
C’efl un atbrifleau droit & ramenx, qui s’élèv'e
environ à quatre pieds de haut , & qui a le
port d’une efpèce de moreile. Les vieilles branches
font garnies • d’épines courtes & épaiffes.
Les feuilles font cotonnenfes &. blanchâtres *, il
produit des fleurs monopétales, découpées en
quatre parties , munies de quatre étamines &
d’un fl y le. Le fruit eft une baie jaune, de la
grofieur d’un pois, dans laquelle il ne fe trouve
qu’une feule cavité qui renferme des femences
comprimées. Elles mûriflent en oélobre.
Cet arbrifleau croît parmi-les rochers qui font
au bord de la mer. Jufqu’à préfent il n’a point
été cultivé en Europe , où il eft encore inconnu.
On pourroit le conferver pendant l'hiver dans
la ferre chaude. ( M . T h o v i n . )
AQUATIQUE,. a g r ic u ltu r e . Cette épithète fe
donne à un pays-, à un terrein \ on dit : c e p a y s
e ft a q u a t iq u e , quand il eft environné de marais,
d’étangs. Un te r r e in a q u a t i q u e , eft celui ou l’eau
fèjourne ; ce qui a lieu quand la terre végétale
eft aflife fur un lit de glaife. (M. VAbbé T e s s i e r .)
' AQUATIQUE , ja r d in a g e (plante )*, fous le
nom générique de plantes aquatiques, on entend
toutes celles qui croiflent dans les eaux, fur le
bord des eaux , & dans les terreins habituellement
humeélés par les eaux.
Pour plus d’exaclitude, on divife ces plantes
en marines, fluviatiles, marécageufes & amphibies.
La première divifion renferme toutes celles
qui croiflent au fond de la mer, comme les Tarées
, les algues, &c.
La fécondé comprend les plantes, qui végètent
dans les eaux courantes, telles que quelques
efpèces de potamots , de renoncules, de
myriolles, &c.
La troifième eft compofée des plantes qui
vivent dans les eaux ftagnantes, comme les- con-
ferva , les lenticules , les charagnes, &c.
Enfin les plantes qui croiflent également fur
terre & dans les eaux, telles que les mallettes,
les fubaneaux, les flûteaux , &c. , forment la
divifion des amphibies. -
Voyez les mots p la n te s m a r i n e s } f l u v i a t i l e s 9
m a g g ea g eu fe s & am p h ib ie s . ( M . T h o v i n . )
AQUEUSES (plantes.) Les plantes^ aqueufes-
font celles qui contiennent un fuc. inlipide, inodore
& pfefque femblable à de l’eau j telles font
la plupart des ficoïdes, des joubarbes, des caca-
lies, &c. V a y e [ p la n t e s g ra jj'e s . ( M . T h o v i n . )
AQUEUX, a g r ic u l tu r e , qui contient beaucoup
d’eau. On le dit d’un pays : la Sologne eft un
pays aqueux. ( M. l’Abbé T e s s i e r . )
AQUEUX , ja r d in a g e . Ce mot fe dit d’un fruit
dont le fuc n’a. aucune faveur, ou qui ne fent
que l’eau. ( M . T h o v i n . }
A Q UI L IC E . A q v i z i c i a ,
Genre qui a des rapports avec'celui des fureaux.
On n’en connoît encore qu’une efpèce.
Aquilice des Indes.
A q v iz ic ia fambucina L. ï) de l’Inde.
C’eft un arbrifleau de io à 12 pieds d’élévation,
qui reffemble à un fureau*, les tiges font
noueufes, anguleufes, & renferment beaucoup de
moelle. Elles font garnies de feuilles compofées
de plufieurs rangées de foUioles, d’un verd foncé
en-deffus, & d’un verd clair en-deflbus.. Les
fleurs font petites, blanchâtres, & difpofées en
corymbes*, elles font fuivies de petites baies arrondies,
d’un bleu noirâtre, qui renferment dix
femences. Lorfque les baies font mûres, & qu’on
les met dans la bouche, elles y excitent une
démangeaifon cuifante & même brûlante.
Cet arbrifleau croît naturellement au Malabar ,
à Java & dans les Moluques. Il fleurit deux fois
l’année*, fa racine, fon bois & fes feuilles; font
employées dans le traitement de plufieurs maladies,*
fa culture en Europe ne nous eft pas connue.
{ M . T h o v i n .)
A R A B E T T E . A r a b i s .
Genre de plantes de la famille des Crvcifèrz s ,
il eft compofé d’efpèces herbacées annuelles ou
vivaces , dont les fleurs font petites, ' blanches
où blanchâtres, peu apparentes en général, &
profque toutes inodores. Comme ce font des
plantes d’Europe ou de climats analogues, elles
croiflent aifément en pleineTerre dans ce pays-ci.
On les y multiplie de femences ou de drageons,
mais il eft rare qu’on les cultive ailleurs que dans
les Ecoles de botanique, parce qu’à l’exception
d*une feule, elles n’ont rien qui puifle les faire
rechercher dans d’autres jardins.
Ejpèces.
*; F e V IZ Z E S A m p IE X IC A V Z E S : ,
1. Arabette des Alpes.
A r a b i s Alpina.. L.
B. Petite Arabette des Alpes.
A r a b i s Alpina minor. J|£ des montagnes de
Provence, du Dauphiné & de la Suiffe.
2. Arabette ochreufe.
A r a b i s ochroleuca. La M. Diét.
A r a b i s turrita. L.
B. Araibette ochreufe à fîliques pendantes.
A r a b i s pertdulà. L. © & ç f des hautes montagnes
de la France.
3. Arabette velue.
A rabis hirfuta* L .
B . Petite Ar a b e t t e velue. 1
A r a b i s h i r j u t a m in o r . & des environs de
Paris. ~
4. A r a b et t e de montagne.
A r a b i s m à n ta n a . La M. Diéh o* des montagnes
d’Auvergne.
5. Arabette perfoliée.
A r a b i s p e r fo l ia ta . La M. Diéh
T v r r i t i s g la b r a . L. <3* des environs de
Paris.
6. Arabette oreillée.
A r a b i s a u r i c u la ta . La M. Diét. des montagnes
du Dauphiné.
* * F e v i z l e s c a v l i n i a i r e s n o n a m p l e x i -
C A V Z E S O V N V Z E E S .
7. Ar a b e t t e à feuilles de. pâquerette.
A r a b i s b e l l id i fo l ia . L. ^ des Alpes & de
l’Autriche.
8. Arabette bellidiforme.
A r a b i s b e l l id io id e s . La M. Di6 1.
Ca r e a m i n e b e l l id i fo l ia . L. fil. fuppl. ^ du
mont d’Or, en Auvergne.
9. Arabette à feuilles étroites.
. A r a b i s a n g u ftifo lia . La M. Di<51. <3* du nord
de l’Eurbpe.
10. Arabette à feuilles de ferpolet.
A r a b i s ^f e r p i l t i f o l i a . La M. Diél. des montagnes
du Dauphiné. .
11. Arabette rameufe.
A r a b i s th a l ia n a . L. © dès- environs de Paris.
12. Arabette hériffée.
A r a b i s h i r ta . L. M. Diéh du Languedoc.
13. Arabette filiculeufe.
A r a b i s J i l i c u lo fa . La M. Diél. ç f du nord
de l’Europe.
14. Arabette hifpjde.
A r a b i s h i fp id a . L. ( f du midi de l’Europe.
15. Arabette de roche.
A r a b i s p e t r oe a La M. Diél.
^ Ca r d A m i n e p e t r oe a . L. ^ des montagnes
d’Auvergne & des Alpes.
16- Arabette pinnatifide.
A r a b i s p i n n a t i f d à . La M. Diéh ÿ f des montagnes
d’Auvergne.
17. Arabette de Canada.
A r a b i s C a n a d e n fis . <3* de l’Amérique feptentrionale.
18. Arabette des fables.
A r a b i s a r e n o fa . La M. Di<51.
S i s Y M B R i v M a r e n o fu m . L. 0 dès Provinces
méridionales de la France.
19. Arabette à grandes fleurs.
A r a b i s g r a n d i f lo r a . L. ^ de Sibérie.
20. Arabette roncinée. .
A r a b i s r u n c in a ta . La M. Diéh <3* d’Italie.
21. Arabette rampante.
A r a b i s r e p ta n s . La M. DiéE de. Virginie, L
L ’Àfabette des Alpes eft la feule de toutes les
efpèces de ce genre, qui ait quelqu’agrémenr,
& qui puifle occuper une^placé dans les parterres.
Elle forme des' touffes arrondies de huit à dix
pouces d’élévation, & d’une verdure cendrée. Vers
la fin du mois de mars, elle fe couvre d’une
multitude de fleurs blanches qui fe fuccèdent juft-
qu’en mai, & produifent un allez bel effet. Leur
odeur eft douce & agréable.
On multiplie aifément cette plante par le moyen
de fes drageons, qui tracenr à trois ou quatre
pouces fous terre, & qu’on peut féparer dans le
courant de l’automne, ou dès le premier prin-
tems. Elle n’eft pas plûs délicate fur le choix du
terrein, que fur i’expofition *, cependant elle fe
plaît davantage dans les terres meubles & un
peu fraîches \ d’ailleurs les plus fortes gelées ne
lui font aucun tort.
Cette plante peut être placée avec fuccès parmi
les fleurs printanières, fur la fécondé ligne des
parterres *, dans les jardins payfagiftes, on pourroit
en former des tapis, ou de petites maffes qui
feroient un fort bel effet dans le tems de là fleu-
raifon. Les perfonnes qui ont des abé.lles feroient
très-bien d’en planter dans le voifinage des ruches
} cette plante, qui fleurit de très-bonne heure,
fourniroit aux abeilles une nourriture qu’elles
ne peuvent encore trouver ailleurs.
La variété B. ne fe diftingue de cette plante
que parce quelle eft plus petite dans toutes fes
parties, mais elle peut fervir aux mêmes ufages*
& fe cultive de la même manière.
Les Arabettes, n.os 2 , 1 1 & 18 , font des
plantes annuelles qui croiffant naturellement en
France, n’exigent d’autre culture que d’être fermées
en pleine terre au commencement de mars,
à la place que les plantes doivent occuper dans
les Ecoles de Botanique, feulement il convient
que la terre foit meuble, plus fèche qu'humide,
& que les graines ne foient pas enterrées de plus
de deux à trois lignes.;. Elles lèvent immédiatement
après qu’elles ont été arrofées par les pluies
du printems, & le jeune plant croît promptement
pendant cette faifon *, il fleurit dans les
mois de mai & de juin, & les femences font
bonnes à être recueillies dans le courant de juillet.
Les graines des Arabettes -, numéros 3 , 4 , 5
& 7 , peuvent auflï être femées en pleine lerre
comme les précédentes, avec cette feule différence
que celles-ci doivent être fêmées à l’automne
Elles lèvent , pour l’ordinaire pendant
l’hiver, ou au commencement du printems. Les
efpèces qui font bis-annuelles, fleuriflent dans le
courant de l’été fuivant, & leurs femences font
mûres à la fin de cette faifon.
Toutes les autres efpèces d’Arabettesfont d’iine
culture plus délicate. Ges plantes, qui, pour la
plupart, croiflent fur les hautes montagnes, dans
un terrein végétal , & qui font continuellement
huraeèléés par la fonte des neiges, exigent ed&,