
a été réuni par Linné à c e lu i de V A r t e m i s i a .
V o y e \ Armoise.( M . T h o v i n . )
AU RON E citronnelle \ A r t e m i s i a A b r o t a -
x v m Voye% Armoise citronnelle. ( M . T h o v i n .)
AURONE fauvage , A r t e m i s i a c a m p
e s t r i s L . V o y e \ A rm o is e d es champs.
( M . T h o v i n . )
AURONE dorée d’Italie , A r t e m i s i a co-
r y m b o s a la M. Dièt. V o y e \ Armoise dorée,
(ikf. T h o v in )
AURONE des champs A r t e m i s i a c a m -
p e s t r i s L . V o y e i A r m o i s e des champs.
( M . T h o v i n . )
AURONE des jardins, L . A r t e m i s i a a b r o t a -
x v m . V o y e [ armoise citronnelle. [M. T h o v i n .)
AURONE fem e lle , S a n t o l i n a c h a m æ c y
p a r i s s i v s . L . V o y e [ S a n t o l i n e _ cupreffi-
fo rme. ( M . T h o v i n . )
AUTOMNAL. Ce qui eft de l’Automne ou
appartient à l’Automne. Ainfi, on dit des fleurs
& des feuilles Automnales, un fruit Automnal.
Les femences Automnales font préférables aux
femences printanières, pour les graines d’arbres,
d’arbuftes & déplantés vivaces indigènes ou de
climats analogues à notre température. V o y e \
S em is . ( M . T h o v i n . ) •
AUTOMNE. La troifième faifon de l’année \
cette faifon eft celle qui fournit le plus grand
nombre de récoltes, & procure le plus de reffources
à la fubfiftance des hommes & à la nourriture
des befliaux. C’eft par conféquent une des
plus intéreflantes. .
Pourquoi donc cette riche faifon n’excite-t-elle
pas dans Pâme cette vivacité de fentimens,cette émotion
de plaifir que le Printems nous fait éprouver ?
Ecoutons la réponfe que fait à cette queftion
un des plus célèbres Philofophes de nos jours >
l’immortel Roufleau.
- et La terre parée des tréfors de l’Automne,
étale une richeffe que l’oeil admire -, mais cette
admirarion n’eft point touchante , elle vient plus
de la réflexion que du fentiment. Au Printems,
la campagne prefque nue, n’eft encore couverte
de rien } les bois n’offrent point d’ombre , la
verdure ne fait que poindre , & le coeur eft touché
à fon afpeèl. En voyant renaître ainfi la
rature, on fe fent ranimer foi - même. Les compagnes
de la volupté, ces douces larmes , toujours
prêtes à fe joindre à fous fentimens délicieux
, font déjà fur les bords de nos paupières ^
mais l ’afpeél des vendanges a beau être animé,
vivant, agréable, on le voit toujours d’un oeil fec. ’
oo Pourquoi cette différence ? C’eft qu’au fpec-
tacle du Printems l’imagination joint celui des
faifons qui le doivent fuivre ; à ces tendres bourgeons
que l’oeil apperçoit, elle ajoute les fleurs,
les fruits, les ombrages •, quelquefois les myf-
feres qu’ils peuvent couvrir. Elle réunit en un
point des tems qui doivent fe fuccéder, &, voit
moins les objets comme ils feront qüe comme
elle les defire, parce qu’il dépend d’elle de les
choifir. En Automne, on n’a plus à voir que
ce qui eft. Si l’on arrive au Printems , l’Hiver
nous arrête , & l’imagination glacée expire fur la
neige& les frimats.>5 Emile , £ . z .e
Cependant, à confidérer l’Automne en lui même,
il s’en faut beaucoup que cette faifon foit dépourvue
d’agrémens j elle en a même qui lui
font propres & particuliers.
Comme nous rapportons dans les articles des
différens mois de l’année > les cultures , les opérations
de jardinage, & les récoltes qui font
propres à chacun de ces mois, nous nous bornerons
ici à préfenter les jouiffances particulières
que nous offrent l’Automne, & les reffources
que l’art peut employer pour les prolonger.
Le scommencemens de l’Automne, dit M. Morel
, dans fon excellent ouvrage fur la Théorie
des Jardins , touchent de fi près à l’E té ,
•auxquels ils fuccèdent, qu’ils partagent prefque
routes Tes beautés, & confervent une grande
partie de fes agrémens. Si les jours font moins
longs, leur chaleur eft plus fupportable j les
promenades font plus fréquentes & fe prolongent
au loin. La fève du mois d’Août revivifie
la nature Ianguiflante, & comme étouffée fous
les rayons brûlants du foleil d’Eté -, elle répand
une fraîcheur nouvelle fur tout ce qui végète.
Les arbres defféchés recouvrent leur première
beauté , & les gazons défaltérés par une rofée
plus abondante , reprennent toute leur verdure.
Cette faifon nous offre aufli des fleurs, qui,
quoique moins délicates & plus tardives , ne
font cependant ni fans éclat, ni fans agrémentj
elles ont même une forte de nobleffe qui leur
eft particulière. La nature les a douées d’une
vigueur qui prolonge leur exiftence bien au-delà
de celle qu’elle a accordée aux fleurs trop
paflagères du Printems. C’eft à - peu - près dans
ce tems que les baies. & les grappes des arbuftes
fe colorent de teintes éclatantes. Les fruits alors
commencent à mûrir y leurs formes & leurs couleurs
einbelliflent les arbres qui les portent. Us
réjouiffent par le fouvenir de leurs laveurs, &
l’efpérance prochaine de les voir orner nos tables
\ & les vergers fi frais & fi beaux , au printems
, nous plaifent encore dans cette, riche fai-,
fon, par l’abondance qu’ils nous promettent.
jjE t lorfqu’enfin elle avoifine l’Hiver , la nature
, inépuifable dans fes reffources autant que
variée dans fes effets, nous préfente un fpec-
tacle tout nouveau. Les feuilles fe féchent peu-
à -p e u , il eft vraTj mais, avant d’abandonner
les arbres fur lefquels elles ont pris naiffancei
elles fe nuancent de diverfes couleurs. Chaque
efpèce a fa teinte particulière & paffe fuc-
ceflivement par des tons différens, depuis le verd
pâle & le jaune clair jufqü’au brun, le plus fombre,
& à l’incarnat le plus vif & le plus foncé. Le
mélange de ces teintes rehauffées de quelques
arbres^toujours verds, étale aux yeux le tableau
d'une riche perfpeélive. Il n’eft pas jufquaujeu
des troncs, à la ramification de leurs branches
& à leurs écorces diverfement colorées q u i, étant
mieux apperçues alors, ne donnent de élégance
à cet enfemble, en . détaillant par bouquets de
groffeur inégale, la malle générale fouvent trop
lourde & uniforme dans ces divtfions. Le choix
dans le mélange des arbres, & le moment de
ces beaux accidens feront 1 objet d une étude
particulière; l’artifte, qui s’y feraltvré, en trouvera
la récompenfe dans les effets furprenans
qu’il en obtiendra. ,,
j j La pofition la plus avantageufe pour de telles
perfpeélives, fera celle d'un bois en amphttéâtre,
où chaque arbre n’eft qu’en partie caché par celui
qui le précède, & ne fauroit couvrir qu a
moitié celui qu’il a derrière lui. Les formes con-
traftées des parties qui fe montrent, les nuances
diverfes, dont elles, fe colorent, font un plailir
extrême quand raffortiment en eft ménagé avec f
goût. Le goût exige que les maffes foient grandes,
inégales & variées-, qu’elles fe fondent par une
dégradation de ton bien entendu, & quelquefois
qu’elles fe heurtent & fe détachent pat des op-
pofitions. Après ces précautions, les effets leroni
agréables -, mais qu’on évite fur-tout les hgaes ». ftul
tracent des bandes parallèles , & les diftribuuons
trop égales dans les tons & la forme des malles.
On trouvera encore des reffources pour obtenir de
la variété dans la diverlité des arbres, & particulièrement
dans leur hauteur différente j les plus
faillans fourniront des points plus éclairés, tandis
que les moins élevés feront éteints & privés
de lumière, par les ombres dont les plus domi-
nans les couvrent. Ce dernier effet, qui ne provient
que de la manière dont le foleil les éclaire,
fuivra fa marche journalière, & fera mobiLe
comme lui. 8 . ... ,,
jj Cette perfpeélive peut être fufceptible dun
grand accola dans.les couleurs, & flatter 1 oeil
par la douceur de fes effets. Elle peut aufli en
produire.de forts & de brufques, par de favans
contraftes & des affociations combinées d après
fes variations fucceffives par lefquelles paffent
les nuances des arbres. #
oo Ces effets ne font pdint indifférents dans le
choix-, ils font relatifs aux mafles générales oc a
leur diftance. Ils ont chacun leur place, & ne
figurent bien que dans- les fcènes qui les corn-
portent, & félon les efpèces de jardins que Ion
traite. I m S Ê Ê Ê Ê K Ê Ê ooEnfin la ligne extérieure dun bois, dont la
profondeur ne fe feroit que peu fentir, peut acquérir
des beautés de ce genre, fi lartme s en
eft occupé dans le choix des arbres qui la del-
finent. : , . - ( ,
j j C’eft par de tels moyens que la nature tê-
conde nous prépare des jouiffances dans toutes
les faifons, qu’elle varie nos plaifirs par des ac.
çidens, toujours nouveaux & des modifications
qui fe fnccèdenç perpétuellement.
JJ Si j’ignorois que l’homme fe laine guider,'
bien moins par la raifon & fon propre fentiment
que par fufage établi, par l’exemple de fes fem-
blables, & fur-tout par l’habitude, je demande-
rois, quelque foient les agrémens de l Automne,
pourquoi celui qui vit fous notre climat, choifit
cette faifon pour aller à la campagne, & fur quoi
ëft fondée la préférence qu’il lui donne ; elle n a
certainement ni autant de charmes que le. Printems,
ni autant de beautés que l’été. A peine a s-
r—elle avancé vers l’hiver, qu’elle fe relient de
-fes approches, par les brouillards du matin, la
froidure du foir & la longueur des nuits. Une
belle journée d’Aulomne ne laide pas l'efpéranee
que celle qui la fuit doive lui reflembler, & il
elle nous eft donnée, on la regarde comme un
bienfait inattendu, on la reçoit avec une fort?
de reconnoiffance. Cependant chaque jour qui
fuit enlève à la campagne une partie de fes agrér
mens, les arbres fe dépouillent, les feuilles jau*
niffent & fe deffèchent, la verdure pâlit ; & , quoique
c r changement nous préfente encore des
beautés, il faut convenir quelles font le dernier
effort de la nature. Le peu de fleurs qui retient
fanées & inodores, léchées par le froid, ou pourries
par l'humidité, fe flétriffent fur leurs tiges.
Les bois, ne feront bientôt plus des retraites de-
firées; on redoiité déjà le peu d’ombre qu’ils
donnent. Les eaux perdent leurs charqtes ; leur
fraîcheur fi recherchée dans l’Eté, va ceffer de
nous plaire. Les premiers froids, les vents fré-
quens, les brouillards humides & la nature inacr
tive & dépouillée, nous annoncent le terme fatal
de nos jouiffances. En un mot, l’Automne ,
bien différente du Printems, qui fe montre fous
les traits brillants de l’aimable jeuneffe , très-
éloignée de la vigueur de l’été, ne nous préfente
plus fur la fin, que les rides & les dtf-
graces du vieil âge. ( AL T h o v is . )
AUVENT : efpèce de petit teit, qui pare le
vent & qui en garantit. Ce qu’on appelle Au?
vent, dit l’abbé Roger-Schabol, dans fon dicr
tionnaire du jardinage, eft totalement inconnu
des jardiniers. U n’y a qu’à Montreuil, & dans
les endroits où la méthode de Montreuil eft pratiquée,
qu’on connoît les Auvents. Ce font des
inventions ingénieufes, dont les habttans de ce
lieu fe font avifés pour conferver leurs arbresv
jj Us ont des tablettes, au lieu de larmiers, à
leurs murs. On appelle larmiers, la petité avance
qui fait faillie au bas du chaperon; mais à Montreuil,
c’eft une tablette de cinq à fix pouces
- de large; de plus, ils ont de trois en trois pieds
ou environ,de forts éehalats, ou d’autres bots
fcellés dans leurs chaperons, & incorporés dans
les tablettes. Ces bois fcellés de la forte, ont un
pied & demi de faillie ; là-deffus ils mettent an
* P d d d d ij