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on ne connott encore qu’une efpèce qui croit fur
le Mont-Liban. Cette plante plus fingu hère qua-
eréable, n’efl guères cultivée que dans les Ecoles
3e Botanique, & dans les jardins curieux, ou
même elle fe rencontre affez rarement.
A r t e di e écailleufe.
>Ar t ï d i a fijuamata. L. © de 1 Allé mineure.
L ’Artédie eft une plante annuelle, dont le
port reflemble à-peu-près à celui d une carotte
fauvage -, les tiges s’élèvent à quinze ou
dix-huit pouces de haut environ; elles lont ra-
meufes & garnies de feuilles dun verd foncé.
Les tiges & les branches fe terminent par de
grandes ombelles de fleurs blanches. Celles du
centre font flériles, mais celles de la circonférence
produifent des femences aplaties, de
fleure oblongue , & bordées d’une membrane
tranfparente , feflonnée d’une manière fort
^ Culture. Les' graines de cette plante vieilliflent
dans l’efpace de deux ans. Quelques cultivateurs
confeillent de les femer à l’automne, dans les
pays feptentrionaux, afin quelles lèvent pendant
l ’hiver, & que les plantes puiffent fleurir & per-
feélionner leurs femences l’année fuivante. Mais
nous croyons qu’il vaut mieux attendre au prtn-
Aems, parce qu’il arrive ordinairement que ces
jeunes plantes, trop foibles pour réfirter à 1 humidité
des ferres & des chaifis, penffent pendant
l’hiver; nous avons femé des graines dans
l ’une & l’autre faifon, & toujours les femis du
printems nous ont mieux réufli que ceux d automne.
Mais il eft à propos que ces femis foient faits
dès la fin de février, dans des pots que I on
place fur une couche chaude, couverte dun
' chaffis. 11 ne faut que cinq à fix graines dans
chaque pot. Avec l’attention de les arrofer iou-
vënt elles lèvent ordinairement au bout d un
mois ; & lorfquc le jeune plant a fix pouces de
haut, on le met en pleine-terre avec fa motte,
dans une plate-bande de terre-meuble, & a
l’expofition du midi; enfuite on le couvre dun
chaffis portatif, pour accélérer fa végétation;
fans quoi il eft rare que les graines viennent a
parfaite maturité dans notre climat ; il eft bon I
même, pour plus de fureté, deréferver quelques
pieds de cette plante, dans des pots qui on rentre
dans la ferre chaude, vers le milieu de 1 automne.
Dans nos Provinces du midi, il eft probable que
foutes ces précautions feroient inutiles, & quil
fufüroit de femer les graines de cette plante en
pleine terre, au mois defévrier,pour en obtenir une ;
grande quantité de femences qui feroient parfaitement
mûres. (M . T x o v in .)
ARTEMISE, fynOnyme du nom d un genre
de plante, nommé en latin, Artemijia. Voye\
A rm o ise . ( M . T h o u i n . )
ARTENLAN ; c’eft ainfi qu’on appelle la crête
de coq, Rhinantus crijïa Galli, aux environs de
yilleneuYe de lEcufTam Ceft une des plantes
a r t
les plus nuifibles aux prés & aux terres labourables
de ce Pays. (M . l ’A bbé T r s s ir r .)
ART1CHAUD, Cynara. V o yci A r t ic h a u t .
[M . T houin.)
A R T I C H A U T . C y n a r a .
Genre qui a donné fon nom à une famille
de végétaux affez nombreufe, connu fous celui
de Cin a r o c r rh a lr . Il eft compofé de quatre
efpèces dont deux ont fourni, par
culture dans les jardins, plufieurs variétés inté-
reffantes pour la nourriture des hommes.
Efpèces•
i . Ar t ic h a u t commun.
Cynara fcolymus. L . de l’Europe méridionale.
B. Ar t ic h a u t blanc, a
Cy n Ar A fcolymus inermis. des jardins de
l’Europe.
C. Artichaut vert.
Cy n a r a fcolymus viridis. If, des jardins de
l’Europe. .
D . Ar t ic h a u t violet. B
Cy n a r a fcolymus violacea. 2f des jardins de
l’Europe. E. A r t ic h a u t rouge.
Cy n a r a fcolymus rubra.
F . A r t ic h a u t fu c ré , de Gênes.
Cy n a r a fcolymus Italie a. <2f des jardins de
1 g A r t ic h a u t fa u ta g e ,o u Chardonerte.
Cy n a r a fylvefiris. L a M. Diél. V f de ,lE u
rope méridionale.
B . C a rd o n d Etpagne.
Cy n a r a sardunculus. L . S' des jardins de
l’Europe.
C. Cardon de i ours.
Cy n a r a cardunculus fp in o fijm a . d* des lar'
dins de l’Europe.
a. Artichaut nain.
Cy n a r a hum,lis. L . Qf de la côte de
Barbarie. I , -
B. A r t ic h a u t nain, dAndaioune.
Cy n a r a humilis Andelujiaca. *2f dEfpagn
4. A r t ic h a u t fans tige.
Cy n a r a acaulis. L . *}{* c^ te e
Barbarie.
L ’Artichaut commun croît naturellement dans
les régions les plus méridionales de 1 Europe,
c’eft une plante vivace, dont le fruit eft long ,
étroit & peu charnu. Tranfplantée dans nos jardins,
elle a donné , comme il arrive à toutes les
plantes cultivées en grand, les efpèces jardinière
ou les variétés que .nous avons défignées _par
lettres B . C, D. E . F . Il en exifte plufieurs
autres, mandontles différences font fi foibles,
& le roduit b ‘peu important; que nous avons
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cru inutile d’en faire mention. Ces plantes perfectionnées
par la culture, lui doivent encore
leur exiftence & leur confervation, puifque, tans
elle, toutes ces variétés rentreroient dans leur
efpèce primitive. Ce que nous allons dire de
leur culture j eft tiré en entier de \ Ecole du
jardin potager, le meilleur ouvrage en ce genre.
« L ’Artichaut blanc eft le plus hâtif & le plus
tendre, mais il eft fort petit ; le coeur de fa
pomme eft enfoncé comme celui de la joubarbe,
& fes écailles font hérifTées de pointes piquantes;
fon défaut eft d’ être très-délicat à élever , &
ce n’eft qu’avec de grands foins » & datis^ une terre
favorable, qu’on peut le conferver 1 hiver; ceft
pourquoi on en cultive peu.^
33 L ’Artichaut vert eft'celui dont on fait le plus
d’ufage, & auquel nos Maraichers s’attachent uniquement;
il vient d’une groffeur extraordinaire
quand il eft dans une bonne terre, & bien
cultivé; fa forme eft un peu applatie, & fes
écailles font plus ouvertes que dans^ les autres
efpèces. On en voit dont la bafe, qu on appelle
plus communément le cul, porte jufqu’à cinq pouces
de diamètre; il eft fort tendre & dun bon goût
quand l’eau ne lui a pas été ménagée.
L ’Artichaut violet eft d’une médiocre groffeur
; c’eft celui dont on fait le plus d ufage
dans les provinces; fa forme eft plus pointue
que n’eft celle du vert, & fes écailles, dont le
fond eft vert, avec un petit piquant au bout , font
fouettées d’un rouge violet à leur extrémité. Il
eft auflï bon & aufli tendre que le vert, mais
il s’en faut bien qu’il faffe autant de profif. On
le confond fotjvent avec le verd, auquel on donne
le même nom de violet ,-parce quon yapperçoit,
comme à l’autre, quelques ombres violettes; mais
la différence eft affez marquée d’ailleurs par fa
forme & fa groffeur.
53 L ’Artichaut rouge, que mal-à-propos beaucoup
dê gens appellent suffi violet, eft véritablement
d’un rouge pourpre dans tout fon extérieur;
mais le coeur eft jaune, & fa chair eft
plus délicate que" celle des autres. On le mange
crud, & c’eft la feule façon qui lui convienne;
fa forme eft fort petite, & il n’eft bon que dans
fa naiffance ; quand on le laiffe un peu groflîr,
fa chair devient dur£ & indigefte.
35 L ’Artichaut fucré de Gènes, ainfi nommé
parce-qu’il a effectivement un goût fin & fucré,
eft encore préférable au rouge par fa délicatefï’e ,
& n’eft bon de même qu’à manger crud ; fa pomme
eft fort petite, hériffée de pointes piquantes, fa
couleur d’un verd pâle, & fa' chair fort jaune.
On tire les oeilletons de Gènes par la voie des
Courriers; fon défaut eft de dégénérer dès la
fécondé année ; il faudroit par conféquent en
faire venir tous les ans pour le manger dans
fa perfection, ce qui ne convient qu’à peu de
perfonnes ; aufli on n’en yoit que dans les jardins
de quelques curieux,.
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»3 II s-en trouve encore une efpèce dont je
dirai un mot, c’eft rArtichaut fauvage nommé
par les Botaniftes, la grande Carline, qu’on trouve
communément fur les hautes montagnes. On ne
le voit ici que dans les jardins des fimples, ou
on le cultive comme une plante cordiale; mais
on le mange dans les pays ou il croit naturellement
, & c’eft un manger paffablement bon ;
quoiquinférieur aux autres; fon goût tient un
peu de la noifette fans aucune amertume; mais
la bafe a peu dépaifleur; il ne fait qu’une feule
pomme qui fort du coeur à fleur de terre, &
qui demeure collée au pied, fort reffemblant par
fa forme extérieure, & la couleur de fon duvet,
au grand foleil d’Inde, lorfqii’il déjbîurit; fes
feuilles rampent fur terre & tiennent autant de
celles du. véritable artichaut, que de celles du
gros chardon, étant couvertes de toutes parts
d’épines longues, piquantes, & d’un verd céladon
pâle ; il fe multiplie également dé graines &
& d’oeilletons. N
33 Les cinq premières efpèces fe cultivenr de
la même manière; on peut les élever de graines
qu’ on sème au mois ç|e mars; mais, pour l’ordinaire
, on plante les oeilletons qu on sèvrp des
vieux pieds qui ont paffé Thivej.
33 On prépare d’abord la terre qui doit avoir eu
un labour avant l’hiver, & un fécond quand on
plante, fi la terre eft maigre. On doit l’avoir
fumée au premier labour du mois d’o&obre ;
i mais, li elle a du corps, on peut épargner le
| fumier, le mieux eft de défoncer la terre de
deux pieds ou deux pieds & demi ; la plante
y fait des produirions incomparablement plus
belles , qui dédommagent bien des frais.
33 On drefle enfuite les planches qui doivent
avoir fix pieds ,. compris le fentier , & on
marque la place des oeilletons en échiquier, à
trois pieds ou deux pieds & demi au moins de
diftance. en tout fens; on met une poignée de
terreau à chaque place, & on plante deux oeilletons
à fix pouces l’un de l’aurre.
33 On obferve de n’enterrer que le talon; quand
on enfonce le coeur, il pourrit; on met fout
autour du pied une poignée de menu fumier,
qui eft très-utile pour empêcher que les arro-
femens ne battent la terre, & pour conferver fa
fraîcheur ,• on les mouille tout de fuite, & on
continue pendant quelques jours jufqu’à ce qu’ils
foient bien repris.
33 Autant qu’on peut, il faut prendre un tems
de pluie pour cette plantation ; mais fî les cir-
conftances ne le permettent pas, & qu’il fur-
vienne quelques jours de chaleur, il faut couvrir
les plants fi on en a le loifir. On prend, à cet effet,
deux petites baguettes de bois verd qu’on pique
en terre par les deux bouts, de manière qu’elles
faffent deux demi-cercles en croix, & on jette
par-deffus quelques feuilles ou un peu de paille;
on comprend que c’eft pour empêcher que la