
de la phyfique, de la chymie, de la botanique, &c. puifque ces fcienceîS
prifes féparément ont une certaine lia’.fon avec celle qui s occupe de la
fanté de l’homme. D ’après ces confidcrations, nous croyons que
M. l’abbé Rofier auroit du mettre fon livre un peu plus à la portée
de la cia fie des cultivateurs ordinairement peu inftruits, & qu’il auroit
dû fupprimer plufieurs articles de fon ouvrage, qui n’ont qu’un rapport
très-éloigné avec l’objet principal, qu’il a à traiter. Tout ce qui n’a point
une connexion prochaine avec la culture des terres, les productions quon
en retire, les inftrumens qu’on emploie, ou les perfonnes qui font chargées
des travaux ruftiques, doit être banni d’un traité d’agriculture. Nous
n’avons . garde de faire cette obfervation, dans la vue de diminuer le
mérite de l’ouvrage dont nous parlons. Il a été bien accueilli du public,'
les favans en ont fait l’éloge & il en eft digne à plufieurs autres égards.
On y trouve des principes lumineux, des recettes excellentes & des
vues profondes. U n des articles les plus interefïans de ce dictionnaire,
c’eft celui où l’auteur confidère, fous un point de vue géographique,
l’agriculture de ce royaume; c’eft une idée neuve, ingénieufe & qui
mérite une attention particulière. En recherchant quelles font les cir-
conftancés qui ont concouru à établir les différentes méthodes d’agriculture
ufitées dans nos provinces, M. l’abbé Rofier obferve qu’il y en
a des morales des phyfiques ; il met au rang des circonftances
morales, les caractères des différons peuples, la température du climat,
la qualité des produisions & la communication qui s’eft établie infen-
fiblement par le commerce réciproque de ces denrées, La circonftance
phyfique & la caufe-vraiment déterminante qui a contribué à établir
les diverfes méthodes qu’on fuit aujourd’hui dans les provinces de
France, c’eft la pofition géographique du lieu. Les rivières qui arrofent
l’intérieur du royaume.&c les fourçes qui fe verfent dans leurs lits, ont
formé dans leurs cours des baffins qui prefêntent des fingularites frappantes,
foit par leurs formes, foit par la qualité de la terre .qui leS
compofent, foit par les abris qui s’y trouvent. M. Rofier partage la
France en quatorze baffins, dont quatre grands & dix petits. Les quatre
premiers font les baffins du Rhône, de.la Seine, de la Loire Sc de la
Garonne. Les dix petits font celui de la baffe Provence,du bas Languedoc,
du royaume de Navarre, des landes de Bordeaux, de la Sain-
tonge, de la Bretagne, d’une partie de la Normandie, de. Calais,
d’Artois & d’une partie du Cambrefis. Toutes ces partirions font repré-
fentées dans une carte qui accompagne l’ouvrage.
L ’idée de cette divifion n’eft point purement fpéeulative; l’auteur
l’a rendue pratique par frs'obfervations qu’il fajt relativement à la température
de chaque baffin, à la nature du fol, au genre des produirions
& à la culture qui leur convient. .
S ? ........................ Telle
Telle eft la matière que nous avions à traifdr dans ce difeours : nous
avons fait, connoître ks auteurs les plus célèbres qui ont écrit fur l’ao-ri-
culture; nous avons indiqué le tems où ils ont vécu, & nous avons
expofé fuccintcment les préceptes qu’ils nous ont laiflés. fur l’économie
champêtre. Une compilation de çe genre méritoit certainement de
trouver place dans un ouvrage qui doit contenir l’hiftoire des fciences
& être le dépôt de toutes les connoiffances ' humaines. Ce travail
mettra le fréteur en état.<de profiter de l'expérience & des découvertes
des anciens, de comparer leurs progrès aux nôtres, de calculer en con-
fequence nos acquifitions & nos pertes; enfin, de revenir fur les pas
de l’antiquité, foit pour reconnoître fes erreurs, foit pour recueillir les
moindres traits de lumière que fes monumens peuvent receler. Tous les
ouvrages dont nous venons de faire l’analyfe ayant traité le même
fujet, nous avons été obligés d’employer fréquemment les mêmes mots
pour dire les mêmes chofes; & il réfulte de-là qu’on ne trouvera point
dans notre ftyle ces expreffions choifies, cette élocution variée, qui feule
peut rompre la monotonie d’un ouvrage didaétique; mais nous avons
çru qu en travaillant pour des agriculteurs, il falloir préférer les avantages
de la datte & de la fimplicité, aux charmes de l’éloquence, & que
notre principal devoir étoit de nous mettre à la portée de tout le
monde. 1