
0« huit pieds ;de diamètre-, dans cet.êrat, ils font
très-pittorefques. j
Ufâges : L ’Àjonc d’Europe & fa variété >
peuvent être employés avec avantage à former
des haies de défenfes, mais feulement dans les
pays où les terres ne font pas d’une grande
valeur, parce que cet arbriffeau prend beauçoup
de place. Gn en voit des paliffades en Angleterre,
qui ont trente à quarante pieds d epaiffeur j cependant
il eft ailé de les empêcher1 de s’étendre
aufli loin. Il ne faut qu’avoir l’attention de les
refferrer de tems en tems ftir tes côtés , par des
îonturès au croilfant. Les Ajoncs figurent très-
bien fur les lifières, des bofquets paj'fagiftes,
on peut même , lorfqu’on les lailfe croître en
liberté , les placer lur la fécondé ligne. Ils
peuvent entrer auffi dans , la cotppofition des
befqùets toujours verds , dans les jardins fym-
métriques, où leur verdure perpétuelle & leur
teinte foncée ne jette pas moins . de variété
que l’éqlat de leurs fleurs y produit d’agrément.
Cette'dernière propriété lur - tout eft d’autant
plus intjéreffante, qu’elle eft très-rare parmi les
arbres toujours <verds;. -
Les Ajoncs peuvent encore être plantés avec
fuccès fur les pentes des petites montagnes ,
parmi les pierres. & les fentes des rochers qui
lé trouvent dans les jardins payfegiftes, Placés à une
certaine Aération & dans des lituations perpen.-
diculaires, ils produifent un effet fingulier.
On s’en fert auffi pour former des abris à la
faveur defquels on garantit des femis ou ries
plantations d’arbres plus intéreffants.
Mais le parti le plus avantageux quon puiffe
tirer des Ajoncs, eft de les employer à la culture
des terreins ftériles y ils en changent infenfiblement
la nature, & les rendent, après un laps de tems,
plus ou moins confidérable , fufceptihles de
donner d’autres produélions plus intéreffantes. En
attendant, ils fourniflent toujours des bourrées
qui fervent au chauffage dans les pays ôù le bois
eft rare, & qu’on peut employer par-tout à la
cuiffon du plâtre & de la chaux, ainfi qu’à plu-
fieurs autres ufages jdomeftiques.
D’ailleurs, au moyen d’une préparation facile,
les branches de cet arbriffeau fourniflent un excellent
fourrage pour les beftiaux -, auffi , dans
beaucoup d’endroits, en fait-on des prairies artificielles
qui font dune grande reffouree pour
le Cultivateur ou lui affurem au moins un bénéfice'
certain.
Jj 2. Ajonc du Cap. Cette efpèce eft un arbriffeau
toujours verd , qui s’élève de trois à quatre
pieds de haut j fon feuillage eft menu & fes
Traîneaux font terminés - par .de longues épines.
Comme cet arbriffeau ne produit que très-
rarement des graines dans notre climat, on eft
obligé, Iprfqu’pn yçut le multiplier par cçfnoyep,
d’en faire venir du Cap de Bonne-efpéranéei
Elles doivent être femées dans des pots remplis
d’une terre meuble,, cômpofée aux deux tiprs avec
du fable d« bruyère ,& placées, pendant l’hiver,
fous un chaftis à l’.abrt des gelées. Les fen;encès
commencent à lever d.ès le mois de février \
alors on doit les- arrofer plus régulièrement , .&
lorfque les chaleurs du printems Ce font fentir,
on tranfporte les yafes qui les: renferment fur
iine couche tiède à l’expofition du levant & à
l’abri du foleil du midi. -
Vers le commencement d’août , les . jeunes
plants, pourront être tranfplantés chacun fépa-
' rément , dans des pots remplis d?nne terre uft
peu plus folide que celle d^s femis *, & à l’approche
de l’hiver , on les rentrera dans une
bonne orangerie près des croifées. L
11 eft rare que cet arbriffeau fe multiplie de
boutures, mais il reprend quelquefois de marcottes^
on fait cette opération au printems, à là sève
montante, & les jeunes pieds „peuvent être fevrés
l’année fuivànte.
Ufage : Cet arbufte eft ^propre à figurer dans
le? orangeries , parmi, le* plantes du Cap. Son
feuillage perpétuel & la teinte de fa. verdure,
produifent un effet agréable -, mais il eft encore
très-rare dans nos jardins. (M . T h-o u i n .)
A J O U y E. A 3 0 v r e a . .
Nouveau genre de plante découvert par
Aublet, dans les forêts de la Guiane françoife,
& qu’il a décrit dans, fon. hiftoire. des plantes de
ce, pays.. Il n’en exifie. qu’une jefpèce.
Ajqjuve des Caraïbes.
A j o u r % A Guianenfîs. Aubl. Guian. 210 ,
tab, 120.
.Cette efpèce eft un arbriffeau de quatre à
cin3 pieds de haut , qui pouffe dç longues
branches de fon fommet y elles font garnies d’un
feuillage permanent & d’un beau verd. Ses'fleurs
font petites , & par conféquent peu 'apparentes, j
elles font remplacées par dés.baies ovales d'è
couleur noirâtre, qui,renferment des femences
huiieufes, .aromatiques,.
Cet arbriffeau n’ayant point Encore été apporté
en Europe , fa culture nous eft inconnue,; ainfi
que fes ufages , dans l’ornement dès jardins,
T F 9 u -r Æ )
A I R.
Ajk , agriculture. Fluide élaftique répandu
par-tout, compreflible, perméable à la lumière,
propre jà tranfmettre le fon, fufceptible de conden-
fation & der^réfaèlion; tantôt feç, tantôt chargé
d’humidité,froid ou chaud, félon la latitude &
la faifon , fervant enfin à la végétation des plantes
& à la refpiration des animaux, L ’air peut être
çpnfidéré, ou tel cpfil eft dans lps corps dont il fait
partie,outel qu’il eft en maffe, environnant la terre
fous le nom d'atm'ofphèxe.
L ’air confidéré dans les corps, ainfi que le dit
M. Macquer, auteur célèbre du diétionnaire de
chymie : ce de même' que les autres principes pri-
99 mitifs s’y. trouvé dans deux états différens ; c’eft-
99à-dire, que dans certains corps & dans certaines
99circonfiances, il eft Amplement difperfé & inter-
jjpofé entre les parties intégrantes, mais fans y
>5 adhérer , ou du moins n’ayant avec elles qu’une
jj adhérence très-foible. Cet air qu’on peut féparer
jj par des moyens méehaniques, tels que l'opération-
j j de la machine pneumatique, lacompreflion,la
jjfecouffe, qui jouit d’ailleurs de toiires fes pro-
jjpfiétés,.ne doit pas être regardé comme un des
u élémens des corps dans lefquels il eft dans cet
jj état j mais la pdrtiôn d’air qu’on-ne peut féparer
jj de plufieurs 'corps qu’en les analÿfant & en
jj employant les moyens de décompofitiôn que
jj fournit la chymie, qui d’ailleurs, tant qu’il eft
jj dans ces corps, eft privé d’une des propriétés de
»fon aggrégation , telle, par -exemple, que fon
j j élaflicité qu’il ne recouvre qu’à mefuré qu’il s’eft
jj dégagé*, cet air doit être confidéré commentant
ij véritablement un des< élémens ou parties confti-
» tuantes-de ces corps, jj
L air atmofphérique n’eft point un flurde homogène,
ou formé de parties toutes fémblablesj mais
un compoféde molécules de diverfe nature-, favoir,
dup quart d’air pur ou d’air refpirable, & des
trois quarts d’air non refpirable $ produit de toutes
les émanations de la terre. Lés anciens né connoif-
foient qu’une forte d’air, quoiqu’ils foupçonnaffént
& adpriffeht des exhalaifons ou vapeurs particulières
qui en étoient diftinguées. Ce n’eft que peu-
à-peu quon eft parvenu à le décompofer ^ & enfin
1 prouvé maintenant, grâce aux découvertes
modernes , qu’il y a plufieurs fluides aérifprmes
contenus dans l’air. On a appel lé gas tous ces
fluides, en fpécifiant la plupart par les noms des
corps^ dont ils émanent. J e ne parlerai ici que des
principaux ou de ceux qui peuvent affeélèr plus
ou moins les animaux, tels que lé gas acide crayeux
ouair fixe, & le gas ou air inflammable ou plutôt,
pour ne pas entrer dans les détails qui n’appartiennent,
qu’à la phfiyque ou à la chymie, j ’expoferai
les eirets de ces gas fur des animaux, d’après des
expériences, que j ’ai eu océafion, de faire avec
iVi.Bucquet, chymiftediftingué, que la mort aenlevé
trop tôt pour les feiences, & dont je né donnerai
que des réfultats.
^ 1 crayeux eft ainfi nommé, r.° parce
quil eft de natiîre acide, puifqu’ilrougit la teinture
de tournefoPÇ & formé un fei ’neutre fi on
1 unit • avec ^ une diffolution d’alkali -, 2.0 paTce
qu on le retire en très-grande quantité dé la craie,
loit par la diftillation, foit à l’aide 'de l’efprit-de-
vitriol,. C eft lui qiii çonftirùè la plupart.dès; m’o-,
fèttes, & fur-tout cell^ qui font produites par Ies>
cuves de Vin & de bierre en fermentation. Il paroit
que la vapeur daftgereufe des charbons eft le même
gas. Une lumière qu’on y plonge s’ëteint fur le
champ. 11 eft pefanr, & fe précipite en bas.
Le gas inflammable fè dégage non-feulement des
carrières de fel & de charbon de terre, mais encore,
fuivant M. Volra , des marais, des étangs-,
des foffés, des mares. On le retire en remuant là
vafe avec un bâton, & en recevant dans ùnê bouteille
les bulles qui s’élèvent. Une diffolution d’étain,
de fer & de zi hé, parles acides vitrioliques
ou marins, en fournit un grande quantité propre
qu on peut recueillir. Ce gas, à l’approche d’un©
bougie, prend feu , donne une belle flamme, &
détonné. Il eft léger, & fe porte toujours en haut.
Ces: différens gas font mortels pour les, animaux
qui' s y trouvent expofésy' on lés appelle meplïù-
tiques ; mais ils n’àgiffent pas de la même manière*
| g^s acide crâyèüx ou air fixé, 3caufe une difficulté
de refpirèr , & Ies accidens de l’apoplexiei
C eft ce gas qui fait périr les hommès quand ils le
refpirent dans les celliers ou les brafferies. Le même
tue des beftiaux qui féjpurnent lorig-tems dans les
étables dont on ne refiouvelle pas l’air, altéré pat
leur refpiration.
^ La vapeur dû charbon, qui h’eft pas de nature
différente , produit de; femblablés- effets, nfaii-
avec moins d’énergie, parce qu’elle eft toujours
mêlée d’une certaine quantité, d’air refpirable.
Le gas^ inflammable occafionne les mêmes àcci-
dens-, mais il a èncore une aélion toute particulière
fur lesiîerfs, comme il eft prmivé par iesT convul-
fions violentes dés animaux qu’on y plonge.
T bus; les animaux né fon t pas affeélés de I*
même manière pàr lès différens'gas. Les oifeaux,
accoutumés à refpirer l’air le plus pui- ] péfiffent
dansées, fluides méphy tiques beaucoup plus prompt
tement que les autres.'
Les quadrupèdes, qui refpirent: plus habituel-^
lement rua air plu? chargé d’exhalàifôns', fubfiftenr
Plus long-tgps dans lés différens gas', & fur-tout
dans la vapeur de charbon y ce tems 2 au' refte, eft
plus ou moins long, félon la forée & îa difpofition^
de l’animal. Les jeunes animaux, félon la remarque
de M. Prieflley, font moins fufceptihles que les
vieux des effets des fluides méphy tiques. Quand ils
ont réfiflé à la première impreflibn, ils peuvent
continuer' d’y vivre un tems affez longi
Les amphybies & les infeéles, qui paffent une
pàrtie de leur vie dans l’engourdiffement, & dans
une véritable afphyxie'^peuyent refter ilong-témis
dans lés fluidés méphytiques', fans, en être fort
affeélés* 11 eft étonnant combien peu l’air inflammable
a d’aélion fur la grenouille qui habite lès
marais. Les détails ;des'expériences' dont ces conséquences
.’font tirées, tfë Trpûyént dans- ûn/ménîoiré
de M. Buéqùet Sfur la manière ;dônt les Animaux
font affeélés par différens fluidesàériformes^mépliy-
;tiques,.&c. , &Eur les moyéns -de remédier aux
effets de ces fluides, &c. |
J ’ai fait voir au mot aérer qu’il étoit néceffairé