
paroiffent les plus utiles à l’homme, font la fève, la lentille, le poîsj
le haricot, le pois chiche, le chanvre, le millet, le panis, le fefame, le
lupin, le lin St l’orge.
Les meilleurs fourrages pour les beftiaux, font la luzerne & le feniï
«rrec, la vefoe, la cicerole, l’ers & forge qu’on coupe en herbe.
Tems où il fa u t femer les grains. Columelle cite le precepte
de Virgile, qui veut que l’on ne sème ni le bled adoreum, ni même
le froment avant le coucher des pléiades. L ’auteur eft de cet avis-,
ïorfque le climat eft tempéré &c que le terrein eft fec ; mais lï la terre
eft maigre, froide, humide & ombragée, il ordonne de femer avant
le premier .d'octobre, afin que les racines .des bleds aient pris une
certaine force avant les pluies St les gelées de ï’hàyer. II y a quelques
auteurs qui défendent d’enfemencer les terres avant quelles aient ete
humeftées par la pluie; cependant comme il arrive fouvent que les
pluies viennent ta rd , on peut fort bien enfemencer, quoique
la féchereffe dure encore, ainfi qu’on le pratique dans certaines provinces
fituées fous des climats où les pluies font tardives; le grain fe
conferve auflï - bien lorfqu’il â été jetté for un terrein fec St herfe
depuis le labour, que silavoitété ferré dans un grenier. Dans ce cas
néanmoins, il vaudrait mieux femer du grain adoreum, que du froment,
parce'que le germe eft renfermé dans une capfole forte S C
épailfe, qui réfifte long-rems à l’humidité.
Quantité des femenees. I l faut ordinairement pour un joug de
terre, quatre modii de froment, fi elle eft grade; Sc cinq fi elle eft
de médiocre qualité.
' U n bon terrein ne demande que neuf modii d’adoreum ; un terrein
médiocre en veut dix. La quantité des femenees, que nous venons de
fixer, eft fujette à quelques variations, fuivant les lieux, les faifons St
la température de l’air. Suivant les lieux, lorfquon a a enfemencer
des plaines ou des collines, St que les unes ou les autres font ou graffes
ou médiocres, ou maigres. Suivant les faifons, lorfquon seme des
bleds en automne ou à l’approche de l’hiver : car il faut une médiocre
quantité de grain pour les premières femailles,. au lieu quil en faut
beaucoup pour les. fécondés. Suivant la température de lair , lorfquil
fait de la pluie ou qu’il fait fec : dans le premier cas, on jette moins
de grain; St, dans le fécond, on en met un peu plus.
Lorfqu’une terre eft médiocrement argilleufe ou humide, il faut y
femer par joug, un peu plus de cinq modii de fdigo ou de bled ; St
fi elle eft sèche, légère & aifée à labourer, il n’en faut femer que
quatre. Une terre maigre ne demande pas plus de femence quune
terre gtaffe, parce que fi le grain y eû femé dru, il ne donne que des
épis vuides & menus; au contraire, lorfqu’il y eft clair femé, les épis
font très-nombreux, un feül grain fourniffant plufieurs tuyaux. Les
■champs qui font couverts d’arbres mariés à des vignes, demandent
un cinquième de femence de plus qu’il n’en faut pour un terrein
vuide St découvert.
Quant à l’orge que les payfans appellent Hexajlicum ( r ) , il en
faut cinq modii pour enfemencer un joug, & .fix modii de l’autre
efpèce, qu’on appelle Galaticum ou de Galatie.
I l faut fix fe x ta rii (a) de millet &: de panis, pour un joug de
terre.
Quelle eft la qualité de terre qui convient à chaque efpèce de
grain. Toutes les efpèces de bled fe plaifent principalement dans une
campagne dont la pente eft tournée vers le foleil, St dont le fol eft
poudreux. On a obfervé que le froment qui vient for les collines, eft
un peu plus fort que celui des plaines, mais il eft en moindre
quantité.
Les terres argilleufcs, épaiffes & humides, nourriffent le fdigo &c le
bled adoreum.
L ’orge ne fe plaît que dans les lieux fecs & dans les terres meubles.
Tous les grains dont nous venons de parler, veulent unç terre repofeè,
labourée alternativement de deux années l’une, Sc qui foit bonne : au
lieu que l’orge rejette toute terre médiocre, St veut être femé ou dans
un fol .gras ou dans une terre très-maigre. Les autres grains fe fou-
tiennent, lorfqu’ils ont été femés après des pluies continuelles, St
Ïorfque la terre étoit encore bourbeufe & humeiftée; l’orge, au contraire,
ne réuflït point, fi on le sème dans une terre limoneufe.
-Les bleds qu’on appelle trémois,, parce qu’on les récolte dans
l’efpace de trois mois, demandent des lieux très-froids, où l’été foit
humide St ne produife point de fortes chaleurs : ils réufîîffent très-
rarement dans les autres lieux; encore faut-il qu’ils foient femés avant
l’équinoxe du printems.
L ’orge Hexafticum veut être femé dans un terrein très-gras ou très-
maigre; le Galaticum defire une terre grade, qui foit froide. On le
sème depuis le 15 de janvier, jufques vers te commencement de mars,
fi le tems le permet.
Le millet' Sc le panis demandent une terre légère Sc ductile. Ces
deux efpèces de grains réufîiflent, non - feulement dans un fol fablon-
neux, mais dans le fable même; pourvu que le climat foit humide:
car ilis redoutent les lieux fecs. St argilleux.
(1) Les qualités que Columelle attribue à cette efpèce d’orge, feinblent convenir parfaitement
à notre feigle.
(2) Le f e x t a r i u s étoit la,4 8 / partie de X am p h o r e *