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de l’eau falée, ou avec du vinaigre chaud , ou avec
une décoélion de thin, ou d’origan ou d’appliquer
deffiis un cataplafme de rhue, d’ail pilé & d’huile.
L e meilleur remède, à mon avis, feroit quelques
gouttes d’alkali volatil, dans deux cuillerées
d’eau.On en donne depuis io jufqu’à 20 gouttes,
félon la groffeur de l’animal.
M. Bon , dont j ’ai parlé, engagé par la dé-
licateffe des fils de l’araignée, a etfayé d’élever
de ces infeéles, comme on élève des vers à foie.
Il a réufli à obtenir de la foie, qu’il a fait carder,
filer au fufeau, & fabriquer en bas & en mitaines.
Ils étoient prefque auffi forts que ceux
qu’on fait avec la foie de vers à foie. Il rend
compte de fes expériences, dans un mémoire
lu en 1709, à la fociété royale de Montpellier.
M. de Réaumur les a répétées, mais elles font
plus curieufes qu’utiles..
La toile d’araignée, dit-on, mife fur une
plaie récente & peu profonde , arrête le fang;
Maiselle n’a pas plus d’effet pour cela , que toute
autre fubfiance qui feroit l’office d’éponge ou
de tampon, & qui mettroit la plaie à l’abri du
contaél de l’air. Quelques. Auteurs regardent Tarai-»
gnée comme un fpécifique contre les fièvres intermittentes,
& confeillent de la fufpendre au co l,
où de l’appliquer fur le poignet. Avec de la
raifon , on fent combien ces promeffes font vaines
& ridicules.
Ar a ig n é e de vers à foie. On appelle ainfi la
première toile que les vers à foie filent & préparent
pour foutenir leurs.cocons. Cette toile ne refi'emble
pas à celle des araignées. Mais elle n’eft jamais fi
grande. La pefanteur des vers à foie les empêche de
s’élancer avec la légèreté des araignées. Cette toile
forme une partie des bourres de foie , dont on
fait les plus gros fleurets. ( M.VAbbé T e s s i e r . )
A r a ig n é e des ferres, jardinage *, parmi tous
les infeéles qui s’oppofent à la'réuffite des plantes
renfermées dans les ferres chaudes & fous
les chaffis , la petite araignée blanche n'eft pas
un des moins nuifibles. Elle falit les plantes &
çn obftrue les pores, attaqué le parenchyme des
feuilles, les fait deffécher & tomber. C’eft particulièrement
au printems que ces araignées commencent
à fe montrer dans les ferres chaudes &
fous les chaffis elles attaquent de préférence
lés. feuilles tendres , celles qui font vifqueu-
fes *, pendant l’été, elles1 fe multiplient en abon-_
dance & couvrent les feuilles de toutes les plantes
qui relient dans les ferres,, de leurs toiles déliées
& blanchâtres’, ce qyii produit un effet auffi
défagréableà T oe il, que nuifible aux végétaux.
Il paroît que c’eft à la chaleur & à la nature
de l’air vicié , qui régnent dans ces lieux prefV
que toujours fermés, qu’on doit attribuer , en granr
de partie, la multiplication de ces. infeéles. Les
tppyens dont on fe fert lç plus. généralement
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pour les éloigner , eft de renotiveller Tâir de$
ferres toutes les fois que la “température de lat-
mofphère le permet, foit en ouvrant des vagiflas
pratiqués aux chaffis, foit en établiffant un courant
d’air, pendant quelques inftans, au deux
bouts de la ferre. Lorfque ces infeéles font très-
multipliés, & que la fâifon ne permet pas de
fnettre les plantes à l’air libre, on emploie des
baffinages d’eau , dans laquelle on fait bouillir
du tabac, ou Ton en brûle des feuilles qui ont été
humeétées auparavant, afin qu’elles produifent
plus de fumée j mais le remède le plus efficace ,
lorfque le mois de juillet eft arrivé, ceft de fortir
les plantes des ferres, & de les laifler à lair
libre dans une pofttion ombragée, où elles puiffent
être humeélées par les rofées des nuits, & fur-
tout par les pluies*, en huit ou dix jours de
teins, on eft dëbarraffé de tous ces infeéles $ pendant
cet intervalle, on doit avoir foin de nétoyer
exaélement toutes les parties de la ferre, de
les laver avec une éponge , & de boucher foi-
gneufement toutes les gerfures ou crevaftes qui
fe trouvent dans les murs. Il faut auffi , avant
de rentrer les plantes, les vifiter avec attention
les unes après les autres, faire tomber toutes
les galles infeéles qui fe rencontrent fur les
tiges ou fous les feuilles, & pour cela, on fe
fert d’une petite -broffe, d’une éponge & de la
lame d’ivoire d’un greffoir.
Dans les ferres à fruits, où les arbres font
en pleine terre, 1 on fe contente d’enlever les
chaffis fupérieurs, de dépaliffer les branches ,
de les afl’ujétir à quelque diftance des murs,
& de les laver foigneufement. Pendant 1 hiver,
on emploie auffi les fumigations & les baffinages
de décoélion , que Ton adminiftre avec des
feringues deftinées à cet ufage. (M . T nouin.)
ARAIRE, Ar a i r e , A r e a u , Ar o r e . Ces
mots qui viennent à’Aratrum, charrue x expriment,
en général, cet infiniment tout entier. Cependant,
dans la Combraille, l’Araire nen eft
que ia principale partie j c'eft - à - dire , celle
dans laquelle 1 ^ foc eft engagé, & qui pôle
dans l’Ouverture du fillon. Ce mot , ou fes
équivalens, font en ufage dans lAngoumois,
la Breffe , le Lyonnois, le Forez, la Combraille,
le Languedoc, &e. 11 a produit celm
d’Aroure ou d’Arure, en ufage dans quelques
pays, pour défigner une mefure de terre quune
charrue peut labourer en une journée. Les Grecs
employoient le nom d’Aroure pour fignifier une
mefure de terre de cent coudées. :
( M. l’Abbé T e s s ie r . )
A RA L IE. .A r a i i -A*
Genre de la famille, des PWîS,.eotnpofé de
1 plantes, exotiques, vivaces ou ligneufes, la P1"'
’ part de l’Amérique feptentrionale. Quelques-unes
croifient .en1, pleine terré dans notre climat, «,
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peuvent être mifes au rang des plantes pirtorefques.
Ejpèces.
1. Aralie épineufe, Angélique épineufe ou
baccifère.
A r Al ia fpinofa. L. ïj de Canada & de Virginie.
2. Ar a l ï e de la Chine.-
A r a z ia Chinenfis. L. des ides de PA fie
& de la Chine.
3. Aralïe à grapRg|> ou anis fauvage,
de (làpfcla.
. A r a z ia racemofa. LT 9 £ du nord de l’Amérique.
4. Aralïe à tige nue, ou falfepareille de '
Terre-neuve.
A r a z ia nudicaulis. L. de l’Amérique feptentrionale.
■
* E speces. peu connues .e t douteuses.
5. Aralïe à feuilles palmées^
A r a z ia palmata. La M. Diél. ï> des ifles
Moluques & de l’Inde.
6. Aralïe à feuilles em coquilles.
A r a z ia cochleata. La M. Diél. des ifles Moluques.
7. Ar a l ïe . à ombelle.
A r a z ia umbellifera. La M. D\éï. des montagnes
de Pifle d’Amboine.
Voyez, pour YAralia arborea. L. le genre du
L ie r r e .
L’Aralie épineufe eft un arbrifleau qui s’élève
à 8 ou 10 pieds de haut, dont la tige eft droite &
Couverte d’épines affez fortes. Ses branches viennent
au fommet, & font garnies de feuilles furcom-
pofées, d’un à deux pieds d'étendue en tous fens.
Leur verdure eft saie au printems} elle devient
ênfuite d’un verd foncé, & finit par être purpurine
à Tautomne; Ses feuilles fe confervent jufques
aux gelées *, elles tombent en hiver & ne repa-
roiflent qu’au printems, affez tard. Ses fleurs font
petites, de couleur blanchâtre, & raflemblées,
en gros panicules, à l’extrémité des branches 5
elles s’annoncent à la fin de juillet, & paroiffent
dans le courant du mois d’août. Il leur fuccède
des femences, dont une partie avorte, & l'autre
mûrit ordinairement en oélobre, dans les étés
chauds, qui font fuivis de beaux automnes.
_ Culture. Cet arbrifleau fe multiplie de femences
de drageons & de racines. Les femences doivent
être cueillies avec leurs panicules auxquels on
& attac^ es pendant huit à quinze jours,
& fufpendues dans un lieu fec j on les. en fépare
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. enfuîte, & on les sème fur-le’champ dans des
caifi’es ou terrines remplies d’une terre meuble,-
légère & fubftantielle. Ces femences ne veulent
êrre recouvertes que de trois à quatre lignes, d’une
terre encore plus légère que celle du femis. Les
caifles ou terrines peuvent relier en plein air,
au pied d’un mur, expofé au midi -, il fuffit de
les couvrir de litière ou de feuilles sèches pendant
les gelées ; au printems, on tranfporte les
femis fur une couche tiède, à l’air libre, & à
Texpofition du levant ; on les arrofe légèrement
& très-fou vent. Vers la fin de mai, les femences,
préparées à la germination pendant l’hiver, commencent
à fortir de terre; il convient alors de les
garantir du grand foleii, foit par des paillaflons,
j foit Amplement avec des branches enfoncées dans
la couche. Les jeunes plants n’exigent enfuite,
I jufqu’à Tautomne, que des arrofemens plus ou
moins fréquens, fuivant le befoin , & des far-
clages affidus , pour en écarter les mauvaifes
herbes. A l'entrée de l’hiver , on les rentrera
dans une orangerie très-aérée-, mais auparavant
|| il eft bon de leur laifler effuyer une ou deux
petites gelées, pour faire tomber la sève, aoûter
les tiges, & arrêter la végétation j il ne faut les
arrofer, pendant cette faifon, que très-rarement,
& quatre ou cinq fois feulement, pour confo-
lider la terre au tour des racines.
Au printems fuivant, on pourra lever, avec
précaution, les plus forts individus, que Tort
mettra dans des pots à oeillets, avec' une' terre
de même nature , mais un peu plus forte que
celle des femis -, on lèvera de même lès pieds
qui fe trouveront gênés dans les vafes, ou trop
près les uns des autres, & on les traitera de la
même manière. Lorfqu’il n'y aura plus de gelées
à craindre, & que le tems fera redevenu doux,
on placera les femis, ainfi que les pieds tranf-
plamés ,• fur une couche tiède , où ils relieront
jufqu’à i'aütomne j enfuite on les rentrera dans
Torangèrie, comme Tannée précédente. Au printems
de la troifième année, les jeunes plants
ayant acquis affez de forcé pour être mis en «
pleine terre, on choifira^ dans la pépinière,
une -plate - bande à une expofition' légèrement
ombragée du côté du midi, dont le terrein, ni trop
humide, ni trop fec, foit d’une qualité douce
& fubftantielle. Après l’avoir labourée à double
fer de bêche, on y tracera trois rayons à vingt
pouces de diftance les uns des-autres. Le terrein
ainfi préparé,'on apporte fur place les terrines
. ou caiffes qui contiennent les jeunes plants, on
les enlève avec la terre du vafe, & on les fecoue
avec attention, pour ne pas offenfer les racines qui
font tendres, & que Ton briferoit en employant
une autre manière. Comme les feuilles de cet
arbrifleau font très- volumineùfes, il convient
que les jeunes plants foient à vingt pouces, an
moins, de diftance les uns des autres. On fe
fert ordinairement, pour cette plantationd’uo