
Ht on le fumera; après quoi on le binera aflez profondément poiir
incorporer ce fiimier avec la terre.
Plantes qu’il fa u t femer en février. Dans le cours de ce mois
on sème la rhue, le poireau, l’afperge, les raves & les navets, le concombre,
la courge, & le câprier. Quant à l’ail 6C à l’oignon, c’eft le
dernier tems où l’on piaille les femer.
Plantes qu’il fa u t femer en mars. On sème le chou, la laitue ;
l’artichaut, le thim, l’origan, le ferpolet. On tranplante dans un lieu
expofé au foie il la rhue, dont on aura femé la graine en automne;
& on plante la menthe fur le bord des fontaines.
Plantes qu’il fa u t femer en avril. I l faut femer le raifort. Tout
le foin que cette racine exige confifte à être mife dans Une terre fumée
81 labourée ; & enfuite à être chargée de terre de tems en tems, à
mefure quelle prend de l’accroifTement: parce que, lorfqu’elle s’élève
au-deffus de la fuperficie de la terre, elle devient dure & fpongieufo.
C ’eft le meilleur tems pour tranfplanter les choux dans les pays froids
& humides. Si le jardinier a foin de les farder & de les fumer fouvent
après qu’ils auront pris racine, ils s’en porteront mieux, & donneront
des tiges & des feuilles plus abondantes.
Plantes qu’il fa u t femer en mai. Le jardinier femera alors la
graine de l’ache, le bafilie, le panais, le chervi, l’aulnéc : plus ces
gantes feront clair-feméës, plus leur aceroiffement fera confîdérable.
ans les lieux où l’on a l’eau à diferétion, on tranfplante les ppi-
reaux dont on coupe toutes les racines, afin que la tête devienne plus
groflè.
Plantes qu’il fa u t femer en juin. Pallé le mois de mai, il ne
faut plus mettre de femences en terre, à caufe des chaleurs de l’été;
fi ce n’eft la graine de céleri, pourvu cependant qu’on puifïe l’arrofor.
Le mois de juillet eft.également proferit pour l’enfemencement des
graines.
Plantes qu’il fa u t femer en août. Le tems le plus convenable
pour femer les racines, les raves, les navets, le chervi & le maceron,
c’eft le mois d’août. On met en terre le panais, le chervi & l’aulnée.
La culture de ces plantes ne confifte qu’à les débarraffer des herbes
en les fardant fouvent, & à mettre une certaine diftance de l’une à
l’autre.
Plantes qu’il fa u t femer en feptemhre. Vers les premiers jours
du mois, on sème quelques plantes qu’il vaudroit peut-être mieux
confier à la terre aü retour du printems : telles que le chou, la laitue,
l’artichaut, la roquette, le creffon alenois, la. coriandre, le cerfeuil,
lanet, le panais, le chervi, le pavot; mais il y en a qu’on ne doit
fèmer qu’en feptembte: telles font l’ail, l’oignon & la moutarde.
Plaintes qu’il fa u t femer en octobre. Dans un climat qui n’eft
pas très-froid, on sème le cerfeuil & l’atxoche vers le premier
d’oétobre.
Plantes qu’il fa u t femer en novembre. Avant le to. du mois,
on plante les artichauts, après les avoir fumés avec une grande quantité
de cendres, parce que c’eft l’efpèce de fumier qui paraît le plus favorable
à cette plante potagère.
Plantes qu’ilfa u t femer en décembre. Plufieurs perfonnes sèment
les oignons avant le premier de janvier, en choififfant exprefiément
le milieu du jour : alors la température de l’air eft plus douce &
la terre a été échauffée» par les rayons du foleil.
Plantes qu’il fa u t femer en janvier. Après les premiers jours du
mois, on sème la pafferagë. Vers le i y, on peut femer dans les lieux
fecs, les plantes qu’on met en terre au printems, & plufieurs efpèces
de laitues, ainfi que le maceron.
Qualités d’une bonne métayère. Les qualités que l’auteur exige
dans une métayère, fe réduifent à celles-ci. Elle doit être d’un âge un
peu avancé, afin qu’elle ne foit point expofée aux écarts que l’on n’a
que trop à craindre dans la fougue des pariions &C dans la vigueur
de la jeuneffe. I l faut quelle jouiffe d’une bonne fànté, fans être
difforme ni d’une très-belle figure. L ’une ou l’autre de ces extrêmes
produirok infailliblement des inconvéniens dans le ménage. A ces
qualités du corps, elle doit réunir les vertus morales. Le propriétaire
doit donc examiner quels font les penchans & les inclinations ; il
doit obfèrver fi elle eft adonnée au vin, à la gourmandife, à la fliper-
ftition, à la pareffe, & fi elle eft d’une complexion amoureufe : ces
vices font incompatibles avec la charge qu’il lui deftme; au contraire,
s’il voit quelle eft fage, modefte, laborieufe & fur-tout foigneufe pour
les petites chofes, c’eft une des meilleures acquittions qu’il puiffe faire:
le bon ordre & l’économie font les fources principales de la richeffe du
cultivateur.
Après avoir fait le tableau des qualités que doit avoir une métayère,
Columelle parle des fondions qui font relatives à la charge quelle doit
occuper, foit pour l’arrangement des meubles, foit pour apprêter les
repas aux ouvriers. Il donne enfuite la manière de préparer tous les
mets qui étoient en ufage de fon tems. Ce détail ne ferait “pas le
moins curieux de cette analyfe; mais il nous éloigneroit trop de notre
fujet.
Nous voici arrivés, en fiiivant l’ordre chronologique que nous nous
fournies preforit, à l’ouvrage le plus vafte, le plus intéreffant, le plus
curieux de l’antiquité ; c’eft de l’hiftoire naturelle de Pline que nous
allons parler, ce chefd’oeuvre de tout ce que les Romains ont écrit ;
Bh a
Pline.