
le defsèche plus: facilement. C’eft dans les pays
chauds j où il pleut rarement, qu’on abreuve de
tems en tems les champs. Ceux dont le fond eli
de la glaife, ont peu befoin d’être abreuvés. Voye\
le mot I r r ig a t io n .
Ab r eu v e r des bef.iaux, c’eft les faire boire,
foit dans des v ai/féaux pleins d’eau , foit à des
étangs ou à des rivières, foit à des abreuvoirs.
Voye[ A b r e u v o ir . ( M. VAbbè T e s s ie r . )
A b r e u v e r , terme de jardinage. Abreuver
un carré de potager, c’eft arrofer par fubmerfion.
une certaine étendue de terrein employée à la
culture des gros légumes, tels que les choux, de
quelque efpè'ce qu’ils foienr, les cardes, &c. Ces
fortes d’arrofemens font infiniment préférables a
ceux qu’on pourroit adminiftrer avec l’arrofoir,
lèfquels exigent d’être répétés à chaque inftant,
& qui fouvent font encore infuffifans, fur-tout
dans les pays chauds.
Mais , pour faire ufage des arrofemens par fub-r
merfion, il eft néceffaire que le terrein foit voifin
d’un ruiffeau ou d’une petite rivière , dont les
eaux foient à-peu-près au niveau de la furface,
afin qu’en arrêtant les eaux, foit par une éclufe
en bois, foit par une éftacade en pieux & en
gazon, on foit le maître de les diriger à volonté
Fur la furface du terrein.
I Si les eaux font trop baffes & ne permettent
pas d’ufer. de ce moyen, on doit y fuppléer en
faifant des rigoles afîez profondes pour les conduire
dans les" différentes parties acceffibles du
potager", alors un homme, avec un infiniment de
jardinage qu’on appelle échoppe, pourra facilement
arrofer de chaque côté jufqu’à 12 pieds de dif-
tance des rigoles.
Ces fortes d arrofemens ne fe pratiquent & ne
doivent fe pratiquer , en jardinage, que pour les
légumes rufliques , & qui font déjà a/fez forts
pour réfifler au choc des eaux. On peut les faire,
fans beaucoup d’inconvéniens, à toutes les heures
du jour, mais il eft plus avantageux de les adminiftrer
le foir & le matin, que pendant les chaleurs
du jour, en plein-midi. Ils profitent davantage
aux légumes, & né font point expofés à l’évaporation
que le hâle & le foleil ne manqucroient
pas d’occafionner d'une manière fenfible fur une
grande furface.( M . T k o v in . )
A B R E U V O I R .
Endroit où l’on mène les beftiaux pour étancher
leur foif. Les villages fitués fur les bords des rivières
ou des rui/feaux , peuvent avoir des abreuvoirs
commodes. Il fuffit, fi l’eau a de la profondeur
& de la rapidité, de pratiquer des anfës en
applaniffant quelques parties du rivage. Us y font
avancer leurs beftiaux plus ou moins, félon l’élévation
ou Tabaiffement de la rivière ou du ruiffeau.
II faut que le fond en foit pavé ou rempli de gravier,
& le vifiter après les crues d’eau , pour raccommoder
ce quelles auroient dégradé, afin qu’il
n’arrive pas d’accidens aux beftiaux & aux hommes
qui les conduifent. Beaucoup dé pays font réduits
à des amas d'eaux ftagnantes, appellées mares ; les
unes, affifespir un terrein glaifeux, confervent l’eau
pendant toute l’année | les autres tari/fent entièrement
en été, ou n’offrent plus qu’une boue délayée,
où lés beftiaux ne peuvent plus boire. Ordinairement
elles font environnées, de plufieurs côtés,
d’un mur d’appui. Parmi ces: mares, il y en à de
communes pour tout un village ; il y en a de particulières
aux fermes, dans les cours defquelles
elles fe trouvent, foit iloîées dans quelque coin,
foit au milieu & entourées des fumiers, dont les
égoûts s’y rendent. Dans les grandes exploitations,
on defire & on ne néglige rien pour fe procurer
des mares ou abreuvoirs qui tiennent toujours de
l’eau. Ce qu’il en faut pour un troupeau nombreux
de bêtes à cornes, dé bêtes à laine & pour des
chevaux, ne fe conçoit que quand on a vécu dans
les pays , où les fermiers font obligés | d’en
faire tous les jours, en été, tirer à des puits de
plus de_cent pieds de profondeur. Plufieurs villages
, dans le voifinàge de Luzarches, à fix lieues
de Paris, font fi à- plaindre à cet égard, qu’ils ont
plus davantage à conduire leurs beftiaux à l’abreuvoir
de Champlatreux, qui en eft à plus d’une
demi-lieu.
En général les eaux des rivières font falutaires
aux beftiaux, comme elles le font aux hommes*,
cependant ils peuvent être incommodés de celles
qui charient des immondices de manufactures, de
celles qui font très-froides., fi on les y mène lorf-
qu’ils ont chaud, de celles enfin qui tiennent en
diffolution des matières minérales ou de quelque
autre nature. On eft bien plus aflùré encore de
l’infàlubritë des eaux, fiagnàn tes, telles qu’on en
voit dans les fermes, où elles contiennent des débris
d’animaux en putréfaction \ l’ufage, fi puifiant fur
l’efprit des . hommes , la vue d’une économie de
tems & de foins, rendent les cultivateurs fi peu,
clairvoyans, qu’ils font bien éloignés d’artribueti
à la qualité des eaux des abreuvoirs plufieurs maladies,
& peut-être la perte, fouvent. fubite, d’un
grand nombre de bétail. Mais combien d’hommes,
faute de favoir calculer jufte leurs véritables intérêts,
épargnent fur de petits objets pour- en rifquer de
gros ? Né vaudroit-il pas mieux qu’un fermier fàcrifiât
tous les ans une modique Tomme pour lestages de
quelques’domeftiques de plus, deftinés à approvi-
fionner les beftiaux de bonne eau , que de voir foii
écurie ou fes étables diminuer par la mort de plufieurs
chevaux de "prix , & d’un grand nombre
d’autres efpèces de beftiaux ? Peut-on croire que des
animaux,«quelque vigoureux qu’on les fuppofe,
avaleront impunément avec l’eau des abreuvoirs,
des fabftances infeCtes & putréfiées ? Pourquoi
n’a-t-on pas dans le choix des eaux l'attention
qu’on a dans celui des alimcns folides ? Les bef-
tiaux, accoutumés à s’abreuver dans dès mares 7
jnême où fe rendent les égoûts de fumier , en
préfèrent
préfèrent l*eao, il eft vrai, à la plus jhlre & h I
fa plus lympide ; mais en faut-il conclure quelle 1
foit pour eux fans danger, fur-tout quand on
•fait qu’avides de feis, ils n’ont de goût pour cette
eau , que parc tquelle en tient en di/folution,
particulièrement de l’alkali volaril, produit de la
..décompofition des matières qui s’y, putréfient ?
-Des recherches fur la qualité des eaux des mares,
& des expérience qui tendroient à en confia fer
l ’influence fur la famé des beftiaux , feroient
•un travail utile, digne de la reconnoi/fance publique.
''En attendant que les yeux s’ouvrent fur ce point
de la médecine vétérinaire, je crois devoir prévenir
qu’au moins il faudroit porter les abreuvoirs
communs, autant qu’on le pourroit, hors des
villages , afin que leurs exhalaifons ne fu/fent
pas nuifibles aux hommes, en interdire l’entrée
aux canards & fur-tout aux oies, dont il fe
détache des plumes, capables d’incommoder les
beftiaux qui les avalent , & n’y point biffer
croître des plantes, telles que les lentilles d’eau &
autres qui s’ÿ décompofent, & encore moins des
corps d’animaux morts.
A l’égard des abreuvoirs particuliers ,. je de-
ïïrerois qu’ils fufienr tellement difpofés dans les
fermes , qu’ils ne reçuffent que lés égoûts des
bâtimens, & jamais ceux des fumiers , qu’on
eût foin d’en ôter les volailles qui s’y noieroient;
qu’on n’y jetât jamais aucunes immondices ,
que le fol en fût pavé, & qu’au lieu d’y faire
paifer les beftiaux , dont les pieds délayent la
boue , quils avalent en fui te on les y retînt
ûu’bord, enfin que , pour qu’ils contin/fent l ’eau,
on les environnât d’un lit de glaife , & même
qu’il y en eut un lit fous le pavé. ( M. Vabbé
T e s s i e r . )
■- A B R I, agriculture. Il eft plus important qu’on
lîe-> penfe , de procurer un abri aux fermes,
aux métairies , en plantant des arbres à quelque
diftance, pour rômpre les vents qui dé-
îruifent les couvertures; C’eft plus particulièrement
du côté de roiiefl, qu’il faut donner des
abris aux bâtimens dans le climat de Paris ;
car on conçoit que cela doit dépendre du
pays, de la poution & des vents qui y régnent,
& qui font plus ou moins violens. On doit
préférer de planter des arbres qui pui/fent s’élever
à la hauteur .des bâtimens , & qui aient
une cime touffue. On évitera de les placer
trop près, afin que la pluie, dont leurs-feuilles
le chargent, ne tombe pas fur les toits qu’elle
dégraderoit,. Les Fermiers, .qui ne font pas proprietaires,
s’oppofent à ces plantations , parce
quelles nuifent au rapport des terres des environs
de la fefme | mais ils ne doivent pas
erre écoutés -, la perte qu’ils en éprouvent n’eft
pas comparable aux dommages que les vents
eau lent aux toits des bâtimens.
Agriculture. Tonte I .er I I , e Pai$i{ÿ>
Il eft bon aiifli , quand les cours des fermes
font vaftes , qu’il y ait quelques arbres , pour
empêcher que le vent n’éparpille trop les fumiers,
& que le foleil ne les defsèche. D’ailleurs les
volailles fe placent dèffous dans les grandes
chaleurs ; rien n’eft à négliger dans l’économie
rurale. Il faut former des abris pour les charretes
& autres inftrumens d’agriculture, faits de bois,
afin que la pluie ne les pourri/Te pas, & que la
chaleur ne les fende pas. Des hangards, placés
à l'afpeCt du..nord, préviendront lun & l’autra
inconvénient."'( M . Vabbé T e s s i e r . )
A b r i , jardinage. On appelle abr i, tout ce
qui fert à préfèrver les végétaux de divers àccidens
auxquels ils font expofés. Ainfi, tout ce qui peut
garantir les végétaux des pluies froides , des
frimats, ,des gelées, de certains vents contraires,
& même de la trop grande ardeur du foleil, eft
un abri.
Les abris font indifpenfables à la culture du
jardinage , & ce n’eft qu’autant qu'on fait en
faire ufage , qu’on peutconferver un grand nombre
de végétaux, & fe procurer des productions auflt
utiles qu’agréables. La connoiffance & l’ufage des
abris fait donc une partie effentielle de la fcience
du jardinier.
On diftingue deux fortes d’abris , les uns naturels
, & les autres artificiels.
Des bois , une montagne, font des abris naturels
, auxquels ou doit avoir égard lorfqu’il eft:
queftion de déterminer lacfimation d’un jardin;
ils procurent des avantages. qu’il ne faut pas
négliger, & q u’ o n n e p o u r ro it r em p la c e r qu’im-
parfaitement & à beaucoup de frais d’une autre
manière.
Youlez-vous connoitre l’effet des abris naturels ?
Parcourez au printems ces chaînes de montagnes
élevées, qui courent de l’eft à l’oueft dans les
latitudes tempérées ; d’un côté, vous les verrez
fapiffêès de la plus belle verdure, émaillées des
fleurs.lès plus brillantes & les plus vives; de
l’autre, vous nappercevréz que des arbriffeaux
nuds & dépouillés,. des neiges qui couvrent les
plantes & retiennent toute végétation enchaînée.
Voyez enfuite çes mêmes montagnes au milieu
dé' l’été ? Quelle différence de fcène ! le côté
du midi qui vous avoit paru fi riche, fi agréable
& fi riant , ne voùs préfentera plus que des
plantes deflechées & brûlées par l’ardeur du
foleil. Ce beau tapis de verdure , ce riche émail
de fleurs exifte actuellement au nord de la montagne
, c’eft-là que la nature eft parée de toutes
fes riche (Tes, & brille des plus vives couleurs.
D’où viennent des contraftes auffi frappans ? De
l’expofition & des abris naturels.
Les abris artificiels font les murs, les brife-ventsi
lès palijfades, les palis ; oh ne fauroit trop les-
, muitipiier dans les jardins pour leur cfivi/ion
I ioiérieure. • Difpofés ' en différens fens , il?
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