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ces oifçaux de la manière que nous venons de prefcrire, fi on yeut
Tes*engrainer. - .
Parcs. Lorfqu’or) eut fini, de parler des oifeaux quon eleve dans
les métairies , Àppiùs' porta la cohverïàtion fur les parcs, qui font
ordinairement adjaceq^ aux domaines. On nè fe contente pas aujourd hui »
d it-ild ’éh’fermer feulçrnBnt des lièvres dans un bois, comme on foifoit
autrefois,’& de'ne\c6hfactef a:'cela qu’un petit efpacé-de terrein ; on
y réunit encore dedccrfs & dès chevreuils, auxquels on facrifie des clos
fpacieux'tau fiirjflusjdlm’ÿA pas la moindre difficulté-fur ce qui concerne
la crardej lfoccroiflèffient. &! là nourriture de ces'animaux, fi Ion en
excepté lés moufchés' !à- rtiièl. On fait quun pâte doit etre environné
de mui'àillés1 bien crépies -&C: bien hautes,; afin que les-chats, les
bléreaüx &: les loups ne puifferit y pénétrer, On -fait qu’il doit être garni
ii6n-fe lilemènt d’endroits oh les llèétés puifférit fe cacher pendant le
jour dans les brcxiffoilles 8c fous les herbes; mais encore d arbres dont les
branchao-es foient affez touffus pour -fervir d’obftaéle a limpetuofite
des’aio'les.'On n’ignd’re'pàs1 nori'plüs queii mettant dans umpàre quelques
lièvres, mâles & femellesil s’en trouvera rempffi en peu de-tenus>
tant eft grande la ‘fécondité déc'e quadrupède. On diffingue trois efpôces
d e1 lièvres : la première comprend les lièvres d Italie; dont les pattes
de devânrfont-baffes; celles de derrière-hautes', le dos gris, le-ventre
blanc & les oreilles longues. On dit que les hafès de Certe efpece font
'en état de concevoir;- quoiqu elles:foient déjà pleines: La fééonde efpèCe
eft celle-que l’on voit dânsla Gaule, proche les-Alpes telle ne diffère
de la première qu’en ce que les lièvres font tous blancs. La-croifieme
efpèce eft celle d’Efpagne; ceux-ci font femblables à ceux d Italie, a
certains égards; mais ils font plus bas. On les appelle lapMstt*
Vous n’ignorez pas non plus Axius, continue Appins,-qu’un parc peut
5 être peuplé de fangliers& de chevreuils; & qu’on n’a pas communément
beaucoup de peine à; y .engrailler tant ceux que l’on y â renfermes , que
■ceux qui, y étant nés,'font plus traitables que les premiers. On a vu
fouvent ces deux efpèces d’animaux fe raffemblet au fon du cor dans
des endroits marqués pour prendre leur nourriture; toutes les fois que,
d’un lieu élevé, qui étoit deftiné aux exercices du corps, on jettoit aux
premiers du gland, A aux féconds de là véfee où toute autre chofe.
A la fuite du chapitré qui‘traite des parcs, ontrouve celui qui parle
: des efeargots 8c des loirs : ces deux articles m’ont paru fi peu interëffans,
que j’ai cru devoir les omettre. A l’égard des abeilles , Merula développe
hiftoriquement la pratiqué ■ ordinaire de ceux qui élèvent cette efpèce
d’infedes. Nous nous réiervons de donner plus de détails fur-cet objet,
lorfqUé nous donnerons l analyfê des géofgiques de Virgile. -
Viviers. Axius fut le dernier interlocuteur qui porta la parole ,, il
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parla des viviers, dont il diftingua deux efpèces, les viviers à eau douce,
& ceux d’eau falée.-Les premiers donnent du profit, & les féconds font
plutôt faits pour le;, plailîr de la vue, que pour en tirer du revenu.
L ’entretien des viviers à eau douce n’exige qu’un petit efclave pour donner
la nourriture aux poiflons, & un peu d’orge pour leur pâture; au lieu
que lés viviers d’eau falée demandent des foins plus: difpendieux. Il
faut une foule de pêcheurs occupés continuellement à amaffer de petits
poiflons qu’ils donnent à manger aux.gros; lorfque-la nier eft agitée,
pn eft obligé, d’y . faire jetter du poiffon falé qu’pn achète exprès, de
forte que, pendant la tempête, les viviers ne doiventqamais manquer
de provifions, &c les vendeurs de marée font obligés d’en fournir
■autant que la mer aurait pu faire elle-même, Ainfi finit leur entretien,
& ainfi :fe termine le, troifième livre de lecondmie rurale de Varron.
Il fuffit de nommer les géorgiques de Virgile, pour ïappeller
-l’idée du plus beau poème .qui ait paru. jufqu’ici fur l’agriculture.
L ’auteur le compofa dans un âge où fon génie étoit dans toute fa
force, où il avoit, étendu & multiplié fes lumières par l’expérience 8f
par de longues études , .où fon; ftyle avoit acquis plus d’exaditude &c
..d’élévation. Sept années lui fuffirent à peine pour le produire. Il le
.travailla avec d’autant-plus de foin qu’il avoit à foutenir la brillante
.réputation que lui avoit acquis fes bucoliques : il en réfulta en effet
un ouvrage fini qui, depuis plus de dix-huit fiècles, fait l’admiration
de . tous les. fayans, Les;> principes : de; prefque toutes. ; les. fciences;,
philofophie, phyfique, aftronomie, géographie, médecine, mythologie
, y font fondus & raffemblés. Les opérations rurales y font exprimées
avec cés grâces qui frappent fans ceffe l’imagination, 8c qui élèvent
lame par les fens; t«-il parle-auffi-noblement, dit M. l’abbé de Lille,
.5 5 de la faux du cultivateur,, que de l’épée du guerrier, d’un chaf
. 55 ruftique, que d’un char de triomphe. 55 Enfin la fécherefle du ton
i didadique, qui tangue à la longue par fon uniformité, y eft corrigée
par tout ce que les mufçs ont de plus ingénieux dans la fîdion, de
j plus varié dans les images, de plus élégant dans l’expreffion.
Les géorgiques fe préfenrent fous ce point de vue à ceux qui les
. lifent parées, de tous les ornemens de la poéfie : nous allons les confi-
dérer relativement à la matière quelles renferment, faifant abftradion
, des charmes dont le poète les: à -embellies.; Sous ce rapport la ledurc
en fert; moins agréable, mais le fuj.et fera toujours intéreffant.
Ce poème eft divife en quatre livres, dont chacun traite un des
principaux objets de l’agriculture.
Les préceptes que Virgile donne dans le premier livre roulent fur
le tems du labour , fur la moiflon, fur les inftrumens néceffairès pour
la culture des terres, fur les différentes faifons où il fout femer les
yiroi;
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