
on les laiffe a l’air libre, & quinze jours après,
on peut les féparer & les cultiver comme nous
lavons dit ci-.dcffus pour les jeunes plants,
I p j l o i r e . Cet arbufte a été cultivé pour la première
fois en France, dans les jardins de M. le
Monnier, premier médecin du Roi, vers'l’année
1780- Les graines lui avoient été données par
M. André Michaux, Botanifie du Roi, qui les
avoit recueillies fur les montagnes de Syrie, entre
Alep & Antioche. M. Louiche Desfontaines, de
l'Académie des Sciences, nous en a fait palier en-
faite qu’il a trouvées en Afrique , fur le mont
Arhlas, & enfin M. 1’H.éritier a publié une excellente
figure & unedeferiprion completté de cette
efpèce dans le quatrième fafcicule de fou magnifique
ornrage.
U ja g c . Ce joli arbufte mérite d’être cultivé dans
les jardins curieux, parmi le? arbufles d’orangerie.
Ï1 eft un peu délicat & ne vît pas long-tems.
$ • & $ . Asferule déroché, & Aspertjle barbue.
Ces deux elpèces ne nous font pas connues.
(.AT. T h o v i n .. ) .
ASPHODELE* Cette plante, félon M. Def-
fontaines, qui a voyagé clans le Royaume d’Alger
, y infefte les récoltes , comme parmi nous.
t e . b l e d d e v a c h e . Les pauvres habitans des environs
de Fontcnai - le • Comte en Bas - Poitou, fe
font nourris de racines d’Afphodèle, dans les
années où les autres produélions manquoient quelquefois
\ ce qui fuppofe qu’elle y eft commune.
Elle l’cft également dans les autres Provinces du
midi de la France *, il y a des pays où on allure
qu’on l’emploie à la nourriture des cochons, auxquels
on la donne écrafée. Il feroit intéreflant
de recueillir une certaine quantité de cette racine,
pour voir.combien elle contient d’amidon & d’autres
parties. Je compte quelque jour m’occuper
de cet objet. ( M . l ’ A b b é T e s s i e r )
A S PH O D E L E . A s f h q .d e i v s .
Ce genre a donné fon nom à une famille de végétaux
qui fait partie de là divifion des L i l i a g è e s
Il eft compofé de cinq efpèces différentes qui
toutes font des plantes vivaces dont les tiges pouffent
chaque année. Elles font originaires des pays
tempérés de fEurope „ de l’Afie & de l’Afrique.
Leur port fingulier, & leurs fleurs en général
affez agréables, peuvent Tes faire admettre dans
différentes efpèces de jardin?. Plufieürs ont des
propriétés économiques & médicinales qui les
font rechercher. On lès cultive en pleine terre
dans notre climat, ou dans les ferres tempérées,
elles font toutes d’une culture facile^
E f p è c e s .
1. Asphodèle jaune ou verge de Jacob.
A s p h o l e z v s l u t t a s . L . % d’Italie & d e là
Sicile.
2 . A sp h o d è l e de Crête;
A s p h o d e z u s C r c û c u s . La M. Diél. de l’ifle
de Candie.
A s p h o d è l e d’Afrique..
A s h h o d e l u s A f r i c a n u s . La M. Dîél.
O r n i t k q g a l v m A b i J J ïn i c u m H. R. P. Q Z d’A-
biflinie.
4. A s p h o d è l e ratneux.
A s P K o b E z v s , r a m o fu s . L.
B. A s p h o d è l e blanc, en épi.
A s p k o d e l v s a l b u s f p i c a t u s . % des parties
méridionales de l’Ëurope.
5. A s p h o d è l e fiftuleux.
A s p h o d e z u s f i f lu lo fu s L; © des Provinces
méridionales de la France.
D e f c r i p t io n d u p o r t > & c u l t u r e d e s e fp è c e s .-
' i . ° L’Afphodèle jaune eft une grande plante
vivace, d’environ trois pieds cfë liant, qui forme*
une touffe arrondie de trois à quatre pieds de
circonférence. La racine eft compofée d’un faisceau
de fibres, longues, charnues & de couleur
jaune, lefquelles fe réunifient en un point commun
, qui forme«4e collet d’où partent les feuilles-
& les tiges de la plante. Les tiges-fartent de terre
dans-le mois de mars pelles font garnies d’un grand
nombre de feuilles d’un vert glauque , étroites
& languesmais dont la longueur diminue à
inefure qu’elles approchent du haut, de la tige.
Les fleurs commencent à pnroître en m a i &
durent jufqu’à la fin de juin ^ elles font grandes,
en forme d’étoile, & d’un très-beau jaune/, elles
garnifient à-peu-près la moitié de la partie fu-
périeure des tiges. A ces fleurs fuccèdent des cap-
foies, remplies de femences, qui mûriflent en
automne. Il exifte en Iralie une variété de cette
efpèce , dont les fleurs font plus grandes, & d’un
jaune moins foncé r tirant fur le citron. Cette
variété ne fe conferve. pas dans les jardins, elle
devient en peu d’années femblable à fon efpèce.
C u l t u r e . L’Afphodèle jaune eft une plante ruf-
tique qui croît dans toutes fortes de terreins &.
à toutes les exportions. Cependant elle eft beaucoup
plus vigoureufe & plus belle, forfqu’elle
eft placée à une expoiïtion chaude,, dans une
terre légère, profonde & fubftancielle \ alors elle
le multiplie ti abondamment qu’on eft obligé >
chaque année ,. de fupprimer une partie de fes
tfrageons pour empêcher qu’ils ne s’emparent du
terrein'dont ils couvriroitnt bientôt la furface.
Il eft donc très-facile de multiplier cette plante
fans faire ufage dès femis qui exigent des foins
& qui font plus tardifs à donner des fleurs.
Cependant lorfqu’on veut fa multiplier en grand,
il eft plus expéditif d’employer la voie dès graines.
Quoique les femences confervent quatre ou cinq ans.
leur propriété germinative, cependant celles de la
dernière récolte lèvent toujours-plus abondamment
& plutôt,, & par conféquent doivent être préférées*.
On les fème à l’automne dans un te'rrein fec &
léger, fitué à une expolition chaude. Lorfqu’il a
été labouré & ameubli avec foin, on y répand
les graines à la volée, & on les recouvre d’environ
cinq lignes, d’une terre bien divifée, &
dont on a ôté tous les corps étrangers. On affermit
enfuite la terre, foit avec le rouleau, foit
avec les pieds, & après l’avoir unie, on étend
fur toute la furface, une couche de deux à trois
lignes de terreau ou de vieille tannée. Pendant
l’hiver, fi le froid eft rigoureuxy on peut couvrir
le femis de feuilles fèchès ou de litière qu’on
enlevera dès que les froids feront pafi'és. Pour
l’ordinaire, les graines ne lèvept que lorfque les
chaleurs & les pluies du printems ont excité une
douce fermentation dans la terre*, & fi les pluies
fe faifoient trop attendre,.il faudroit y fuppléer
par des arrofemens légers & multipliés en raifon
du befoin. Quand les femis feront levés , on aura
foin de les garantir des mauvaifes herbes & d’éclaircir
enfuite le jeune plant, lorfqu’il aura un
peu plus de force, afin qu’il puifle profiter d’a-
vanrage & relier à la même place jufqu’au printems
fuivant. L’hiver, s’il furvenoit des gelées
au-deflus de fix à huit degrés, on feroit prudemment
de le couvrir. Mais aufli-tôt que fe beau
tems eft arrivé, il faut s’occuper de la tranlplan-
tation des jeunes individus'*, & pour cela, on choisît
une plate-bande d’une nature de rerre un peu
plus forte que celle du femis, & on a foin de
bien l’ameublir. On y trace enfuite des filions, à
dix-huit pouces les uns des autres, qui font coupés
à angles droits, par d’autres filions à égale
diftance, ce qui forme de petits quarrés réguliers
aux angles dèfquels on plante, avec le plantoir,
le jeune plant nouvellement arraché du femis.
Immédiatement après ia plantation , on l’arrofe
fortement & on couvre la terre d’un pouce de
gros terreau de couche. Un féjour de deux- années
en pépinière fuffit au. jeune plant pour acquérir
la force convenable, & produire des rouf-
fes en état d’être mifés à leur deftination. Pendant
ces deux armées toute la culture de ces
plantes fe réduit à les farder, à les biner de tems
en tems & à leur donner un labour chaque année;
&, lorfqu’une fols élles font en place, elles n’exigent
d’autres foins que ceux que nécellitent la
propreté d’un jardin.
Ufage. L’Afphodèle jaune peut être mife au
rang des plus belles plantes vivaces printanières..
Placée dans-de grandes plafe-bandès , fur la ligne
du milieu, fes quenouilles de fleurs d’iin Beau
jaune d'or & qui durent fix femaines, y produi-
fent un bel effet. Grouppée artiftement fur les
Bords des gazons, ou fur fes liifières des bofqucts
dans les jardins payfagifies, elle y jette de ia variété.
En général, elle peut entrer dans toures fortes
de jardins.
3. A sph o d èl e d’Afrique. La racine de cette
«fpèce eft une bulbe à tunique,, de la groffeur
& de la forme d’un oignon de narciffe. Elle pouffe
chaque année dès le mois d’oélobre une tige qui
qui s’élève environ à trois preds de haut & qui
eft accompagnée, par le bas, de cinq ou fix feuilles
longues, étroites^ canaliculées. Au Commet
de cette tige , & dans le quart de fa longueur,
fe trouvent àr-peu-près une douzaine de fleurs
jaunes , difpofées en épi lâche. Ces fleurs commencent
à s’ouvrir dans le mois de décembre,
& fe fuccèdent fouvent jufquen mars. Elles font
fuivies de capfoles à trois loges, qui renferment
untrès-grapd nombre de femenees plates & noires
qui muriffent fucceflîvement jufqu’en mai. Les
feuilles & la tige fe dJîêcbent en même-tems,
& 1 oignon eft dans fon état de repos jufqu’au
mois d’oélobre fuivant.
C u l t u r e . Cette efpèce fe cultive dans des pots
que 1 on rentre à 1 automne, dans une ferretem-'
pérée pour y paffer l’hiver. Elle aime une terre
fablonneufe, & une pofition aérée j tant qu’elle
eft en végétation, elle craint peu l’humidité, mais
elle la redoute beaucoup darts fon état de repos.
On la multiplie par fes graines & par fes cayeux.
La première voie de multiplication eft plus abondante,
la fécondé eft plus facile & plus expéditive.
Les cayeux ne doivent être féparés des
oignons que lorfqu’ifs font parvenus à la moitié
de leur groffeur. Alors, dans le mois -de fénrem-
bre, on lève de terre les oignons qu’on laifie ref-
fuyer pendant quelques jours,, dans un lieu fec \
on fépare enfuite les cayeux avec les doigts feulement?
, fans fe fervir d’inftrumens tranchants
& après avoir donné aux plaies, le tems de-fe-
raffermir pendant deux ou trois jours, on plante
les cayeux & les oignons dans des pots avec une
terre à oranger, mêlée par moitié avec du terreau
de bruyère. Mais pour former de plus belles
touffes & ménager la place, on peut mettre cinq
gros orgnom & un nombre double de cayeux dans
chaque vafe de la grandeur d’un pot à giroftlëe.
On place enfuite ces pots dans un lieu fec, à
1 expolition du midi,; & on ne les arrofe que
lorfque les oignons commencent à pouffer. A l’approche
des gelées on les rentre, foit dans une
ferre tempérée, foit fous un cfiafiis, avec les autres
plantes bulbenfes du cap. il neft pas néceffaire
de lever les oignons-chaque année, il fuffit de
faire cette opération lorfque Ion veut féparer
les cayeux, ou lorfque la terre érant trop appauvrie
y, il eft indifpenfable de la renouvellèr.-
Les cayeux fleurifient ordinairement deux ans
après qu ils ont été’féparés,. mais cè n’eft que
la fixième anhée qu’ils font dans toute leur force.
La multiplication,, par la voie, des graines, eft
beaucoup plus longue ; fes plantes qu/ l’on obtient
par ce moyen ne commencent à donner des
fleurs que la troifième année de leur âge. Les
graines mûriflent dans le mois de Mai, & doivent
être mifes en terre immédiatement après leur récolte.
On les fèjoee dans, des terrines ou dans das>