
graines donnent naiffance à de nombreufes variétés
qu’on a beaucoup de peine à rapporter à leur efpèce,
ce qui femble prouver que la plupart de ces plantes
ne font que des variétés d’un petit nombre
d’efpèces. ( M . T h o u i n . )
Amaranthe à crête de coq, fynonyme du
Celojîa crifiata L. Voyc[ P asseveloür a CRÊTE.
Amaranthe argentée, Celofia argentea. L,
Voye{ Passeveloür argenté.
Amaranthe cramoiiie, Celojîa coccinea. L,
Voyei Passeveloür écarlate. (M. T hovin.)
Amaranti-ies (les), cette famille naturelle
de plantes renferme plufieurs genres dont quelques*
uns font nombreux en efpèces'& en variétés. Elle
efl prefque uniquement’ compofée de plantes étrangères
à l’Europe 3 la plupart croiflent dans les par*
ties du mondëTês plus chaudes, & quelques-unes
fous les zones tempérées, maïs très-peu dans les
pays froids. La plus grande partie de ces plantes
font herbacées & meurent tous les ans. Il y en a
très-peu qui aient des tiges ligneufes & qui fur-
ment des arbufles de trois à quatre pieds de haut,
aucune ne s?élève en arbre. Leurs fleurs font fort
petites, mais leur réunion engroffes ma fies produit,
dans plufieurs efpèces, des effets agréables.
En général, toutes les plantes de cette famille fe
multiplient fort aifément par leurs femences, fur-*
tout les efpèces annuelles 3 celles qui font ligneufes
fe propagent de boutures *,. elles aiment de préférence
une terre meuble, légère & fubftaneiellç,
mais elles vivent dans toutes fortes de terreins.
Les plus fortes chaleurs ne leur font point nuifi-
bles lorfqu’on y proportione les arrofemens*, leur
végétation , au contraire, en devient plus aélive
& plus belle.
Plufieurs de ces plantes font cultivées depuis
long-rtems dans nos jardins dont elles font l'orne»
ment, tant par la beauté de leur feuillage, que
par l’agrément de leurs fleurs*, d’autres ont des
propriétés alimentaires qui les font rechercher dans
les pays où elles çroiffent, & quelques-unes enfin
font d’ufage dans la médecine.
Les genres qui çompofent la famille des A m a -
r a n t h e s , fpnt :
L’Amaranthr.. . . . . . .A m a r a n th u s .
L e Passeveloürs.. ..C ezosia.
L’AmARANTHINE.. . . . .GoMPflRXNA,
L ’Iré siné . ........ I r e s in e ,
L e Çad e la ris___ .... .A c k y r a n t h e s .
L a P aronique.. . . . | . P ARON IC JI.t A .
L’Al t e rn a n t e .. . , . . .A z t e r n a n th e r a .
L e T r ian t êm e , . . . . . .T r ia n t h e m a ,
L e Gl in . . .Gz in v s .
Nota. Il efl douteux que les deux derniers
genres appartiennent à cette famille y des pbfer-
varions plus fuivies pourront un jour réfopdre
cç problème.
A M à R À N T H I N E . G o m p h r e n a .
Ce genre qui fait patrie de la famille des A m a-
r An th e s , efl compofé, dans ce moment, defept
efpèces diftinéles. Ce font des plantes herbacées
ou peu ligneufes , qui croiflent naturellement
dans les pays les plus chauds de l’Amérique & de
l’Inde, une feule efl employée à l’ornement de
nos jardins comme fleur d’automne *, les autres ne
font guère propres qu’aux écoles de botanique, où
même ellçs fe trouvent affez rarement.
Efpèces.
i t Amaranthine globuleufe,ou Amaranthoide,
Gomphrena 'globofa. L . © de l’Inde.
i , B. A m a r a n t h in e globuleufe blanche.
Gomphrena globofa alla. © des jardins.
I. C. Amaranthine globuleufe panachée.
Gomphrena globofa variegaia. © dès jardins^
2. A m a r a n t h in e vivace.
Gomphrena perennis. L , jf> d’Amérique.
3. A m a r a n t h in e hériffée*
Gomphrena hifpida. L. du Malabar,
4. A m a r a n t h in e du Bréfil.
Gomphrena Brafiiienjîs. L. de l’Amérique.
5. A m a r a n t h in e jaune.
Gomphrena flava. L. de la Véra-crux.
6. A m a r a n t h in e arborefeenre.
Gomphrena arborefeens. L. fil, fuppl. h de
la nouvelle Grenade en Amérique.
7 , A m a r a n t h in e à épi.'
Gomphrena ifiterruptu. L.<j* de la Véra-crux,
L ’Amaranthine globuleufe efl plus connue fous
le nom d amaranthoide & d’immortelle rouge 3 les
fleurifies de Paris l’appellent tolides par abbrévia-?
tion du nom à! amaranthoide s qu’elle portoit anciennement
, & qu’ils ont corrompu. Cette plante
s’élève d’environ un pied & demi*, fa tige efl
droite & garnie' dans toute fa hauteur de branches
très-rapprochées les unes des autres, lesquelles
font revêtues d’un feuillage touffu d’un
beau verd. Les fleurs çroiffent à l’extrémité des
rameaux, & forment des têres qui d’abord font
rondes, îpais enfuite deviennent ovales. Ces fleurs,
dans quelques individus, font d’un beau rouge,
dans d’autres elles font blanches & quelquefois
mélangées de blanc & de rouge, ce qui fait un gris
de lin affez agréable, cette plante forme une touffe
arrondie, prefque aufli large par fa bafç qu’elle efl
haute. Ellç efl couverte de fleurs éclatantes, que la
verdure foncée de fon feuillage fait refforrir encore
davantage. Les premières fleurs cpmmencenr à
paroître en juillet & continuent fans interruption
jjufqu à la fin de l’automne.
Culture : L ’Amaranrhine globuleufe fe multiplie
par le mpjen de fes graines, qui doivent être
femées en mars, fur une couche chaude couverte
de chaflis ou de cloches. On les sème en pot ou
en pleine couche dans une terre meuble, légère &
fuhftancielle*, lorfque les femences ont étéféparées
de leur enveloppe elles lèvent dans lefpace de
quinze jours 3 elles font un peu plus long-tems à
germer quand on n’a pas eu cette précaution 3 mais
loir qu’on la prenne ou qu’on la néglige, les graines
réuflîffent également bien pourvu qu’elles n’aient
pas plus de trois ou quatre ans. Dès que le jeune
planta trois pouces de hauteur, il doit être repiqué,
foit fur une couche médiocrement chaude ,
toit dans des pots à bafilics qu’on place également
fur une couche tiède, & qu on garantit du foleil
pendant les premiers jours jufqu a ce que les individus
foient bien repris/ Si l’on repique les jeunes
plants en pleine couche, il faut les efpacer à huit
ou dix pouces de diflance en tout fens les uns des
autres, afin d’avoir la faculté de les lever en groffes
mottes lofqu’on voudra les tranfplanter en pleine
terre ou dans des vafes. Il efl important de donner
de l’air le plus fouvent qu’ il efl poflible à ces plantes,
foit pour les empêcher de setioler, foit pour
leur faire prendre de la force 3 il convient même
(^enlever les, panneaux des chaflis dans les tems
doux & pluvieux, & lorfque les chaleurs de l’été
font arrivées, on peut les laiffer à l’air libre.
Pendant les premiers jours, & jufqu’à ce qpe
les graines foient levées, les femis exigent des arrofemens
fréquens , mais légers, & feulement en
forme de baflinage. On doit enfuite les rendre plus
rares tant que le jeune plant efl foible, maislorf-
qu’il a pris de la vigueur, & que les chaleurs de l’été
fefonr fentir, on peut alors l’arrofer fréquemment
& copieufement, fur-tout s’il efl en pleine couche.
Ver-s le mois de juillet on tranfplante les Ama-
ranthines globuleufes à leur deflination. Celles qui
font en pleine couche doivent être levées en mottes
par un tems chaud & couvert, plantées fur le champ,
& arrofées enfuite très-abondamment pour affermir
la terre autour des racines, & faciliter lareprife.
Celles qui ont été élevées dans des pots, fouffrent
beaucoup moins de leur tranfplantation, & procurent
une jouiffance plus prompte.
^ Les graines des Amaranthines globuleufes mû-
riflent en Automne, & même affez tard 3 on les
recueille fur les pieds qui ont été les plus vigoureux
, & qui ont donné les plus belles fleurs. En
général, les tètes qui ont fleuri les premières, &
celles qui fe trouvent vers le fommet des plantes,
doivent * être préférées : les graines en font mieux
aoûtées, & s y trouvent en plus grand nombre
que dans les têtes des branches latérales. On les
coupe avec leur pédicule à la longueur d’un pouce,
on les étend au foleil dans un lieu fec, après quoi
on les fépare de leur placenta commurt , & on les
renferme dans des facs avec leur enveloppe pour
s en forvir 1 année fuivante. Les graines fe confer-
ve.^Pen^ant quatre ou cinq ans.
ujagt : Lés Amaranthines globuleufes fervent
à la décoration des jardins d’agrément *, on les
place fur les plate-bandes des parrerres fyminétri-
ques dans les corbeilles & les maflifs à fleurs*, on
les plante dans les vafes dont on orne les terraffes,
les efcaliers & les angles des parterres 3 enfin elles
font propres à tous les ufages auxquels on fait fervir
nos plus belles plantes d’ornement, dont elles font
partie. Les bouquetières confcrvent les fleurs de
ces plantes pendant plufieurs années, au moyen
de la (impie précaution qu’elles ont de les couper
par un tems fec, lorfquelles font dans tout leur
éclat, & de les faire fécher rapidement à la chaleur
d’un four ou au foleil fous un linge.
Obfcrvation : Quoique les Amaranthines globuleufes
blanche & panachée aient tous les caractères
des variétés, & qu’il n’y ait *jue des yeux
très-exercés qui puiffent les diflinguer de leur efpèce,
lorfqu’elles ne font point en fleurs, cependant
elles fe reproduifentconftàmment fous la même
forme & avec les mêmes couleurs, ce qui paroitroii
les rapprocher beaucoup des efpèces.
L ’Amaranthine à épi efl une plante herbacés
qui vit peu de tern*, & qu’on doit regarder
comme bis-annuelle dans notre climat. Du collet
de fa racine fortent plufieurs tiges d’environ deux
pieds de long , les unes dans une direction horizontale,
& les autres plus ou moins verticales 3 à
leur bafe efl une touffe de feuilles difpofées en
rond,& appliquées contre terre3 les autres feuilles
font oppofées, & viennent le long des tigesàde
grandes diftances les unes des autres. Leur forme
efi ovale, & elles font couvertes d’un duvet
cotonneux & blanchâtre. Les fleurs font petites,
d’un blanc jaunâtre, & difpofées en épis interrompus
& rameux, à l’extrémité des branches ;
elles donnent naiffance à des femences applaries &
snguleufes qui mûriffent très-bien dans notre climat*
Le port grêle de cette plante, la rend peu agréable.
Culture : Ses femences doivent être mifes en terre
au printems dans des pots remplis d’une terre meuble
& légère, que l’on place fur une couche chaude
couverte d’un chaflis 3 elles lèvent ordinairement
dans l’efpace de quinze jours, & les jeunes plants
font affez forts pour être féparés vers le mois de
juillet. 11 convient de les repiquer dans des pots,
afin qu’ils puiffent être rentrés dans les ferres
chaudes en. Automne. Ces plantes exigent, pendant
l’hiver, une température de douze degrés de chaleur
pour feconferver. Elles perdent une partie de
leurs branches dans cette faifon 3 mais en les plaçant
au printems fur une couche tiède & fous
chaflis, elles en repouffent de nouvelles du coller
de leurs racines. Cette plante fleurit la première
année à la fin du mois d août, & l’année fuivante
elle efl en fleurs dès le mois de juin.
Hifiorique : Les graines de cette efpèce ont été
envoyées pour la première fois au jardin du Roi,
en 17 78 , par M. Crofnier. 11 les recueillit à Saint-
Domingue dans le voifinage du Cap françois.
Les autres efpèces d’Amaranthines ne nous font