les appuis des
croifées pour y paffer l’hiver.
La fécondé année, lès Aletris du Cap pouffent
quatre ou cinq feuilles, & leurs oignons augmentent
de volume *, mais rarement ils fleurif-
fent-, ce n’eft, pour l’ordinaire, que la troi-
fi'èmê & plus fou vent encore la quatrième année,
qu’ils font en état de donner de beaux épis de
fleurs, & qu’ils font en pleine force. Alors ils
pouffent des'cayeux , qu’il eft bon de'féparer,
foit pour multiplier cette plante, foit pour en
obtenir des épis de fleurs plus confidérables. On
fépare les cayeux vers-le mois d’août, & en
même - tems on change de terre les oignons
que l’on peut fans inconvénient laiffer toute
Tannée dans leurs pots, remplis d’une terre un
peu forte, douce & fablônneufe. Cette plante,
comme nous l’avons dit ci-d’efitis, craint î’humi-
dité quand elle eft dans fon état de repos 3 mais
il eft néceffaire de lui donner des arrofemens
légers & fréquens lorfqu’elle eft en pleine végétation.
Ufage : L ’élégance du port de cette plante bul-
beufe & la beauté de fes fleurs doivent lui faire
occuper une place diftinguée dans les ferres
tempérées & dans les jardins d’hiver, dont elle
fait l’ornement pendant cette faifon 3 elle commence
à être cultivée chez nos marchands.
3. A l e t r i s de Guinée. Ses racines font greffes
& charnues, divifées en plufieurs branches d’inégales
dimenfions , articulées & garnies de plufieurs
fibres de couleur jaunâtre. Les großes
racines fe terminent par des oeilletons qui font
a abord blancs comme de l’ivoire , & dont la
direélion tend à la furface de la terre •, lorfqu’ils
y font arrivés, ils poûffént des feuilles d’un à
deux pieds, de long , d’une fubfiance coriace,
épaiffe & d’une couleur verte très-foncée. Elles
font marbrées de taches blanches , ce qui a
fait donner à cette plante , par les jardiniers,
l'e nom d’Aloes à peau de ferpent. Du milieu de
ces .feuilles, s’élèvent des tiges hautes de quinze
à vingt pouces, garnies d’un nombre infini de
petites fleurs Manches qui couvrent la tige dans
les deux tiers de fa partie fupérieure. C’eft
ordinairement dans les mois d’août & de fcp-
tembre que cette plante fleurit. Chacune de fes
fleurs ne refte épanouie que pendant une nuit 5
mais comme elles font en très-grande quantité,
& fe fuccèdent les unes aux autres, l’épi demeure
fleuri pendant plus de quinze jours. Les
fruits de cette éfp'èce font des capfules rondes
qui renferment beaucoup de femences dans le
pays où elles croiffent naturellement -, mais dans
notre climat elles ne prOduifent que très-peii
de fruits.
, Culture : On multiplie cette plante par le
moyen de fes oeilletons, qui doivent être féparés
vers la fin de mai. On les laiffe faner pendant
quelques jours à l’ombre dans une ferre , afin
que la cicatrice ait le tems de fe raffermir 3
enfuite on les plante dans des pots remplis d’une,
terre, fablônneufe 8c fubftancielle qui doit être fort
sèche. On place ces pots fur une couche tiède,
ou dans la tannée d’une ferre chaude, & on ne
les arrofe que lorfqu’on s’apperçoit que les oeilletons
entrent en végétation. Pour l’ordinaire,
ces oeilletons fleuriffenr la fécondé ou la troifième
année de leur tranfplantation 3 mais il faut pour
cela que les années foient chaudes & que ces
plantes foient toujours dans des couches, de
tannée; Pendant l’hiver elles n’ont befoin d’être
arrofées que très-rarement, l’été elles exigent des
arrofemens plus fréquens.
Ufage : La figure & la couleur des feuilles de
cette plante, & plus encore l’odeur fuave de fes
fleurs , la font rechercher dans les jardins des
curieux.
Obfervadon : Cèft une des plantes terreftres
qui vit le plus îong-téms hoirs de terré. Nous
en avons mis dans des paniers remplis de
moufle , fufpendus dans une ferre chaude à
l’ardettr du foleil, & dans cet état elles ont vécu
plus-de deux ans fans terre & fans eau.
4. Aletris de Ceylan. Cette efpèce, que
quelques botaniftes ont regardé., comme une
variété de la précédente , en diffère cependant
par des caractères particuliers. Elle ne s’élève
que de fix à huit pouces de haut 3 toutes fes
parties font plus petites, le dos de fes feuilles
eft marqué par des ftries longitudinales, & feS
fleurs font d’un blanc rougeâtre. Quoiqu’elle foit
cultivée depuis long-tems au, jardin du roi ,
nous ne l’avons point encore vue fleurir. Du
refte, la culture & l’ufage de cette efpèce , font
les mêmes que ceux de la précédente.
5. Aletris odorant. C’eft un arbriffeau dont
la tige s’élève à la hauteur de dix à douze pieds ,
fans aucunes branches latérales Elle eft d’un
jaune couleur de paille , entièrement nue juf-
qu’a-ux. deux tiers de fa hauteur & garnie enfuite
d’une grande quantité de feuilles , d’un yerd jaunâtre,
qui ont dix-huit à vingt pouces de long,