
décerné la peine de mort contre quiconque en aurait tué un. D ’abord an
compte quatre âges difFérens dans cette efpèce de beftiaux : le premier
donne des veaux, le fécond des bouvillons, le troifième de jeunes boeufs,
lç quatrième des boeufs. On diftingue dans le premier âge le veau St la
geniffe; dans le fécond, le bouvillon &.-la jeune vache; dans le troi-
lième St le quatrième, le taureau St la vache. Quand on veut acheter
un troupeau de bétail de cette efpèce, on doit examiner 11 les bêtes
dont il eft çompofé font dans l’âge propre à donner des fruits, fi elles
font d’une belle proportion, fi elles ont les membres fains St entiers, fi
elles font grandes Se greffes, fi elles ont les cornes noires, le front large,
les yeux grands. & noirs, les oreilles velues, les joues applaties, le nez
camus, les narines ouvertes, & la cloifon qui les fépare retirée infen-
fiblement vers le haut de la tête, les babines un peu noires, le col
çharnu, long St garni de peaux qui pendent pardeffous, la poitrine
ample, les côtes Ken marquées, les épaules larges, la croupe ferme,
la queue pendante jufqu’aux talons, St bien fournie par le bas de poils
un peu frifés, les jambes droites & plutôt petites que greffes, les genoux
un peu élevés St écartés l’un de l’autre, les pieds étroits, St qui ne
faflent pas du. bruit dans leur marche. I l faut encore que les ongles
n’en foient point écartés ; mais qu’ils foient unis St égaux : les boeufs ne
doivent point avoir la peau rude, ni dure au toucher î leur couleur la
plus recherchée eft d’abord la noire; enfuite la rouge; en troifième
lieu la mélangée de rouge St de blanc; enfin la blanche. Nous ne
croyons pas devoir poufler plus loin cette defeription, puifque chacun
de- ces articles fera traité plus au long dans le cours -de cet
ouvraOge . ( ^
jine$. Après Vaeeius, Murrius prit la parole, St fit une difler-
tation fur les ânes. Quand on veut avoir de bons ânes, il faut, dit-il,
Rattacher à.prendre les mâles & les femelles dans le bon âge, afin que
fon puiffe en tirer du profit, le plus long-tems. qu’il fera poffible. I l
faut qu’ils aient la démarche ferme St aflurée, l’encolure diftinguée, le
corps étoffé, & qu’ils fixent de bonne race. On les nourrit très-aifé-
ment avec de la farine & du fon d’orge. Pour l’éducation des petits,
on fi? conforme à-peu-près à la méthode que fon obferve pour, les
chevaux:-.
Chevaux. le vais, auffi, dit Lucienus, ouvrir les barrières, & vous
entretenir à mon tour des chevaux & des cavales. On connok l’âge
des chevaux par les dents-; un cheval de deux ans & demi commence
à perdre les quatre dents du milieu ; favoir,. deux par en-haut & deux
par en-bas; lorfqu’il entre dans fa quatrième année, il lui- en tombe
encore quatre autres à côté de celles qu’il a déjà perdues, & celles que
fon appelle columellaves commencent à lui pouffer; enfin, au com*
menccment de la cinquième année, il perd encore fes deux dents
oeillères, après quoi celles-ci reviennent S t prennent leur entier aecroif-
fement pendant la fixième année; de forte que toutes fes dents font
ordinairement repouffées, & le nombre en eft complet dans la fcp-
tième année de fon âge. On prétend que, paffé ce tems, on ria
plus de figne certain auquel on puifle connoître leur âge; fi ce n’eft
qu’on eftime qu’ils ont feiae ans, lorfque les dents leur fortenc de la
bouche, que leurs fourcils font blanchis, S t qu’il s’eft creufé des falières
âu-deflous.
Mulets. Murrius fut chargé de parler des mulets. I l obferva d’abord
qu’ils éroient de deux efpèces différentes, les uns engendrés par une
cavalle S t un âne, les autres par un cheval S t une ânefle. 1 1 entra
enfuite dans quelques détails fur leur forme S t leur éducation.
Chiens. De tous les quadrupèdes, die Atticus, il ne nous refte
plus à parler que des chiens : au refte, cet article n’eft pas le moins
intereffant, puifque le chien eft d’une fi grande néceffité pour la garde
du bétail, que, fans fon fecours, les troupeaux ne pourraient point fe
défendre contre la voracité des loups. I l faut choifir des chiens qui
foient d’un bon âge, afin qu’ils puiffent fe défendre eux-mêmes S t fervir
de défenfe aux brebis. Ils doivent avoir le Corps étoffé, les yeux
tirant fur le hoir ou le roux, le nez à-peu-près de cette couleur, les
levres tant foit peu noires ou rouges, fans être ni camufes, ni pendantes
, la mâchoire inférieure doit être garnie de deux dents qui
foirent un peu en dehors de la gueule, fune à droite & l’autre à
gauche, celle d’en-haut aura tout autant de pareilles dents; mais qui
foient plutôt droites que recourbées en dehors. Les autres dents aigues
dont ils font armés, doivent être recouvertes par les lèvres. Il faut
quils aient la tête grande, les oreilles de même S t pendantes, le cou
gros, la féparation des jointures des ergots larges, les euifl'es droites S t
plus tournées en dedans quen dehors, les pattes grandes & hautes, S t
qui faffent du bruit en marchant, les ergots feront féparés', les ongles
durs S t recourbés, la plante du pied ni trop dure ni trop molle. Il faut
que lepiné du dos ne foit ni (aillante ni courbée, que la queue foit
epaifle, 1 aboiement fort, l’ouverture de la gueule grande; la couleur
blanche eft préférable aux autres. La nourriture du chien a plus de
rapport avec celle de l’homme, qu’avec celle de la brebis, puifqu’on
le nourrir d os & des reftes de table, S t non pas d’herbes on de feuilles,
comme le bétail.
Patres. Nous avons encore à parler des pâtres, dit Coffinius , pour
mettre le complément a cette feance. Si les brebis vont paîcre au loin, il
faut choifir les patres les plus robuftes;& s’il ne s’agit que de mener paître
les troupeaux dans les. champs, on peut en confier la garde à de petits