
exempt. 4.* Dès le mois d’avril, en ouvrant avec attenriori les graine*
qui'enveloppent l’épi, M. Duhamel a trouvé cet embrion déjà attaqué
de cette maladie. 5.0 Quand l’épi attaqué fort des enveloppes que
forment les feuilles, il paraît menu & maigre. Les enveloppes communes
& propres'des grains; font tellement altérées & amincies, que
la poullièrc noire fe manifefte au travers ; & dès - lors on ne trouve à
la place du grain qu’une pouffière noire & de mauvaife odeur, qui
n’a nulle confiftance.
L auteur rapporte quelques recherches for la caufe du charbon,, &i
il preferit la pratique de M» Aimen, pour prévenir cette maladie. Il eft
d avis que 1 on choiiîflc, pour la femence, le plus beau grain & le plus
mur ; qu on le batte fans différer & que for-le-champ on le palfe à la
chaux, foit pour ,empêchèr qu’il ne s’y forme de la moififlure, foit
pour détruire celle qui ferait déjà formée. Suivant ce principe, ajoute
M. Duhamel, la leffive que M. Tillet a propofée ferait egalement
avantageufe pour guérir la contagion du charbon.
Il eft une autre efpèce de maladie des grains qu’on nomme, bojjè
ou carie. On la reconnoît aux caractères qui fuivent, 1.* les plantes
que doivent produire des épis infectés de la bofle, font fortes & vigou-
reufes. z.° Lorfque la faifon de la fleur eft paflfée, les épis prennent
la couleur d’un verd foncé tirant fur le bleu, ils. deviennent enfoite
blanchâtres. 3.° Tous les épis, qui viennent d’un même grain, ne font
point egalement viciés. 4.“ Les balles des, épis attaqués de la bofle,
font prefque toujours allez faines, elles parodient feulement plus arides
& plus seches. 5,° Le fon, qui forme l’enveloppe propre du grain *
n’eft point détruit comme il l’eft dans le charbon. 6 ° Les grains
caries font plus courts, plus ronds,, plus légers que les grains qui ne
font point atteints de cette maladie. 7.0 On n’apperçoit point le germe
a l’extrémité inférieure des grains cariés. 8.° Jufqu’au tems delà fleur,
il y a peu de différence entre; les grains cariés & ceux qui font fains,
ils font uniquement un peu plus renflés. Dans le tems de la floraifon ,
les épis malades prennent une couleur bleuâtre, & les. balles font plu s
ou moins mouchetées de petits points blancs. 9° Si on ouvre les grains,
on les trouve remplis d’une matière grafle brune, tirant fur le noir Sc
de mauvaife odeur. Cette poudre n’eft point légèrecomme dans les
épis charbonnés. io.° (Quelque tems avant la floraifon, les.grains
parodient remplis d’une fubftance blanche, qui commence à. brunir
auprès dufopport, & cette couleur s’étend peu-à-peu fur tout l’épi.
11.° Les grains fortement attaqués de carie,, font incapables de germer :
iorfqu’on les bat, il en fort une pouffière noire qui le répand fur les
autres grains qui font fains : ce qui fuffit pour brunir la latine, & lui
donner un goût défagréable,.
Pour prévenir cette fâcheufe maladie, M. Duhamel adopte le
procédé de M. Tillet, qui confifte à laver dans plulîeurs eaux claires
la femence mouchetée, jufqu’à ce quelle n’ait plus aucune.impreffion
’de noir; enfoite on la palfe dans la leffive. Si elle n’eft point tachetée,
onia met tremper dans la décoétion fuivante. On fait, dans un cuvier,
une leffive, comme pour blanchir le linge, mettant quatre livres
d’eau pour chaque livre de cendre : fi on emploie cent livres de
cendre & deux cents pintes d’eau, on aura cent-vingt pintes de leffive,
à laquelle on ajoutera quinze livres de chaux; ce qui fuffira pour préparer
foixante boifleaux de froment. Lorfqu’on veut faire ufage de
cette leffive, ' il faut la faire chauffer au point de ne pouvoir y tenir
la main : alors on y plonge le grain & on le remue avec une
fpatule.
L ’ergot eft encore une efpèce de maladie qui attaque allez fréquemment
le feigle, &C qui endommage auflî quelquefois le froment.
Voici quels font les caractères ^auxquels on peut reconnoître cette
maladie. i.° Les grains ergotés font plus gros & plus longs que les
autres, ils fortent ordinairement de la balle, fe montrent droits Sc
quelquefois plus ou moins courbés. z.° A l’extérieur, ils font bruns
ou noirs, leur furface eft raboteufe, & l’extrémité fupérieure des grains
eft conftamment plus greffe que celle qui eft attachée à la paille,
3.0 Quand on rompt l’ergot, on apperçoit dans l’axe une farine allez
blanche, recouverte d’une farine roufle ou brune. 4.0 Ces grains étant
mis dans l’eau, fornagent d’abord & tombent enfoite au fond. 5.0 Les
balles paroilfent faines, quoique celles qui font extérieures foient un
peu plus brunes, que quand les épis font fains. 6 ° Tous-les grains
d’un épi ne fe. trouvent jamais attaqués de l’ergot, 7.0 L ’ergot eft
moins adhérent à la paille que le bon grain.
Il eft toujours aifë de féparer la plus grande partie des grains ergotés,
par le fecours du crible, parce que la plupart de ces grains malades, font
beaucoup plus gros que les grains qui font fains. A la fuite de cet article,
M. Duhamel rapporte, dans la dernière édition de fon ouvrage ,
les obfervations de M. l’abbé Teffier, fur l’origine de cette maladie
& for les fimeftes effets que les bleds ergotés ont produit fur quelques
animaux qui en avoient mangé. I l réfolte de fes expériences, que le
pain fait avec la farine du bled ergoté eft une nourriture très-dange-
reufe. L’auteur termine ce livre par des obfervarions allez étendues foc
les accidens qui rendent les bleds rouilles, coulés, rejlraits, échaudést
glacés, avortés, verfes & penchés. I l palfe enfoite à la récolte des;
grains , qui fait la matière du quatrième livre. Il divife en trois articles.’
ce qu’il a à dire fur cet objet : les préparatifs néceflaires,. le tems convenable
& la manière de couper les bleds. Ces. préparatifs çonfiftent