
On fait la vendange dans les pays chauds 8c voilîns de la mer;
tandis qu’on ne fait que fe préparer à recueillir le raiûn dans les contrées
froides.
Travaux du mois d’octobre. Les laboureurs auront foin de femer
le froment, le bled adoreum 8c l’orge appellé cantherinum. Ceux
qui voudront femer du lin, choiliront une terre grade Si médiocrement
humide.
C ’eft à préfent le tems favorable pour faire la vendange' 8c pour
planter les vignes. Après le quinze de ce mois, les vignerons expérimentés
déchauffent les ceps, les provignent 8c les greffent. On fait
ces mêmes opérations à l’égard des oliviers 8c on façonne l’huile
d’olive.
Il faut femer ou tranfplanter beaucoup de plantes potagères. On
plante les artichauts en pied, la mauve, le poireau, 8cc. On sème la
moutarde, l’anet, les ciboules, la menthe, le thym, 8cc.
Ce livre eft terminé par une énumération affez longue des diverfes
inamères de frelater le vin, qui étoient en ufâge parmi les Grecs.
Travaux du mois de novembre. L ’enfemencement le plus confi-
dérable fê fait au mois de novembre. C ’eft la véritable faifon de femer
le froment, le bled, l’orge, les fèves 8c les lentilles, Au commencer
ment du mois, on peut former les nouveaux prés, planter les vignes,
les bêcher, les provigner 8c les déchauffer pour y mettre du fumier,
La taille de l’automne tant des vignes que des arbres, doit commencer
en novembre, fiir-tout dans les provinces où la température du climat
permet de faire ce travail.
On trouve'encore dans ce livre ce qui concerne la culture du pêcher;,
de l’amandier 8c du prunier.
La naiffance des agneaux, qui arrive ordinairement au mois de
novembre, fournit à l’auteur une occafion de parler de cette efpèce de
bétail. Dès qu’un agneau fera né, on l’approchera du pis de fa mère",
en obfervant de tirer auparavant .avec la main les premières 'gouttes*
du lait, qui étanc d’une confiftance trop épaifïe, incommoderpit les
agneaux : pendant les deux premiers jours, on enferme les agneaux
nouvellement nés, avec leurs mères; paflé ce tems, on fe contente de
les retenir dans des clos obfcurs 8c chauds, où ils relient enfermés
pendant que les brebis font au pâturage. Il fuffit pour la nourriture des
agneaux, de leur permettre de tetter leur mère le matin, avant quelles
fortcnt; 8c le foir, quand elles viennent des champs: à mefûre qu’ils
grandiffent, on les nourrit dans letable avec du fon ou de la luferne,
ou avec de Ja farine d’orge ; 8c on continue de leur donner cette nourriture,
jufqu’à ce qu’ils aient acquis affez de force 8C de vigueur pour
fÿivre les brebis aux pâturages.
On tranfplante les grands arbres qui ont pris naiffance dans des
terreins fecs 8c expofés au foleil, après avoir élagué leurs branches,
fans toucher à leurs racines; 8c on hâte dans la fuite leur accroiffemenr,
en les filmant beaucoup 8c en les arrofant fouvent.
A la fin de ce livre on trouve les préceptes que les Grecs nous ont
laides fut la manière de façonner l’huile 8c fur les moyens de corriger fes
mauvaifes qualités.
Travaux du mois de décembre. Quoique la faifon foit bien
avancée, cependant on peut encore femer lé froment, l’adoreum 8c
l’orge. I l fera à propos de couper le bois ce mois-ci r on fera auffi des
pieux, des paniers 8c des échalas. Ceux qui habitent le rivage de la
mer, feront confire dans du fel la chair des liériftons de mer, pendant
le croiffant de la lune ; puifque c’eft le tems où cette planète fait grofïït
les membres de tous les animaux que la mer renferme dans fon fein ,
ainfi que ceux des coquillages. On fait des jambons 8c on fa le. les
cochons non-feulement ce mois-ci ; mais dans le courant de tous les mois
d’hiver : fur-tout lorfque le froid eft rigoureux,
A la fuite de louvrage dont nous venons de parler, on trouve tin
petit poème fur les greffes, que Palladius avoir adrefîé à Pofïphilus
homme très-favant. Ce n’eft, ù proprement parler, qu’un catalogue
des différentes'greffes qu’on peut mettre fur certains arbres ou arbuftes;
apres avoir détermine quel eft le but que fa mufe fe propofe, c’eft-à-
dire, de chanter la manière de joindre enfemble par une efpèce de
mariage des arbres différens, afin que leur beauté refpeétive venant ù
fe réunir, s’accroiffe 8c s’étende jufques dans leur poftérité; il entre
ainfi en matière.
Dans l’origine, finduftrie des hommes s eft portée jufques fur le
régné végétal: elle a inventé l’art de greffer les arbres, c’eft-à-dire, de
faire produire à un arbre quelconque fur lequel on adapte un germe
nouveau, des fruits d’une qualité différente : on connoît trois manières
d’inférer le germe fur le tronc que fon veut enter ; ou fon enfonce les
greffes entré fon écorce que l’on fépare à cet effet; ou on le fend à
l’extrémité de fon tronc pour recevoir la greffe; ou enfin on adapte
l’oeil verdoyant d’un bouton étranger, à l’un de fes boutons; de forte'
que celui-ci refferre le premier dans fon fein gluant.
La branche à fruit de la vigne eft. la première à qui l’on ait
appris à fe marier, afin que la grappe de raiûn fût gonflée par un
fuc étranger. Dès que cette branche eft adulte, elle nourrit ceux de
l’efpèce quelle a reçue ; alors un pampre fameux couvre de fon ombre ,
lin pied de vigne dont le feuillage eft d’une autre nature que le
fien.
Les rameaux de l’olivier èmbellifïent les chênes des forêts r l’olivier