
dont les tiges fe couchent fur la terre, & y forment
des tapis ferrés d’une verdure blanchâtre ,
qui fe couvrent de fleurs dans les mois de juillet
& d’août. Elles ne fe multiplient que par le
moyen de leurs graines que l’on fèmeà différentes
époques; celles de la fécondé efpèce.» avec fes
variétés, doivent être mifes en terre à l’automne,
& à la place que doit occuper la plante, parce
qu’elle fouffre difficilement d’être tranfplantée } à
moins qu’on n’ait foin de l’enlever avec fa mote.
Ces graines lèvent dès le premier printems ; les
jeunes plants fleuriffeiiten juillet, & leurs femences
inùriffent en feptembre & oélobre.
Les graines des quatre autres efpèces^ne veulent
être femées qu’au printems. On les met dans
des pots remplis dune terre-meuble & légère, que
l’on place fur une couche chaude, à l’air libre;
au moyen d’arrofemens fréquens, mais légers, ces
femences lèvent en vingt-cinq ou trente jours, &
le jeune plant acquiert affez de force jx>ur être
planté vers le- commencement de juillet. Si on le
met dans un tefrein de bonne nature, & à une
expofition chaude, il croîtra promptement, produira
un grand nombre de fleurs, & fes femences
parviendront à leur maturité avant l’hiver. Lorf-
qu’une fois il eft en place, fa culture fe réduit à
des arrofemens dans les tems de fécherêffe, &
à quelques farclages, pour écarter les mauvaifes
herbes qui pourroient lui nuire.
L ’Anthyllide de montagne eft un arbufte rem-
•pant, qui ne s’élève pas à plus de fix pouces
de haut. Ses tiges .ligneufes lont couvertes d un
feuillage argenté -, elles fe terminent par des
bouquets arrondis, compofés d’un grand nombre
de fleurs purpurines > très-jolies. On multiplie
aifément cet arbufle par le moyen de fes graines
& de fes drageons enracinés. La faifon la plus
favorable aux lemis des graines eft le mois d octobre*,
on les met en pot, fur une terre fablon-
neufe, & on enterre le vafe dans une plate-
bande, à l’expofition du levant. Pendant les fortes
gelées, on couvre le fcmis do paille & de pail-
laflons. Les graines lèvent au printems -, alors on
tranfplante le plant fur une couche tiède ; on a
foin de le garantir des mauvaifes herbes, & de
l’arrofer fréquemment pendant les chaleurs de l’été.
A l’approche des gelées, on le rentre dans l’orangerie
, où il doit paffer l’hiver fur les appuis des
croifées. Ce n eft que vers le milieu du printems
de la fécondé année que le plant de l’Anthyllide
de montagne eft affez fort pour être féparé.
Chaque jeune pied doit être mis dans un pot à
oeillet avec une terre eompofée par égales parties
de terre à oranger, & de terreau de bruyère
bien mélangés. On place enfuite ces pots fur une
couche tiède où ib reftent ombragés jufqu’à ce
que les plantes foient reprifes. Cet arbufte veut
être cultivé comme les plantes d’orangerie, &
demande à y rentrer l’hiver pendant les quatre
©u cinq premières années* On pourra- alors en
mettre quelques pieds en pleine terre, dans une
pofition abritée des grands froids & fur-tout de
l’humidité, en obfervant de les couvrir dans les
fortes gelées. Malgré ces précautions, il eft bon
d’en conferver quelques pieds dans 1 orangerie,
parce que ceux qui font en pleine terre périffent
l’ouvent dans notre climat. On multiplie encore
cet arbufte, par le moyen des drageons qu’il
pouffe quelquefois d© fa louche; il reprend aulfi
de boutures, mais plus rarement.
L ’Anthyllide argenté, ou la barbe de Jupiter,
eft une des efpèces de ce genre la plus inté-
reffante. Elle s’élève de huit à dix pieds de
haut en Provence, & dans les lieux ou elle
croît naturellement. Les branches forment un
faifeeau arrondi & pyramidal. Son feuillage eft
léger & do couleur argentine, très-luifante. Les
fleurs font difpofées en bouquets arrondis-, à
l’extrémité des branches & des rameaux ; : ’elles
font jaunes & fe fuccèdent pendant tout 1 été.
Les graines de cet arbriffeau mùriffent fouvent
dans notre climat. Elles peuvent être femées, dès
l’automne, dans une terrine ou dans des cailles qu on
place fous des chaflis ou que l’on rentre à 1 orangerie
pendant l’hiver*, mais, comme il arrive fouvenr?
dans les hivers longs & humides, que.les jeunes
plants pouriffent à niefure qu’ils lèvent, il eft
plus fùr , dans nos provinces feptentrionales,
de ne les femer qu’au commencement de mars*
On les met fur couche & fous des chaflis que
l’on ôte dès que le beau tems eft arrivé. Les
graines lèvent dans l’ efpace de fix femaines,
& le jeune plant parvient àn eu f ou dix pouces
dé hauteur avant la fin de l’automne. Il eft bon
de différer à le repiquer jufqu’au printems fui-
vant, & d’en afder la reprife par une douce
chaleur artificielle. On le plante dans des^ pots
à oeillets, avec de la terre à oranger, & l’hiver
on le rentre à l’orangerie. Lorfque cet arbriffeau
eft arrivé à l’âge de quatre ou cinq ans, on
peut en placer quelques pieds en pleine terre,
dans un terrein fee, à l’expofition du midi,
& au pied d’un mur, s’il eft polfible ; dans
cette pofition, il croîtra avec vigueur, fe couvrira
dé fleurs, & produira des graines en abondance
; mais il faut l’empailler foigneufement
pendant l’hiver r & le défendre de l’humidité.
On propage encore cet arbriffeau de boutures,
& par les racines que l’on coupe en morceaux
de quatre à cinq pouces de long, & qu’on plante
dans des pots fur- une couche tiède. Mais la voie
démultiplication par les graines eft fi facile, &
fi expéditive, qu’on néglige ces deux moyens,
qui exigent plus de foins & font beaucoup moins
fûrs. " HH L ’Ebene J e Crète n’eft inférieure en rien à
i’efpèce précédente pour l’agrément ; fon feuillage
eft pareillement argenté*, elle s’ élève un peu
moins haut, mais ce défavantage eft plus que
compenfé par l’éclat de fes fleurs'; elles for«
grandes, d’un beau rouge, & difpofées en épis
coniques à l’extrémité des branches. Cette efpèce
fe conferve aifément dans une bonne orangerie,
fur des gradins*, elle aime une terre un peu forte,
& craint l’humidité pendant l’hiver} l’été, fi on
la place en pleine terre dans un pot, à une
expofition chaude & abritée des vents, elle
fleurit abondamment, & produit quelquefois des
femences qui viennent à parfaite maturité dans
notre climat*, d’ailleurs cet arbriffeau fe multiplie
de graines qui doivent être traitées comme
celles de l’efpèfce précédente, mais elles font plus
tardives à lever. On le propage aulfi de boutures
& de racines à défaut de femences *, mais
il ne faut pas trop compter fur ces moyens de
multiplication.
L ’Anthyllide faux -cytife fe diftingue aifément
des autres efpèces par fon port grêle. Celle - ci
s’élève rarement au-deffus de trois pieds. Son
feuillage efl d’un verd blanchâtre, & fes fleurs,
qui font fort petites , naiffent rafl’emblées au
nombre de trois ou quatre dans les aiffelles des
feuilles. Cet arbufte eft plus rare qu’agréable} on
le conferve dans l’orangerie pendant l'hiver} il
craint l’humidité & l’air'ftagnant ; T été, il peut
être placé fur des gradins parmi les plantes d'orangerie
} il aime une terre meuble & fablonneufe,
& fupporte beaucoup mieux la féchereffe que
l’humidité. Dans les années chaudes, il fleurit
affez abondamment, & donne des graines qui
viennent à parfaite maturité dans notre climat.
On le multiplie de femences de la même manière
que l’efpèce du n°. 5), mais fon jeune plant eft
plus délicat.
L’Anthyllide hériffonné eft un arbriffeau qui
forme un buiffon demi -fphérique, hériffé d’épines
qui en défendent l’approche. En Efpagne & en
Portugal, il s’élève à la hauteur de quatre à cinq
pieds}fon fetfillage eft rare, de couleur argentée}
fes fleurs, qui paroi fient dans les mois de juin
& de juillet, font placées fur les jeunes rameaux*,
elles font violettes, aftèz gratifies, & produifent
un fort bel effet. On multiplie cet arbriffeau par
les graines qu’il faut tirer des pays méridionaux,
parce qu’il eft trèsraré quelles viennent en
maturité dans notre climat. Elles fe sèment au
printems, & les fémis doivent être gouvernés
comme ceux des antres efpèces; d’ailleurs celle-
ci n’eft pas plus délicate que la neuvième. ; elle
exige la même culture, mais elle croît beaucoup
plus lentement.
| Pendant leur jeuneffe, foutes les Ahthyllides
hgneufes veulent être confervées l’hiver dans les
orangeries; il leur faut peu d’arrofement dans
cette faifon & beaucoup d’air. Lorfqu’elles ont
acquis de la force & qu’on en pofsède plufieurs
individus, on peut en rifquer quelques pieds en
pleine terre, à l’exception toutésfois des efpèces
j j i viennent du cap. En les plaçant au pied
dun mur, à l’abri du nord, dans un terrein .
fec , léger & profond, ils réflftent quelquefois
à des gelées de cinq à fix degrés fans être couverts
; mais il eft plus prudent de les couvrir
avec des matières sèches, & de les empailler
foigneufement pendant la durée des gelées. A
ceite précaution, fi l’on joint celle de les découvrir
dans les intervalles de beau tems, qui fe trouvent
fouvent entre les fortes gelées, on parviendra à
les conferver plus long - tems, parce que c’eft
moins la rigueur du froid qui fait périr ces
plantes , que fa longue durée & fur-tout l’humidité
froide Dans les provinces méridionales de
la France, il n’eft pas douteux que ces arbrif-
feaux croîtroient en pleine terre fans aucun foin,
puifque plufieurs d’entr’eux y font indigènes.
Ufages. L ’Anthyllide vulnéraire & fes variétés
font des plantes médicinales qu’on cultive dans
les jardins de pharmacie. Les trois fuivantes, qui
font annuelles, ne font recherchées que dans les jardins
de botanique. Toutes les autres efpèces ligneufes
méritent d’être cultivées. Elles font, par leur feuillage
, l’ornement des orangeries pendant l’hiver, &
1 par leurs fleurs, l’agrément des jardins pendant
I l’été. ( M. T h o u i n .')
A N T I C H O R E . A s t i c h o r u s .
Genre de plante dont il n’exifte encore qu’une
efpèce peu connue des Boraniftes, & inconnue
aux Cultivateurs.
. A n t i c h o r e c o u c h é e .
A n t i c h o r u s deprejfus. L. © de l’Arabie.
Cette plante n’offre rien d’intéreffant à la vue;
fes tigës , de trois à quatre pouces de long ,
font couchées fur la terre ,* elles font garnies de
feuilles alternes, dans les aiffelles defquelles naiffent
de petites fleurs jaunes, peu apparentes , & qui
font fuivies fie capfules étroites qui renferment
des femences menues.
Cette plante n’a point encore été cultivée en
Europe ; mais en raifon du pays où elle croît
& de fa courte durée, nous penfons qu’en fe-
mant fes graines au printems , dans une terre
fablonneufe & fur couche , on parviendra à les
faire lever , & enfuite en la cultivant comme les
plantes annuelles de l’Afie, on la feroit croître
& on en obtiendroit des graines. Elle ne paroît
pas devoir être recherchée dans d’autres jardins
que dans ceux deftinés à l’étude de la Botanique.
(M . T h o u i n ) .
ANTI-CCEUR, maladie du cheval, de l’âne>
du boeuf; Voyc\ avant-coeur. ( M . l ’a b b é T e s s i e r ).*
A N T I D E S M E. A n t i d e s m a .
Ce genre n’eft compofé que de végétaux ligneux
, qui forment des arbres de moyenne hauteur.
Ils eroiffent dans les climats les plus chauds
& particulièrement dans le voifinage fie la mer.