
des petits crochets, & vous couvrirez le tout de terre. Dans tous les
cas, il faut enduite la branche greffée avec le lut dont nous venons
de parler. On la liera enfuite & on la recouvrira, en fuivant la méthode
prefcrite pour les oliviers.
Manière d’enter les figuiers & les oliviers. Quiconque veut
enter un figuier ou un olivier, doit enlever avec un greffoir un morceau
d’écorce, fur l’arbre où il veut placer la greffe. 11 enlevera
pareillement fur l’efpèce de figuier qu’il voudra fe procurer, un autre
morceau d’écorce muni de fon bourgeon: il l’appliquera fur l’autre
arbre, à l’endroit précifément qu’il aura dépouillé, &: fera en forte
qu’il s’ÿ adapte parfaitement. I l faut qu’il ait trois doigts 8c demi
de longueur, fur trois de largeur. I l enduira enfuite le tout, & le
•recouvrira comme il a été dit chdeffus.
Dn ente les poiriers 8c les pommiers au printems, & pendant cinquante
jours durant le folftice ; ou, fi l’on veut, pendant la vendange.
A l’égard des oliviers 8c des figuiers, il faut les enter toujours au
•printems.
C ’eft dans la faifon du printems qu’il faut planter les oliviers 8c les
vignes. Caton parle encore de cette opération, quoiqu’il l’ait traitée
plus haut; il décrit la longueur & la largeur des foffes où l’on doit
mettre les jeunes plans 8c la manière de les foigner. I l enfeigne aufli
comment on forme une pépinière.
Manière de propager les arbres fruitiers. Si l’on veut propager
les arbres fruitiers, il faut replier en terre les frions qui fortent à leurs
pieds, 8c en relever l’extrémité hors de terre: au bout de deux ans ils
auront pris racine, alors il faudra les ferrer 8c les cranfplanter. On
peut faire ufage de cette méthode pour multiplier le figuier, l’olivier,
le grenadier, le coignaflier, le laurier, le mirthe, le noyer 8c le platane.
Defire-t-on employer une autre manière qui n’eft pas moins fûre
que la première? On perce par le fond un :pot ou un panier, & l’on:
fait paffer par ce trou une branche de l’arbre à laquelle on veut faire
prendre racine. On remplit le pot ou le panier avec de la terre que
l’on foule bien k & on les laiffe fur l’arbre même. Quand la branche a
pris racine; on la tranche fous le pot ou le panier; on caffe le pot afin
que les racines ne trouvent point d’ohftacles pour s’étendre : apres
quoi on porte la branche dans une folle, fans la retirer du panier ou
du pot caffé. On peut fe fervir de cette méthode pour tel arbre que
ce foit.
Pâture des boeufs. Quand vous verrez un tems propre pour couper
vos foins, il faut en profiter- Vous mettrez à part le meilleur, que
vous donnerez aux boeufs pendant le printems, lorfque vous les occuperez
aux labours : mais, dès que • les femailles feront achevées, vous
ramafferez te gland, vous le mettrez tremper dans l’eau, & vous en
donnerez un demi modius par jour à chaque boeuf, ou bien un modius
de marc que vous aurez eu foin de garder dans des futailles. A uflkôt
que vous aurez fini les labours, il vaudra mieux mener paître vos boeufs,
s’ils n’ont point d’autres travaux à faire. Si on les -meneau pâturage
pendant le jour, on leur donnera pour la nuit vingt-cinq livres de foin
.a chacun ; ouy à^défaut de foin , des feuilles d’yeufe 8c de lierre. Il faut
garder pour le befoin la paille de bled, d’orge, de fèves, la Vefce, la
paille des lupins 8c Celle de toutes les autres productions de ce genre.
On choifira celles de ces pailles qui ont le plus de fanage, pour les
conferver à la maifon| & on les faupoudrera de fel pour les leur donner
a la place de foin. Quand on commencera à leur en donner au printems,
il faudra y ajouter alors un modius de gland ou de marC, ou la
meme quantité de lujpins détrempé, avec quinze livres de foin.
Dès que la dragee fera venue, on leur en donnera préférablement
à tout; il faudra la cueillir avec la main, fi l’on veut quelle repoufle;
car fi on la fauche, elle ne revient pas. On peut leur en donner jufqua
ce quelle fbit sèche; après quoi on fe réglera de façon qu’ils aient
d’abord de la vefce,-enfuite du panais, 8c après le panais, des feuilles
dorme. Si Ion a des feuilles de peuplier, on peut les entre-mêler avec
celles dorme. Au défaut de celles-ci, on leur donnera des feuilles de
chêne ou de figuier. On ne peut jamais prendre trop de foin des
boeufs. Il ne faut les mener paître que pendant l’hiver, lorfqu’ils ne
labourent plus; parce qüe, quand ils ont une fois goûté l’herbe fraîche,
ils s attendent toujours à en trouver, 8c dédaignent toute autre efpèce
de nourriture.
Nourriture des gens. On donnera aux ouvriers qui travailleront,
quatre modii de bled pendant l’hiver; 8c quatre & demi pendant
1 été; au métayer, à la métayère, à l’agent & au bouvier, crois modii;
aux efelaves'qui font dans les fers, quatre livres de pain pendant
1 hiver, & cinq livres lorfqu’ils commenceront à labourer la vigne : on
fuivra cette taxe jufqua ce que les figues commencent à donner; car
pour lors on les réduira à quatre livres.
Apres la vendange, ils boiront de la piquette pendant trois mois;
le quatrième, on leur donnera une .éminc de vin par jour, c’eft-à-dire,
deux conges & demi par mois (i); le cinquième, fixième, feptième
fc huitième mois, xmfextarius (z)par jour, c’eft-à-dire, cinq conges par
mois, on leur donnera de furplus un conge par tête pour les faturnales &
«nefure^de Parf2 ^t°'t Un6 me^ure Pour ‘es ^:JUülIrs, cllii contcnoir trois pintes & demie,
(2) Le fextarius étoit la 48.® partie de l’amphore.