
grandsj fans leur couper aucune racine*, mais il
faut que la terre dont on fe fcrvira pour ce
rempotage, foit un peu plus forte que celle qui :
a fervi aux femis, c’eft- à - dire, quelle foit !
compofée de trois parties de terreau de bruyère, ]
& d'une partie de terre franche très-divifée. A
lautomne, files racines de quelques-uns de ces
arbuftes fc trouvent encore gênées dans leurs
vafes,on les mettra dans de plus grands , & ;
toujours fans couper ou cafter aucune racine y■ j
tant qu’ils font en plein air , il leur faut :
des arrofemens plus fréquens & plus abon- j
dans, mais proportionnés toutefois à leurs be- ;
foins, & fnr-tout à leur nature.
A lautomne, on rentrera fous les chaffis les
individus les plus foibles *, ceux qui auront environ
deux pieds de haut, pourront être placés
dans une bonne orangerie, fur des gradins, en
face des fenêtres, & on les cultivera comme il
a été dit ci-deffus. Ces arbuftes deviennent moins
délicats, à mefure qu’ils avancent en âge. *
L’Afpalat digité , ou le dorycnium, eft beaucoup
moins ‘délicat que les précédens y fes
graines peuvent être femées au printems fur une
couche chaude, à l’air librey elles lèvent dans
l'efpace d’un mois, & les jeunes plants font allez
forts pour être repiqués vers le mois d'août.
L’hiver on les conferve dans une orangerie, &
quelquefois en pleine terre, lorfqu’on a foin, de
les couvrir de litière, & que les gelées ne paf-
fent pas fix ou huit degrés; ( M. T h o u in . )
ASPALATH, manière peu ufirée d’écrire le
nom du genre de l’Afpalathus. Voyez Aspalat .
(Af. T h o u in . y
ASPECT ou Solage. C’eft la même chofe qu’ex-
pofition. Voye^ ce mor. ( M. T h o ù in . )
ASPERCETTE. Nom qu’on donne, dans quelques
unes de nos Provinces, à l’Hedyfatum ono-
Ir ich is# V o y e z S a in fo in ; {M . T h o u in )
A S P E R G E . A s p a r a g u s .
Genre de plantes qui a donné fon nom à la
famille des A s p e r g e s . Il eft compofé de feize
efpèces différentes, qui croiffent dans les pays
chauds ou tempérés des quatre parties du monde.-
Toutes font vivaces*, les trois quarts ont des
tiges ligneufes, qui s’élèvent depuis trois jufqu’à
huit pieds de haut, & vivent• plaideurs années.
Toutes ont les racines charnues ou ligneufes,
prefque fans chevelu. Leur feuillage eft très-délié.,
d’une verdure agréable & permanente dans
les efpèces ligneufes. Les fleurs font très-petites,
prefque toutes blanches ou verdâtres. Elles donnent
naiffance à des baies plus ou moins grofles,
qui font ordinairement de couleur rouge, & pro-
duifenj un joli effet.
Ces plantes croiffent affez généralement dans
les terres fablonneufes, sèches & chaudes j elles
craignent l’humidité. On les^conferve dans des
ferres, fous des chaffis, ou en pleine terre, avec
les précautions qu'exige la différence des pays
d’où eljes viennent. On les multiplie par le
moyen de leurs drageons enracinés ou de leurs
graines qui fe confervent trois ou quatre ans.
Dans les pays où ces plantes croiffent naturellement,
, on mange les jeunes pouffes de
plufieurs efpèces d’entre elles. Mais., en Europe,
on ne fait ufage que d’une feule efpèce, qui *
perfectionnée. par une longue culture, fournit
à nos tables un mêts aufli fain qu agréable*
Efpèces.
i. Asperge commune.
A s p a r a g u s officinalis. L.
B. A s p e r g e commune maritime.
A s p a r a g u s offic in a le s moritimus. L.
C. A s p e r g e commune fauvage.
A s p a r a g u s officinalis fylveftris. L.
D. A s p e r g e commune d’Aubervillers.
A s p a r a g u s officinalis altilis. L.
E. Asperge commune de Hollande, de Grave-
line, de Marchienne, de Pologne, & c.
A s p a r a g u s officinalis belgica. Qfi d’Europe,
dans les bois, fur les bords de la mer, & dans
les jardins.
2. A s p e r g e inclinée.
A s p A R A G v s declinatus. L. du cap de
Bonhe-Efpérance.
y. A s p e r g e crépue.
A s p a r a g u s crifpus. La M. DiCl. n.° 4. ^£de
rifle de France.
4. A s p e r g e à faucille^.
A s p a r a g u s falcatus. L. ïj de l’Ifle de
Ceylan.
5. A s p e r g e diflorte.
A s p a r a g u s retrofrachis. L. I> d’Afrique.
-6. A sperge d’Ethiopie.
A s p a r a g u s Ætkiopicus. L. Qf du cap de
Bonne-Efpérance.
7. A s p e r g e d’Afie.
A s p a r a g u s Afiaticus ï? de l’Inde & du
Cap de Bonne-Efpérance.
8. Asperge d’Afrique.
A s p a r a g u s Africanas. La M. Dièl. n.° 9.
du cap de Bonne-Efpérance.
9. A s p e r g e blanche.
A s p a r a g u s albus. L. I)- d’Efpagne & de
Portugal.
10 . A s p e r g e à feuilles aiguës. ; ^
A s p a r a g u s acütifolius. L. de Provence, dEf-
pagne & du levant.
i i . A sperge hériffée.
A s p a r a g u s horridus. ï> d’Efpagne-
B. Asperge hériffée de crête.
A s p a r a g u s horridus creticus, ï> de PIfl® de
1 Candie & du levant.
i î . Asperge à feuilles,en épineS.
'A s p a r a g u s apkillus. L.
A s p a r a g ü s phyllacantus. La M. DiCl. n.° 13.
£ d’Efpagne & de Portugal.
iy. Asperge du Cap.
A s p a r a g u s Capenjîs. L. ï) du cap de Bonne-
Efpérance.
14. Asperge ftipulacée*-
A s p a r a g u s f f i pula ceus. La M. BiCl. n.® 15.
A s p a r a g u s rubicundus. Berg. Cap. 88. ï>
du cap de Bonne-Efpérance.
15. Asperge farmenteufe.
A s p a r a g u s farmentofus. L. X> de l'Ifle de
Ceylan & du Malabar.
16. Asperge verticillée.
A s p a r a g u s verticillaris. L. ^ du levant,
aux environs de Derbent.
JDefcription du port, & culture des efpèces.
1. Asperge commune. Sous cette dénomination
fpécifique, plufieurs Botaniftes, & entr’au-
tres Linné, réunifient des plantes, qui, fi elles
ne préfentent pas des caractères diftinélifs bien
marqués, offrent cependant 'des différences' confiantes
, qui peuvent les faire regarder comme des
efpèces particulières j telles font les variétés B &
C. Mais, comme ces plantes font extrêmement voi-
fines de t’Afperge commune, nousnousfomines contentés
de les défigner à l'inflar de Linné, par
une troifième épithète, pour ne rien changer à
une nomenclature déjà reçue, & connue de tous
les Boraniftes.
B. Asperge maritime. Elle croît naturellement
fur les bords de la mer, dans plufieurs
Provinces méridionales de la France, en Angleterre
& en Efpagne. Ses racines, qui font longues,
blanches & charnues, deviennent, en vieil-
liffant, d’une confiftance ligneufe & coriace. Elles
.pouffent chaque année de leur collet, plufieurs
liges droites, d’environ un pied & demi de haut,
garnies de branches, très-i;àpprochées les ùnes; des
autres dans toute la circonférence, & couvertes
d’une multitude de feuilles d’un verd tendre fort
agréable, qui devient jaune lorfqu’elles vieilliflenf.
Dans le courant de juin, cetre plante fe couvre
d’une multitude de très-petites fleurs blanches ,
auxquelles fuccèdent des baies , de.couleur rouge
orangé, affez apparente's. EÜes• mûriffent dans le
mois d’août, & la plante, fe defsèche bientôt
après.
Culture. Cette Afperge aime les terreins meubles,
légers, profonds, & de nature sèche*,
elle préfère les expofiiions.découvertes, & principalement
celles du midi. Les fortes gelées endommagent
quelquefois fes racines, fur-tout lorfqu’elles
furviennent dansdes tems où la terre
. efi humide-, c’eft pourquoi il eft bon de la couvrir
lorfqup le froid approche de fix ou fept
degré«.
Cette plante fe multiplie fort aifément d’oeilletons,
qu’on fépare des vieux pieds à l'automne ,
immédiatement après le deflechemem des fanes,
& qu'on plante en pleine terre à la profondeur
de fix pouces, dans une terre douce & sèche.
Cette voie de multiplication eft moins fûre au
printems, parce que la plante pouffant de fort
bonne heure, eft interrompue dans fa végétation,
& que fes racines d’ailleurs font expofées à
pourrir, fi le printems eft humide.
Un moyen de multiplication plus abondant,
mais beaucoup plus long, eft la voie des graines
qui confervent trois ou quatre ans leur propriété
germinative, lorfqu’ellesjreftenr dans leurs baies.
On les sème dès le commencement de mars,
dans des. pots ou terrines remplis d’une terre légère
& fablonneufe*, on recouvre les graines avec
la même terre, de l’épaiffeur de quatre à cinq
lignes feulement, & on place les vafes fur une
couche chaude, à l'expofition du midi. On peut
aufli femer les graines de cette plante en pleine-
terre, mais alors elles lèvent beaucoup plus tard ,
& font fujettes à devenir la proie des infeéles,,
au lieu qu’en les femant dans des pots que l’on
place fur couche, le jeune plant commence à
fortir de terre à la fin de mai, & fe trouve à
la fin de l’été, avoir cinq ou fix pouces de haut.
Les graines nouvellement femées exigent des arrofemens
légers & fréquens, que l’on diminue
aufiî-tôt qu’elles lèvent, & que l'on proportionne
enfuite aux befoins des jeunes plants.
A l'automne, on les place au pied d’un mur
à une expofition sèche y on les rentre pendant
les gelées feulement, dans une orangerie , & on
ne leur donne aucun arrofement péndant tout
Thiver. Au premier printems, & avant que les
jeunes plants commencent^ à pouffer leurs tiges,
©n peut les repiquer en pleine terré. On choifit
pour cet effet, une plate-bande de nature meuble,
fablonneufe & sèche, dont l’expofition tienne
le milieu entre le levant & le midi y on lui
donne un labour à double fer de bêche , & on
y plante les jeunes pattes d’Afperges, à quinze
du dix-huit pouces de diftance, en tout fens.,
en obfervant de ne cafler, ni même de meurtrir
aucune partie de leurs racines, mais bien de les
étendre dans leur pofition naturelle. On les re-
' couvre enfuite de deux ou trois doigts de terre
an-deflus de leur collet. Quelques arrofemens légers
pendant, le courant du printems , &. quelques
binages fuffifent à cette culture. À l’automne.,
on .couvre le jeune plant de cinq à fix pouces,
de vieille tannée, fur laquelle on met encore
un lit de paille ou de feuilles sèches , pendant
les fortes gelées. Lorfque. les jeunes plants auront
paffé deux ans en pépinière ,on pourra les
planter à leur deflination. A cette .époque, leur
culture fe réduit à un labour , à quelques binages
chaque année, pour ameublir la terre & les-ga-
. r an tir des. mauvaises herbes y & enfin, à relever