
comme le millet, le panis, le fefame, l’ormin, avant le lever de cette
conftellation (i), Ici Pline fuit le développement fueceflif des bleds
& des légumes depuis le moment où ils ont levé, jufqu’au teins de la
mouflon. En Italie, l’orge commençoit à lever le feptième jour; les
légumes le quatrième, ou au plus tard le feptième, excepté la fève, qui
reftoit en terre depuis le quinzième jufqu’au vingtième jour. Il parle
de la forme des feuilles, du tems de la floraifon, de la hauteur rcfpetlivc
des tiges, des enveloppes qui couvrent le grain, &c de la diverlîté du
poids du bled fuivant les différens pays où il étoit récolté. Le plus léger
de tous étoit celui de la Gaule & de la prefqu’île de Thrace. Le
boifleau de ce froment ne pefoit que vingt livres.
Ufage du bled & de l’orge. Parmi les différens ufages auxquels
on peut employer le bled, le plus important eft celui d’en faire du
pain. On prépare encore le gruau avec l’orge; & l’amidon avec le
froment. La culture de l’orge eft préférable, à celle des autres grains,
en ce qu’il eft moins expofé aux injures de l’air : on le moiflonne
ordinairement avant que le froment fbit frappé de ruelle. La paille
d’orge eft d’ailleurs une des meilleures, fbit pour la nourriture des
beftiaux, foit pour faire litière.
Différentes efpèces de froment. Pline diftingue quatre efpèces de
froment, qui demandent des fols différens & une culture particulière;
le fa r ; appellé par les anciens adoreum : on croit que c’eft le froment
roiige, ceft-à-dire, celui dont l’écorce eft plus dorée; le filigo ou
bled blanc; le triticum ou le froment commun & ïarinca qui
étoit fpéciaiement connu èt cultivé dans les Gaules fous le nom
à’épeautre.
De toutes ces efpèces de bled, le fa r eft le plus dur St celui qui
réfifte mieux aux rigueurs de l’hiver. Il vient dans les lieux froids,
anal labourés; auffi-bien que dans les lieux chauds & bien préparés.
Le froment ordinaire eft le meilleur grain pour la nourriture de
l’homme; il eft léger & ne charge point feftomac.
Le fdigo donne un pain excellent qui eft le chef-d’oeuvre de la
boulano-erie. Le boifleau de cette farine donnoit dans les Gaules
vingt-deux livres de pain, & vingtquatre ou vingt-cinq en Italie.
Le triticum fournit auffi une très-belle fleur de farine, dont un
boifleau donnoit 6ent vint-deux livres de pain.
On faifoit de très-bon pain avec ïarinca. Ce bled eft plus gros
que le fa r ; il a aufll l’épi plus ferré & plus lourd, U n boifleau pefoit
ordinairement feize livres.
Il) Le lçver des pléiades répondoit à l’éç[uinoxe du ptjnfems,
Outre ces efpèces de bled, Pline diftinguoit encore le bromo*, le
fdigo égyptien & 1 c fra g o s , tous grains étrangers apportés d’orient;
ils reffemblént au riz.
Préparation du bled. Ayant parlé des différentes efpèces de bled,
l’auteur enfeigne la manière de le monder & d’en faire ufage pour la
nourriture de l’homme. Pour en faire du pain, il faut fe fervir de
levain. Il donne une recette pour faire du bon levain, & il obferve
que les peuples, qui fe nourriflent de pain fermenté, font plus forts &
plus vigoureux que ceux qui vivent de pain azime.
Différentes efpèces de légumes. Les fèves tiennent le premier rang
dans la clafle des légumes. La farine des fèves peut fervir à faire du
pain ; mais il eft trop lourd & il vaut mieux l’employer à la nourriture des
beftiaux. Les anciens ont cru que les fèves appefantiffoient l’efprit &
eaufoient des infomnies ; c’éft pourquoi Pithagore en a défendu l’ufagc.
Les légumes fe sèment dans des tems différens. Les fèves avant
l’hiver; les lentilles au printems; les pois, les faféoles ou féveroles
depuis le milieu d’oétobre jufqu’au premier novembre, Pline paflè
enfuite à la culture des raves, des navets, des lupins, des vefees, des
ers, du fenu grec, du feigle, de l’ocyme, de la luferne, du cytife. U
détermine le tems où il faut les femer, & les foins que ces plantes
exigent.
Maladies des bleds. U n des chapitres les plus intéreflans,~eft
celui qui traite des maladies des bleds. Les vents, dit-il, font un fléau
des plus dangereux, fur-tout dans trois circonftances principales, i.°
Xorfque les bleds font en fleur. i.° Auffi-tQt après qu’ils ont défleuri,
3.0 Lorfqu’ils commencent à mûrir.
Les vers font auffi de grands ravages en s’attachant à la racine &c
aux grains qui font dans l’épi.
L a graifle, l’huile, la poix, font nuifibles aux femences.
La pluie même, qui eft fouvent la fource principale de la fécondité,
devient fiinefte dans certaines conjonctures. Quand le froment Sc
forge font en herbe, la pluie leur eft très-avantageufe; mais lorfqu’ils
font en fleur ou qu’ils commencent à mûrir, elle leur devient
nuifible.
L ’ivraie, les tribules, les chardons, les glouterons, les ronces,la nielle
font autant de plantes qui ravagent les moiffons.
U eft encore une autre efpèce de maladie qui n’eft pas moins fûnefte
c’eft quand les bleds font drus & que leur propre poids les fait pencher
Vers la terre.
Remèdes. L ’auteur indique des remèdes pour ces diverfes maladies.
Quant aux inconvéniens qui réfultent d’un vent fort & impétueux qui
furvient dans le tems de la floraifon, ils font inévitables èc par con