
vivace, qui pouffe chaque année, de fa racine,
j^es tiges hautes de huit à dix pouces, rameufes,.
& garnies de petites feuilles en coeur , d’un
vert blanchâtre. Ses fleurs, qui paroiffent.en juin,
font petites, jaunâtres & très- peu apparentes ;
elles produisent quelquefois des fruits dans nos
jardins.
Culture. La culture de cette efpèce eft la même que
jcelle du n°. 1 5 , excepté quelle ell moins ruftique,
& quelle préfère les expofitions un peu plus
chaudes; d’ailleurs elle n’eft propre qu’aux jardins
de plantes médicinales./
26. Arifioloche ronde. Sa racine eft tubéreufe,
charnue, de la forme & de la groffeur d’un petit
navet, de couleur noirâtre; elle pouffe chaque
année des tiges foibles, d’environ un pied de
long. Les feuilles font prefque rondes & d’une
verdure foncée. Les fleurs font jaunes, rayées,
& terminées par des languettes d’un rouge-noir.
Elles paroiffemen juin & juillet; il leur fuccede
des capfules à fix loges, remplies de femences
plates, qui muriffent affez ordinairement dans
notre climat.
Culture. Cette plante aime les terreins meubles, fa -
blonneux &un peu humides; elle craint le grand
foleil. On la cultive en pleine ferre, fans autre
précaution, que de la couvrir de fumier de vieilles
couches dans les grandes gelées. On la multiplie
par fes graines qui doivent être femées une quinzaine
de jours après leur récolte, dans des pots
remplis d’une terre légère, qu’on place, pendant
l’hiver, dans une plate?-bande, à l’abri du nord,
Auffi - tôt que les cotylédons des femences com-
jmsncent à paroître, on tranfporte les pots fur
une couche tiède, à l’expofition' du levant ;
jls peuvent refter dans cette pofirion jufqu’à ce
que le jeune plant foit en état d’être féparé.
Pendant les premières années, il eft prudent de
le défendre des grandes gelées, par des couvertures
de vieux tan ou de litière. Les jeunes '
plants fe repiquent au primeras avant qu’ils commencent
à pouffer ; on les met dans une plate-
bande ombragée & un peu fraîche. Lorsqu’on
cultive cette plante dans des pots, elle vient
mal, & périt fouvent ; néanmoins dans des pays
plus feptentrionaux , il eft indifpenfable de la conserver
dans des vafes, & de la rentrer dans l’orangerie
ou fous des chaftis pendant l’hiver.
1 Ufage. Les vertus médicinales de cette plante
la font rechercher dans les jardins çonfacrés à
la médecine.
27.Arifioloche longue• Cette efpèce a beaucoup
d’affinité avec la précédente. Cependant, elle
s’en diftingue par fâ racine qui eft fort alongée,
& qui reffembie affez à'celle de la carotte, tant
par fa longueur que par fa formp.; fes tiges font
un peu plus longues, & fes feuilles plus petites'
i& d’une verdure pâle.’ Sa fleur offre auffi des
différences ; elle eft d’un vert blançhâtre^; les
fruits qui lui fuCcèdent ont la forme d*une petite
poire, fans aucuns angles, marqués comme dans
les efpèces précédentes.
Culture. Cette efpèce fe cultive & fe multiplie delà
même manière que la précédente; fon ufage eft
le même.
29. Arifioloche clématite. Ses racines font longues,
menues & rampantes; elle pouffe des figes
droites, de la hauteur de deux pieds environ;
garnies de grandes feuilles en coeur, dun yert
jaunâtre. Ses fleurs font petites, drun jaune pâle^,
peu apparentes ; fon fruit, qui eft affez gros, eft
marqué de plufieurs angles laiilans.
Culture. Cette plante eft très-commune dans toute
la partie feptentrionale de l’Europe; elle -croit natu-
Tellement dans les vignes, fur le bord des chemins
& dans les bois. Il fuffit de la planter une fois
dans les jardins pour qu’elle fe perpétue conftam-
ment ; tout le foin qu’on doit avoir eft de
l’empêcher de nuire aux plantes voifines, & de
s’emparer du terrein ; c’eft pourquoi on la plante
dans des pois qu’on met en pleine terre dans les
écoles de botanique, pour l’empêcher de tracer.
Ufage. On ne cultive guères cette plante que
dans les jardins de plantes médicinales à caufe
de les propriétés. Les Jardiniers font ufage de
la décoélion de fes feuilles dans l eau, pour écarter
les pucerons & les fourmis des ferres chaudes, lorsqu'ils
infeftent les plantes. { M . T h o v i f . )
A R IS T O L O C H E S (les), A r i s t o i o c h i æ .
Famille de plantes qui tire fon nom d’un
■ des genres qui la compofent, & qui eft fe plus
anciennement connu comme le plus nombreux
en efpèces. Én général, ces plantes font vivaces;
elles ont des tiges farrnenteufes, grimpantes où
traçantes; leurs fleurs ont peu dapparence, niais
leur forme & leur couleur font fmgulières. La
plus grande, partie de ces plantes font étrangères
à l’Europe, & çroiffent dans les pays chauçfs
ou tempérés.
Quant à leur culture en France, quelques
efpèces fe confervent en pleine terre ; un plus
grand nombre a befoin du fecours des ferres,
& plufieurs font de nature à ne pouvoir être
cultivées dans nos jardins.
La multiplication de ces plantes eft en général
affez difficile, Prefque toutes le propagent uniquement
par leurs graines qui vieillillent dans
i’efpace d’une année, & perdent enfuite leurs
propriétés germinatives.
Leur ufage, dans la décoration des jardins
d’ornement, eft à-peu-près nul. Quelques-unes
feulement peuvent entrçr dans les jardins payia-
gifles, où elles produiferçt des effets,affez pitto-
refques; quelques autres font propres aux jardins
dç plantes ipéfiicinales, à caufe de leurs, yertfe?
T out le relie ne peut être recherché que dans
les écoles de botanique.
Voici les noms des genres qui compofent cette
famille.
L 'A r i s to lo c h e . . . . . . . . A r i s t o l o c h i a ,
L a N é p e n t i -i e ............... . N e p e n t h e s .
L a V a l i s n e r e ............ .... V a x i s n e r i a ,
L e C o d a p a i l . .................P i s t iA.
L ’As ARE T ............................. A s A R VM. \
L ’fflPOCISTE . . . . . . . . r. . Ç y t i n ü s .
Si les plantes de cette famille ne préfentent
en général rien d’attrayant-pour l’oeil, foit par
la grandeur ou l’éclat de leurs fleurs, foit par
l’élégance de leur forriie, quelques - unes ont
l’avantage d’offrir, dans leur ftruélure, des Angularités
qui font l’admiration du Philofophe ; telles
font la nepenthe & Ja valifnere. ( M . . T h o u i n . )
ARMAND, terme ufité parmi les MaPcchaux.
C’eft une.efpèce de bouillie qu’on fait prendre à
un cheval dégoûté & malade, pour lui redonner
des forces. En voici, la composition.
Prenez de la mie de pain b la n c , trem p e z - la
de verjus ou de vinaigre; ajo u te z -y quelques
pincées de fe l, & fuffifante quantité de m ie ijp fa r
ou v io le t, ou de miel comm un; faites cuire ce
mélange, à petit f e u , pendant un quart-d’h e u re ;
enfuite, jo ig n e z - y 'quelques gros de .cannelle en
p o u d re, une douzaine ou une douzaine & demie
de clous de girofle b a ttu s , une mufeade râpée.
& une demi - livre de caffonade ; remettez le
tout fur un très - petit feu pendant un quart-
d’h eu re , en remuant de tem s -e n -tem s avec une
fpatule de bois.
On fe procure un n e rf de boe u f; on en laifle
tremper dans l’eau le gros bout pendant quatre
ou cinq heures pour l’attendrir ; quand il eft
ram olli, o n le fai* ronger au cheval qui l’applatir
un peu , ou on rapplatit avec un rharteau ; on
y met gros comme une noix de V a rm a n d ; on
l’introduit trè s-a v a n t dans la bouche du cheval
dégoûté; on le larffe mâcher pendant quelques
minutes ;• on recommencé' pendant cinq ou fix
fois à lui en red o n n e r; on nettoie Y a rm a n d c h a î n e
fois qu’on le retire de la bouche ; au bout de trois
heures 1g cheval eft en é ra td e manger.
L’Armand fait jeter à l’animal des matières
bilieufes & épaiffes ; on peut s’en fervfr pour le
débarraffer de quelques plumes ou autres ordures qui
lui refleroient dans legofier & l'incommoderoient»
L ;Auteur de eet article, que j ’extrais de l’ancienne
Encyclopédie, prévient qu’il ne faut pas donner
d armand, au cheval; quand il a la fièvre, & croit
quun Maréchal mal - adroitenfonçant Varmand
dans le gofier., pourroit bleffer le cheval.
Il feroit bien dangereux de faire ufage de cette
recette chaque fois qu’un cheval eft dégoûté.
L ’homme fage^ qui feigne des chevaux > tâche
de découvrir la caufe de leur dégoût , & lest
traite, en conféquence. Quand ils font attaqués
d’une maladie inflammatoire dans quelque partie
du corps, & fur - tout dans l’eflomac ou dans
les intéftins, ils ne veulent pas manger; on
augmemeroit certainement l’inflammation, fi alors
on leur faifoit prendre de Varmand, qui eft un
remède chaud, au lieu de lés faigner & de leur
donner des boiffons adouciffar.tes & rafraîchif-
fantes, &c. Le feul cas où ce remède paroiffe
convenir, e’eft lorfque, par foibieffe, les chevaux,
exempts de fièvre, ne peuvent fe débarraffer des
matières épaiffes, qui engorgent les glandes da
la bouche & du gofier» ( M . VAbbé T e s s i e r . )
A R M A R IN T E , Ca c h r y s .
Genre de la famille des O m b e l l i f e r e s , com-^
pofé en grande partie de plantes remarquables par
la grandeur & la multitude des divifions de leurs
feuilles ; ainfi que par leur port pktorefque^
Elles font prefque tomes' ‘des pays méridionaux
de l’Europe ou de l’Afie; toutes font vivaces y
& fe cultivent en pleine terre dans notre climat,
Efpèces,
I . Ar m a r in t è à fruits liftes.
Ca c h r y s l'jevigata. La M. Diét. ^2 de Pro«-
vence & d’Italie.
2. A r m a r in t è à fruits anguleux,
C a c h r y s libanotis. L . Qfi de Provence, dT-|
taîie St de Barbarie.
2, A rm a .r p n t e de Sicile.
Ca c h r y s fe u la . L. d’Efpagne & d®
Sicile.
4, A r m a r in t è de erête.
Ca c h r y s cretica. de 1*1 fle de Candie.
5 . A r m a r in t è à feuilles de panais.
Ca c h r y s paftinuca. La M. Diét. 22 de Portugal
& de Sicile.
6 . Ar m a r in t è odontalgique.
C a c h r y s odontalgica. L. F iL fuppl. 22 d®
Sibérie.
Les quatre premières efpèces d3Armarintè fone
des plantes dont les racines deviennent, avec les
reins, de J a groffeur de la cuiffe d’un homme.
Elles, s’enfoncent en terre perpendiculairement à la
profondeur de deux à trois- pieds ; leur cou fil-
tance eft iigneufe, & elles ont l’avantage d®
vivre- des. fiédes. Chaque année > au primeras y
elles pouffent des faifeeaux de feuilles raffemhlée»
en malles épaiffes & arrondies, qui s’élèvent
depuis un jufqu’à trois pieds de haut, fuivane
les efpèces. Ces maffes, qui ne préfentent que;
des fegmens de feuilles linéaires-, plus ou moins»
longues & plus ou moins larges, font d’un porc
léger , que la. moindre agitation de L’air tues