
plus de grâce eft l’attelage de chevaux ; quelquefois
on met des ânes devant des chevaux, ou des
chevaux devant des boeufs.
Les Habitons du Kamrfchatki fe fervent de
chiens, qu’on attelle à des traîneaux parallèlement.
Aux environs de Lille en Flandres , ce font
de gros chiens qu’on emploie pour tirer de
petits charriors à roues bafles, qui amènent les
légumes, la viande, le charbon, &c. à la Ville.
( M . l'Abbé T e s s i e r . )
ATTELLES, ce Ce font deux efpèces de plan-
53 ehes chantournées, beaucoup plus larges par en
53haut que par en bas, que les bourreliers atta-
33 client au devant des colliers qui doivent fervir
3 3 aux chevaux de charrettes & de charrues. Les
33 Attelles font ordinairement faites de bois de
»? chêne , & on les peinr quelquefois, >3 Ancienne
Encyclopédie. ( M . l ’A b b é T e s s i e r . )
ÀTTELLOIRE ou ATELOIRE. << Cheville
»3 de bois ou de fer, qui fe met dans le timon ou
33 les limons des voitures , & dont l'effet eft d’af-
>3 furer les traits ou harnois. Diaionnaire Econo-
33 mique. »3
Dans les voitures à quatre roues > & dans
celles où les chevaux font parallèlement attelés
à- un timon, les Aftelloires font fixéés*, mais elles
font mobiles pour les voitures à deux roues ou à
limonnière. C’eft le cheval de limon qui les porté j
deux fervent à fixer fes mancelles (voyq; Man-
celles ) & deux retiennent les traits du cheval de
cheville, c’eft-à-dire, de celui qui eft attaché le
plus près des limons. ( M. l’Abbé T e s s i e r . )
ATTERRISSEMENT. Agriculture. ATERIS-
SEMENT. On confond ce mot fouvent avec celui
d’Alluvion. Par l’un & l’autre, on entend un amas
de fout ce que la mer , les fleuves & les torrens
apportent & dépofenr- Cependant il y a entre c es
deux mots une différence. L’Alluvion eft un amas
peu conlidérable & récent, ou du moins, un amas
dont l’origine ne remonte pas à des tems trop reculés
} au lieu que l’At terri ffement eft un ama< qui
date de loin -, l’époque de fa formation fè perd dans
la nuit des tems.
Lés plus grands Atrerriffemens font ceux que
forment la mer ■& les grands fhuves, à leur embouchure.
Des plages immenfes fonrdûes aux
dépôts de la mer, qui enlève d'un côté pour porter
d’un autre. On voit des pays étendus remplacer
une grande partie du lit des fleuves à l’endroit où
ils finiffenr. Les villes, autrefois baignées par les
flots, s’en trouvent maintenant très-diftântes. Si
on ne curoit fouvem certains ports, ils- s?enfia-
bleroiem & ne pourroient plus fervir. Il y a dès
Alors & des iftes entières, que la mer a formées des
matières qu’elle a apportées entre des rochers, qui
ont fer vi de noyau, En Egypte, i’éfpace fi tué
entre les diverfes bouches du Nil appel fé Delta,
n’efl-il pas le prodüit des terres'que:ce fleuve
apporte depuis fa fource en Ethiopie, jnfqu'aii
fond de la Baffe-Egypte , & qu’il ramaffe dans
fon débordement.Le Rhin, IaMeufe, la Mofelle
& l’Efcaut, n’onr-ils pas charrié une partie du
fol de la Hollande î Je fuis porté à croire que
quelques cantons de la vallée d’Anjou, de l’Auvergne
& de l’Alface, doivent leur fertilité aux
amas de terre végétale , que la Loire , l’Ailier y
le Rhin ou la. rivière d’ille, ont dépoféÿ. Les
Natura!iftes ont obfervé que beaucoup de vallées
profondes fe font élevées des débris des montagnes
entraînés par les torrens.
Les Atrerriffemens fe forment peu-à-peu *, les-
matériaux qui les compofent , ne font pas les
mêmes. Si c’étoit des pierres ou des fables purs
ils feroient inutiles à l’agriculture ; mais elle s’en
empare quand c’eft une terre formée de vafe,, &
de débris d’animaux & de végétaux. Les plantes
qu’on y cultive, croiffent avec une vigueur étonnante,
fans avoir befoin d’engrais pendant bien
des années. Il y a quelques-précautions à prendre
, lorfque les Atterriffemens rendus à l’agriculture
, font voilins de la mer & expofés à être
couverts dans les hautes marées y alors on eft
obligé d’établir des digues ou des jetées, comme
j’en ai vu dans les environs de Calais. Heureux les
cultivateurs qui n’ont à enfemencer que de pareils,
terrains! C’eft dans le Diélionnaire de Jurifpru-
dence qu’il faut voir à qui appartiennent les ac-
croiffemens oçCafionnés par des Atterriftèraens..
( M . l ’A b b é T e s s i r r S)
ATTÉRISSEMENT, Jardinage. Dépôt plus
ou moins conlidérable de terres charriées par les
fleuves & les rivières, & réunies dans quelque
endroit. Nous ne eonfidérons ici les Àtrérifle-
mens que par les avantages qu'il? peuvent procurer
dans le jardinage. Les-différentes terres dont
ils font formés , font d une grande reffource pour
la compofition décollés qui font deftinées à faire
les femis en pots. On s’en fert encore avec fuccès *
pour ameublir les terres trop compactes', où l’on
veut femer des oignons de fleur. On peut auflî
les employer fans mélange , pour faire les boutures
& les marcottes d’un grand nombre d’efpè-
ces d’arbres & d’arbuftes étrangers. Dans les grand?
jardins on ne fauroit trop fe procurer de cette
efpèce de terre , îorfqip’on eft placé dans le voifi-
nage de quelques Attériffemens $ elle diminue
le travail du cultivateur & affure le fuccès de fes.
opérations. (Af. T hovitt. )
J ÀTUN, àtunüs. Arbre des ïffos Moluques,
décrit & figuré par Rumphe , dans fon Herbarium
Amboinicum. Il s'élève de zf à 30 pieds fous la
forme d’un citronnier. Son tronc eft droit & fans
branches jufqu’au tiers de fa hauteur ; fa tête eft
pyramidale & d’une belle forme. Les fleurs
qui viennent à l’extrémité des branches & des
'rameaux, font blanches, difpofées en épis-, 8c
donnent naiffance à des fruits de la groffeur d’ufs
oeuf de poule. L'amande qu’ils renferment, étant
râpée, fert à affaifonner les mets au lieu d épices.
Cet arbre croit communément dans les iftes
d’Amboine, Banda & Célèbes ; on le multiplie
de drageons ou rejetions, qui pouffent au pied
des vieux arbres dans fon pays natal. Ici nous ne
connoiffons ni l’arbre, ni fa culture. (M. 1 houin.)
AVACHIR (terme de jardinage.) On le dit de
certaines branches qui, au lieu de fe foutenir
droites , ont leur extrémité penchée comme il
arrive à beaucoup d’orangers, aux poiriers fondants
de Breft, &c. C eft la Quintinie qui a mis
ce mot en ufage dont on fè fert très-peu aujourd’hui
*, nous ne le rapportons même qu’en confi-
dération de fon auteur. ( M. T h o u i n ■ )
<c AVALAlSONS. Chûte d’eau impétueufe
83 qui vient des grofies pluies qui tombent quel-
33quefois fur les lieux élevés, & forment des eff
33 pèces de torrens. 33 Dictionnaire Economique.
( M '. l’Abbé T e s s i e r . )
ce AVALANCHE ou AVALANGE , qu’il
tj pfeut être plus exact de nommer Valange, com-
»3 me l’on fait en Piémont & dans les pays rnoma-
33 gueux qui l’avoifinent. C eft la chûte d une grande
53 piece de neige qui fe détache d'une mont »gne. 73
DiBionn. Econom. (M. l'Abbé T e s s i e r . )
AVALOIRE. Partie du harnois des chevaux
de charrette ou de char, qui pofe fur la croupe
& fur les cuiffes. ( M . I Abbé T e s s i e r .)
AVANCÉ , avancée. On dit les grains font
avancés , quand ils approchent plutôt de leur
maturité , qtie dans les années ordinaires. Le
mot Avance eft pris alors dans le fens figuré j
car il marque une forte de hâcivité extraordinaire,
maison l’emploie dans fon véritable fens,
fi on dit : n>s femailles font avancées, parce qu’on
a l’intention d’indiquer qu on s'y eft pris d avance
pour enfemencer les terres. (M . l’Abbé T e s s i e r .)
AVANCER Agriculture -, c’efl hâter la pouffe
& la maturité des plantes. Cet effet eft produit
naturellement, ou artificiellement une expofi-
lion favorable, une chaleur précédée de pluies,
un terrein fubftantiel & non humide , font autant
de moyens qui hâtent ou avancent la végétation
, indépendamment des foins de culture.
L’art y ajoute des engrais, des arrofémensdes
farci âges, &c. Je prends pour exemple du premier
cas, le maïs. Si dans les pays froids Lgh
le feme-à l’abri du Nord, dans un bon terrein,
& qu’il éprouve de la chaleur avec des pluies
répétées , il profpérera & donnera de beaux &
nombreux épis, plutôt que s’il fe trou voit dans
des circonflances oppoféès. Je prends Iartichàud
par le fécond exemple. Grï eft fur que cette
plante produira beaucoup de têtes, & au commencement
de la faifon, lorfqu’pn la cultivera
dans un fol bien fumé, qu on arrofera & qu on
binera de tems en tems. (M. VAbbe Tessier.)
AVANCER J a r d in a g e . C’eft la même chofe
que bâter ou accélérer. Àinfi, avancer la végétation
des plantes & des arbres , l’épanoui ffement des
fleurs & la maturité des fruits> c éftlaccélérer.
Un tems bas, couvert & difpofé à forage ,
& une grande quantité de matière éleélrique répandue
dans l'athmofphère , font les caules naturelles
qui contribuent le plus à hâter la végétation
& à l’accélérer. Mais il n’eft ici queftion
que des moyens artificiels.
Il en eft plufieurs qui, non - feulement produisent
les mêmes effets, mais encore peuvent
les augmenter au point de faire croître les végétaux
& de leur faire porter des fruits dans une
faifon différente > & quelquefois même oppofée
à celle où ils végètent & fruél fient naturellement.
Ainfi, parmi les différeras procédés qu’on peut
employer, les uns ont pour but de féconder la
nature & de hârer feulement fa marche, les autres,
au contraire , tendent ù la forcer de fournir
contre fon gré , des productions qu'elle réfer-
voir pour un autre tems. Le nombre de ces procédés
eft a fiez grand , mais ils ont befoin d’être
combinés les uns avec les autres, & modifiés de
prefque autant de manières différentes qu’il y
a de végétaux fournis à cette culture.
En général, on avance la germination des graines,
en les femant peu de tems après leur maturité,
en les mettant tremper dans l’eau à une chaleur
modérée, & en éleClrifant le vafe dans lequel
elles font femées. Le feu éledrique eft le
feu de la nature , celui qui vivifie 1 Univers oc
par conféquent l'ame de la végétation.
Des abris contre les vents, le hàle & le grand
foleil, joints à une douce chaleur humide, accélèrent
la croiflance des jeunes plantes & les
font pouffer rapidement.
Les arbres peuvent être avancés dans leur
croifiance, par la nature du terrein dans lequel
on les plante , par fon expofition , & fon degré
d’humidité, par des binages, des engrais & des
élaguages faits avec intelligence.
L’opération de la greffe & de la taille, la multiplication
par marcottes'& par boutures, un terrein
maigre & chaud , déterminent fouvent les
arbres à porter des fruits plufieurs années plutôt
qu’ils n’en produiroient s’ils étoient abandonnés
à eux-mêmes.
On obtient des falades » des légumes & des
fleurs d’agrément, dans prefque tous les mois,
au moyen des ados, des couches , des cloches,
des chaflis & d’une cultu.e afiidue , dirigée avec
difeernement.
Par le moyen des ferres chaudes & des ferres
à efpaliers , échauffées par le feu, on ^ parvient
à fe procurer des flmrs pendant rôtit l’hiver, &
l’on avance de plufieurs mois la maturité de nos
meilleures efpèces de fruirs.
Les moyens qu’on peut employer pour avancer
la végétation des plantes, font, comme on le
voit, a fiez étendus-, il n’en eft pas de même de
ceux qui peuvent la retarder , ils font infiniment
bornés. Voye\ Retarder. Cependant quelque
facilité que nous ayons à cet égard, il faut être