
avant que la sève foit en mouvement. Pour cela 3
on renverfe les pots ou terrines qui contiennent
les jeunes plants ; on émiette avec précaution la
motte de terre qui les environne , pour ne point
brifer les racines, & on fépare les jeunes plants
fans ! ailier de terre autour des racines. Les individus
les plus forts doivent être mis féparé-
ment dans des pots à oeillets, & les plus foibles peu*
vent être repiqués en pépinière dans de grands
pots, à trois ou quatre pouces de diflance les
tins des autres. La terre dont on fe fert pour
cette Opération doit être un peu plus forte & plus
fubflanritlle que celle des feini?. Mais, avant de
les tranfplanter, il eft bon de rafraîchir l'extrémité
vdes racines , en les coupant à quatre ou
cinq pouces de diflance du collet, afin de les
obliger à fe ramifier. On arrofé enfuite copieu -
fement les jeunes plantes , & l’oa enterre fur une
couche tiède auprès d’un mur, & à l’expofirion
du midi, les pots qui les renferment. On les
couvre de paillaffons pendant- les nuits froides,
& avec ces précautions les jeunes arbres ne tardent
pas à pouffer vigoureufement.
Le jeune plant de la troifième efpèce eft beaucoup
plus délicat; on ne doit penfer à le repiquer
que vers le mois de Mai, lorfque la chaleur
eft bien déterminée. On choifit un tems
chaud & c o u v e r t l o r f qu e la tranfplantation
eft faite , on tranfporte les pots fur une couche
chaude couverte d’un chaflis; mais comme la
fâifon efl alors plus avancée , & que le foleil
commence à prendre de la force , il efl bon d’ombrager
le jeune plant pendant les douze ou
quinze premiers jours; & de l’habituer enfuite in-
fdnfiblement à fupportfer le foleil ; lorfqu’il fera
bien repris, on aura foin de renouveller l’air
fous les chaflis , tontes les fois que le thermomètre
paflëra quinze degrés ; & dê lever les panneaux,
lorfqu’il tombera des pluies douces; afin'
de le faire jouir de leur influencé bienfaifante.
S il arriyoit qu’à l’Automne de cette féconde
année, les racines dès Azédaracs ayant pouffe vigoureufement
, vinffent à remplir la, capacité de:
leur vafé, & à s’échapper à travers les fentes,'
il faudroit alors les mettre dans de plus grands
pots, en ayant foin de couper auparavant, dans
toute la circonférence, un poncé ou deux de la
morte de terre qui les environne, & d’employer
pour remplir le vafe, une terré un peu plus fo-
lide que celle quiafervi au repiquage du Prin-
tems. Aufli-tôt que les froids commenceront à fe.
faire fentir, on replacera ces jeunes arbres', à
la même pofition, dans les ferres où ils doivent
paffer l’Hiver, & l’on pratiquera cette culture
les deux années fuivantés.
Il arrive affez fouvent que les Azédaracs pin-
nés fleurifîént dès la fécondé année- de leur âgé.
L ’Àzëdarac tardif ne fleurit qu’à la quatre t u
cinquième ann='e ; mais pour celui à feuilh s *
îùléci, il efl afîlz rare de le voir fleurir efl Eiv'
rope. Le fécond peut être mis en pleine terre
au Printems de la quatrième année.. A l'égard
du premier , il efl bon d'attendre qu'il foit plus
fort, afin qu’il puiffe plus aifèment fe défendre
des gelées. Mais la dernière efpèce ne peut être.
Confervée que dans la ferre cha ide, comme nc-us
lavons dit précédemment.
Les Azédaracs peuvent fe multiplier de marcottes;
mais ce moyen efl peu ufité , parce qu il
efl aifé de fe procurer des graines des deux premières
efpèce*-, & que la troifième eft fort rare
en Europe. On fait les marcottes au Printems,
quelques femaines après que les plantes font ferries
des ferres : on choifit des branches de deux
ans, on les ligature avec un fil-de-fer, St on Tes
courbe dans un pot rempli d’une terre forte.
On met fur- la furface une couche de moufle
longue pour retenir l’humidité des arrofemens,
& fe difpenfer de lés répéter aulfi fouvent. Si
la faifon eft favorable i les branches marcottées
pouffent affez de racines dans le courant de
l’Eté pour être féparées vers le milieu de l'Automne
& former de nouveaux pieds, excepté
cependant celles de la troifième efpèce qui pouffent
plus lentement, & qu’il eft plus fur de ne
féparer qu’au printems fuivant. Lorfqn’elles foi«
fevrées, on les traite comme les jeunes plant«.
La multiplication par boutures confifte à choi-
fît de jeunes rameaux de Pavant - dernière pouffe,
un peu avant que les arbres entrent en lève, &
à les planter, favoir, ceux des deux premières
. efpèces, vers la tni-Mars en pleine ferre, à l’tx-
pofirion du Nord, dans une terre douce & frat-
: che, ou mieux encore fur une couche tiède en
les couvrant d’une cloche, & ceux de la troifième
efpèce vers la mi-Mai, dans des pots que
l’on inet fous cloche & que l’on renferme encore
s’il eft pofflble, dans une bâche à ananas. Les boutures
enfuite n’exigent d’autres précautions que
; celles qui font néceffaires à toutes les boutures.
Voyei ce mot.
Quant aux greffes , nous n’avons point encore
employé cette voie de multiplication; peut-être’
feroit-elie avantageufe pour multiplier la troifième
efpèce. On ponrroit effayer de la greffer
fur l’Azédarac bipinné qui,étant beaucoup moins
délicat, la rendroit peut - être plus robufte. Il
feroit poflible, auflï que cette première efpèce
greffée fur la variété qui paffe nos hivers en pleine
terr-e, acquît plus de vigueur. Mais nous croyons
que la greffe en fente efl celle qui doit être préférée
pour ces effais.
Ufage. La première efpèce efl propreà jeter de
la variété fur des gradins-, & même dans les plates
bandes des jardins curieux , parmi les autres
arbuflts étrangers, en y enterrant le pot qui la renferme^
La délicarèffe de fon port, l’élégance de
fon feuillage, & fur-tout la beauté de Tes fleurs
& leur odeur fuave la rendent un des plus jolis
arbuftes d orangerie.
La variété de cette première efpèce a un mérite
encore plus diflingué, puifqu’elle joint à tous ces
avantages, celui de venir en pleine terre dans,
notre climat ; c’eft pourquoi on ne fauroit trop
•en recommander la culture dans les jardins d’agrément.
On prétend que la pulpe qui environne fes
fcmences, efl dangereufe pour les hommes, &
que, mêlée avec de la graiffe, elle empoifonne
les chiens. Dans quelques cantons d’Italie, on
fait des chapelets avec, fes capfules ; mais une
propriété qu’on vient de découvrir à la pulpe
de ce fruit mérite la plus grande attention. On
affure que, féparée de fes capfules , on en fait
des bougies qui donnent beaucoup de lumière
& qui, en brûlant, ne répandent aucune mau-
vaife odeur; fi ce fait efl certain, il feroit de
la plus grande utilité de cultiver très* abondamment
cet arbre dans nos Provinces Méridionales,
où il pourroit ouvrir une nouvelle branche de
commerce dautant plus profitable qu’il croît
dans des terreins affez médiocres, & qu’il fournit,
chaque année, une très-grande quantité de fruits.
La troifième efpèce eft plus rare qu’agréable;
elle n’eft guères propre qu’aux grands jardins
de Botanique. ( M. Tnovin. )
AZEROLE , nom qu’on donne au fruit de
l’Azérolier Crat<egv3 Azakozvs L. Voyt\
l e gen r e du Ne f l ie r , dans le Dictionnaire
des Arbres.. (Af. T u o v in . )
A Z ,1JLR3N o n a t x l i a .
Genre nouveau, établi par Aublet, dans fon
Hifloire des plantes de Ja Guiane Françoife. Il
fait partie de la famille des rubiacées, & efl com-
pofé de fix efpèces différentes. Ce font des plantes
herbacées, & des arbuftes qui croiffent dans les
forêts de la Guiane & qui n’ont point encore été
cultivés en Europe.
Efpèces*
i. Azier à l’afthme.
N on A t ï l i a ofjicmalis Aubl. 2^ de Pille de
Cayenne.
i. Azier à panicule.
N o n a t e l ia paniculata Aubl. 21* de Cayenne
dans les forêts.
3. A z i e r à longue fleur.
Nonatelia longifLora. Aubl. 2f de Cayenne,
dans le quartier d’Oyac.
4. Azier à grappes.
NonAteliA racemofa Aubl. 2f des grandes
forêts de la Guiane.
ç. Azier violet.
Nonatelia violacea Aubl. 2f de la Guiane
dans les forêt«.
6. Azier janrce.
Nonatelia tutea Aubl. 2f> de la Guiane.
| Toutes ces efpèces d’Aziers forment de petits
buiffons grêles d’un port irrégulier, dont les fleurs
î font djfpofées en corymbes ou en particules , à
! l'extrémité des rameaux & des branche«. Elles
produifentdes baies arrondies quire ferment cinq
loges,'dans lesquelles font contenues les, fcmences..
L ’Azier à l’afthme a été nommé ainfi par les
Créoles de Cayenne,à caufe des bons effets que
produit l’infufion de fes feuilles pour la gué-
rifon ou le foulagement des perfonnes attaquées
de cette maladie. Le, nom du genre eft tiré de
celui de Nonoateli que les Galibi*, peuple de U
Guiane, donnent à ta première efpèce.
A moins qu’on ne tranfporte ces plantes en nature
de leur climat dans le nôtre il fera très-difficile
de les avoir en Europe ,< parce que les graines
de routes les plantes de cette famille vieil!iffent
très-promptement. On pourroit cependant tentée
d'en envoyer des graines fernées dans des caiffés.
Si elles parvenoient ici dans le Printems on pourroit
efpérer de les voit lever. Un pareil envoi
feroit suffi avantageux aux progrès de la Botanique
qu’à l’ornement des ferres chaudes où ces
plantes jeteroient de la variété. ( M, Tnovin. )
A Z I M E „ A z 1 m a .
Ce genre nouveau établi par M. le Chevalier
de la Marck, dans fon Di&ionnaire de Botanique
, a été nommé & figuré par M. L ’héritier
fous le nom d e Monetia, fafe, I , PI. I , en l’honneur
de M. Monet, Chevalier de la Marck, Auteur
de ce genre. Il efl encore trop peu connu
pour qu’on ait pu le rapporter à fa famille naturelle.
Jufqu’à préfent il n’eft compofé que de
deux efpèces. Ce font des arbuftes toujours verds
qui croiffent dans l’Inde, & dont un eft cultivé
, depuis long-tems, dans les ferres chaudes-
Efpèces.
I. A z ime à quatre épines»
ÀziM A tetmeantha. La M. Did. Monetia baria-
rioides. L ’Her. Fafc. i.Tab . 1. de l’Inde.
1. A zime à deux épines.
Azima iiacatitha. La M. Did. de l’Inde.
L ’Azime , à quatre épines, eft un arbriffean
qui s’élève d’environ trois pieds de haut. Sa tige
eft forte, d’une conftftance dure & très-folide.
Elle eft recouverte d’une écorce gercée, de couleur
cendrée. Vers le tiers de fa hauteur, elle
fe divife en un très-grand nombre de branches
qui fe fubdivifenr elles-mêmes en beaucoup de
rameaux qui croiffent dans tous les fens, &
donnent à cet arbufte une figure très-irrégulière.
Les branches & les rameaux font couverts de
feuilles dont la figure approche de celle du mir-
the , mais qui font terminées en pointe épineufe.
Dans les aiffelles de ces feuilles naiffent des épi