
du froment, après quon en a ôté,le fafran.
Ordinairement on plante de la vigne dans les
terres à fafran, lorfqu’on a défait le fainfoin
qui l’a remplacé. La partie de la Beauce, qui, voi-
fine du Gâtinois, cultive auffi le fafran, ne l’a
pas plutôt ôté, que les champs font convertis en
terres labourables. Les fromens, & autres grains,
y viennent bien mieux, parce que la terre eft
plus meuble & a plus de fond.
Le houblon & la garence font auffi deux objets
d* alternative dans les pays où on les cultive. On
peut y ajouter la regliffe, le chardon à foulon,
le paftel, le chanvre, l’oignon, l’anis, la coriandre,
le fenugrec, &c. Parmi ces plantes, les unes
lie relient qu’un an en terre, & ont des racines
minces & petites*, les autres,* dont les racines
font plus fortes, y relient plulieurs années ; ce qui
établit entre elles des différences qui entrent pour
beaucoup dans Tufage.qu’on en fait pour alterner.
Il n’y- a point d’opération d’agriculture plus
importante que celle d’alterner ; elle augmente
les reffourcés du cultivateur , en mème-tems
qu’elle lui fournit le moyen de tirer le parti
le plus avantageux de fes pefleffions , de fes
champs , de fon jardin. Car une partie de ce
que j ’ai dit, peut s’appliquer au jardinage. C’elt
même en ce genre que l ’alternative eft le plus
employée. Les marechâis, qui cultivent des lé-
. gumés à leur profit, font, fur cela, de la plus
grande intelligence, & devroient fervir d’exemple
aux autres cultivateurs. Aux gros légumes, tels
que les choux , les cardons les artichaux, 011
fait fuccéder les navets , les betteraves , les
carottes, &c. J ’engage toutes les perfopnes qui
veulent fe livrer à l’agriculture, à bien étudier
l’art d’alterner’. ( M . Vabbé T e s s i e r . )
ALTESSE (prune d’ ) ou Suiffe, nom d’une
variété du prunus domejiiça dés boraniftes. Voye^
P r u n ie r dans le diélionnaire des arbres & ar-
buftes..( M. T HO VIN. )
Al t es se , nom que donnent les fleuriffes à un
oeillet d’un violet brun, qui, de carné qu’il paroît
d’abord, paffe enfuite au blanc de lait. C’en une
variété du diaritkus cariophyllus. L . Voyeç
(ElLLET DES, FLEURISTES. ( M. T HO V Î n . )
ALTHOEA frutex, mot latin adopté en frafl-
çoispar les jardiniers pour idéfigner un arbriffeau
connu des botanifles fous le nom d'hibifoas fy ria-
cus. L . K .Q uetmie dé Sy r ie . ( M. T n o v in .)
A L V A R D E. L y g e u m .
Genre de plante de la famille des Gr am in é e s ;
il n eft encore compofé que d’une /feule elpèce
demies feuilles font d’ufage dans les arts; d'ailleurs
cet:e plante n’a aucun mérite qui puiffe ia faire
rechercher dans les jardins d’agréments
A lv a rd e fpaîacée#
L y Ce vm [partum, L.
Cette plante vivace croît en Efpagne dans les,
terres fablonneufes mêlées, d’argile. Elle s’élève à
la hauteur d’environ deux pieds *, fes feuilles, d’un
verd glauque , font longues, étroites & arrondies,
& reflemblent à du jonc. Sa fructification s’effeéluc
dans des fpatbes portés fur des hampes qui dépaf-
fent de quelques pouces la longueur des feuilles.
On multiplie cette plante par le moyen .deTes
graines & par fes oeilletons. Les graines doivent
être fanées au primems, foit en pleine terre à une
expofition chaude, foit dans des pots fur une couche
nue, fuivant qu’on veut accélérer plus ou
moins la croiffance de cette plante. Comme il eft
rare que fes femences viennent à parfaite maturité
dans notre climat, on les fait venir des environs
de Barcelone. Lorfque les graines font bonnes, elles
lèvent dans l’efpace de lix femaines, & le jeune
plant eft affez fort à la fin du mois d’août, pour
être féparé. A l’approche des grandes gelées, il doit
être rentré dans une orangerie, & y relier jufqu’à
ce quelles foientpaffées. Au printems fuivant, on
peut mettre les individus en pleine terre dans un
fol un peu argilleux, fabionneux & humide. Mais
il eft bon d’en conferver plulieurs pieds dapis ,des
pots pour les rentrer dans l’orangerie, & remplacer
ainlî ceux qu’un hiver rude & humide auroi-t .fait
périr ; ce qui n’arrive que trop fréquemment,
malgré les précautions que l’on a de couvrir les
planres de fumier.
On fépare les oeilletons de l’Àlvardeau prinrems,
en les éclatant de leurs touffes avec les doigts, &
en tâchant de conferver leurs racines; enfuite on
les plante dans une terre meuble, à quinze ou ;di-xv
huit pouces de diftance au moins les uns des
autresparce que ces plantes s’étendent & forment
des touffes affez fortes en peu de tems. ,
Ufâge ■* les Miquelets qui habitent les Pyrénées
du côté de l’Efpagne , font, avec les, feuilles de
l’Alvarde, des bouliers qu’ils appellent fpardilles,
dont ils fe fervent pour gravir les montagnes.
Jufqu’à préfent cette plante n’a d’autre ufage ici
que. de tenir une place dans les écoles de botanique.
Mais per.c-être pourroir-on tirer un parti
avantageux de fa culture dans plulieurs lieux incultes
de nos provinces méridionales, & faire ifervir
fes feuilles au même ufage que celles du fparre
avec lefquelles elles ont beaucoup de rapport.
( M . T h o u i n . )
A LU IN E, grande abfynthe ou abfynthe romaine
, fynonyme de Yartcmifia abfynthiiim. L.
Voye%A rmoise amere. ( M . T h o u i n . )
A LU N ,fe l minéral dont on fait ufage en médecine
& dans les arts. Il y en a de trois fortes,
l ’alun de roche ou-de glace, qui eft tranlparent
çomtne ducryftah, l’alun de Rome> quia la couleur
rougeâtre, & l’alun.de plume, facile à diftin-
guer , parce que, compofé de plulieurs-filamens
droits , blancs & cryftàllins, il a la figure d’une
plante ou d’une plume. L ’alun de Rome eft celui
qu’on doit çroployej dans les maladies des hommes
& des animaux. On le diffout dans l ’eau , & on
l’applique extérieurement, foit feul, foit avec
d’autres aftringens, pour arrêter les hémorragies &
en gargarifme, dans le commencement des inflammations
de gorge. On le fait calciner en le brûlant,
& , dans cet état, il efl très-utile pour ronger les
chairs baveufes des ulcères , des chancres & les
excroiffances charnues. C’eft avec cet alun qu’on
avive les couleurs dans l’art de la teinture. L ’alun
de roche fert pour la compolition des couleurs dans
la peinture. L ’alun de plume n’eft que curieux.
Quelques cultivateurs font entrer l'alun de
roche dans les ingrédiens qu’ils croient devoir
ajouter .à la chaux , lorfqu'ils préparent leurs
bleds de femence. Sans doute il ne nuit pas
au chaulage, peut-être même en augmente-t-il
l'aélivité ; mais il n’y eft pas d’une néceffité indif-
penfable; car des grains bien purifiés par des lavages,
ou paffés un grand nombre de fois au fil
d’archal, &c., n’ont befoin, pour être exempts de
carie, que d’être imprégnés d’une forte dofe de
chaux. Au refte, tout autre-fel conviendroit aufli
bien que l’alun, pourvu qu’on y joignît beaucoup
de chaux. ( M. Vabbé T e s s i e r .)
A LV EO L E , on donne ce nom aux cellules des
gâteaux dans lelquels les abeilles dépofent leur
miel, & où Te convain eft placé. Voye^ A b e i l l e s .
C’eft aufli le nom des trous des mâchoires qui
reçoivent & retiennent les racines des dents.
( M. Vabbé T e s s i e r .)
ALYSSOIDE ou A l y s s o id e s , ancien nom
générique d’unë efpèce de plante nommée par
Linné Alyjfum Jînuatum. Voye\ V é s i c a i r e .
(M . T h o u I N. )
A L Y S S O N . A l y s s u m .
Ce genre de plante de la famille des C r u c i f e b e s
eft compofé de plulieurs efpèce* herbacées ou fru-
ticuieufes ; elle* croiffent dans les climats tempérés
de l’Europe & de l’Alie : on les cultive en pleine
terre dans notre climat; plulieurs d’entr’elles fervent
depuis iong-tems à l’ornement des jardin* où
elles fe multiplient de graines & de boutures.
EJpèces.
1 . A l y s s o n épineux.
A l y s su m fpinojum. L. ï> de l’Europe méridionale.
2. A l y s so n argenté.
A l y s su m halimifolium. L. ï> d’Efpagne.
A l y s s o n jaune ou corbeille d’or.
A l y s su m faxatile. L . ï) d’Autriche & de
Candie.
4. A l y s s o n des Alpes.
A l y s su m Alpejhe. L . de Provence &
d’Italie.
5. A l y s s o n d’Efpagne.
A l y s su m minimum. L. © d’Efpagne.
6. Alysson de montagne.
A i y ss um montanum. L. QL des environs de Paris.
7. Alysson des champs.
A l y s s u m campeftre. L. 0 des environs de
Paris.
7*B. A l y s so n calyculé.
A l y s s u m campeftre calycinum. © des en*
virons de Paris.
8. A l y s so n maritime.
A l y s s u m maritimum. La M. DiéL
ClypeolA maritima. L. © du midi de
l’Europe.
9. A l y s s o n d’Orient.
A l y s s u m Orientale. La M. Diél.
CiYPxozA tomentofa. L . QL du levant.
Nota. LesAlyjfum de Linné, dont les Alignes
font renflées en manière de petites veflies, telle*
que les Alyjfum (inuatum , Creticum, Gemonenfc ,
Utriculatum , Ve fie aria & Deltoidcum, fe trouveront
fous' le genre des Véficaires. Les autres efpèces
du même Auteur , nommées Alyjfum kyperbo-
reum, Incanum & Clypeatum, feront placées dans
le genre du Drave. ( V. V esicaire & Dravx. )
Defcription du Port 6* Culture particulière
des EJpeces.
1. L ’A l y s son épineux eft un petit arbufte qui
ne s’élève que de douze à dix-huit pouces : fes
branches font tortuéufes & couchées fur la terre ;
elles forment, par leur arrangement, un petit buiffon
arrondi dans toutes fes parties : les extrémités de
fes rameaux, lorfqu’ils lontfecs, ont l’apparence
de petites épines; ils font garnis pendant la belle
faifon de feuilles étroites d’une verdure cendrée,
& au printems ils fe couvrent de beaucoup de
petites fleurs blanches, difpofées en grappes, lefquelles
font remplacées par des filiques qui renferment
plulieurs femences.
Cet arbufte croît dans les terres sèches & calcaires
de nos provinces méridionales; il vient aufli en
Efpagne & en Italie. Dans les jardins, il ne fe
conferve jamais mieux que dans un terrein léger ,
mêlé de petits platras, & à une expofition sèche
& chaude ; lorlqu’il fe trouve au contraire dans
un fol argilleux & humide, & à une expofition
ombragée, il pouffe avec plus de vigueur pendant
l’été, mais il périt fouvent pendant l’hiver.
Les froids longs & rigoureux de cette faifon ,
fur-tout lorfqu’ils font humides, le font aufli périr
quelquefois en pleine terre ; c’eft 'pourquoi il eft
à propos d'en conferver quelques pieds dans des
pots, pour les rentrer Iniver dans l ’orangerie:
cette plante fe multiplie de graines & de boutures.
1. A l y s s o n argenté. Cette efpèce forme un
arbufte d’un port plus grêle que la précédente, &
un peu moins élevé :.ies tiges font auffi couchées
fur la terre ,*ellesfont garnies de feuilles arrondies,
& parfemées de points un peu brillans ; fes fleurs,
qui paroiffent vers la fin du printems, & qui fc
fuccèdent pendant la plus grande partie de l’été,
croiffent par bouquets aux extrémités des branches ;
Mmm ij