
Plus les plantes ont de la facilité à pouffer leurs âges en dehors,
plus elles s’inclinent aifément à la-lumière.
L’inclinaifon des plantes à la lumière eft donc en raifon compofee
de leur jeunefle., de la diftance où elles font de la lumière, de la
manière dont leurs germes font pofés, de la couleur des corps devant
lefquels on les élève, & du plus ou moins de facilité que leurs tiges
trouvent à fortir de terre. Il y a telle circonftaûce ou cette inclinaifon
eft de plus de quatre-vingt degrés, comme je.m’en fuis affuré en les
meforant dans un grand nombre de plantes.
Des faits, dont ce qui précède eft extrait, j'en déduis encore les
conféquençes qui fuivent:
f.° De quelque côté qu’on place des plantes qu’on élève, elles fe
tournent vers la lumière ; fi on les dérange de leur penchant naturel
en plaçant les vafes en fens contraire, dabord leurs extrémité, plus
tendre que le refte, fe retourne ; le furplus de la tige prend,. mais
lentement & foçceflîvement, la même direction. Les feuilles fé ren-
verfent lorfqu’elles font à une certaine hauteur, & la plupart du côté
de la lumière. Si on coupe les tiges jufqu’à la racine, elles repouffent
de nouveau ; mais il n’y en a que quelques-unes qui s’inclinent, parce
qu’ellçs acquièrent plus de force.
z.° Que ce foit à la forface de là terre, ou dans des caves; que ce
foit dans des appartemens très-éclairés, ou dans des endroits fombres,
qu’on feme des’ graines, les plantes quelles produifent fe penchent
toujours vers la lumière, parce qu’il paroît que les végétaux en ont
befoin. Ce befoin fe manifefte fingulierement à l’égard des arbres des
forêts. On voit ceux qui fo trouvent for les bords fe pencher du côté
le plus frappé de lumière ; ceux qui les avoifinent s’en rapprochent, &C
ceux qui font environnés de beaucoup d'autres, s'élèvent au-deffus
pour recevoir l’impreflion de la lumière, ou périffent s’ils ne peuvent
y parvenir. C ’eft peut-être autant en facilitant la diftribution de la
lumière, qu’en procurant des courans d’air, que des percées faites dans
les bois en fàvorifent la végétation.
3-° Comme la lumière eft une, & que fes différentes modifications
n’alterçnt point fon effence ni fes propriétés, les plantes, qui croiflènt
devant la lumière réfléchie par des miroirs, s'y inclinent aulfl, non pas,
a la vérité, auffi fortement que vers la lumière directe. La flamme
dune chandelle ne me paroît être autre ehofe que la lumière du jour
dans un état different ; il n’eft pas étonnant que j’aie vu des plantes
s’incliner vers perte efpèce de. lumière, moins fortement, fans doute,
que vers la lumière du jour réfléchie, Au refte, fi j’avois employé une
flamme plus çonfidérabk, l’inclinaifon auroit, fans doute, été plus
grande,
jPpus
w
Pour ces expériences, je me fuis fervi de chicorée fauvâge, & for-
tout de froment, plantes qui végètent bien dans les caves & avec
promptitude.
A peine l’éleétricité a-t-elle été connue, qu’on a cm quelle étoitle Influence de
principe, & le principe unique de la végétation. L’envie de tout expli- l élaîlriciiéi
j quer par des moyens Amples a fouvent conduit les phyfîciens dans des
I erreurs. La nature ne feroit pas plus embarraffée de faire concourir .plu-
I fleurs agens pour produire un feul effet que fi elle n’employoit qu’un agent.
Pour connoître l’influence de 1 eleâxicité fur la végétation , on
a éle&rifé des plantes. M. l’Abbé Nollet avoir, au mois d’oétobre,
partagé les femences de quelques plantes qui lèvent & qui croiffent
promptement, entre des pots remplis de la même terre, & d’une
égale capacité. Ces femences furent traitées en tout de la même manière,
avec cette différence, qu’une partie des pots fut électrifee plu-
fleurs heures par jour, & que les autres pots ne le furent pas.
Les femences foumifes à l’éledricité végétèrent les premières, &
les plantes qu elles produifirent levèrent avant celles qui n’avoient pas
jj ete dccinices ; la végétation continua- dans la même proorefïîon. • Les
plantes éleftrifées^ eurent un accroiffement plus rapide. Mais le phy-
ficien obferva quelles étoient. plus alongées, plus grêles, ce que Ion
appelle éthiolées. La faifon étant devenue contraire à la végétation,
1 expérience ne fut pas pouffée plus loin.
: a u j T Pouvent répétée depuis ; mais on ne l’a point continuée
au-dela de la germination ; on ne l’a point étendue à la durée de-la
WËÊËKgiÈÊm Cependant on a conclu, de cette obfervation, que
| i electncitc ctoit 1e principe de la végétation. Cette théorie s’eft trouvée
appuyee dune remarque, c’çft qu’en été, après une pluie d’orage, les
; p antes végètent avec une vigueur quelles n’ont pas ordinairement ;
H f l | lartofement, dont alors elles ont un grand befoin, & la chaleur
e lair & de- la terre, ne contribuent-ils pas autant, & peut-être plus , à
■leur accroiffement que le fluide éleffrique, qu’on fuppofe leur être
tranimrs avec la pluie qui tombe pendant l’orage ? Jamais l’éleffricité
H P f une bclle m m fe vent étant au nord. La
K jH MauduÇ ’- de fe fodété de médecine , fi célèbre par fes pro-
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de c e L 1 1’ <ail'CICe,' ne S?ft Pa? contenfe d’éleffrifer des femences &
nenfé PeP .aPr?s ftue les plantes feroient levées, I l a
'2' p a r?1C en ex?llniner 1 adion fur elles pendant leur durée en-
:dc \ n l n dCOnfc'qUenCC ll-a ’ aLl Printems, rempli .de la même terre
Î r f e S d t dapaClté’ Ü ï " femé des hÆfeots, des graines de
noramée^ à