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pour les pois 5 les fraifiers & les laitues prin-
îannières.
Ceux qui font deftinés aux fraifiers & aux
pois, doivent être établis dans le courant d’oélobre *,
ori y feme j on y „plante feulement en novembre,
afin que la terre ait le tetris de fe raffermir un
peu.
Lorfque tout eft difpofé pour le femis des pois ,
on trace, non pas dans la longueur de flados ,
mais dans fa largeur , des filions efpacés entre eux
à deux pouces environ de diftance, auxquels on
donne fix pouces de profondeur ; on sème enfuite
les pois, que l’on recouvre de quelques pouces
de terreau de eouche. Les fraifiers doivent être
plantés en mottes & en échiquier fur les .ados,
dont il faut avoir foin d’unir la terre du haut
en bas.
Toute la culture de ces ados fe réduit enfuite
à les .couvrir avec de la litière & des paillaffonsi,,
pendant les neiges & les gelées, & à les découvrir
dès qu’il vient un tems doux. Ces légères attentions
fuffifent pour fe procurer des pois & des
fraifés quinze ou vingt jours avant qu’on en récolte
en pleine terre.
Les ados pour lés falades printannîères, fe font
dès le mois de février ; on les emploie encore
pour des femis de légumes ou de fleurs , dont
les jeunes plants font defiinés à être repiqués
en place.
La culture en ados ell une excellente pratique,
qui équivant fouvent à celle des couches j elle
eft beaucoup moins difpendieufe, & procure des
légumes d'une faveur infiniment fupérieure.
{M . T h o v i n . ) r
*ADRACHNE,fynonyme de Yarbutus andrachne.
L . Voy. Arbousier a ranicules.(M. T h o u in .)
ADRAGANT ou Adr.aganth:, fynonyme de
laftragalus tragacantha. L . Voye^ Astragale
c e Marseille. (M . T h o v i n . )
ADVENTICE. Cet adjeélif nouvellement introduit
en jardinage, vient du mot latin Adveti-
titius. Il eft employé pour défigner des plantes
qui croiffent par hafard dans quelque endroit.
Les mauvaifes herbes , par exemple , font des
plantes adventices. Mais de quelque efpèce quelles
foient, bonnes ou mauvaifes, elles font toutes re- .
gardées comriie adventices, lorfqu’elles n’ont point
jéré femées dans l’endroit où elles fe trouvent.
Les plantes adventices font le fléau des Ja r diniers.
Ce font elles qui les obligent à ratiffer
à chaque inflant les allées, à farder les planches
& à les bjner, pour empêcher les plantes advenu
e s de vivre aux dépens des plantes cultivées i
& de les étouffer.
. ^.e nioyen d’en diminuer le nombre dans les
jardins, efl de ne point laîffer grainer les efpèces
annuelles , & d’extirper les racines traçantes des
plantes vivaces. Avec de la patience & du travail,
pn vient à bout de s’en débarr^ffer en partie.
A E R
Les fefres nouvellement remuées à une certaine
profondeur , produifenr une multitude de plantes
adventices , qui doivent leur naiffance à des
graines enterrées par fucceflion de tems, & qui,
privées du contaél de l’air , ont confervé leur
propriété germinative. (M . T ho v in .)
Æ G ILO P S , nom donné à une maladie des
yeux des animaux. (M . l’abbé T e s s ie r . )
ÆGIPHILE. Ægipkila. Genre de plante de
la famille des verveines , dont il n’y a encore
qu’une efpèce de connue-, elle croît à la Martinique,
fur la lifière des bois, & y forme un arbriffeau
touffu toujours verd j fes fleurs, ainfi que fes
fruits, font peu agréables pour la couleur & la
forme. Sa culture nous eft inconnue. {M. T ho v in .)
ÆGOLETRON, c’eft le nom que Pline donne
à un arbriffeau de la famille des bruyères, dut
genre de l'azalée, ( Encyclopédie■ méthodique) ,
dont elle eft la première efpèce. A^alea. Pontica.
Linn. Ckamcerhododendros Pontica maximaf mefpiU
folio , flore luteo. Tour nef. Corol 42.
Cet arbriffeau croît fur les côtes de la mef
noire, depuis la rivière d’Uva, jufqu a Trebifonde ,
& dans la Colchide ou Mingrelie. J e n’en fais
mention ici, . que parce qu’on prétend que le
miel recueilli fur fes fleurs, rend malade ceu»
qui en mangent. Voy ci au mot Abeille , travail
des abeilles hors des ruches. ( M. l’Abbé
T e s s'i e r . I
AÉRER, agriculture, donner de l’air. Les animaux
ont befoin d’un air renouvellé. Celui dans lequel
ils vivent, s’il n’eft remplacé par un autre, s’altère
bientôt , perd de fes qualités effentielles &
devient même pernicieux. Il eft donc importani
d’aérer les endroits habités par des animaux.
J ’ai remarqué que dans les étables où l’ofl
tenoit les beftiaux long-tems enfermés fans en
renouveller l’a ir , les plus vigoureux périffoient
de la maladie appellée le fa n g , qui a beaucoup de
rapport avec l’apoplexie -, que d’autres, d’un tem-
péramment moins fanguin, étoient fujets à des
concrétions dans les poumons ; qu’enfin les maladies
contagieufes y fàifoient plus de ravages que dans les
étables bien aérées. Ces effets m’ont paru faciles
à expliquer. L ’air refpiré par un grand nombre
d’animaux a peu de reffort -, n’étant plus en état de
dilater les poumons, le fang ne peut plus y circuler
librement. Si ce dernier fluide eft abondant, il
rompt les vaiffeaux & caufe une mort fubite ; ce qui
a lieu dans les animaux vigoureux. S’il .n’eft pas
en grande quantité , il languit dans fa marche ;
alors il fe forme des engorge.mens dans les poumons,
dont les humeurs s’épaifliffent. Delà des concrétions
quelquefois très-confidérables dans des individus
foibles. Quand l’a ir, qui donne la force & la vie *
n’a plus fes qualités, les animaux font incapables
de réfifter à un virus contagieux qui les attaque.
Aufîi recommande-t-on, dans les épizooties, d’aérer
fur-tout les étables. En parlant des habitations des
animaux domefliques, j’indiquerai la manière de '
Jes aérer convenablement.
Les* plantes ne végètent bien , que quand on
leur donne une certaine quantité d’air. On voit
languir celles qui en font privées, ou qui n’en
ont pas affez.- Les cultures, qui font trop voifines
des bois & des allées, fouffrent- de n’être pas
expofées à un courant d’air, indépendamment du
tort que leur font les racines des arbres & leur
ombrage..
La préparatioir & la coofervation des produits
des récoltes, exige un air renouvellé -, tantôt c’eft.
un air fec & fiais, tantôt c’eft un air chaud &
fec qui convient -, par exemple, les feuilles du
tabac font dans le premier cas-, pour les deffécher,
on les expofe pendant l’hiver dans dès greniers
où l’air circule.-, on n’opère au contraire avan-
tageufement. le defféchement de certaines plantes
aromatiques, qu’en les tenant en été à un air. fec.
Les fruiis, comme les poires & lès pommes,
paroiflènt fe mieux conferveF dans les endroits
où l’air ne fe renouvelle pas. ( M. Vabbé T e s s ie r .)
AÉRER , terme de jardinage. C’eft non-feulement
renou-mler l’air qui eft renfermé dans
les ferres & dans les orangeries > fous les chaffis
& fous les cloches,; mais encore placer des
plantes à une expofition plus ou moins découverte,
dans une atmofphère plus ou moins
fubtile, plus ou moins denfe, fuivant la nature
©u l’état des plantes. ( Voyei Ai r .')
L ’air contenu dans les ferres,.& en général dans,
tous lesr lieux renfermés & remplis de plantes ,
s’altère &,fe corrompt très-promptement par les
émanations qui fortent de ces plantes.-Il fe corrompt
plus promptement encore , lorfqu?iI eft en même--
rems, échauffé, par une chaleur occasionnée par la--
fèrmentation des couches de tannée bu de fumier.
Alors les plantes qui font forcées de vivre dans
cette.atmofphère viciée, ne pouffent que defoibles
racines., leurs branches s’étiolent , leurs feuilles
fe. décolorent, 8c. les couches ligneufes de leurs
tiges, n’acquièrent que peü.de folidité. D’un autre
côté, cet air corrompu, fur- tout lorfqu’il eft chaud,
favorife &.occafionne le développement des germes
d’une multitude d’infeéles ,-tels que les pucerons,
les coccus, les araignées des-ferres , les cio-?
portes, & c ., qui fe répandent fur les plantes,.
les faliffent, en bouchent lés pores, & fouvent
fé nourriflènt de-leurs-feuilles. Les fourmis enfuite ,
qui font attirées, par tous ces infeéfës, viennent
iiifeft'er les.- ferres; 8c en. établiffant leur demeure
au pied des plantes, les font fouvent périr. Le
moyen de remédier en partie à.ces inconvéniens
©u de les prévenir, eft de- renouveller l’air de
tems en tems^, pour empêcher qu’il ne s’altère
trop, & d’en changer la conftitution lorfqu’elle
efti viciée.. Mais cette opération exige des pré--
cautions. qu’iL eft à ^propos de ne pas négligeai.-
On peut aérer, les- orangeries. & autres ferres
fans feu,, toutes les fois que la température-exté-;
rieure eft à cinq degrés au-deflùs de zéro, &
que l’air du dehors eft moins chargé d’humidité
que celui qui eft renfermé dans les ferres. Alors
on laiffe toutes les croifées ouvertes pendant le
jour, & même pendant la nuit, lorfqu’ il n’y a
pas de gelées ou de changement à craindre dans
la conftitution de l’air ; mais , fi le tems éroit
brumeux ou chargé de brouillards, il faudroit
bien fe garder d’ouvrir les ferrés, parce que ce
feroit en augmenterJ’humidiré, & fournir à l’ait»
intérieur, déjà très-altéré , le moyen de fe corrompre
encore davanrage.
Dans les ferres chaudes, toutes les fois que le
thermomètre monte au-deflùs du degré de chaleur
auquel elles font graduées d’après la nature des
plantes qu’on y cultive, on peut y renouveller
l’air dans le milieu dit jour , même par un tems
de gelée., pourvu que l’air extérieur foit fec ,
& qu’il ne faûe pas< un vent trop confidérable.
Ainfi, par exemple, lorfque dans une ferre graduée
à dix degrés de chaleur, le thermomètre intérieur
s’élève à quinze ou vingt degrés , on peut très-
bien y donner de l’air, & attendre, pour refermer
les vagiftas, que le thermomètre foit redefeendir
à douze degrés. Mais il faut toujours avoir l’attention
d’ouvrir à flair renfermé dans la ferre,
une iffue du côté oppofé à celui d’où1 vient le
vent-, & s’il eft froid il faut ajouter à cette
précaution celle de. ne pas le laiffer frapper di*'
reélenient fur les plantes qui s’y trouvent renfermées.
Le vagiftas, dont nous donnerons la
figure dans les volumes de planches de cet ouvrage,
remplit parfaitement cet objet.- (V o y e ^
fà defeription au mot V agîsl'as; ) ?
Lorfque le- foleil efMong-tems fans paroître,
que l’air extérieur eft toujours froid, & que
cependant l’atmofphère de la ferre a befoin à être
renouvellé©-, on allume alors les fournaux pendant
le jour , & lorfque la ferre commence à être
échauffée, on ouvre un ou plufieurs vagiftas, que
l’on a foin de refermer enfuite avant que l’air
intérieur fo.it- devenu trop froid. C’eft le- thermomètre
qui doit fer vit de guide dans cette
ci-rconftance.
S’il fur vient à la fin de flautoriine, & même
pendant l’hiver , un tems doux où le- foleil
paroiffe dans- toute fa clarté , & où le ther-:
momètre, à flair libre., s’élève à dix degrés dans -
le milieu du jour , on doit alors ouvrir'les portes
& les fenêtres des ferres pour en renouveller flair ,
& profiter de ces momens rares dans notre
climat, pour baffiner légèrement les plantes, ou:
les afperger avec la feringue. -
Mais on ne doit faire ufage dè cé môyen' vers
la fin de l’hiver, & -fur-tout au printempsqu’avec -
beaucoup de prudence &> de dîfcrétion , - parce'
qu’alors les plantes font très-tendres & très-dé-*
licates. Comme elles ont été privées du foleil,...
& habituées , par un ' féjour de plufieurs môîs ,<
à-, vivre dans un air plus épais que celui-dr