
i'éparé à l’automne de la même année ; lorfqu il a
quatre ou cinq petites feuilles on repique chaque
individu féparément dans des pots remplis d’une
terre un peu plus forte que celle qui a fervi aux
ferais. On les place fous des bâches ou fous des
chaffis dont les couches ont été renouvellées, &
on les y laide jufqu’au mois d’oélobre : alors on
les rentre dans les ferrés chaudes, on les place
dans une tannée le plus près des vîtreaux qu’il
eft poflible, & à l’endroit le plus fec & le plus
chaud. Pendant l’hiver, il faut peu arrofer ces
plantes & avoir fur-tout l’attention de ne point
laiffer tomber d’eau dans le centre de leurs feuilles
parce qu’elle feroit pourrir les pieds. Au prin-
tems, on peut tranfporter ces jeunes plantes fous
les bâches avec les Ananas, ou à défaut de bâches,
les laiffer dans la ferre chaude , notre climat ne
permettant pas de les expofer à l’air libre même
pendant l’été.
On multiplie encore ces fix efpèces d’Ananas
par le moyen des drageons qui poufient quelquefois
de leurs racines ou par les oeilletons qui
croiffent fur les hampes de quelques-uns d’entre
elles. Il convient de ne les féparer de leurs foUches
que lorfqu’ils ont acquis affez de forcés pour Apporter
cette opération, encore faut-il choifir le
mois d’avril ou de juillet ; on les prépare comme les
couronnes & les oeilletons des Ananas communs,
& on les cultive de la même manière.
Qualités. Le fruit de l’efpèce numéro 2 , a un
fuc. acide , abondant & très-fort que les habitans
de la Jamaïque font entrer dans la compofition
de leur punch. On en fait aufti une efpèce de
vin très-violent qui doit être bu tout de fuite
parce qu’il ne peut fe conferver. Comme cette
liqueur enivre aifémenr, & quelle échauffe le
fang, on ne doit en faire ufage qu’avec modération.
Le fuc des fruits de l’Ananas liémifphérique
eft d’une faveur plus douce & plus agréable-, il
rafraîchit & défaltère.
L’Ananas à tige nue a une propriété particulière
qui le rend très-utile aux voyageurs’, fes
feuilles font difpofées de manière quelles formons
une efpèce de vafe qui rerient & conferve
pendant long-tems l’eau des pluies ou des rofées ;
comme la plante croit à l’ombre dans le.s forêts
humides, cette eau eft toujours fraîche ,& ordinairement
très-limpide ; elle eft aufti d’une grande
reffource pour, les chaffeurs altérés.
En Europe, ce n’eft que très-rarement cjtt’on
voit fructifier ces plantes & les foins qu elles
exigent en font négliger la culture dans un grand
nombre .de jardins qui n’ont pas pour but des
collections de végétaux, ( M.T hou if.)
A n a n a s , fauvage fynonime du B ro r r ie lia
caratas L, des Botaniftts V. As Av as a jçovgues
R E V U E S . ( M . T K O U I V . )
ANAPALA, nom indien d’un arbre des Philippines.,
dont le genre n’elt pas connu des Bota-
r£>iftes 3 jls lui trouvent feulement quelques çaractères
qui fembîent le rapprocher du genre des
Acacies par conféquenc, de la famille des
L é g v m i v e v s e s , dont ee dernier fait partie.
L ’A n a p a l a eft un arbre qui s’élève à une
affez-grande hauteur, fon port a de lelégance>*
& fon feuillage de la légèreté, mais fes fleurs,
qui font petites & verdâtres, offrent, peu d’agré-
ment. Elles font remplacées par de petites gouffes
qui contiennent des femences applacies. Du refte,
fes qualités, fes ufages & fa culture, nous font
également inconnus, ( M. T h o v i v .)
ANAPARNA. C’efl le nom que l’on donne,
au Malabar, à une plante décrite & figurée par
Van-Rhéede, dans fon Hort. Malab. vol. n i ,
pag. 7 5 , pl. x i , & que M. Adanfon rapporte au
genre du Tapanava, qui fait partie de la famille
des Gou e t s ou des A r u m s .
C’cft une plante grimpanre, qui s’attache aux
arbres par le moyen des vrilles qui font à l’ex-
trétnité de fes feuilles. Ses fleurs font peu apparentes.
Les baies, qui leur fuccèdent, font d’un
rouge de corail affez éclatant, & renferment chacune
une femence très-dure.
Cette plante a une faveur amère. On emploie
fes baies en décoétion , pour les fièvres ardentes.
Ses feuilles pilées, s’appliquent en cataplaftne fur
les tumeurs & fur toutes les parties dduloureufes.
Elle n’a point encore été apportée en Europe.
( M . T k o u i v . .
ANAPODOPHYLLE , fynonyme du Pydo-
phyTium pellatum. L. des Botaniftes. Voye[ Po-
d o p h y l l e . (M. T h o v i v . ) .
AN AS ARQUE , maladie des beftiaux , c’eft
une hydropifie du tiffu cellulaire de toute la
peau.
Les jambes, dans cette maladiex commencent
à enfler, enfuite l’enflure gagne les cuiffes, les
bourfes, le ventre , la croupe, le poitrail, enfin,
le cou & rarement la tête, dé manière que tout
le corps eft bouffi. Les jambes & les cuiffes le
font plus, à proportion, que le refte du corps;
le- pouls , fouvent fréquent ,“ eft plus périt que
dans l’état naturel.; les urines font diminuées ,
ainfî que la tranfpiration infenfible; l’animal eft
foible & .mange peu.
On attribue l’anafarque aux alimens aqueux ,
à l’eau impure, prife en boiffon, à un air humide
, à un fol toujours frais, au relâchement des
fibres , occafionné par une maladie paffée, au
froid fubit, à une boift’on copieufe d’eau trop
fraîche , à quelque obftruCîion dans les vifeères
du bas-ventre, &c. Ces. caufes ou féparées, ou
concourantes , peuvent déterminer cette efpèce
d’hydropifie, comme on le concevra facilement,
puifqu’elles tendent à relâcher le tiffu cellulaire
de la peau, ou à augmenter la partie aqueufe du
fang, ou à coaguler la partie rouge; aufti, dans,
les pays marécageux , les animaux font-ils. plus
fit jets à toutes les efpèces d’hydropifie, far*
Ûculibrement à l’anafarque, Les bêtes à Jainç eje
Sologne
Sologne; en meurent. Voye\ Po u r r itu r e * Les
lièvres du parc de Rambouillet n’y réliftent pas
dans les hivers pluvieux. Le cheval eft fujet
à l’Anafarque, mais le boeuf" & le porc en font
rarement attaqués.
Cette maladie eft très-fâéheufe. Les cas où il
y a de l’efpérance, font Ceux où la maladie s’eft
déclarée brufquement, où le fujet eft jeune, où
les urines font abondantes, colorées, d’une odeur
fétide, les fueurs copicufes & d’une odeur forte,
la refpiration libre, & où il furvient une diarrhée
avec accroiflement de forces vitales. Si les animaux
font dans un état contraire, on doit craindre
qu’ils ne périffenr.
Pour combartre l’Anafarque, il y a trois indications
principales à remplir. La première, de
détruire la caufe du mal; la deuxième, d’évacuer
les eaux; & la troifième de prévenir la rechute.
Si la caufe dépend des alimens aqueux, il faut
leur en lubftituer de plus lecs; on remplacera les
herbes ou racines humides, par du foin, de la
paille, des graines légumineufes ou de graminées,
ou on mêlera aux racines ou aux herbes, des feuilles
de plantes aromatiques; fi c’eft de la qualité des
eaux, on en cherchera de meilleure, on la filtrera
dans du fable , ou on la fera bouillie avec
un peu de fi?h marin, ou on y mettra des doux
Touillés ; fi c’eft de l’humidité de l’a ir , on n’y
expofera plus les animaux, au moins jufqu’à ce
qu ils foient guéris, on les tiendra dans des
endroits fecs, on leur fera de bonne litière, qu’on
renouvellera fouvent, on parfiimera leurs étables
avec de la fumée de genièvre, de tliim, de lavande,
de ferpolet, de fange, &c. de manière à
ne pas les étourdir ou les fuffoquer; fi c’eft de la
foibleffe des fibres, à la fuite d’une maladie ,
on donnera, peu-à-peu, de la bonne nourriture
aux animaux ; fi l’on foupçonne enfin quelque
obflruétion dans les vifeères du bas-ventre , i’u-
fàge du favon, joint à une décoCtion de racine de
guimauve, & à du miel, les feuilles de chéli-
doine, d’abfynthe, de chicorée s &c. avec un peu
de paille d’avoine, & des eaux minérales, réfou-
dront l’obftruCtion.
Ces moyens, propres à ‘détruire la caufe du
mal, peuvent évacuer une partie des eaux épanchées
; mais fouvent ilsne les évacuent pas^toutes.
11 faut donc recourir à de plus actifs. On a concilié
d’employer les friètioris sèches, les parfums
aromatiques, les lotions avec le favon , dïffous
dans le vin de teinture de cantharides , & les
onétions de réfines, de purger les.animaux avec
Ja racine de briône, les feuilles de féné, i’aloës,
les préparations d’antimoine & de mercure, l’ellébore.,
&c. Mais les purgatifs , fnivant M. Viret,
fle produifent qu’un bon effet momentané , &•
augmentent le mal au lieu de le diminuer. Us
irritent avec violence l’eftomac du cheval & celui
uu boeuf 5 & particulièrement les inteftins du che-
Il Penfe donc qu’il vaut mieux chercher à
Agriculture, Tome I er, Partie.
évacuer les eaux par la voie des urines. Parmi
les diurétiques, il redoute les plus chauds, tels
que les fels neutres & mercuriels, le poivre, le
vin blanc, à forte dofe, employés ordinairement
par les Maréchaux. II préfère les moins actifs;
dans cette claffe, font les racines de chardon-
bénit, de patience, de chicorée & de perfil, à
la dofe de deux onces, infufées dans une pinte
& demie d’eau. On doir les adminiftrer en boiffon
& en Iavemens, au cheval & au boeuf; ou
leur preferite encore, d’après M. V itet, pour chaque
jour, le matin & le foir, une demi-livre de
la liqueur fuivante ;
.Prenez, de baies dé genevière, demi-livre, de
cendres de genêts, une livre, de vin blanc, huit
livres ou quarre pintes, faites macérer, pendant
vingt-quatre heures, dans une bouteille bien bouchée
, ou à la chaleur du foleil, ou à celle d’une'
étuve.
La brebis ,que les Iavemens & la grande boiffon
fatiguent, prendra de la gomme ammoniac,
incorporée dans du miel ou de l’extrait de genièvre,
pourvu qu’il n’y ait pas de fécherefiè ou
d ardeur. On fera bLn de lui faire avaler des
bols faits de miel & de fel de genêt, ou de fel
marin.
La teinture de cantharides intérieurement n’a
pas réufli ; on a obtenu plus de fuccès du fuc
d’oignon & des cloportes macérés dans du vin
blanc ; on affure que le jalap & l’aloës , mis à
macérer, chacun à la dofe d’une demi-once, dans
une pinte de vin blanc, ont produit de bons effets
fur des chevaux & boeufs , qui en ont bu une
çhopine par jour.
Si l’on n’obtient rien, ou peu de chofe, par la
voie des urines, on a pour reffource celle des
fueurs. C’eft donc le cas d’un peu d’exercice, des
friélions légères fur la peau , des vapeurs de genièvre
, de fauge, de tabac , d’encens., &c. deux
fois par jour, des couvertures de laine, de l’im-
merfion du corps dans le fable ou. le fumier
chaud. L ’effet de ces remèdes eft bien plus marqué,
fi on fait prendre en même-tems des mé-
dicamens fudorifiques, tels que la I nie de cheminée,
l’infufion de crotin de volailles, dans du
vin blanc, la racine d’angélique, mêlée avec de
la poudre de fourmis, &c. J ’ai déjà dit que les
médicamens en boifion ne conviennent pas aux
brebi'. Aufti les Bergers fe contentent - ils d’ajouter
aux plantes, dont fe nourriffent celles qui
font hydropiques , des feuilles d’abfynthe, de
rue, de romarin & de perfil , ou bien ils leur
font avaler, tous les jours à jeun, un ou deux
bols , de la groffeur d’une noix , formés d’un
mélange de feuilles d’abfynthe , de racines de
perfil, & d’année & de fel matin, pulvérifés &
incorporés dans du miel. On en donne une ou
deux le matin , à jeun, à chaque brebis ; on tient
ces animaux dans des étables sèches , pendant
quatre heures , fans les laiffer fortir , & on
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