
Les pierres qü on laiffe à une petite profondeur dans la terre font
tres-rroides en hiver, & brûlantes en été; c’ell pourquoi elles nuifenc
auxaroultes & aux vignes qui fe trouvent plantés dèlfus.
Quand on remue la terre aux pieds des arbres, il faut là changer
alternativement de place ; de façon que celle qui étoit d’abord au-delïous
lUccedë a celle qui fe trouvoit auparavant en-dèlTus.
i * bâtiment. Il faut que le bâtiment foit proportionné^
la vâleut du fonds & à la fortune du propriétaire. Le corps-
de-Iogis ou il fe propofe d’établir fa demeure fera placé dans le lieu
le plus éleve & lé plus fée; afin que l’air foit plus fain &: que la vue
oit p us etendue. On conltruirâ les fondemens de manière qu’ils débordent
dun demi-pied, tant d’un côté que de l’autre, le corps de la
muraille quils auront à foutenir. On doit faire en forte que l’édifice
loit environne de jardins, de vergers & de prés. La façade principale
era expofeé au midi dans toute fa longueur; de forte néanmoins qug
un e es ang és regarde lé levant d hiver, & quelle fe détourne tanc
oit peu vers le couchant de la même faifon : dans cette poficion, le
atiment recevra lés rayons du foleil pendant l’hiver, & ne fera point
expole aux grandes chaleurs pendant leté.
f * WËÊ. du bâtiment fera telle, quelle puifTe contenir fous un
P W j es diflributions néceflàires pour les appartemens tant d'été
que d hiver. Les’chambres d’hiver feront fimées à l’afpeét du foleil': il
faudra en outre qu elles foient plafonnées convenablement. Les appartemens
dete feront placés vers le point du folftice, ou au feptentrion r
On les pavera foit en terre cuite, foit en marbre taillé en lofange oit
en rond; afin que les angles & les côtés de ces compartimens fe
rapportant les uns aux autres, faffent un enfemble uniforme. Si l’on n’a
aucune de ces matières à fa difpofirion, on criblera fur le plancher du
marbre broyé, ou bien on y étendra un ciment fait avec du fable très-fin
ce de la chaux.
, W Ê n efP fces de fable. Celui qui veut bâtir un édifice, doit
chercher à connoitre quelle doit être la qualité de la chaux & du fable
qud doit employer. On diftmgue trois fortes de fables folfiles;favoir,le
r„ snj e . anc ^ _e ro^ge : ce dernier ell fupérieur aux deux autres;
le plane tient le fécond rang & le noir ell le moins bon. Tout fable
q î craqüète pi qi.nl ell prellé entre les mains, ell bon pour les ouvragés,
maçonnerie. Quand on n a point de labié folïile, on peut le fervir
ce ui e nvieré ou de mer. Ce dernier étant long-téms à féchcr,
n ne emp oiera pas aulîî-tot; mais on laiflèra écouler un certain tetris
i i ? 1 .f sen efvlr> de Peur qu’en furchargeant la maçonnerie de fon
£ 11 ,ne caufc dp dommage. Son humidité falée diffout auffi les
s es voûtes. Le fable de rivière ell plus convenable pour les
çrêpis de murailles; lorfqu’en y mêlant un tiers d’argille sèche, on
l’emploie à des ouvrages d’une grande folidité.
On fait que pour bâtir le fable ne fulfit pas & qu’il faut de la .
chaux. Celle qui aura été faite avec une pierre compare & dure, fera
bonne pour la conftruétion ; au lieu que celle qui aura été faite avec
une pierre fpongieufe ou molle, conviendra mieux aux enduits.
I l faut toujours mettre une partie de chaux fur deux parties de
fable.
Conjlruclion des citernes. I l ell tellement clfentiel d avoir de 1 eau
'dans une métairie, que s’il n’y a dans le lieu ni fontaines ni puits, il
faut y bâtir des. citernes, dans lelquelles on ramaffera leau des toits
voifins. Voici la façon de les conllruire. On leur donnera telle di mention
que l’on jugera à propos, pourvu néanmoins qu elles foient plus
longues que larges & on les clorra de bons murs. Le fol, a 1 exception
de la place des égouts, fera confolidé par une bonne couche de bio-
caille fiir laquelle on étendra un mortier de terre cuite, qui tiendra,
lieu de pavé. On polira enfuite ce pavé avec tout le foin poflible i
jufqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune inégalité, & on le frottera avec du
lard gras, que l’on aura fait bouillir. Lorfqu’il fera,bien fec & quil n y
reliera plus d’humidité capable d’occafionner des crevalfes, on couvrira
également les murailles d’une couche pareille : &c lorfque le tout fera
abfolument fec, on pourra y introduire l’eau.
S’il arrive que l’enduit du pavé ou de la muraille menace ruine en
quelqu’endroit, on le réparera avec un ciment propre a contenir leau
qui cherche à s’enfuir. On prépare ainfi ce mallic. Prenez telle quantité
que vous jugerez à propos de poix liquide; ajoutez-y une pareille
quantité de graille de porc ou de fuif : jettez le tout dans une marmite
•& faites-le cuire, jufqu’à ce que l’écume monte ; apres quoi rerirez-lç
du feu. Quand ce mélange fera refroidi, faupoudrez-le de chaux pulve-
rifée, broyez le tout enfemble & formez - en une efpèce de pâte.
Vous l’introduirez enfuite dans les endroits gerfés au travers defquels
l’eau cherche à s’enfuir.
Situation du cellier. L ’endroit où l’on veut mettre le vin, mérité
une attention particulière. I l faut qu’il foit expofé au feptentrion ; qu u
foit frais; qu’il foit éloigné des bains, des étables, du four, des tas a
fumier, des citernes & des eaux ; ainfi que de toutes les autres chofes
qui peuvent avoir une odeur forte & défagréable.
Pofition des greniers. Les greniers feront places au feptentrion :
ils feront éloignés de toute efpèce d’humidité, du fumier & des etables.
Le fol fera couvert de tuiles ou de briques que 1 on enfoncera dans
une couche de mortier fait de terre cuitç, qui tiendra lieu de pave.
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