
plantes unè fubftance giaflè, propre à les nourrir, & une fiibftancé
faline propre à combiner la terre avec l’eau.
Cha p . IX. La glaife efl un moyen qui contribue à la végétation.
La glaife ou l’argile pure eft une terre tenace , compacte , prenant
& retenant l’eau, qui ne s’en dégage que par évaporation. Elle donne
par la diftiîlation, un flegme qui efl: tantôt très-pur, tantôt combiné
avec un peu, d’alkali volatil. On en tire encore un peu d’un fel qui
fe fublime, & qui efl: ammoniacal ou urineux. La glaife contribue à
la végétation, i f en fe chargeant d’eau & des vapeurs fouterraines 3
2..0 en 'retenant & confervant les parties gradés du fiimier que l’on
y joint, 3.° en donnant, par les gerfures qui fe font à fa furface ,
un libre paflage à l’air , pour porter la nourriture à la racine des
plantes, 4.° en empêchant par la faculté quelle a de fe lier , que la terre
végétale ne perde bientôt fa fubftance vifqueufe & onétueufe, 5.“ en
garantiflant les racines des plantes du froid & de la gelée, 6 ° en
confervant toujours les mêmes propriétés malgré les variations de
l’air.E
lle eft nuifible à la végétation , i.° par fa ténacité , z.° par la
dureté que la chaleur lui. donne , 3 ° par les. gerfures & les fentes
qui fe font à la furface de cette terre ; par lefquelles , quoique l’air
libre puiflè paflèr, l’évaporation eft néanmoins augmentée pendant
l’été, & les racines peuvent être endommagées 3 4.“ enfin par la difficulté
de la culture : attendu que , lorfqu’elles font amolies par trop
d’eau, elles s’attachent fortement à la charrue : 8t au contraire,
lorfqu’elles manquent d’eau, elles fe dureiflènt au point de ne pouvoir
fe divifer,'
C hap. X. La craie & la terre calcaire influent fur la végétation.
La craie & la chaux abforbent l’eau qu’on y verfe, & la laiflène
pafler très-promptement. Par la diftiîlation , l’on n’obtient rien de la
craie, fin on un peu de fel volatil ; mais fi l’on mêle la craie avec
une quantité d’eau fuffifante pour lui donner Une confiftance de
bouillie. & fi on met enfuite ce mélange en diftiîlation, on a une
eau diftillée, qui participe de la nature de la craie , en ce quelle
montre des veftiges d’alkali, On ne tire de la craie ni de la chaux,
aucune graiflè ou fubftance hutieufe, foit par le lavage, foit par la
diftiîlation : au contraire , ces terres ont la propriété d’attirer & de
difloudre fortement les grailles .& les huiles, fur-tout à l’aide de l’eau
& de la chalcyr. Elles n’agiflent que méchaniquement, tant fur le fol,
que fur la fcmençe : i.° en cç quelles attirent l’apïde humide & la
partie grafle qui eft dans l’air. i.° Elles procurent au terrein comme
aux eaux, un plus grand degré de chaleur. 3,° A l’aide de la chaleur,
çes terres réfolvent l’eau & la graiflè. en vapeurs, 4.0 La chaux accompagne
compagne les vapeurs humides ; &, relativement à cet effet, elle
peut fe faire paflage dans la femence des végétaux. 5.° Elles abforbent
l’acidité furabôndante qui fe trouve dans le fol. 6 ° Elles diflolvent
la graille du fol 3 & en l’atténuant , elles le rendent plus mifcible
avec l’eau. 7.0 Ces terres font d’une culture facile. D ’un autre côté,
la craie & la chaux ont des inconvéniens. 1 ° En ce que, par la propriété
que ces terres ont de s’échauffer trop vivement, , elles font
capables de brûler la femence & la racine des plantes. z.° En ce
que ces fubftances accélèrent l'évaporation : par-là elles defléchent
le terrein, & les plantes font privées de leur nourriture humide. 3.° E n
ce quelles s’attachent à l’enveloppe de la femence : par-là elles
bouchent l’orifice des fibres, elles dureiflènt l’écorce des graines, 6c
obftruent le paflage du fuc nourricier. Elles diflolvent & abforbent
promptement la graiflè du fol. L ’auteur conclut, que, pour prévenir
quelques-uns de ces inconvéniens , il faut mêler ces fubftances avec
les fumiers, ou bien les mettre fous une forme fluide.
C hap. XI. La marne influe fu r la végétation. La marne eft
un mélange d’argile & de terre calcaire: elle ne contient ni fel, ni
graiflè, ni huile 3 mais elle diffout ces matières & les abforbe. Elle contribue
méchaniquement à fertilifer les terres : 1.° en attirant l’humidité,
l’acide & la graiflè de l’air : 1 ° en anéantiflànt toute l’acidité qui eft dans
le terrein : en -diffoîvant la graiflè du fol : 4.0 en enlevant au terrein
la ténacité: 5.0 en donnant de la confiftance aux terreins légers &
fablonneux. La marne devient nuifible tant par fa trop grande quantité
, que lorfqu’elle féjourne trop long-tems fur la terre.
C hap. XII. Le fable & le gravier influent fu r la végétation..
Le fable & le gravier font compofés de petites pierres, qui n’ont
aucune liaifon entr’elles. Ce font des fubftances vitrifiables, , fur lefquelles
les acides n’ont point de prife , & qui ne peuvent influer
qu’accidentellement fur la végétation. 1 En divifant les terres & en
les rendant moins compactes & moins tenaces : z.° en donnant plus de
confiftance aux terres végétales qui font de la nature de la tourbe : 3 ° en
favorifant le paflage de l’air pour frapper les racines : 4.0 en facilitant
la culmre. L ’excès en eft nuifible pour les raifons contraires à' celles -
que nous venons de donner.
C hap; XIII. Le f e l influe f u r la végétation. Les fels,de qucl-
qu’efpèce qu’ils foient, ne font ni propres à nourrir les plantes, ni capables
de contribuer par eux-mêmes à la végétation. Wallerius prouve
cette aflertion pair les expériences de M. Rraft, par la nature des fois ,
minéraux, qui', comme on fait, ont plutôt la propriété de durcir qua
de nourrir, par le froid que les fels neutres, & fur-tout le nître & le fel
marin exçitent dans la terre & dans l’eau, & qui reflèrre les pores
uAgriculture. Tome I . E p