
portent leur femence font bons à couper, lorfqu elle eft a fon point de
maturité ; &: ceux qui n’en portent pas , à la chute des feuilles : ceux
qui portent tout-à-la-fbis- de la femence verte & de la mure, tels que
les cyprès & le pin, peuvent être coupés dans tel tems de l’année que
fon voudra. L ’orme eft encore bon à couper lorfqu’il fe dépouille.
Conjlruclion d’un preJJ'oir & d’un trapete. On rencontre ici une
de ces tranfpofitions dont nous avons parle plus haut. L auteur revient
fur la conftruétion d’un greffoir à quatre équipages, complets, & il
trace les dimenfions que doivent avoir toutes les pièces qui le coin-;
pofent.
I l donne auffi la manière de conftruire un trapete à neuf, & de
remonter les vieux.
Préparatifs pour les vendanges. Lorfque le tems de cueillir les
raifins eft: arrivé, ayez foin de préparer tout ce qui eft néceffaire pour
la vendange. Nétoyez les inftrumensl du preffoir, raccommodez les
paniers, enduifez de poix les futailles & tout ce qui aura befoin de cet
apprêt, profitez des tems pluvieux pour préparer & raccommoder les
paniers, pour broyer le bled, pour vous pourvoir de mannequins Sc
pourfaler les olives qui feront tombées dlelles-mêmes.
I l faut cueillir le raifin noir dès qu’il en fera tems pour faire le vin
de première vendange, qui fervira de boiffon aux ouvriers,. &c mettre
le vin doux chaque jour dans les futailles, à mefure qu’il fe fera.
' Manière défaire le vin grec. Pour faire le vin grec, on prend
du vin Apicius bien mûr, & fur un culleus ( i ) de vin doux- fait avec ce
raifin, on met deux quadrantals (z) de vieille eau de mer, ou un
modius (j) de fel pur enfermé dans un fachet de jonc, que l’on fut*
pend dans la -futaille, & que l’on y laiffe. fondre avec le vin doux.
Si fon veut faire du pailler, on prend moitié vin gris, moitié vin
Apicius, on y ajoute un trentième de vieux vin cuit, jufqu’à diminution
de moitié:
Moyen d’avoir du bon vin. En général , pour avoir du bon vin,
il ne faut cueillir le raifin que lorfqnil eft mûr & par un tems fcc. I l
eft beaucoup de perfonnes qui, emploient le nouveau marc à la nourriture
des boeufs pendant l’hiver., après l’avoir bien foulé dans des
futailles enduites de poix qu’on a foin de bien couvrir & boucher, ou
(i) Le culleus étoit la pltis-g-raftcle-de toutes les. mefures romaines pour les liqueurs, if
répandoit à un muid- trente-quatre fetiers -une -pinte & f , mefure de Paris.?;
(1) Le quidrantat étoit une mefure qui contenoit environ vingt-huit pintes, de Paris.
(5) Le modius étoit une mefure dont fe fervoient lès Romains pour mefûrer les
corps folides, tels. que les grains 8b lès fourrages, St répondoit à-peu,près aux ] du boiffeau
de. Paris, ' .
bien ils jettent un peu d’eau deflus pour en faire de la- piquette, qui
fert de boiffon à leurs gens.
Soins après la vendange. La vendange finie, le métayer doit faire
ferrer en leur place, les uftenfiles à l’ufage du preffoir, les paniers,
les cabats, les cordages, les barres & les aiguilles ; il fera nétoyer
deux fois par jour les futailles pleines, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Apres avoir fait cette opération un mois de fuite, & qu’il ne
reftera plus d’impuretés dans fes futailles, il les bouchera, & il fera
tems alors de tirer le vin à clair, s’il le juge à propos.
Ordre à obferver pour les femailles. Commencez vos femailles
par la dragée, la vefee, le fenu grec, les fèves & fers pour nourrir
vos boeufs. Ce ne fera qu’après avoir femé ce fourrage jufqu a deux ou
trois reprifes différentes, que vous femerez les autres grains.
■ Vous préparerez auffi, dans ce même tems, des foffes dans les
jachères, pour les oliviers, les ormes, les vignes.& les figuiers. Taillez
les jeunes oliviers qui auront été plantés précédemment, & déchauffez
les arbres. Lorfque vous aurez à planter quelqu’un de ces arbres, ménagez
bien leurs racines & laiffez-y le plus de terre qu’il vous fera
poflible. S’il fait du vent ou dç la pluie, gardez-vous de-rien déterrer
ou de rien planter ; c’eft la chofe du. monde qu’il faut le plus éviter.
Quand vous dépoferez un arbre dans la foffe qui lui fera deftinéej
mettez au fond la terre qui étoit auparavant à la fuperfîcie, & couvrez
toutes les racines de votre arbre ; après quoi vous la foulerez bien aux
pieds, & vous la battrez le mieux que vous pourrez avec des hies &
des leviers. Si les arbres que vous avez à planter ont plus de cinq
doigts de groffeur, il faut les rogner préalablement par le haut &
les couvrir avec du fumier que vous envelopperez dans des feuilles
Emploi du fumier. Voici comme il faudra partager votre fumier-
vous en porterez la moitié fur les terres labourées où vous devez femer
du fourrage. S’il s’y trouve des oliviers, vous les déchaufferez en même
tems pour leur en appliquer une patrie ; enfuite vous femerez votre
fourrage & vous ajouterez encore au pied de ceux des oliviers dé-
chaufles qui en auront le plus de befoin, un quart de votre fumier
que vous aurez foin de recouvrir de terre: vous réferverez l’autre quart
pour vos prairies, auxquelles il fera fur-tout néceffaire, fi elles font
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1 N °“rriture des bejliaux. Donnez aux boeufs des feuilles d’orme
de peupher, de chene de figuier, tant que vous en aurez, & du
fem iage verd aux brebis. l aites parquer les brebis fur les terres que
tous devez enfemencer, & donnez-leur du feuillage jufqu’à ce que le
ourtagv. fon mur. Confçryez foigneufement le fourrage foc que vous