
de la rivière d’Àrgun ; elle n’eft recherchée tjue
dans les écoles de botanique.
2. L ’Arguze à larges feuilles eft un arbriffeau qui
s’élève à 5 ou 6 pieds de haut. Ses tiges font droites
peu ligneufes, & garnies de branches longues & flé-
xibles. Elles font- couvertes de feuilles cblongues,
d’un verd pâle, & couvertes d’afpérités. Ses
fleurs font petites , difpofées en grands panicules
lâches à l ’extrémité des branches & des rameaux.
Leur couleur eft blanche , tirant un peu
fur le jaune , & elles produifent des femences
qui viennent à parfaite maturité dans notre
climat.
Culture. Ce fous-arbrifléau fe cultive dans des
pots qu'on rentre pendant l’hiver dans lesferres tempérées
> & qu’on laide à l’air libre pendant la
belle faifon. Il aime une terre fubftàntielle, &
veut être ârrofé fréquemment pendant l’été ? &
tant qu’il eft en végétation -, la chaleur le rend aufli
plus vigoureux & plus fort. Nous avons planté
l’été dernier, vers le mois de juin , plufteurs de
ces fous-afbriffeaux en pleine terre , dans un ter-
rein meuble & fubftaRtiel , expofé au plein
midi, & bien abrité‘du nord, & nous les avons
fait arrofer fréquemment. Ils fe font, développés
avec la plus grande vigueur ; & quoiqu’ils n’euf-
feot pas plus de io pouces lorfqiie nous les
avons plantés, ils fe font élevés à fix pieds de
haut, & leurs tiges avoient fix pouces de circonférence
par le bas. Ils ont pouffé un grand
nombre de branches qui fe font terminées par
des panicules couverts d’une multitude de fleurs.
Plufteurs individus que nous avons laifles
à deffein en pleine terre, ont éprouvé des gelées
de deux à trois degrés fans qu’ils eji aient
paru très - fatigués, mais de plus fortes les ont
fait périr jufques dans leur racine. Ces plantes pendant
l’hiver continuent de fleurir & de mûrir leurs
graines ; dans cet état, il leur fuit- moins de
chaleur que d’air & de lumière j & lprfque
leur fruélification eft accomplie, il faut ménager
les arrofemens, & lès garantir de l’humidité,
parce quelles pourriffent aifément. La çonfiftance
peu ligneufe de ces fous-arbriffeaux nous avoit
fait croire qu’ils n’étoient pas d’une longue vie,
& l’expérience nous a démontré la jufteffe de
nos conjectures. Nous avons des individus qui
n’ont encore que deux ans, & qui déjà portent les
marques de la décrépitude. Une partie de leurs branches
font mortes , leurs feuilles font diminuées de
plus des deux tiers de leur étendue, & tout
annonce qu'ils vont périr inceffammenr.
On multiplie cette efpèce d’Argüfe au moyen
de*fes graines qui doivent être femées vers le
commencement d’avril , dans des pots remplis
d’une terre meuble & légère ; & placés enfuire
fous chaflis, fur une couche chaude. Ces femis
lèvent en quinze jours, & trois femaines après
Je jeune plant eft en état d’être repiqué dans
des pots qu’on ombrage jufqu’à ce qu’il foit bien
repris ; après quoi, on le laiffe en plein air fur
une couche tiède*, vers le milieu de l’automne,
on rentre les jeunes individus dans une ferre
tempérée , près des çroifées. Souvent ils com-*
mencent à donner un petit nombre de fleurs dans
le mois d’o&obre. Au primeras, ces plantes
doivent être mifes en plein air, à une exppfi-
tion découverte & au midi ; on pçut alors les
rempoter dans de plus grands vafes , & leur
donner une terre prefque auffi forte que celle
des orangers. Si l’on en met quelques pieds en
pleine terre , & qu’on ait foin de les arrofer
fouyent, ils n'en deviendront que plus vigoureux
, mais* il fera difficile de les conferver
l’hiven - . .
£ 3. L ’Argufe à feuilles étroites fe diftingue aifément
de la précédente par fes feuilles prefque
linéaires, par fon port beaucoup plus grêle, &
par fa ftaturé plus élevée. Cependant, malgré
toutes ces différences, il n’eft pas fur quelle ben
foit pas une variété *, l’une & l’autre viennent
du même pays , ont les mêmes habitudes, &
exigent la même culture.
Obfervation. Les graines de ces deux efpèces
ou variétés d’Argufe, ont été recueillies à l’ifle
de Madère, au mois d’août 1785, & envoyées,
par M. Collignon, au Jardin du Roi, d'Ou elles
fe font enfuite^ répandues dans différens jardins
de France & des pays étrangers. ( M. T h o u i n . )
ARIA de Théophràfle. Nom d’un grand arbre
de nos forêts, connu dps Botaniftes fous celui
de Cratoegus aria L. Voye\ Al is ie r blanc dans
le Dicl. des arbres & arbuftes. (Af. T h o u i n . )
A R ID E, jardinage.. Un fol aride eft le plus
ingrat & le plus mauvais de tous les terreins
qu'on puiffe cultiver. Il fait le tourment & le
défefpoir du Jardinier. Gazons, légumes, arbres
& arbrifl'eaux, tout languit, tout dépérit dans
un pareil ferrein. Ce n’eft qu'à force de foins ,
de travaux & de dépenfes qu'cm peut y fqutenir
la végétation-, & encore les productions que l’on
en retire font-elles bien inférieures à celles qui
viennent prefque d’elles-mêmes dans un fol prd ir
naire. Qn doit donc éviter avec grand foin de
former un jardin, de quelque forte que ce foit,
dans un terrein de pette efpèce. S i , par des cir-
conftances particulières, qn eft forcé d’en faire
ufage , il faut alors examiner à quelle caufe il
doit fon aridité, pour y remédier enfqite. Elle
vient quelquefois de ce que la couche végétale
a trop peu de profondeur, & d’autres fois ae ce
que la furface du terrein, étant trop inclinée, ne
permet pas à l’eau de le pénétrer. Souvent elle
dépend de la nature du £ol même*, ce font ou
des fables mouvans d’une grande .épaiffeur, ou
dès glaifes qui, dans les teins humides, retiennent
les eaux -, & dans les tems de féchereffe, fe dur-
| ciffent , & ne permettant pas aux racines/ des
végéta0*
végétaux d’y pénérrer. Toutes ces différentes
Caufes d’aridité font plus ou moins difficiles à
combattre j mais, quoiqu’il y ait des moyens de
les faire difparoîrre, nous ne confeillons cependant
cPy avoir recours que lorfqu’il n’eft pas
poffible de prendre un autre parti. Le remède
eft prefque toujours plus difpendieux que ne le
feroit l’acquifttion d'un terrein double en étendue,
& de la meilleure qualité j on en fera facilement
convaincu, fi l’on fait attention qu’on ne peut
bonifier ces .fortes de terreins que par des tranf-
ports, des mélanges de terre, & des défon-
cemens *, & lorfque le terrein eft de quelque
étendue, quelle dépenfe ces diverfes opérations
n’occafionnent - elles pas , fans parler de celle
que néceflîtent les nivellemens ? t
Quand l’aridité eft occafionnée par un défaut
d’eau, alors il faut renoncer en grande partie
à la culture; ce n'eft pas qu’il n’y ait des végétaux
qui puiffent croître dans les terreins arides,
mais ils font en petit nombre., & peu propres
à former des jardins. Voye[ l'article A r g i l l e .
( M. T h o u i n . )
A r i d e , qui ne peu ts fie n pro d u ire . On dit
des fables de la Lybie qu’ils font arides. Un
fol formé de quartz uniquement, d’argille ou de
craie, feroit un fol aridt. Ce mot fuppofecommu-
nément la privation d’eau; il convient à un pays
très - étendu , comme à un canton déterminé, à
un champ même. ( M. VAbbé T e s s i e r . )
ARISE. On fe fert quelquefois de ce mot pour
défigner Varum a ri^arum L ., dont il eft une abréviation.
V o y « i Gouetà capuchon.( M. T h o u i n . )
A R I S T ID E , A r 1 s t 1 d a .
Genre de plante de la famille des G r a m i n é e s ,
compofé d’efpèces exotiques, dont la fruéïifica-
tion eft difpofée en panicule. Il n’offre rien d’inté-
reffant qui puiffe le faire cultiver dans d’autres
jardins que dans ceux qui font deflinés à la
botanique.
EJpeces.
r. A r i s t id e de l’Afcenfion.
A r i s t i d a Àdcenjîonis. L . % de l’ifle de l’A f-
cenlion.
2. A r i s t id e d'Amérique.
A r i s t i d a Apnericana, L. de l’Amérique fep-
tèntrionale.
3. A r i s t i d e p lu m e u f e .
A r i s t i d a plumofa. L. du levant & d’Amérique.
4 . A r i s t i d e e n r o f e a u .
A r i s t i d a arundinacca. L . des Indes orientales.
•$. A r i s t i d e g é a n te .
A r i s t i d a gigantea. L . Fil. fuppl. de l’Ifle
de Ténériffe.
6. A r i s t i d e h é r if f o n n é e ,
A r i s t i d a hiJJrix.,Lin. Fil. fuppl. du Malabar.
A g r ic u ltu re . T om e l .ir3 I I . e P a r tie .
Toutes ces efpèces d’Ariftides font des plantas
herbacées, qui ont le port de> chiendents dont
elles font partie. Elles fe propagent par leurs
graines, & les efpèces vivaces par leurs oeilletons
& leurs racines. Les femences de ces plantes
vieilliffenr promptement; il eft rare quelles lèvent
après deux ans, fur-tout lorfqu’on leur fait paffer
la ligne. Ces graines doivent être femées dans
des pots, fur couche & fous chaffis; il leur
faut une terre meuble & légère, & des arrofemens
fréqnens, pour aider leur germination.
Elles lèvent, pour fordinaire, dans l’efpace de
vingt jours ;. alors il convient de modérer les
arrofemens, de donner de l’air aux jeunes plantes
pour qu'elles prennent de la force, & , fi elles
font trop épaiffes, de les éclaircir, en arrachant
une partie de celles qui font trop près des bords
du vafe. On peut les repiquer, fi l’on veut,
dans d’autres pots ; mais, comme on fe contente
ordinairement d’avoir deux pots de ces plantes,
l’un pour être mis en place dans les écoles de
botanique , & l’autre pour fournir les graines
néceffaires à la confervarion de l’efpèce, on partage
chaque femis en deux parties; on met l'une
& l’autre dans de grands pots, fous des chaffis;
& lorfque le plant eft bien repris , on place
l’un des vafes à fa deftination, & l’on conferve
l'autre fur couche pour accélérer la végétation
des plantes avant Thiver. Les efpèces vivaces
doivent être rentrées vers le milieu de l’automne
dans une ferre chaude, pour y paffer l’hiver.
( M. T houin. )
A R I S T O L O C H E , A r i s t o l o c h i a .
Ce genre de plante a donné fon nom à une
famille de végétaux peu nombreufe, mais fort
fingulière , qu’on appelle les A r i s t o l o c h e s . II eft
compofé, dans ce moment, de vingt-neuf efpèces
différentes, toutes vivaces, la plupart étrangères
à l’Europe. Le plus grand nombre a des nVes
grimpantes, quelques-unes même les ont ligneufes
& très - étendues. A fiez généralement leur, feuillage
eft d’une belle forme & d’une verdure
agréable. Leurs fleurs font plus finguüères quelles
ne font intéreffantes ; leurs fruits ont prefque
la figure, & quelques-uns même la groffeur d’une
poire fauvage. Beaucoup de ces plantes font d’ufa°e
en médecine, & quelques-unes d’entr'elles peuvent
être employées dans la compofidon des jardins
payfagiftes.
Efpeces.
Tig e s g r im p a n t e s q u i s'e n t o r t il l e n t
a u to u r des ambres» .
1. Ar istolo ch e bilobée ou lim e à canneçon.
A r isto lo ch ia bilobata. L. des AntiUes.
2. Ar is t o l o c h e à fleurTlongiie.
A r is to lo ch ia pchuta. L* *2L de Saint-Domingue.
l i i i l