
Mais le payfan efi défiant, & tient à Tes ufages,
il faudroit donc le tromper à fon avanage. Pour
y réufiîr, je penfe qu’il feroit néceffaire que
l’almanach eût les qualités fuivantes.
La clarté & la fimplicité de ftyle en feroient
un des principaux caraétéres, afin qu’il fût entendu
& compris par les plus ignorans. On le rendroit
le plus court poflible •, il y régneroit un ton de
honhommie , qui exclueroit toute prétention à
Pefprit & à la fcience. Il feroit bon qu’on crût
plutôt que c’eft un agriculteur qui parle, qu’un
homme favant.
On diviferoit l’almanach en deux parties, indépendamment
du calendrier. La première expo-
feroit, en général, le tems qu’il auroit fait l’année
précédente, depuis les femailles jufqn’après la récolte
\ il marqueroit fi les labours ont pu fe faire
convenablement, fi la gelée a gâté les grains, ou la
vigne, ou les arbres fruitiers, s’ils ont éprouvé la
rouille ou autres maladies, s’il y a eu de la grêle ,
des coups de vent, une grande féchereffe ou une
grande chaleur, & quels dommages ils en ont reçus,
.comment s’eft faite la récolte, fi les fourrages &
les fruits ont été abondans, la grenaifon avan-
tageufe, quels ont été les prix communs des grains
& autres denrées.
Dans la fécondé partie, cm trouveroit q u e lques
faits nouveaux d’agriculture , quelques expériences
remarquables. Une découverte, foit dans
la manière de cultiver, foit dans l’ invention d’un
infiniment utile, foit dans la multiplication d’une
graine étrangère , feroit annoncée & détaillée
avec foin j car on auroit l’attention de n’o-
jnettre aucune circonfiance, afin qu’on pût facilement
répéter les mêmes effais, il efi important
de ne les point répéter à faux ; ce qui gâteroit tout
& diminueroit la confiance.
Un almanach tel que celui dont je me permets
de donner ici l’idée , devroit être imprimé, aux
frais des fociétés d’agriculture , & abandonné en
pur don à des débitans , à condition de ne
le vendre qu’à bas prix-, s’il étoit difiribué gratis,
on s’en méfieroit, ou on croiroit qu’il ne vaut
rien -, s’il étoit vendu chèrement , aucun payfan
- ne l’acheteroit.
On conçoit qu’un almanach particulier pour
chaque province, feroit préférable à un almanach
général, parce qu’il apprendroit des chofes d’autant
plus intéreffantes, qu’on feroit plus à portée
de les vérifier , parce que l’état de l’air & la
nature du fol n'éprouvant pas de grandes différences
dans l’étendue d’une province , les effais,
qui auroient réufiî dans un canton, pourroient
»réufiir dans un autre.
Il paroît, depuis quelques années,un almanach
intitulé, le bon jardinier, par M. de Grade ; cet
almanach efi très-infiruélif & commode pour les
perfonnes qui veulent cultiver dans leurs jardins
toutes fortes de plantes, & pour les jardiniers
même, çlajSe d’hommes plus intelligente & piqs
obfefvatrice que les laboureurs. L ’almanach de
M. de Grade ne convient pas à ceux-ci, qui,
d’a illeu r sn e l’entendroient pas. Un autre' almanach
qui a pour titre, les pronojhcs du tems ,
imprimé à Genève , efi peut-être trop favant pour
les cultivateurs. Il a pour bafe des obfervatiotis
météorologiques, aufli intéreffantes qu exaéles*,mais
il faudroit qu’elles fuffent dépouillées de toute
explication. L ’Auteur , qui efi Genevois & ami
du bien, me paroît très-propre à faire , pour fon
pays, un almanach utile , capable de remplir les
intentions. ( M. Vabbè T e ssier .) '
ALMUD E, mefure de grains de l’ifle de Té-
nériffe} c’eft la douzième partie d une fànègue.
Une almude de froment pèfe de huit à neuf livres»
( M. Vabbè T e s s ie r . )
A L O E S. A l o e.
Genre de plante qui fait partie de la famille
des A sphodelles.
Ce genre renferme un très-grand nombre d espèces
qui toutes font vivaces & confervent leurs
feuilles pendant plufieurs années. La plus grande
partie porte des tiges ligneufes , dont quelques-
unes font affez élevées & garnies de branches.
Toutes font originaires des pays chauds, étrangers
à l’Europe. Elles viennent dans les lieux les plus
fecs & dans les terreins les plus expofés à la
chaleur*, les fentes des rochers, les mornes arides,
font ordinairement les endroits où elles croiflent
de préférence. En Europe, on les cultive dans
quelques jardins, les unes pour la fingularité de
leur port, les autres pour 1 éclat de leurs fleurs,
& quelques-unes à caufe de leurs vertus médicinales.
Toits les Aloès, à l’exception d’une feule
efpèce, exigent le fecours des ferres plus ou moins
chaudes, pour paffer l’hiver dans notre climat.
1 Ils fe multiplient d’oeilletons, de boutures St de
drageons, ifs aiment affez généralement une terre
fubflantielle & fablonneufe, & craignent tous
également l’humidité pendant l’hiver.
Efpcces.
i. A lo è s à bord rouge, ou Aloès de Bourbon,
A loe purpurea, La M. Diél. ï) des ifles de
France & de Bourbon. 2. Aloès fuccofrin.
A eoe Juccotrinâ. La M. Diél.
A loe vera. Mill. Diét. n.° 15 > ^ de liflo de
Soccotora.
3. A lo è s ordinaire, ou Aloès faux-fuccotnn*
A loe vulgaris. C. B. Pin. 386.
A loe barbadenfis Mill. Diét* n.® 2 , T> de
l’Amérique méridionale.
4. A lo è s des Indes.
A loe vera. La M. Diét. ï> de 1 Afie méridionale.
5. A lo è s d’Abyflinie.
A io e Abijfinica. La M. Diét, ï j d’A fr i^ 6'
6. A lo è s cornes de bélier.
'Aloe fruticofà. La M. Diét.
A loe arborefcer.s Mill* Diét. n.® ï) dAfrique.
E N i \ c ,
7 . A lo e s réroce.
A loe ferox. Mill. n.° 22 , ï> d Afrique.
8. A lo è s mitré. .
A loe mitri formis. Mill. Diét. n.° 1 , ï) dA-
frique.
B. A lo è s (petit) mitré.u
A loe mitriformis angujüor. La M. Diét. ï> d A-
5). A lo è s moucheté.
A loe maculofa. La M. Diét.
A loe perfoliata caulefcens. Mill. Diét. n.® 5 ,
I) d’Afrique.
B. A lo è s peint.
A loe piBa. La M. Diét.
■ A loe obfcuva. Mill. Diét. n.®- 6 , T) dA-
frique.
10. A lo è s à feuilles minces.
A loe tenuifolia. La M- Diét. d Afrique,
n . A lo è s perfolié , ou Aloès à dent de brochet»
A lO/E perfoliata. La M. Diét. ?
A loe Africana. Mill. Diét. n.° 4 , T) d A -
frique.
B. A lo è s à épines rouges.
A loe perfoliata auguflifolia. H. R. P. ^ dA-
frique. .
C. A lo è s artichaud.
A loe perfoliata brevijjîma. H. R. P.
A loe perfoliata. Mill, n.® 8 , î> d Afrique.
12 . A lo è s nain, ou Aloès à épines molles.
A loe hamilis. La M. Diét. '■
A loe perfoliata humilis. Mill, n.® IO , Jfi
d’Afrique. /
1 3 . A lo è s pattes d’araignées.
A loe arachnoïdes. La M. Diét.
A loe pumila. Mill. Diét. n.° IJ y Qfi d’E-
thopie.
B. A lo è s minime.
A loe àrachnoides atrovirens. }
A loe herbacea. Mill. Diét. n.° 1 8 , d A»
frique.
14. A lo è s perlé.
A loe margaritifera. Mill- Diét. n.® 14 j 4r
d’Afrique.
B. A lo è s petit perlé.
A loe margaritifera minor. Comm. Hort. Lf
d’Afrique.
iç . A lo è s pouce écrafé.
A loe retufa. L . ^ d’Afrique.
16. A lo è s veineux.
A loe venofa. La M. Diét. 5^ du Cap de
Bonne-efpérance.
1 7 . A lo è s brodé.
A loe marginata. La M. Diét. ^ d’Afrique.
18. A lo è s triangulaire.
A loe vifcofa, L , d’Ethiopie,
19. A lo è s cylindrique, ou Aloès épi de bled.
A loe fpiralis. L. ï> d Afrique.
B. A lo è s piquant.
A loe rigida. La M. Diét. d Afrique.
20. A lo è s panaché , Aloès perroquet ou à
gorge de perdrix.
A loe variegata. L, ï;> d’Ethopie.
2 1 . A lo è s acuminé , ou Aloès à -langue de
. chat ou d’afpic.
A loe acuminata. La M. Diét.
A loe verruçofa. Mill. Diét. n.° 20 , T) dÀ -
frique. ' #
2 2 . A lo è s cariné, ou Aloès* en gouttière.
1 A loe earinata. Mill. Diét. n.° 2 1 , ï) d’Afrique.
12. A lo è s linguiforme , ou Aloès à langue
de boeuf.
A loe linguiformis. La M. Diét.
A loe difticha. Mill. n.° 13 , ï) du Cap de
Bonne-efpérance.
B. A lo è s bec de canne.
A loE linguiformis Icevibus. La M. Diét. T) du
Cap de Bonne-efpérance.
24 . A lo è s évantail.
A loe plicatilis. Mill. Diét. n.° 7 , du Cap
de Bonne-efpérance.
2 5 / A lo è s . à longues feuilles.
A loe uvaria. Mill. Diét. n.° 23.
A le t r i s uvaria. L. ^ du Cap de Bonne-
efpérance.
26. A lo è s à épi.,
A loe fpicata. Lin. fil. Suppl, du Cap de
Bonne-efpérance.
2 7 . A lo è s à grappes.
A loe linguce formis. Lin. fil. Suppl. ï) du
Cap de Bonne-efpérance.
28. Aloès dichotome.
A loe dichotoma. Lin. fil. Suppl, du Cap de
Bonne-efpérance.
. 29. A lo è s d’Arabie , ou beféfil des Arabes.
A loe Arabica. Lin. fil. Suppl. ï> d’Arabie.
30. A lo è s pendant.
A loe dependens. Forsk.. Ægypt. 74. n.® 23^
de l’Arabie. *•
3 1 . A lo è s lans piquans.
A loe inermis. Forsk. Ægypt. 74. n.° 33 >
de l’Arabie.
Defcription du Port.
1. Aloès à bord rouge. Cette efpèce, originaire
des Ifles de France & de Bourbon, forme,
en Europe , un arbre dont le tronc a quelquefois
fix à fept pouces de diamètre. Il s’élève,
fans branches, jufqu’à cinq à fix pieds de haut.
Sa tête efi formée par des feuilles qui commencent
aux trois quarts de la hauteur 8c environnent
toute la tige. Elles ont ordinairement trois pieds
de long fur quatre pouces de large. Leur furface
efi unie & d'un beau verd, Elles font garnies,