
s 9 1. A GE
Les dents incifives font au nombre de huit,
placées fur le bord femi-circulaire de la mâchoire
postérieure ; elles ont chacune le corps court,
l ’extrémité large & femi-circulaire | la face antérieure
de cette extrémité eft concave St oblique -,
elle a fon bord inférieur tranchant *, fa face
poftérieurè eft convexe *, la racine eft courte,
ronde St obtufe ; elles différencies unes des autres
par la largeur de l’extrémité antérieure , St la
longueur de la racine. Les pinces ont l’extrémité
fupérieure phis large ,' au contraire , la racine
plus courte St moins groffe. Les autres dents,
incifives diminuent de largeur du côté de l’extrémité
fupérieure , St augmentent en longueur
St groffeur du côté de la racine.
La mâchoire antérieure eft dépourvue de dents
incifives; mais à leur place, on obferve une ef-
pèce de bourrelet formé de la peau intérieure de
la bouche , qui eft épais dans cet endroit. Le
boeuf fe fert de fa langue quand il broute, pour
ranger, pour ramafler l’herbe en forme de failceau,
& fes dents mâchelières en coupent la pointe ;
aufii ne broute-t-il que celle qui eft longue, St
ne- porte-t-il aucun préjudice aux prairies fur
lefquell.es il fe nourrit ■; il n’ébranle nullement la
racine, enlève les groffes tiges , St détruit peu-à-peu
l’herbe la plus groflière ; c’eft. ainfi qu’il bonifie
le pâturage.
On connoît l’âge du boeuf par fes dents incifives
& par les cornes. Les premières dents dé
devant tombent à dix mois, St font remplacées
par d’autres , qui font moins blanches'~pi plus
larges; à feize ou dix-huit mois, les dents voisines
de celles du milieu, tombent pour faire
place à d’autres. Toutes les dents de lait font
renouvellées à trois ans ; elles font pour lors
égales, longues, blanches, & deviennent par la
fuite inégales .St noires.-C
Vers la quatrième année, il paroît une.efpèce
de bourrelet près: de la pointe de la corne.
L ’année Suivante, ce bourrelet s’éloigne de la.
tête , pouffé par un cylindre de corne, qui fe
forme, St qui fe termine, aufti par un autre
bourrelet, &\.ainfi de fuite; car tant que l’animal
v it , les cornes erpiflent , St tous les bourrelets
que l'on obferve, font autant d’anneaux qui im
diquent le nombre des années, en commençant
à compter trois ans par la pointe de la corne,
St enfuite un an pour chaque anneau, 11 eft à
obferver que les cornes du boeuf St de la vache
deviennent plus groffes St plus longues que. celles
du taureau.
Connoijfance de, P âge des bêtes a laine ,
par les dents.
On connoît l’âge des bêtes à laine , par les
dents du devant de la mâchoire de deffous ; elles
font au nombre de huit. Elles paroiflent toutes
dans la première année-de l’animal , qui porté
glojrs le nom d’agneau mâle .ou femelle.
A G E
Ces dents ont peu de largeur, St font pointues,.
Dans la fécondé année , les deux du milieu
tombent, St font remplacées par deux nouvelles
dents, que l’on diftingue aifément par leur largeur
qui furpaffe de beaucoup celles des fix autres :
durant cette fécondé année, le belier, la brebis
St le mouton, portent le nom d’autenois ou de
primet.
Dans la troifième année , deux autres dents
pointues, une de chaque côté de celles du milieu,
l’ont remplacées par deux larges dents; de forte
qu'il y a quatre larges dents au milieu, St deux
pointues de chaque côté. .
Dans la quatrième année, les larges dents font
au nombre de fix; St il ne refte que deux dents
pointues, une à chaque bout de la rangée.
Dans la cinquième année, il n’y a plus de dents
pointues , elles font toute remplacées par de
larges dents.
On peut donc, par l’état de ces huit dents,
s’affurer de l’âge des bêtes à laine pendant leur
cinq premières années. Enfuite on l’eftime par
l’état des dents mâçhelières ; plus elles font ufées
St rafées, plus l’animal eft vieux. Enfin les dents
du devant tombent ou fe caffent à l’âge de fept
ou huit ans. Il y a des bêtes à laine qui perdent
quelques dents de devant dès l’âge de cinq bu
fix ahs.'
Tels font les moyens les plus certains de re-
connoître l’âge des* animaux les plus utiles à
l’économie rurale. A l’égard des autres, foit ceux
dont il n’eft pas facile d’examiner les dents, foit
Ceux qui n’en ont pas I comme les volailles ,
on diftingue à différentes parties de leurs corps ;
au bec, aux pattes, aux plumes , dans les ôifeaux,
àr-peu-près quel peut être leur âge ; il eft rare
qu’on s’y laifle tromper. ( M. P a b b é T e s s i e r . )
. A g e des végétaux. Parmi les végétaux , comme
parmi les animaux, il y a des différences plus
ou moins grandes pour la durée de la vie. Les
uns; la pat courent en très-peu de tems , tandis
que d’autres en jouiffent pendant un fiècle. La
vie d’une laitue & celle d’un chêne , en offrent
un exemple. Voyez Accroissement.
La vie des végétaux fe divife en trois époques
principales ; la croiffance , l’état parfait & le
dépériffement.
Le premier âge. ou la croiftànce , comprend
i’efpace de tems qui s’écoule depuis la germination
des graines., jufques au momenr où les plantes
font arrivées à leur grandeur naturelle, & ont
acquis toutes les parties néceffaires à leur reproduction.
Le deuxième âge où l’état parfait commence
à cette époque , & fe prolonge jufqn’aux premiers
lignes d’altération dans les plantes* .
Enfin le .troifième âge où je. dépériffement
comprend le relie de la duré^ de leur vie.
Cçs trois, époques ije. .font pas d’une, égale
longueur ;
A G E
longueur \ elles varient fuivant la nature des
végétaux ; la culture enfuite & différentes caufes
particulières, telles que des chaleurs exceffives,
des froids inattendus, des hâles & autres variations
dans l’atmofphère , apportent encore des chaH-
gémens plus *ou moins confidérables.
Dans les plantes annuelles, le premier terme
fait à lui feul le double de la durée des deux
autres. Ainfi, en fuppofanr que ces plantes foient :
fix mois pour arriver à l’état de fleuraifon, elles 1
n’en mettront que deux à fleurir & à fructifier, |
& un feulement à décroître & à mourir.
Il en eft de même, à très-peu-près-, des plantes
bis-annuelles, relativement à leur dorée. Semées
•aux printems , elles ne pouffent que des feuilles .
la première année , & leur végétation s’arrête
vers le mois de novembre. Elle recommence au
printems fuivant, & un mois après, ces plantes •
font prêtes à fleurir. Elles mettent donc environ
huit mois à parcourir le premier période de leur
vie , & dans quatre autres mois enfuite , elles
arrivent fouvent au dernier terme de leur exif-
tencê.
On conçoit aifément qu’il n’eft queftion ici
que des plantes indigènes , & non point des
plantes étrangères, qu’une culture artificielle fait
croître à contre-rems.
Dans les plantes vivaces & herbacées., les
différens âges de la vie font très-difficiles â
reconnoître & fur-tout à limiter. La plupart de
ces végétaux fructifient vers la fécondé ou troifième
année, mais enfuite iis reftent en pleine
vigueur pendant des fiècles, fans apparence d’alternation
& de dépériffement.
Pour les arbres, on s’accorde affez généralement
à croire que les trois âges de leur vie fout
égaux.
On reconnoit cependant, en général, que les
plantes vivaces, arbres ou herbes , font jeunes
ou âgées, h i’intenfiré de lacouleur de leurs feuilles,
à la confiftance de leurs parties, au lifte de leurs
figes ou de leur écorce ; les années des ai-bres
coupés-, font indiquées par, les cercles concentriques
du Idôîs; On voit les têtes des vieux
chênes fe couronner & former le pommier. Certaines
efpèces. d’arbres fruitiers ne donnent des,
fleurs & du fruit qu’à un âge déterminé. Les
premiers qu’ils donnent font petits St inféooirds ;
ceux des années fuivantes ont toutes les qualités
convenables. Ces indications fans doute , font
fubordonnées à la nature du fol., aux foins du
cultivateur , à l’état de l’air & à l’expcffition;
mais elles font vraies , & ponrroient être plus
intérefîames encore , fi on s’atrachoit davantage à
les étudier.
Dans les végétaux comme -dans tous les
êtres en général , le premier âge eft celui qui
demande le plus de foin & de prévoyance ; c’eft
le tems de l’enfance pendant lequel tout peut
nuire à la foiblefle.
Agriculture. Tonte I er. I I ,e Partie*
A G E
Les végétaux, dans le premier âge , font in-
Animent plus délicats , plus fujets à être attaqués
de maladies, & plus fufceptibles des intempéries
des faifons. On ne peut donc apporter trop d é tention
pour les préferver de tous les acrid ms
qui les menacent , & qui peut être , malgré nos
précautions , auroient déjà fait difparoître un
grand nombre d’efpèces, fi la nature, toujours
grande dans fes moyens , n’avoit multiplié les
germes à l’infini. ( M. T h o v i n .)
A g e de charrue. Le mot d’âge défigne dans
une charrue fans , avant-train , la pièce qui porte
le nom de- flèche dans une charrue à avant-train.
Elle eft placée au-deflus du fo c , entre le manche
& 1-endroit où s’attache l’animal qui tire.
Voyez C h a r r u e . ( M. P a b b é T e s s i e r . )
A G E R A T E . A g é r a t u m .
Genrede plante .de la famille des C gm pq s é e s -
F l o s c u l e u s e s , qui ne renferme qu’un pe,tit nombre
d’efpèces d’un mérite trop peii diftingué pour
les faire rechercher dans d’autnes jardins que
dans ceux de botanique.
EJpèccs.
i . A g e r a t e liérîffé.
A g e r A t v m h irtum. La 1V1. Didl. n.® 1 , 0 du
Cap de Bonne-efpérance.
2. A g er a t e à feuilles obtiifes.
A g e r A t v m o b tu jifo lium . La M. Diôl. n.® 2 ,
0 de l’Amérique méridionale.
Ces Agerates font des plantes annuel les qui s'élèvent
droites, en fe ramifiant jufq.ua la hauteur
d’environ deux pieds ; leurs branches fe
terminent par de petits çorymbês de fleurs .blanchâtres
dans la première efpèce, d’un bleu pâle
dans la fécondé , & dans toutes les deux peu
apparentes; elles répandent, ainfi.que toutes les
autres parties de la plante , une odeur aromatique
affez agréable.
Les fleurs paroiflent dans le mois de jui lot
,& d’août , & le fuccèdent jufqu’en feptembrë. Les
graines " mûriflént aùffi fueceffivement depuis
juillet jufqü’à la fin de l’automne.
Les graines des Agerates doivent être feméçs
vers le milieu du mois d’avril , dans des pots
remplis d ’une terre meuble & légère, & placés
fur dès- couches chaudes, couvertes de chaffis.
Si l’on sème ces graines fur des .couchés en
plein air, ou même en pleine terre , dans im
. terréin meuble, & à une expofition chaude , elles
lèvent affez bien, mais beaucoup plus„'tard , &
alors il arrive quelquefois que ces plantés font
faifies par les premières gelées blanches de l’aur,
tomne, qui fes font périr avant qu’elles aient eu
le tems de fleurir & de fruélifier.
Loflque les Ternis faits fous chaffis ont quatre,
à cinq pouces de h au t, & que la chaleur dç l’at-,
mofbhère fe trou-veau-deffus ded ix degf-ës; oh peu
• v P d d